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Jibrail

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Messages posté(e)s par Jibrail

  1. La petite boule au fond du ventre, c'est la petite voix qui tout du coup se rappelle que tu vas mourir, un jour, comme tout le monde, ce à quoi d'habitude on évite de penser, mais qui vient parfois se rappeler sans prévenir, et dans toute sa violence.

    Ta grosse fatigue et ta raideur sont probablement des contrecoups de ton état psychologique, et peut-être, va savoir de ton traitement.

    Sinon et comme tu l'auras peut-être compris, un certain nombre de personnes ici mettent en doute la réalité du supposé VIH et de sa transmission. Par contre, l'efficacité du supposé VIH à culpabiliser les individus au moindre écart de leur sexualité est redoutable, et laisse loin derrière l'invention de l'Enfer et du Paradis qui avait progressivement cessé d'influencer les pêcheurs sexués et hormonés que nous sommes, comme le prouve à l'excès ton témoignage.

  2. Salut,

    Il me semble que ta seule priorité est de déstresser car c'est le principal risque que tu cours suite à ta petite soirée. Et comme il n'est pas possible de se substituer à un médecin à distance, la première chose à faire est de retourner consulter, et dans un deuxième temps de déculpabiliser d'avoir eu une relation sexuelle tarifée, car c'est à coup sûr l'unique cause de ton état.

    Le médecin que tu consulteras, sauf s'il est complètement à l'ouest, t'indiqueras sans l'ombre d'un doute, que pour deux capotes déchirées, un cunni gentil et une fellation protégée, la probabilité de devenir séropositif au test dit VIH est aussi importante que de trouver un Van Gogh planqué dans la faux plafond de sa maison.

    Réglons par exemple tout de suite le cas du cunni. Depuis 1980 et quelques milliards de rapports lesbiens plus tard, ils ont péniblement recensé un cas de transmission du supposé VIH entre deux lesbiennes américaines sérodiscordantes. Il est instructif d'en lire le contexte :

    Citation

     

    Les deux femmes ont indiqué :

    - avoir eu de façon répétée des contacts bucco-génitaux non protégés,

    - avoir utilisé des jouets sexuels qu’elles n’ont partagés avec personne mais qu’elles n’ont pas protégés par un préservatif,

    - qu’elles ont eu des rapports sexuels pendant les phases menstruelles (elles ont aussi décrit leurs échanges sexuels comme brutaux, au point de se blesser et de saigner).

    Toutes ces situations sont des situations à risque de transmission du VIH en dehors de la seule approche de la transmission sexuelle entre femmes.

     

    Je t'invite à lire ce fil dans sa totalité et d'aller ensuite prendre une bonne bûche de Noël ou une galette des rois avec un mois d'avance sur tout le monde, accompagnée d'une bonne infusion chaude à la verveine et au miel pour te détendre.

    Il ne s'est rien passé. Tu peux reprendre ta vie normale.

    Tu réfléchiras juste, la prochaine à fois à dépanner les jeunes filles en détresse en leur filant directement 20 € plutôt qu'à te mettre dans des plans aussi foireux, et pour elle et pour toi.

  3. Certaines choses sont vraiment contre-intuitives pour ceux qui n'ont pas été conditionnés à trouver ça normal, même si on sait qu'on le sait, et qu'on sait qu'on en profite. L'idée de tuer volontairement des animaux - des primates - pour sauver la vie des hommes nous ramène pourtant plutôt au sacrifice d'Abraham qu'à l'hypermodernité présumée des biotechnologies. Surtout lorsque nombre d'individus des groupes dominés ont joué le rôle du bélier pendant des décennies pour construire les bases de cette science.

    Peut-être qu'en assumant un peu plus sa tension permanente entre pulsions de vie et de mort, en assumant l'étendue de son ignorance face au vivant et la sérendipité de nombre de ses découvertes, bref en retrouvant une certaine humilité derrière la puissance incontestée mais fragile de certaines molécules, l'industrie pharmaceutique et les agences qui la contrôlent pourront peut-être aussi se réinscrire dans la réalité de leur histoire, de leur rôle social, et retrouver un certain crédit.

