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Jibrail

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Tout ce qui a été posté par Jibrail

  1. Acu, Je suis désolé de me répéter et dans un sens négatif, mais les rares éléments qui font consensus chez les dissidents (et même peut-être ici sur ce simple forum francophone), c'est que la survenue des maladies dites opportunistes définissant le sida ne sont pas liées à l'infectiosité d'un rétrovirus exogène dénommé VIH, et que l'AZT seul, en monothérapie, est particulièrement toxique. Tout le reste fait débat, et notamment : - Les preuve de l'isolation d'un rétrovirus exogène dénommé VIH, qu'il soit infectieux ou non (a-t-on démontré son existence ou non) - La signification des tests de séropositivité (indiquent-ils parfois quelque chose sur l'état de santé général ou non) - Le rôle des pratiques sexuelles, et notamment la toxicité du sperme déposé dans le rectum (est-ce une pratique potentiellement dangereuse ou non) - Le mode d'action de l'AZT (s'agit-il d'un terminateur d'ADN ou non) et par extension des autres ARV du même type (les inhibiteurs de transcriptase inverse) - La balance bénéfice/risque de la prise de certains ARV pour les séropositifs (est-ce utile d'en prendre dans certains cas ou non) - Au final, l'existence du sida comme définissant un ensemble de maladies traditionnellement rares et étant apparues de façon plus fréquente, notamment chez les groupes à risque, depuis la fin des années 70, et ce indépendamment des traitements antiobiotiques et ARV utilisés ensuite contre ces maladies. Si on peut déjà se mettre d'accord sur ses questions, ce sera déjà une belle avancée. Au cas où il y aurait un doute me concernant, je suis dans l'ordre sur : - Non - Oui - Oui - Non - Oui - Oui
  2. Pour lire de temps en temps le forum anglophone Questionning Aids dont Gos Blank (de son vrai nom Charles Rich) était modérateur et où il intervenait régulièrement, en particulier concernant son propre état de santé, je prends la liberté de préciser quelques points. D'une part, personne d'entre nous ici ne le connaît ni ne dispose de son dossier médical. Tout au plus connait-on ce qu'il a exprimé de ses problèmes de santé, et ce que sa femme a exprimé durant qu'il était à l'hôpital. Dire qu'il s'est fait plus ou moins sciemment euthanasier par des médecins est une accusation grave et à ce stade infondée... d'autres ne vont pas se gêner pour dire sans aucun élément de plus qu'il est mort parce que c'était un dissident qui ne prenait pas de traitement ARV. La vérité c'est que Gos est décédé dans un hôpital au Texas, et que la raison exacte ou probable de sa mort nous est, là, maintenant, bien inconnue. Il souhaitait une autopsie et elle aura lieu (sa femme a collecté des dons, ces derniers jours, dans cet objectif). D'autre part, il ne serait pas juste de laisser entendre que Gos ne serait entré à l'hôpital qu'avec "quelques problèmes de santé apparemment absolument pas vitaux". Gos n'a jamais caché qu'il souffrait depuis toujours de multiples et graves problèmes de santé, ayant notamment récolté tout ce qui existait ou presque dans le rayon des maladies auto-immunes (Crohn, allergies multiples et invalidantes, asthme, polyarthrite, etc...), d'origine probablement génétique (car sa soeur avaient des troubles similaires, et ce depuis le plus jeune âge)... plus un test VIH positif qu'il envisageait comme lié au dérèglement de son système immunitaire. Il avait en effet un profil atypique puisqu'il a indiqué avoir eu des CD4 à plus de 1700, soit au-delà des normales (500 à 1500) - et trouvait que cela coincidait d'ailleurs avec un état de santé dégradé chez lui ("the higher my numbers, the worse off I was"). J'avais lu à l'époque ce message (en date d'avril 2012), qui m'avait particulièrement touché et prend désormais une résonnance particulière; j'invite les anglophones à le lire ainsi que tout le fil qui est particulièrement poignant, celle d'un homme malade mais à la détermination intacte, renforcée par les épreuves qu'il endure, et qui ne perd ni l'humour, ni la lucidité.
  3. Salut, La question que tu soulèves Acu est totalement justifiée, mais si on est là, c'est parce que la dissidence est depuis toujours profondément divisée, et cela va bien au-delà de simples divergences d'interprétation inévitables dans ce type de questionnement. Il s'agit d'oppositions tranchées sur les questions fondamentales (l'existence du virus, la signification des tests de séropositivité, le rôle de certaines activités sexuelles dans l'acquisition de la séropositivité, le mode de fonctionnement de l'AZT, l'intérêt thérapeutique des trithérapies....), tout comme sur les questions de méthodes (intérêt ou non de l'apport de certains volets de la recherche scientifique orthodoxe, pertinence de l'apport de l'analyse politico/sémantiques, intérêt de l'expérimentation scientifique...). Le tout étant bien sûr structuré principalement (mais pas seulement) autour de l'opposition entre le Perth Group d'une part et Rethinking Aids/Duesberg d'autre part. Les divergences n'ont jamais réussi à s'estomper, même partiellement, au contraire elles n'ont cessé de se renforcer ces dernières années. Elle n'a pas fondamentalement évolué car parmi les personnes "légitimes" à proposer des théories - des scientifiques un minimum reconnus - très peu voire aucun ne s'est rapproché ou n'a assumé de positions ouvertement dissidentes. Et sans nouvelles têtes, la guerre de position est restée tranchée et commence à se fossiliser. Cette opposition existe aussi sur ce forum, et je suis par exemple complètement de l'avis de Dorade, et à l'inverse de