Jibrail Posté(e) le 30 septembre 2010 Partager Posté(e) le 30 septembre 2010 Une micro-étude (25 patients sur 8 semaines) présentée à la conférence orthodoxe de Vienne cet été tend à confirmer l'intérêt des antioxydants pour réduire la toxicité mitochondriale des traitements antirétroviraux (toxicité qui n'est plus à démontrer et qui ne se répare pas vraiment, l'ADN des mitochondries étant beaucoup plus vulnérables au stress oxydatif par rapport à l'ADN des cellules). Les marqueurs utilisés pour mesurer la toxicité mitochondriale était significativement meilleure dans le groupe qui prenait des antioxydants par rapport au groupe placebo. Ce n'est pas une surprise mais c'est toujours agréable de la voir confirmer in vivo. Ils prenaient une pilule unique contenant : - Complexe de vitamines B - Vitamines C et E - Sélénium - Zinc - Acide alpha-lipoïque - N-Acétylcystéine Malheureusement les dosages précis ne sont pas mentionnés. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
yacre Posté(e) le 13 décembre 2010 Partager Posté(e) le 13 décembre 2010 Un article publié le 06/12/2010 sur le blog des séropositif en colère : http://seroposition.canalblog.com/ Sans trop de précision sur la Source de l'info , une étude sur les effets de certains anti-oxydants sur les mitochondries, en rapport avec les Lipoarophies associées au traitement antirétroviral. Cette étude évoque la possibilité que les Inhibiteurs Nucléosidiques de la Transciptase Inverse ( INTI )ont un effet sur l'appauvrissement de l ' ADN Mtitochondrial , avec pour effet un dommage oxydatif. En conclusion , l'article précise que la supplémentation avec des A-O peut avoir un rôle protecteur sur la fonction mitochondriale , mais avec des effets très limités sur l'inversion de la lipodystrophie . Peut être qu'il convient d'approfondir , en tout cas c'est l'évocation du Stress - Oxydatif ! Ci-après l'article : 06 décembre 2010 Effet des antioxydants sur la fonction mitochondriale Une étude pilote a été publiée ce mois de novembre sur les effets de certains antioxydants (N-acétyl-L-carnitine ou acide lipoïque + n acétylcystéine [NAC + LA - donc glutathion] ) sur les mitochondries, sur la répartition des graisses et le métabolisme des lipides et du glucose chez 61 personnes infectées par le VIH atteintes de lipoatrophie associée au traitement antirétroviral. L'idée à partir de laquelle l'initiateur de l'étude et son équipe est que certains des effets secondaires de la multithérapie peuvent en partie être médiés par une souffrance des mitochondries. Ils se sont intéressés en particulier à la lipodystrophie, car bien que les mécanismes impliqués ne sont pas encore bien clairs, il a souvent été observé un appauvrissement de l'ADN mitochondrial (ADNmt) dans le tissu adipeux périphérique, les cellules mononucléées du sang périphérique et les muscles squelettiques des patients atteints de lipodystrophie. Il est possible que les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) ont un effet sur l'appauvrissement de l'ADN mitochondrial qui endommagent la chaîne respiratoire et conduisant à un dérèglement du système des enzymes mitochondriales, ce qui entraîne un dommage oxydatif. À ce jour, il n'existe pas de traitements efficaces pour inverser la lipodystrophie associée au traitement antirétroviral et l'option adoptée est le changement du traitement, avec l'abandon de médicaments tels que la stavudine (d4T), la zidovudine (AZT) ou les INTI. Réduire ou retarder le dommage mitochondrial et le stress oxydatif en utilisant des antioxydants pourrait donc représenter une stratégie thérapeutique importante. Des études ont montré que l'acétyl-L-carnitine et l'acide lipoïque ont une fonction de protection sur les mitochondries, en diminuant, soit in vitro soit in vivo, le stress oxydatif, en protégeant les membranes cellulaires grâce à l'intégration avec la vitamine C et en augmentant le contenu intracellulaire du glutathion et de l-cystéine. Par conséquent, la recherche se propose d'enquêter l'effet d'une supplémentation avec des antioxydants sur la fonction mitochondriale chez les personnes vivant avec le VIH affectées de lipoatrophie. Pour ce faire, deux méthodes d'enquêtes indépendantes ont été utilisées: la quantification de l'ADN mitochondrial sur les CD4 et CD8 et sur le tissu adipeux sous-cutané, et