    Mais heureusement que la dialectique n'existe pas en gélule, sinon j'aurai déjà fait plusieurs overdoses.

  4. Alors je prends acte et je retire mes qualificatifs déplacés concernant l'essai Biotrial, issus il est vrai de la lecture de la presse davantage que de mes propres recherches, alors que d'habitude j'essaie d'être plus prudent. Je m'en excuse pour les lecteurs, c'est vrai qu'une des tares de l'époque est de diffuser et rediffuser des infos sans en préciser les sources et leurs limites.

    Néanmoins il me semble quand même hasardeux d'accoler les termes "éthique" et "infaillible", de marier ainsi la subjectivité et l'objectivité; personne, ni toi ni moi ni les meilleures volontés du monde ne sont à l'abri d'une erreur de jugement. 

    D'autre part et sans disposer d'éléments aussi personnels que les tiens sur cette affaire, il me paraît particulièrement sain que la presse enquête sur ces affaires de ce type, d'autant que dans le cas présent, un grand nombre des articles publiés par Médiapart sur le thème étaient assez fournis et pédagogiques. Par exemple sur la question-clé des symptômes décelés chez les animaux, que le journaliste et certains de ses contacts jugent qu'ils ont été sous-estimés, et là où le CSST juge qu'il n'y avait pas de quoi fouetter un chat, ils ont posé des questions précises, peut-être à côté de la plaque, mais pas illégitimes. Ci-dessous un extrait d'un des articles de Médiapart sur la question, qui me semble à l'opposé des raccourcis hâtifs (des "choux gras") parfois en vigueur : la question a été bossée même si on est pas obligé d'avoir le même avis.

    Citation

    Avant d’essayer le BIA 10-2474 sur l’homme, Bial a fait réaliser par deux laboratoires sous-traitants une série d’études précliniques sur quatre espèces animales (rat, souris, chien et singe). Le CSST s’est étonné de l’utilisation, d’après lui « très inhabituelle », de quatre espèces différentes pour un dossier de ce type. Malgré leur nombre, ces études, menées par les centres Harlan Laboratories SA en Espagne, et AnaPath Gmbh en Suisse, sont assez peu informatives. Grosso modo, elles ont permis d’identifier le niveau de dose auquel la molécule est toxique et celui où elle ne provoque aucun effet.

    En revanche, ces nombreuses études n’ont pas donné d'informations sur le type d'effets secondaires apparaissant chez les animaux ; elles n'ont pas permis, selon le CSST, de repérer de « toxicité spécifique » de la molécule. Ce qui impliquerait qu’il était impossible d’anticiper les dramatiques effets secondaires survenus pendant l’essai de Rennes : pour le CSST, les études animales ne généraient « a priori pas de signal particulier contre-indiquant un passage chez l’homme ».

    Malgré cette conclusion, le CSST a jugé utile de demander à Bial une série de précisions complémentaires, ne figurant pas dans le dossier initial qui a servi à autoriser l’essai. Le CSST a demandé en particulier des éclaircissements sur les circonstances dans lesquelles des chiens sont morts au cours d’une étude où ils recevaient des doses de la molécule pendant 13 semaines. Beaucoup de ces chiens ont eu des lésions pulmonaires (broncho-pneumopathies) et deux ont dû être sacrifiés avant la fin de l’étude.