Jardinier, sur le boycott des tests de séropositivité, sans que j'ai beaucoup de temps ce soir pour détailler davantage (je l'ai déjà fait à de nombreuses reprises). Pour moi c'est même le meilleur moyen de se marginaliser encore davantage, de se couper du public qui pourrait s'intéresser à la dissidence, en premier lieu les séropositifs et les médecins qui se posent des questions (comme tu le rappelles, certains médecins remettent en cause régulièrement, et avec succès certaines théories bien ancrées contre l'opinion dominante). Il serait à mon sens bien plus fécond non pas de boycotter ce "mauvais thermomètre", parce qu'aussi mauvais soit-il il mesure quand même quelque chose, mais de démontrer en quoi, du fait de sa conception, il ne peut mesurer ce qu'il prétend (la présence d'un virus) mais mesure fondamentalement (et très imparfaitement) autre chose (une "zone de danger" à interpréter pour reprendre les mots de Cheminot). Mais pour le démontrer, il faudrait se mettre d'accord sur tout une base théorique, sur lesquels les oppositions dont j'ai parlé sont vives, et ces oppositions demeureront parce que derrière il y a aussi des visions (de la science, de la société, de la politique...) qui le sont tout autant et qui sont encore plus ancrées, partiellement inconscientes, et sur lequel il est rare que les personnes transigent. Personne ne va se dédire facilement de ses positions passées. Je pense de plus en plus qu'il n'y a pas 50 façons de s'en sortir. La confrontation des arguments n'ayant visiblement pas permis de rapprochement, ni ici ni ailleurs, et encore moins entre la dissidence et l'orthodoxie, seules des expérimentations scientifiques bien menées pourraient (peut-être) faire consensus et donner raison aux uns ou aux autres, ou encore à faire émerger quelque chose de neuf. Mais à l'échelle de particuliers volontaires et militants, cela coûterait très cher. Cela ne figure pas au programme de la principale organisation dissidente (Rethinking Aids), qui a fait à l'inverse son choix de la promotion de ce qu'on pourrait appeler la "diversité scientifique" - la promotion de théories dissidentes variées mais malheureusement incohérentes entre elle, aboutissant à la plus grande confusion, plutôt que de tenter d'unifier progressivement les vues. Il faudrait donc quelque part crééer cette organisation qui organiserait des expérimentations, en cherchant à attirer vers elle de généreux donateurs pour les financer et des scientifiques avertis pour les conduire. Dans les conditions de marginalisation actuelle, cela demanderait un boulot monstre et une sacrée de se prendre tous les coups qui passent. Mais je ne vois pas trop comment faire autrement. Un dernier mot sur les conflits d'intérêt : c'est toujours bon à savoir mais quelque part c'est peine perdue. D'une part parce que de toute façon, c'est généralisé partout et pas seulement pour le sida (et ça fonctionne malgré tout souvent un peu mieux), et d'autre part être un salaud corrompu n'a jamais empêché personne malgré tout, d'avoir parfois raison. Cela ne résoudra pas la question de savoir où est la vérité. Voilà, c'était mon avis à deux sous sur la question
  4. Je ne souhaite pas rouvrir avec toi un débat qui s'est déjà avéré suffisamment douloureux pour ma part (trop de ton inquisitorial, trop de procès d'intention, trop de mauvaise foi, que tu renouvelles ici à l'égard de Cheminot, de façon insupportable), mais je tiens à rappeler aux lecteurs que déceler "une sorte de principe d'ironie" chez Duesberg relève d'une interprétation qui t'es personnelle et que personne d'autres n'a jamais évoqué à ma connaissance dans des écrits dissidents. Je ne me fatiguerai plus à expliquer comment, d'évidence, les faits et les écrits de Duesberg démontrent l'inverse, c'est à dire une défense consciente et obstinée de cette position jusqu'à ce jour. Si les mots ont un sens - et sinon cela ne vaut guère la peine de discuter - alors Duesberg revendique toujours l'article qu'il a publié en 1998 dans la revue Genetica car il figure toujours en bonne place sur sur son site, et dont le titre est le suivant : "The AIDS Dilemna : drug diseases blamed on a passenger virus", ce qu'on pourrait traduite en français par : "Le dilemne du SIDA : un virus passager mis en cause pour des maladies causées par des drogues et des médicaments" [le double sens du mot "drug" en anglais]. Chacun pourra juger sur pièces s'il s'agit ou non d'"une sorte de principe d'ironie", et donc, pour aller au bout de ta logique, si Duesberg a publié cet article en 1998 en se fendant la gueule sur le dos de la santé de milions de malades.
  5. Comme tout le monde ne lit pas l'allemand, il faut préciser qu'il s'agit d'une critique au vitriol des principales positions de la déclaration de Vers-Pont du Gard ! Mais je n'ai pas le temps de détailler davantage ce soir.
  6. Jibrail

    Tommy Morrison

    Tommy Morrison, le boxeur, ancien champion du monde poids lourds, est décédé il y a 3 jours, le 1er septembre, à 46 ans. L'orthodoxie ne devrait pas cacher longtemps sa satisfaction de voir un dissident - il avait contesté son test de séropositivité ainsi que toute la théorie rétrovirale - emporté une nouvelle fois bien avant l'âge, . Elle devrait être plus discrète sur le parcours de vie plus compliqué du champion, "bad boy" ayant fait des détours par la case prison, sur sa prise plus que probable de stéroide et d'autres drogues, et surtout sur les conséquences d'une opération catastrophique de retraits d'implants pectoraux, qui s'est infecté et a conduit à des hospitalisations en série depuis des mois, avant de se terminer tragiquement ces derniers jours.