l'évaluation in vivo de la fonction mitochondriale dans le foie. Un objectif secondaire était d'évaluer les effets des antioxydants sur la composition corporelle et du métabolisme des lipides et du glucose.. Des observations antérieures chez les patients atteints de lipodystrophie avaient montré une diminution de l'ADN mitochondrial dans les cellules mononucléaires du sang périférique et un breath test de la C-méthionine compromise ( un test utilisé pour évaluer la fonction des mitochondries du foie: si il y a des problèmes hépatiques, le métabolisme de la méthionine est réduit ), compatibles avec l'hypothèse de dommage mitochondrial. Dans cette étude, la fonction mitochondriale a été évaluée par deux méthodes indépendantes: le breath test de la C-méthionine et la quantification de l'ADN mitochondrial dans les cellules CD4 et CD8 du sang périphérique et dans des échantillons de graisse sous-cutanée. L'intégration avec des antioxydants, avec des substances qui sensibilisent à l'insuline et avec le facteur de croissance humaine chez les patients vih atteints de lipodystrophie du n'a pas démontré un bénéfice significatif. Néanmoins, les intégrateurs alimentaires et les antioxydants sont très utilisés chez les patients VIH +, qui les consomment sans ordonnance. Indépendemment du rôle potentiellement protecteur du N-acétyl-L-carnitine sur les mitochondries et le métabolisme de la graisse, de certains essais non contrôlés ont émergé des données contradictoires en ce qui concerne ses effets sur le métabolisme des graisses et sur la lipodystrophie chez les individus positifs au vih. L'étude publiée a révélée une amélioration de la fonction mitochondriale dans le foie des deux groupes recevant les intégrateurs, ainsi qu'une augmentation de l'ADNmt contenu dans les cellules CD4 circulantes dans le sang périphérique chez ceux qui ont reçu la N-acétyl-carnitine. Il ne s'y est pas constaté, cependant, de différences dans le ADNmt contenu dans les CD8 et dans les adipocytes. Conclusion: Indépendamment des effets bénéfiques sur certains aspects fonctionnels des mitochondries et de l'augmentation de la masse grasse dans les jambes chez les patients traités avec LA / NAC dans les deux groupes l'intégration n'a montré une amélioration dans le profil lipidique sériques. L'absence de changements significatifs dans la masse grasse dans les groupes étudiés suggère que la supplémentation avec les antioxydants est insuffisante pour réparer les dommages causés dans le tissu adipeux des patients traités par HAART. Cette étude pilote a démontré que la supplémentation avec des antioxydants peut avoir un rôle protecteur sur la fonction mitochondriale, mais avec des effets très limités sur l'inversion de la lipodystrophie. Bien à toutes / Tous Yacre. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jibrail Posté(e) le 2 juillet 2011 Auteur Partager Posté(e) le 2 juillet 2011 Une micro-étude (25 patients sur 8 semaines) présentée à la conférence orthodoxe de Vienne cet été tend à confirmer l'intérêt des antioxydants pour réduire la toxicité mitochondriale des traitements antirétroviraux (toxicité qui n'est plus à démontrer et qui ne se répare pas vraiment, l'ADN des mitochondries étant beaucoup plus vulnérables au stress oxydatif par rapport à l'ADN des cellules). Une nouvelle étude publiée dans Nature Genetics montre encore un fois que les ARV de première génération (AZT, Didanosine, Stavudine) provoquent des dégâts particulièrement importants (des mutations) sur l'ADN mitochondrial - les patients qui en ont pris plusieurs années se retrouvant avec un vieillissement des mitochondries dans les muscles équivalent à celui qu'on observe chez des personnes de 70 ans... La toxicité des ARV plus récents, le Tenofovir ou l'Abacavir, seraient nettement moins toxique;la Lamivudine et l'Entricitabine, quasiment pas (comme on pouvait s'en douter ). Les mitochondries, qui produisent l'énergie à l'intérieur des cellules, sont des organites qui auraient fusionnés avec les cellules au cours de l'évolution, selon la théorie géniale de l'endosymbiose de l'américaine Lynn Margulis. Conséquence de cet héritage qui fait de nous des êtres hybrides, les mitochondries disposent encore de leur propre ADN, qui est différent de celui du noyau de nos cellules (notre ADN