    La mort des chiens pendant les études précliniques était-elle un élément significatif ? Le protocole de l’essai est très discret sur le sujet et ne décrit pas la pathologie des chiens. L’information sur leur décès a été d’abord divulguée par Le Figaro en février, ce qui a entraîné des protestations de la famille et de l’avocat de Guillaume Molinet, le volontaire décédé. Stéphane Schubhan, l’un des volontaires qui ont été gravement atteints, a déclaré à RTL : « Ce sont des choses qu’ils nous ont cachées. S’ils me l’avaient dit, je n’aurais pas participé à ce protocole et je ne serais pas là comme ça. »

    François Hébert, directeur adjoint de l’ANSM, a expliqué à divers médias, dont Mediapart, que l’information n’apportait rien au débat, parce que les lésions pulmonaires des chiens n’avaient rien à voir avec le cerveau. Il ajoutait que les doses données aux chiens étant beaucoup plus fortes que celles administrées aux humains, on ne pouvait pas anticiper de la mort des chiens un risque pour l’homme.

    Il se peut que cette analyse soit trop hâtive. Certes, le poumon et le cerveau sont des organes différents. Mais il existe une pathologie assez fréquente chez les chiens (et qui existe aussi chez d’autres animaux et chez l’homme), qui s’appelle la « pneumonie d’aspiration » (ou « par aspiration »). Elle se produit lorsque l’animal inhale des aliments ou des corps étrangers, par suite d’une « fausse route », résultant de troubles de la déglutition ; or l’une des causes les plus fréquentes de cette pathologie est un trouble neurologique (plus d’un quart des cas selon une étude américaine ; voir aussi cet article des Merck Manuals).

    Un neurologue et un vétérinaire interrogés par Mediapart confirment que si la molécule de Bial a atteint les centres neurologiques contrôlant la déglutition, elle a pu provoquer cette pathologie chez les chiens. Or, chez les volontaires victimes de l’accident, la molécule a touché une structure du cerveau appelée le pont, la partie centrale du tronc cérébral, qui joue un rôle crucial pour la motricité et notamment la parole, la déglutition et le contrôle des muscles du visage.

    Interrogé par Mediapart, Stéphane Schubhan nous a confirmé que l’un de ses premiers symptômes a été une difficulté à parler accompagnée de problèmes de déglutition qui ont duré des semaines. Chez Guillaume Molinet, le volontaire décédé, les médecins du CHU de Rennes ont constaté des problèmes de déglutition qui ont nécessité de l’intuber lorsqu’il est tombé dans le coma.

    Il n’est donc pas absurde d’imaginer que les chiens, qui ont reçu des doses beaucoup plus fortes que les humains, aient été atteints de troubles de la déglutition et qu’ils aient souffert de pneumonie d’aspiration, ce qui expliquerait leurs lésions pulmonaires.

    Si cette hypothèse était confirmée, elle signifierait qu’apparaissait bien une toxicité neurologique de la molécule dans les études sur les chiens, qui plus est produisant une pathologie similaire à celle observée sur les volontaires. L’homme et le chien sont certes des espèces différentes, mais il ne serait pas incohérent que la molécule produise des effets toxiques apparentés chez l’un comme chez l’autre.

    Le problème des chiens est d’autant plus épineux que les études menées par Bial montrent que la dose donnée à ces animaux a été diminuée en cours de route, ce qui suggère la survenue d’un effet imprévu. Ce point n’a pas été expliqué par Bial.

    Chez les singes, la molécule a eu également des effets toxiques, qui ont entraîné le sacrifice de plusieurs animaux. Le CSST a demandé à Bial des explications sur les raisons de cette mortalité et les résultats d’éventuels examens du cerveau des primates concernés. Nous ignorons quels éléments Bial a communiqués aux experts sur ce point, et de quelle pathologie précise ont été atteints les singes.

    Le CSST indiquait aussi dans son premier rapport que l’on avait observé « chez le rat et la souris, des atteintes cérébrales, notamment au niveau de l’hippocampe », chez des animaux traités à de très fortes doses.