  7. Le feuilleton continue : la vente des poppers, depuis juin, est à nouveau autorisée en France... Elle avait été interdite par un premier décret en novembre 2007, puis invalidée par le Conseil d'Etat un an plus tard suite à un recours du SNEG (le Syndicat National des Entreprises Gaies), car le Ministère de la Santé avait été incapable de fournir la moindre étude. Le Ministère avait donc commandé un rapport au Comité de Coordination de Toxicovigilance, sur lequel il s'est appuyé pour prendre un nouvel arrêté ministériel en 2011 interdisant à nouveau la production et le commerce des nitrites d'alkyles (poppers), et classait dans le même temps.les poppers dans le cadre de la législation sur les stupéfiants. Causes voisines, même effet : une nouvelle fois, le Conseil d'Etat a invalidé le décret d'interdiction de 2011 en juin dernier. Il juge que dans les pièces du dossier, et qui doivent s'appuyer essentiellement sur le rapport du Comité de Toxicovigilance, d'une part la toxicité est jugée "faible" aux doses habituelles, et d'autre part aucune étude scientifique ne vient montrer qu'il provoque une dépendance telle qui justifie de le classer comme un stupéfiant au même titre que l'alcool ou l'héroïne... Bref, c'est un désaveu total du travail du précédent Ministère de la Santé, et pour cause puisque visiblement personne au sein des autorités sanitaires, des milieux de la recherche scientifique, des vendeurs et des consommateurs de poppers ne souhaitent prendre au sérieux les molécules (les nitrites d'alkyles) qui composent les poppers et en examiner de façon approfondie sa toxicité, notamment l'absoprtion faible mais régulière sur une longue période. Le résultat de cette décision du Conseil d'Etat est encore plus déconcertant qu'en 2008, car l'arrêté interdisant tous les poppers avait remplacé celui qui, depuis 1990, interdisait les nitrites d'isobutyle et les nitrites d'amyle, plus puissants que ceux autorisés jusqu'ici. Si le nitrite d'isobutyle devrait rester prohibé, car classé comme cancérogène par l'Union Européenne, le nitrite d'amyle a d'ores et déjà retrouvé le chemin des boutiques, alors qu'il était interdit depuis 1990. Beau résultat, une fois de plus, des autorités de santé publique...
  8. C'est possible, mais lesquels ? La proposition que tu cites est à base de méthotrexate, un médicament très puissant utilisé notamment pour des chimiothérapies anticancer et de plus en plus contre les maladies autoimmunes (arthrites...). Il inhibe le métabolisme de l'acide folique et en ce sens est voisin du Bactrim, ce dernier antibiotique ayant été immensément utilisé par de millions de séropositifs sur de longues périodes afin de prévenir des infections opportunistes (notamment les pneumonies à pneumocystoses), et ce sans le moindre bénéfice en terme de "guérison" (et plutôt bien au contraire à mon avis); il partage aussi logiquement avec le Bactrim certains de ses fréquents effets indésirables, notamment en terme d'anémie, de thrombopénie (baisse du nombre de plaquettes), de leucopénie (baisse du nombre de leucocytes dont les CD4...), en raison de son action sur les cellules de la moelle osseuse, autant d'effets qui sont déjà fréquents chez les séropositifs et qui risquent d'être accentués. Alors peut-être, qui sait, ce traitement peut être utile, mais je réfléchirai un certain nombre de fois avant de m'y lancer...
  9. Imaginer que la majeure partie de la presse comprenne quelque chose au marigot du sida en Afrique... Je pense que tout simplement ça la dépasse. Pour ma part, je ne suis pas étonné qu'il y ait un abandon notable des trithérapies par les patients africains, tels que décrit dans l'article en Tanzanie, et pour plusieurs "bonnes" raisons. La première, qu'on a abondamment commenté ici, c'est que comme le sida "africain" est très vraisemblablement bien différent du sida "occidental" (mode de transmission, proportion élevée de femmes, type de maladies opportunistes, importance de la tuberculose, etc..), il est probable que les ARV élaborés et dont l'efficacité a d'abord été testé sur des patients homosexuels masculins d'origine européenne, il n'est pas étonnant que cela fonctionne différemment et pas forcément aussi "bien" (avec plein de guillemets) que chez des femmes africaines vivant dans un contexte radicalement différent. Beaucoup de repenseurs, mais aussi une partie des orthodoxes l'ont bien décrit. Et ce d'autant plus que comme en témoigne par exemple l'étude ci-dessous, dans l'exemple de la Tanzanie, les séropositifs, après avoir "bénéficié" durant des années de monothérapies à l'AZT proscrites depuis des lustres dans les pays du nord, ont eu la "chance" de recevoir à partir de 2007 des multithérapies contenant très souvent cette cochonnerie de Stavudine, dont on connaissait déjà depuis longtemps les effets particulièrement indésirables, ou encore d'autres à base de Nevirapine, et au mieux d'Efavirenz... http://www.jiasociety.org/index.php/jias/article/view/18397 Bref dans ce contexte, que de nombreux séropositifs de Tanzanie soient allés chercher d'autres solutions ne devrait pas étonner les "experts" du VIH. C'est même un réflexe rationnel au vu de la qualité des remèdes (AZT, Stavudine...) qu'on leur a massivement proposé.
  10. Merci Econoclaste pour ton texte et pour ces liens instructifs... C'est assez désespérant, on semble avoir atteint un point de non-retour tellement les fondements du système semble être piégés dans les sables mouvants de la douce corruption qui caractérise notre époque. Comment tous les chercheurs et directeurs scientifiques qui se sont laissés prendre une fois où l'autre aux plaisirs équivoques du "ghostwriting" pourraient-ils avoir ensuite le sursaut de défendre les principes de la démarche scientifique, contre les intérêts de ceux qui leur ont déjà servi la soupe, et qui les tiennent ainsi par la peau des c... ? Et tu as à mon avis mille fois raison de faire le lien avec l'évolution du capitalisme et, en quelque sorte, l'épuisement de la période fordiste correspondant grosso modo aux 30 glorieuses. L'invention du VIH, en pleine période reagannienne, est un témoin de cette nouvelle ère qui débutait, peut-être un de ses premiers legs scientifique. Et aujourd'hui, on est en plein dedans, on en distingue à peine le début - que je suis personnellement trop jeune pour avoir vraiment connu, et on ne voit strictement pas par où on pourrait en sortir...