principal). Cependant, l'ADN de la mitochondrie ne dispose pas des mêmes capacités de réparation que l'ADN cellulaire et s'avère beaucoup plus fragile. Les dommages ne seraient ainsi pas réversibles. Une seconde étude anglaise publiée en même temps montre que le vieillissement des mitochondries n'est pas lié à la prise d'ARV en cours, mais est proportionnelle à la durée du traitement passé avec les molécules toxiques (AZT, stavudine, didanosine). Il indique ainsi que les dommages sont "cumulatifs et persistants"... Le pire est que tout cela est loin d'être un scoop, puisque l'on sait depuis les années 1930 (!!) que les molécules avec un groupe azoture (trois atome d'azote N=N=N), comme l'AZT, sont capables de déstabiliser les mitochondries en inhibant la respiration cellulaire (la respiration cellulaire et la production d'énergie dans les mitochondries étant une suite de réactions d'oxydo-réductions, qui pour simplifier sont perturbées par le caractère très oxydant des azotures suite à une cascade de réactions). La stavudine et l'AZT, désormais peu chères, ne sont quasiment plus prescrits dans les pays occidentaux, mais le sont toujours massivement dans les pays en développement. Nos moralistes du sida qui viennent pleurer chaque année pour venir gonfler l'argent nécessaire à la recherche (et au gavage des labos) restent étonnamment silencieux devant la poursuite de cet empoisonnement massif des populations des pays en développement, même d'un point de vue orthodoxe (l'AZT ou la stavudine pouvant être remplacés à bon compte par d'autres ARV moins toxiques mais plus "efficaces" d'un point de vue orthodoxe, mais dont le brevet court encore; mais comme c'est "mal" de critiquer la voracité des labos...). Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jibrail Posté(e) le 28 novembre 2013 Auteur Partager Posté(e) le 28 novembre 2013 Une nouvelle étude réalisée en Afrique, au Botswana, vient montrer l'intérêt de suppléments en vitamine et en sélénium. Un peu plus de 800 personnes réparties en 4 groupes (placebo, multivitamine seul, multivitamine + sélénium, sélénium seul). Tous avaient au départ plus de 350 CD4 et ne prenaient pas d'ARV (la règle au Bostwana était de démarrer les ARV qu'en dessous de 250 CD4). L'étude s'est déroulée entre 2004 et 2009 et mesurait une période de deux ans de prise de ces suppléments. Par rapport au groupe placebo, les 3 autres groupes avaient un moindre risque de survenue de maladie opportuniste; mais seul le groupe multivitamine + sélénium était moins enclin à une baisse du taux de CD4 en dessous de 250. Il n'y avait pas d'impact sur la charge virale. Les résultats sont cependant relativement fragiles (la "puissance" statistique est limitée car l'intervalle de confiance, qui mesure la fourchette de validité des résultats est très large). Et les résultats ne sont pas forcément transposables hors d'Afrique, notamment parce que les sols du Botswana sont reconnus comme étant pauvres en sélénium (comme dans les autres pays d'Afrique Australe qui connaissent les taux de séropositivité les plus élevés du monde), alors que dans les pays du nord cette déficience en sélénium ne se pose pas de la même façon. Car il faut dire que autant il est appréciable que cette étude ait pu avoir lieu pour montrer les bénéfices de ces supplémentations, rarement étudiés, autant je trouve qu'elle n'a pas été très bien élaborée - même c'est sans doute une question de moyens. Ainsi le taux de sélénium au départ n'est pas mesuré : on ne sait pas si la supplémentation en sélénium est plus intéressante pour ceux qui avaient des déficiences au départ, notamment par rapport à ceux qui avaient peut-être un niveau plus proche de la normale. Par ailleurs on sait que le sélénium a un intérêt particulier parce qu'il est un catalyseur de la synthèse de gluthation, le principal antioxydant endogène (=> produit par l'organisme), et c'est bien gràce à cette fonction antioxydante que l'on suppose que le sélénium a une action favorable sur le système immunitaire. Néanmoins le gluthation ne peut être synthétisé que lorsque l'organisme dispose également de réserves suffisantes en cystéine, un acide aminé qui existe aussi dans le supplément bien connu qu'est la N-Acétylcystéine (NAC). Mais alors que le supplément en multivitamine contient notamment des vitamines C, E