  11. Médiapart commence une intéressante série d'enquêtes sur la "junk science", la fraude dans le domaine de la recherche scientifique qui touche tout particulièrement... le domaine "biomédical". L'article rappelle comment les retraits d'articles pour "fraude" ou "erreur" ont été multiplié de façon exponentielle depuis le début des années 2000, et que cela touche le coeur de la recherche scientifique, qu'il s'agisse des plus grands pays (les trois premiers pays concernés sont les USA, l'Allemagne, le Japon, les deux derniers ayant pourtant une réputation de rigueur qui ne vaut que ce qu'elle vaut), ou des revues (Nature, Science et Cell figurent parmi les 10 revues où les rétractations d'articles sont les plus nombreuses). L'auteur met en avant les caractéristiques de la biologie, par "nature" moins rigoureuse que d'autres sciences "dures" (comme la physique), ce que Cheminot nous avait déjà souvent évoqué, et se prête particulièrement bien aux petits "arrangements" des résultats. Sont également décrits les enjeux financiers, l'organisation de la recherche... De façon intéressante, il montre comment les expériences publiées sont rarement reproduites par d'autres labos, et qu'il n'est pas rare que personne ne réussisse à les refaire et à obtenir les résultats présentés! Je le soupçonnais mais peut-être pas de façon si généralisée. La suite à lire sur Médiapart, (accès payant uniquement, 9€ / mois, mais cela en vaut souvent la peine).
  12. Nous voilà rassurés ! Comme quoi, il faut toujours éviter de se mettre dans tous ses états, quand bien même on a parfois tant de mal à dompter ses émotions.
  13. La question de l'hépatite C, comme celle du VIH, demeure bien sujette à caution, comme en témoigne une nouvelle étude britannique. Cette étude cherchait a évaluer l'incidence de la présence du supposé VHC (Virus de l'Hépatite C) chez les homosexuels masculins séronégatifs dans la région de Londres, étant donné que la coinfection VIH/VHC est fréquente chez leurs homologues séropositifs. Mais cette étude, comme une précedente, a échoué à trouver les prémices d'une épidémie chez les séronégatifs: 1,2% présentait des anticorps au supposé VHC, soit selon les auteurs, "davantage mais pas significativement davantage" que dans la population générale (0,67%), alors qu'à l'inverse 7 à 8% des séropositifs étaient "coinfectés". Les séronégatifs ayant eu une histoire de syphillis, une MST récente ou ayant eu des relations anales non protégées récentes ont également un taux de prévalence plus élevés (4 à 5%). C'est embarassant pour la théorie rétrovirale officielle, car le mode de contamination est censé être presque exclusivement liée à une exposition sanguine (transfusion, utilisation de matériel non stérile pour des injections, etc...), et pas liée aux relations sexuelles, enfin, pas vraiment. Lors de rapports vaginaux au sein de couples hétérosexuels stables, il a été montré que la transmission était plus ou moins inexistante. Même si pour les gays, bizarrement, rien n'est moins sûr, parce qu'il y a bien davantage de cas de VHC chez les gays séropositifs que d'utilisateurs de drogues injectables, et les recommandations officielles, au prix de quelques acrobaties, en sont réduites à incriminer des cas possibles de transmission lors de pratiques sexuelles susceptibles de créer des traumatismes des muqueuses (pénétration anale notamment), pour pouvoir rester cohérent avec la théorie dominante. Je me souviens pourtant très bien la première fois que je m'étais fait tester le VHC en même temps que le VIH, il y a une douzaine d'années, comment l'infirmière m'assurait qu'il n'y avait aucun risque sexuel, même homosexuel, et que seul pouvait importer la transfusion, l'injection de drogue ou le tatouage. Mais bizarrement, comme le montre l'étude britannique, cela ne concerne que les séropositifs et bizarrement bien peu les autres, comme si le supposé VHC avait un genre de préférence selon le statut sérologique des personnes. Les séronégatifs devraient se transmettre le VHC autant que les séropositifs, toutes choses égales par ailleurs. A moins que les choses soient en réalité un peu différentes, et qu'en fait ce soient des causes voisines qui génèrent d'une façon voisine les anticorps au supposé VIH comme ceux au supposé VHC? Car ce qui est étonnant, c'est qu'il est parfaitement clair pour les chercheurs que l'utilisation de drogues récréatives, qu'elles soient injectables ou non, est parfaitement corrélé avec une forte prévalence du supposé VHC. La corrélation avec l'utilisation de méthamphétamine (orale - très utilisée chez une partie des gays), de cocaïne (nasale) ou de crack (fumé) est décrite sans fard dans de nombreuses études (1, 2, 3). Mais comme pour le VIH, les chercheurs semblent prisonniers de la théorie rétrovirale dominante et n'arrive pas à concevoir que c'est peut-être le simple usage de ces drogues qui bousille purement et simplement le foie (qui est en première ligne car les métabolise), que les anticorps au supposé VHC sont peut-être un marqueur plus ou moins fiable d'une certaine dégradation de l'état du foie (le VHC n'évolue pas systématiquement vers une hépatite aigüe)...? Plutôt que d'imaginer toujours et encore un supposé (rétro)virus qui passe de l'un chez l'autre sans expliquer trop comment ? Et non, pour défendre la théorie dominante, ils préférerent toujours expliquer, par exemple, que les gays qui utilisent des drogues récréatives ont plus facilement des rapports non protégés, qu'il faut faire attention aux pratiques de tatouages, etc... Est-ce peut-être parce qu'une remise en cause du virus de l'hépatite C serait susceptible de remettre en cause le supposé VIH ? En tout cas, comme pour le VIH, en terme de santé publique, c'est un sacré gâchis - parce que si le VHC est peut-être chimérique, l'hépatite C est une maladie réelle et grave. Et à laisser entendre dans les messages de prévention que les relations sexuelles ne permettent pas une transmission, sauf "peut-être", "quoique", à tout centrer sur la consommation de drogues injectables et l'échange de seringues plutôt que sur la consommation de drogues en général, injectable ou non, on brouille tous les messages de prévention, on entretient la confusion, et plus personne ne sait quel risque il prend - ou non.
  14. Bonsoir Daddou, Si tu veux en savoir plus sur le "cadre de recommandations" qui régit la prise en charge la nourrisson (du moins en France, mais ce n'est sans doute pas très différent en Suisse), et être en mesure de discuter avec ton médecin, je te conseille de lire le rapport Yeni, et notamment à le chapitre démarrant à la page 185. Tu pourras y lire les limites de l'expérience et des recommandations pour les nourrissons et jeunes, car étant peu nombreux, les études cliniques et autres sont limitées et proviennent en grande partie d'enfants africains - et on sait que ce n'est pas transposable ici. En tout cas, et quelle que soit l'interprétation qu'on peut faire de ces chiffres, très variables, surtout à un jeune âge, ils ne sont pas assez bon pour laisser la possibilité au médecin de ne pas traiter. Pour la charge virale cependant, il faut rappeler (voir ce message) que sa lecture se fait sur une échelle logaritmique qui n'est pas l'échelle habituelle. Les règles d'interprétation précisent bien qu'un passage de 2,9 millions de copies (2,9E6) à 4,8 millions de copie doit être considéré comme une évolution non significative; en échelle logarithmique c'est passer de 6,46 (log) à 6,68 (log) - et pas du tout multiplié par presque 2. Or il faut une variation d'au moins 0,5log pour que l'évolution soit considérée comme significative. La charge virale est restée stable à un niveau très élevé - il aurait été préférable qu'elle diminue bien sûr - mais il faut considérer qu'elle n'a pas significativement augmentée. Pour les molécules, beaucoup n'ont pas d'autorisation pour les enfants, il n'y a donc pas beaucoup de choix. Kaletra (Lopinavir/Ritonavir) semble systématiquement utilisée pour les enfants; et ce n'est pas la plus problématique. Tout au plus pourra tu négocier la deuxième partie de la combinaison, Abacavir+Lamivudine (Kivexa) plutôt qu'AZT+Lamivudine (Rétrovir). Mais l'AZT en combinaison avec la lamivudine est infiniment moins nocive qu'en monothérapie, et l'Abacavir peut aussi avoir certains effets secondaires (il faut dans tous les cas un test préalable pour éviter les hypersensibilités) - Bref, je ne sais pas s'il y en vraiment une préférable à l'autre. Aucune, à ma connaissance, ne contient d'aluminium ou de mercure. Reste la question du Bactrim, qui est une molécule puissante, aux effets indésirables sur le métabolisme bien documentés. Là encore,vu la PCP de ton enfant à la naissance, et les mauvais chiffres de CD4, tu risques de ne pas y couper; il faut espérer que la thérapie améliore les résultats pour que le Bactrim puisse être stoppé le plus rapidement possible. Bon courage.
  15. En regardant les données de la Banque Mondiale que tu as cité, on voit que l'amélioration est modeste : elle baisse en pourcentage mais pas en valeur absolue (le nombre de pauvres continue à augmenter, mais moins que la population générale), se voit surtout au niveau de l'extrême pauvreté (moins de 2$ par jour, mais peu au-delà), et je me demande même si la baisse du dollar depuis quelques années n'a pas généré un certain biais. Cependant, de façon plus générale, en Afrique comme (plus tôt) ailleurs, comme l'a bien montré Emmanuel Todd, je suis persuadé que c'est la hausse progressive mais généralisée du niveau d'éducation des hommes et des femmes qui génère, bon gré mal gré, la baisse progressive de la fécondité, la baisse progressive de la mortalité et une certaine croissance économique, par l'arrivée à l'âge adulte de jeunes générations plus instruites que leurs parents. Ce phénomène démographique est de toute façon si puissant qu'il renvoie à mon avis toutes les autres facteurs d'explication d'évolution de la mortalité, y compris les manips liés au supposé VIH, au rang de simple facteur d'ajustement, et qui sont probablement invisibles dans les statistiques générales. Et je suis d'accord avec Aixur pour dire qu'il s'agit d'une bonne nouvelle, et que l'amélioration progressive, et que l'on peut espérer durable, de la situation sanitaire des Africains, de l'amélioration des systèmes de santé, rendra plus évidentes et moins camouflables toutes les incohérences et les contradictions du supposé VIH en Afrique;même si ça ne se fera pas du jour au lendemain.
  16. La Communauté Européenne ne va sûrement pas réagir dans la mesure où c'est elle qui a littéralement installé ce "gouvernement"....
  17. Est-ce que ce projet a vraiment une chance d'aboutir ? Le détail des essais cliniques que Big Pharma finance me semble constituer leur "trésor de guerre", qui dispose ainsi de données très détaillées qualitativement sur lesquelles elles sont censées orienter leur recherche. Je n'imagine pas une seconde qu'elle puisse le filer gratos à ses concurrents ou aux chercheurs publics, pour les "bonnes raisons" (lorsque ce sont elles qui ont mis le pognon sur la table) que pour les mauvaises (tous les biais que tu cites et qui contribuent à vicier la mise sur le marché des médicaments). Je tempère tout de suite les "bonnes raisons" : elles bénéficient souvent de financements publics indirects pour cela, notamment via les hôpitaux publics où se déroulent nombre d'essais cliniques, puis les achats par les systèmes de santé publique aux prix forts durant la période d'exclusivité du brevet. Mais bon c'est le principe de la recherche pharmaceutique privée. Publier librement le détail des résultats cliniques reviendrait à le mettre à bas.... déjà qu'il n'y aucun accès libre aux publications scientifiques où sont publiés les résultats généraux sans détails !
  18. On est obligé de perdre du temps à lire et à infirmer ce genre d'âneries? Tu devrais plutôt poser la question à la personne qui a posté ce message sur Séroposition, et notamment sur la méthode qu'il a employé pour vérifier que l'extrait scanné n'était pas grossièrement bidonné. On affirme que ça sort de la Bibliothèque du Congrès des Etats-Unis (celle du Sénat n'existe pas), mais bien entendu il n'y a aucune référence du document en question... c'est pas grave, il sera facile à retrouver, il n'y a que 35 millions de documents imprimés dans cette bibliothèque, étalé sur plus de 1300 km de rayonnage. Une histoire de quelques minutes sans doute... Si tu avais lu un peu le forum, tu aurais pu lire que les théories principales dissidentes qui s'affrontent depuis 25 ans, c'est d'une part celle d'un virus inoffensif (Duesberg), et celle du virus qui n'existe pas (Perth Group). Alors le cas du virus contagieux et offensif créé de toutes pièces par ces méchants et machiavéliques américains en laboratoire, franchement...