et certaines vitamines B, il ne contient pas de N-Acétylcystéine ! Et d'autre part, tous les participants prenaient également en préventif de l'isoniazide, un antituberculeux dont Cheminot nous a dit qu'il avait des propriétés oxydantes car il libère du monoxyde d'azote (NO) - et c'est d'ailleurs pour ça qu'il peut fonctionner contre la tuberculose. Mais c'est donc tout-à-fait contradictoire avec l'objectif de l'étude, même si dans la réalité c'est un peu une donnée de base (car ce médicament est très fréquemment utilisé dans les pays concernés). Et comme ni le niveau de cystéine ni le gluthation ni toute autre paramètre du niveau d'antioxydant n'est mesuré (mais il est vrai que c'est techniquement difficile et coûteux), on ne sait pas si ces suppléments ont bien joué ce rôle et si c'est grâce à cette fonction antioxydante (ou non?) qu'il y a eu un rôle positif de ces suppléments combinés en terme de maintien d'un bon système immunitaire. Là on est contraint de le supposer ou de le deviner. Bref, on aurait pu être plus avancé, et finalement on ne l'est pas tant que ça. Reste que ces résultats, malgré tout, vont néanmoins dans le bon sens. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jardinier Posté(e) le 1 décembre 2013 Partager Posté(e) le 1 décembre 2013 (modifié) Bonjour Jibrail, Pour ce qui est de la corrélation entre sols pauvres en sélénium et taux de séropositivité/tuberculose, je me demande s'il ne faut pas relativiser, car il existe un autre facteur, qui est l'importante activité minière en Afrique australe, source bien connue de tuberculose, ce dans un contexte de conditions particulières d'accès aux soins depuis la fin de l'Apartheid (on sait notamment que les compagnies minières ont choisi de faire dépister les mineurs, etc.). Pour ce qui est de l'isoniazide, c'est un sujet que j'avais abordé ici : http://www.sidasante.com/forum/index.php?/topic/17362-troubles-sur-le-raltegravir-isentress/?p=314384 (post du 26-11-2011) et ici http://www.sidasante.com/forum/index.php?/topic/17337-les-effets-des-poppers/page-3#entry314075 (post du 6-11-2011) Et j'avais tout particulièrement signalé les recherches sur ce sujet d'Alessandro Freddi, ainsi qu'un de ses articles qui avait été refusé par les peer reviews. Voir ici : http://www.dmi.unipg.it/mamone/sci-dem/sci&dem.htm et ici : http://aras.ab.ca/articles/scientific/TBTreatmentProblems(Freddi).pdf - La communication présente des analyses critiques très approfondies sur la posologie des divers traitements à l'isoniazide en association à d'autres principes actifs, qui au passage formulent des conclusions iconoclastes sur les liens entre séropositivité, tuberculose et vih/sida. Modifié le 1 décembre 2013 par Jardinier Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jibrail Posté(e) le 1 décembre 2013 Auteur Partager Posté(e) le 1 décembre 2013 Merci Jardinier pour ce rappel, c'est bien pour ça que des mesures de Sélénium adaptées durant l'étude (au moins à l'entrée et à la sortie) aurait pu justement contribuer à éclaircir ce qui relève de l'un ou l'autre paramètre... Si je me sentais plus légitime je leur poserai directement la question... La contribution d'Alessandro Freddi est intéressante même si je ne me sens pas en mesure de la juger (cela concerne d'abord les traitements de la tuberculose). Mais il est évident pour ma part qu'en Afrique il est absolument indispensable de mettre en résonance les effets puissants sur le système immunitaire des parasitoses, de la tuberculose et de la malaria (ainsi que de leurs traitements) si on veut comprendre pourquoi les tests dits "VIH' y sont si souvent positifs. Ce ne sont pas les publications qui manquent, par exemple cet article qui a déjà près de 20 ans et montre que des immigrants éthiopiens en Israël - séronégatifs mais infectés par de multiples parasitoses - présentent de multiples signes de dérégulation du système immunitaire. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
aixur Posté(e) le 2 décembre 2013 Partager Posté(e) le 2 décembre 2013 Mon avis, c'est qu'il est bien possible que certaines des vitamines en question, ou/et le sélénium provoquent un effet de type cortisone. Ce qui expliquerait le maintien des cd4. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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