  19. Bonjour, Prends sans doute le temps de ne pas paniquer, c'est-à-dire le temps de te faire une idée plus précise pour ta part, le temps de laisser mûrir un peu la question, de lire et relire ici ou ailleurs les exposés, les témoignages, souvent contradictoires, des uns et des autres. Il n'y a pas de vérité à l'heure actuelle, simplement des théories dont on peut estimer à titre personnel que certaines sont plus crédibles que d'autres. Et celui qui te dit que c'est simple est un menteur. C'est la même chose pour les médicaments. Déjà, certains ont bien moins d'effets secondaires que d'autres, et beaucoup de ceux prescrits aujourd'hui sont incontestablement bien moins nocifs que ceux qui ont été employés dans les années 80 et 90, même si bien sûr ils sont tous puissants. Ensuite, certains peuvent aussi avoir une certaine utilité (avec une amélioration de l'état de santé à très court terme), parfois pas du tout, tout dépend aussi de l'état de santé, du parcours de chacun, et ici c'est particulièrement difficile de l'apprécier. Ce n'est pas forcément la même chose entre quelqu'un qui a toujours eu plus ou moins une CV indétectable, et ceux qui ont à l'inverse expérimenté des rechutes et des maladies opportunistes. Enfin, si recevoir un diagnostic de VIH porte un coup au moral, développe un stress qui peut lui même avoir des conséquences très négatives sur la santé, arrêter les médicaments 'seul contre tous', avec comme seul appui sa propre force de conviction, ça peut aussi générer des fragilités difficiles à vivre. Cela veut aussi dire qu'il faut être prêt à prendre sa santé en main, se suivre, se surveiller, se renseigner, et ne pas avoir peur de se tromper. Une démarche personelle à part entière...
  20. Bonjour Cerise, Concernant Rethinking Aids, il faut souligner que ce groupe, même s'il se définit comme "groupe de réflexion" pluraliste, est depuis longtemps sous l'influence de Peter Duesberg et de sa théorie sur le virus "passager" et inoffensif que serait selon lui le VIH; et que les membres qui remettaient clairement en cause cette théorie ont été invités à quitter le groupe, ou sont partis, et même parfois combattus et remis en cause, par Rethinking Aids et son actuel directeur, David Crowe. S'il fallait résumer en deux mots, Duesberg pense que le VIH existe, qu'il a été isolé, mais qu'il est inoffensif. C'est sa théorie du "virus passager". Pour le Perth Group, il n'a jamais été prouvé l'existence du VIH. A partir de là, cependant, tout diverge : - La signification des tests de séropositivté : insignifiante chez Duesberg, signifiante, au moins dans les groupes dits "à risques", chez le PG. - Les causes potentielles de la séropositivité et celles des maladies dites "opportunistes" définissant le sida. - Les mesures de prévention à mettre en oeuvre. - Les thérapies envisageables. - Etc... Je te renvoie sur ce message où je résumais les théories et je mettais en lien deux papiers anciens mais séminaux (et en français) pour se familiariser avec les théories du Perth Group. Sur le même fil, qui traite de cette question Perth Group / Duesberg, mais reste un peu difficile à suivre, je souligne et reproduit ci-dessous la synthèse lumineuse de Cheminot sur la signification des tests de séropositivité. [pour une meilleure compréhension : la p24 est une protéine supposément constitutive du supposé "VIH", et dont la recherche peut contribuer à rendre positif le résultat du test dit "VIH"].
  21. Honnêtement, je ne pense pas qu'il faille s'attarder très longtemps sur le cas du Dr Hamer. C'est de la pure idéologie, extrêmement simpliste, qui ne repose sur aucune base concrète, sérieuse et un temps soit peu vérifiable. On peut être sceptique sur l'origine rétrovirale du sida, avec des questionnements très précis sur l'isolation du virus, sur la nature des tests, de la charge virale, du comptage des Cd4, de l'épidiémologie, etc... Mais pour autant, ce n'est pas parce qu'une théorie alternative prend le contrepied de la théorie officielle qu'elle est intéressante ni même de bonne foi. Elle peut même être - et souvent - encore bien plus fausse et plus nuisible que la théorie officielle, qui elle a le mérite de publier ses résultats, et d'être ainsi discutable et vérifiable (cf l'étude Padian), là où d'autres se contentent d'anecdotes que personne ne peut vérifier . Mais avec Hamer, on atteint des sommets. Déjà, le personnage est sinistre, ses références à la médecine juive, qui sont toujours en ligne sur son site, suffit déjà pour ma part à le ranger parmi les mutilés de du cerveau (surtout qu'il en rajoute avec sa nouvelle médecine "germanique" écrit en caractère gothique, il n'y a plus qu'à se demander dans quel tiroir il range son brassard à croix gammée). Ensuite, il s'est obstiné à continuer à ne pas simplement développer des théories, ce qui est le droit de tout le monde, mais aussi à continuer à prétendre soigner des gens alors qu'il avait fait l'objet d'interdiction d'exercice de la médecine (ce pourquoi il a été condamné à de la prison ferme). C'est pas la modestie qui l'étouffe. Mais bon, on peut regarder le fond aussi. Le lien que tu as mis sur sur l'allergie au smegma, il faut quand même s'accrocher pour garder son calme et ne pas sombrer dans le fou rire. Il y a déjà une confusion permanente entre HIV et sida - on connaît bien la différence ici. L'allergie provoque-t-elle un test positif, ou bien les maladies définissant le sida? Puis cette histoire d'allergie au smegma ne tient pas une seconde, tant au niveau biologique qu'en terme épidémiologique. Les enfants hémophiles dont le test VIH était positif ont-ils soufferts d'une allergie au smegma sans avoir connu la moindre relation sexuelle ? Et si oui, pourquoi eux et pas tous les autres ? Et s'il y avait allergie, pourquoi les tests positifs au VIH ne seraient pas distribués aléatoirement dans la population, comme les autres allergies, et non concentrés sur une poignée de groupes dit à risque comme c'est le cas aujourd'hui (les homosexuels masculins concentrent toujours plus de la moitié des tests positifs) ? Il y a cette perle : les circoncis ne pourront jamais être positifs au test VIH.... alors qu'il y en a des dizaines de milliers qui le sont, et notamment dès l'origine de l'épidémie, aux US, là où traditionnellement la circoncision est particulièrement répandue ! Pour ma part, Hamer est juste un charlot dont l'unique fonction est de contribuer à disqualifier toute approche alternative. C'est dire combien ses idées sont néfastes.
  22. Je reprends avec un peu plus de temps ce soir en essayant d'avoir les idées claires. L'objectif principal pour Padian et al. de ces études, c'était notamment de pouvoir identifier les facteurs de risques favorisant la transmission du supposé VIH au sein de couples hétérosexuels, en comparant les couples où il y a eu séroconversion, avec ceux où elle n'a pas eu lieu. Il faut se remettre dans le contexte : les études démarrent en 1986, deux ans après les papiers de Gallo et la "reconnaissance" officielle du VIH, la mise au point des tests. L'épidémie porte alors essentiellement sur les homosexuels masculins, les toxicomanes, les hémophiles. Il s'agit d'explorer les modes de "contamination" hétérosexuelle qui sont statistiquement faibles, mais qui préoccupe les autorités de santé publiques, de peur d'un développement exponentiel du sida comparable à celle observée chez les homosexuels. Et il y a urgence. Il n'est alors pas clair comme aujourd'hui, que dans les pays développés au moins, cela ne se produira pas. Il y a deux façons d'explorer les caractéristiques de ces contaminations par voie hétérosexuelle, qui correspond aux deux volets de l'étude. Au niveau de la méthode, le meilleur moyen est sans conteste la méthode "prospective", correspondant au 2ème volet. Le principe est le suivant : on recrute des couples sérodiscordants à partir de tests réalisés sur les deux partenaires. Ceux qui présentent d'autres facteurs de risques identifiés (consommation de drogue dure notamment) sont évacués de l'étude afin de ne pas fausser les résultats. Ensuite, on suit, on interviewe (notamment pour évaluer la fréquence des relations, leur nature et l'usage de préservatifs, et l'état de santé général) et on teste régulièrement les partenaires (ici durant 10 ans) afin de constater ou non une séroconversion du partenaire négatif. En suivant un grand nombre de couples, cela permet d'évaluer statistiquement avec une certaine précision à quel moment et dans quelles conditions il y a séroconversion, et si c'est corrélé ou non à certains facteurs. Parmi ceux étudiés par Padian, on trouve notamment l'âge des partenaires, la pratique du sexe anal, la présence de saignements après le rapport, la fréquence des rapports ou la survenue d'autres maladies sexuellement transmissibles... Sur le papier, c'est incontestablement la meilleure méthode, la plus fiable à condition d'être rigoureux dans les modalités de recrutement, de suivi et de contrôle des couples testés (le détail de la méthodologie ne figure cependant pas dans l'article en libre-accès, il n'est disponible que sur un article publié précédemment dont l'accès est payant). Dans la pratique, elle a le redoutable inconvénient d'être longue, et de nécessiter de recruter des couples très nombreux : il faut en effet que le couple ne se sépare pas, qu'il accepte de poursuivre l'étude durant une longue période, etc... Bref, c'est complexe et coûteux. Mais les résultats sont sans équivoque : sur les 175 couples recrutés continuellement entre 1990 et 1996, le plus long suivi étant de 6 ans avec un total de 282 couples-années, aucune séroconversion n'a été constatée. Et ce alors que 47 des couples suivis n'utilisaient pas systématiquement le préservatif, et qu'un quart des couples ne l'utilisait plus dans les six mois précédent le dernier examen. Mais pour pallier à l'urgence évoquée plus haut, pour avoir des résultats plus nombreux et plus tôt, même si moins fiables, une analye "tranversale" avait été réalisée en parallèle, dont certains ont été publiés bien plus tôt. La méthode est complètement différente : il s'agit de recruter ici des couples dont on sait que l'un des partenaires est positif, et de tester l'autre partenaire, dont la sérologie n'est pas forcément connue, même auparavant (l'étude démarre en 1986). Les mêmes informations (sur l'âge, la santé, les pratiques..) sont recueillies, mais cela ne concerne pas le suivi dans la durée. Du coup on a certes des résultats sur les couples où les deux partenaires sont positifs, et ceux où l'autre partenaire est resté négatif. Mais pour ceux où le partenaire est positif, on ne sait pas où, quand et comment la séroconversion a eu lieu, car on ne sait pas de quand elle date. La fiabilité est donc bien plus limitée, car l'étude se fonde sur de nombreux aspects d'ordre déclaratifs sur l'histoire de chaque couple... Ceci indique pourquoi Padian et alli parle du caractère "rétrospectif" de l'analyse transversale, qui ne mesure que le passé. Ainsi, quand il est indiqué dans le volet "transversal" que 68 femmes sur 360 femmes partenaires d'un homme séropositif sont "infectées", il ne faut pas en déduire littéralement que ces 68 femmes ont été infectées par leur partenaire. Il faut simplement lire que sur 360 femmes dont la sérologie n'est pas connu et dont le partenaire masculin est séropositif, 68 femmes sont aussi séropositives, et 292 ne le sont pas, au moment où le test est réalisé. On ne sait pas dire quand et comment ces 68 femmes sont devenues séropositives, on peut juste le présumer d'après les éléments qu'elles ont déclaré sur leur histoire sexuelle ou avec les drogues, et qui par nature ne peuvent être controlé (comment vérifier l'absence de pratique homosexuelle chez les hommes ou l'absence d'injection de drogue chez des femmes il y a 5 ou 10 ans ? Par contre, une transfusion survenue dans le passé peut se retrouver plus facilement). Ensuite, l'étude transversale compare statistiquement les différents facteurs entre ces deux catégories de couples, afin d'identifier si les facteurs sont associés à l'une ou l'autre catégorie de couples, . Mais cela se construit donc sur une base scientifique dont les fondations sont limitées, car portant pour beaucoup sur des données déclaratives non contrôlées... C'est pour cela que la valeur scientifique de l'étude prospective est bien supérieure, même si tout ne peut pas être contrôlé non plus. Les scientifiques connaissent bien ces limites méthodologiques, les articles scientifiques sont remplis de conditionnel, de "pourrait", de réserves diverses et variées, d'appels à approfondir et à confirmer. Ces limites disparaissent régulièrement dans certains résumés et quasi-systématiquement dans les articles de presse... Mais dans le cas présent, la rédaction de l'article est également ambigue car si on regarde les résultats au pied de la lettre, ils sont relativement contradictoires entre les deux volets. D'un côté il y a eu des séroconversions supposées (analyse transversale), de l'autre côté zéro séroconversion (analyse prospective). La seule conclusion de l'étude aurait été de pointer cette contradiction, c'est à dire : aucun résultat clair, et d'appeler à recommencer de façon encore plus rigoureuse, plus longue, pour en avoir le coeur plus net. Bref : approfondir davantage, confirmer ou infirmer, parce qu'on ne pouvait rien en conclure, si ce n'est que la contamination par voie hétérosexuelle reste à démontrer, tout comme les facteurs de risques. Sauf qu'en 1996, c'est déjà et depuis longtemps rigoureusement impossible d'écrire ça. Comme pirouette, l'article organiser une certaine confusion dans sa rédaction entre les deux volets, et se concentrent sur les résultats les moins fiables, ceux de l'analyse transversale, pourtant invalidés dans une certaine mesure par l'analyse prospective. On n'est pas obligé de trouver ça sérieux et responsable.
  23. Bonjour, L'original de l'étude est disponible ici en anglais. L'étude analysait les séroconversions au sein de couples hétérosexuels sérodiscordants Il y a deux volets dans l'étude : - Un volet "transversal" ("cross-sectionnal") : soit un étude à un instant "T". C'est ce volet où on été mesuré des séroconversions importante côté féminin (68) et faible côté masculin (2). Mais il n'y avait pas de suivi dans ce volet. En gros on avait un couple, avec un des partenaires positifs au départ, et l'autre partenaire a alors été testé. Mais on ne savait pas s'il était déjà positif auparavant. Donc les résultats permettent simplement de prendre une photo à un instant, mais pas de retracer le film de la séroconversion. Padian indique que ce volet de l'étude a un caractère "rétrospectif : la transmission a lieu avant le recrutement dans l'étude". - Un volet "prospectif" où les couples sont suivi régulièrement durant 10 ans. Dans cette étude, on est assuré que l'un des partenaires est négatif au départ, et l'autre positif, et des tests ont été régulièrement menés durant 10 ans. Les résultats sont donc bien plus intéressants. Et c'est dans ce volet de l'étude qu'il n'y a eu aucune séroconversion, en dépit d'un usage des préservatifs par les couples sérodiscordants décroissant avec le temps. Ci-dessous, le commentaire du Perth Group sur l'étude (issue de cette page).
  24. "Erudit", pour ma part, ce n'est pas nécessaire; je n'ai personnellement que faire de tes messages idéologiques, qui se regardent écrire, qui ne sont reliés à aucune source, ne s'inscrivent pas dans le fil (aucune référence au lien que j'ai posté dans tes messages), et ne font qu'introduire dilution et confusion. Et dans notre époque où nous sommes submergés d'infos, c'est bien la dernière chose dont on a besoin.
  25. Oui, il y a par exemple ce résumé en anglais, qui contient une phrase-clé : "We are currently exploring ways to keep this protein unphosphorylated so that HIV reservoirs will never be formed", soit en français, "nous sommes en train d'explorer les chemins qui maintiennent cette protéine non phosphorylée, de manière à ce que les réservoirs du VIH ne se forment jamais". Bref, ils ont constaté une forme différente de cette protéine dans les cellules du système immunitaires (macrophages, dendritiques...) qu'ils pensent être la cible du supposé VIH. Ils supposent que dans cette situation, cette protéine pousse la cellule à continuer la fabrication des nucléotides, ces briques d'ADN ou d'ARN qui sont ensuite captées par le supposé virus pour se multiplier. Ils ne disent pas en particulier ce qui fait en sorte que cette protéine soit ou non phosphorylée, et notamment si c'est à cause du supposé VIH ou si c'est par un autre mécanisme - en milieu vivant, la phosphorylation/déphosphorylation constitue un mécanisme extrêmement fréquent pour transmettre une information, comme un bouton ON/OFF, et sans aide d'un rétrovirus - pour la bonne raison qu'ils n'en savent à ce stade pas grand'chose. Or il n'est pas inintéressant de savoir si le supposé VIH est censé être la poule qui déphosphoryle la protéine ou l'oeuf qui s'engouffre dans la brèche de la protéine préalablement déphosphorylée... Le fait qu'ils puissent à ce stade parler d'une avancée me paraît toujours invraisemblable, tout au juste ont-ils constaté une corrélation sans bien en mesurer ni les causes, ni les implications. De la science fondamentale non aboutie, piste à destination inconnue, comme il y en a quelques dizaines chaque semaine, quelques centaines chaque année, sans aucune implication pratique envisageable avant plusieurs années. Aucun intérêt pour le grand public, si ce n'est de lui montrer que l'argent du Sidaction ne se dépense pas complètement en vain.
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