    Selon l’expert du CSST que nous avons interrogé, on peut regretter que les études de Bial n’aient pas comporté de tests cognitifs chez les rongeurs, consistant par exemple à les placer dans un labyrinthe en T ; de tels tests auraient pu détecter une toxicité neurologique même à des doses relativement modérées. « Mettre en essai clinique une molécule agissant sur le système nerveux central alors qu’on n’a aucun test cognitif chez l’animal est aberrant, estime notre expert. La réglementation le permet, mais c’est fou. »

    Sans refaire tout le film ni analyser tous les articles et rapports des uns et des autres, ni l'enjeu des rapports censurés ou pas que la justice tranchera (ou pas...), il me semble que cette divergence d'appréciation n'est pas anormale dans le rapport entre les autorités sanitaires et une presse dont la fonction doit être aussi de construire un avis indépendant; Il est difficile à mon avis de faire beaucoup mieux que ce que la presse a fait là avec les moyens journalistiques dont ils peuvent disposer, sauf exiger qu'elle soit aussi experte que les experts, ce qui est impossible.

    Parfois la presse qui enquête peut certes se planter, mais ça me parait moins grave que d'avoir une presse qui n'enquête pas sur ce type de sujet. Même la presse dont l'éthique semble indiscutable. La revue médicale  Prescrire, financièrement indépendante des annonceurs pharmaceutiques, et qui a été l'une des sources de l'affaire du Médiator (ce serait un article de la revue qui aurait attiré l'attention d'Irène Frachon sur la molécule), décerne chaque année une pilule d'or aux médicaments qui couronnent une véritable avancée thérapeutique selon eux, et il n'y en a pas toujours : seule une quinzaine de molécules couronnées depuis 1981, en prenant soin de faire le tri parmi les dizaines de molécules annoncées comme révolutionnaires par les labos et qui ne le sont que rarement. Et pourtant parmi les quinze meilleures molécules des 35 dernières années selon Prescrire, on trouvera en 1988 le Retrovir, nom commercial de  la Zidovudine - c'est-à-dire l'AZT, celle-là même qui constitue, pour d'autres, une des pires molécules de l'histoire.

    Cela dit, je te rejoins volontiers sur la dangerosité des essais cliniques par nature (sans parler des armées de primates que l'on sacrifie dans les premières phases), et sur le caractère relativement minime des manquements reprochés dans la presse à Biotrial (s'ils sont confirmés), malgré les conséquences tragiques, notamment par rapport aux énormités que l'on peut voir ou suspecter dans d'autres domaines pharmaceutiques et notamment celui qui nous réunit ici où les morts potentielles ne se comptent pas en unité mais en dizaines de milliers.

    Mais peut-être est-ce bien d'attirer l'attention de tous les experts même sur des faits minimes, et le cas où même un peu à tort, si cela peut inciter l'ensemble de la profession, qui s'est révélée plus ou moins faillible, à être plus vigilants dans toute la chaîne de responsabilité, et éviter de nouveaux AZT et Mediator aux conséquences potentiellement bien plus dramatiques.

  5. Dans la série c'est-absurde-mais-je-ne-me-pose-pas-de-questions, la chaîne américaine ABC relate une nouvelle "carte" des États-Unis où est représentée la probabilité des hommes gays et bisexuels de devenir séropositif, ainsi que la liste des grandes villes parmi lesquelles le risque est le plus grand.

    Arrive en tête Jackson, la capitale très provinciale de l’État du Mississippi. Est-ce que vous avez déjà entendu parler de la ville de Jackson, le nouvel épicentre de l'épidémie de sida chez les homosexuels nordaméricains, et où 40% des homo et bisexuels seraient positifs au test dit VIH (oui, 40% !!!) ? Sans doute pas, mais vous ne serez pas surpris, si vous avez suivi le fil depuis le début, qu'il s'agit de la ville où la proportion d'afro-américains est la plus élevée des États-Unis (50% dans l'agglomération - voir Wikipedia)... Le Mississippi est aussi l'État américain qui a les indicateurs sanitaires les plus mauvais parmi les 50 états.

    Dans ce classement figurent ensuite nombre de grandes villes du sud des États-Unis où les afro-américains forment la majorité de la population. New-York et Los Angeles, là où l'épidémie avait démarré, suivent loin derrière; San Francisco, la plus blanche, n'y figure pas.

    Sinon comme dit plus haut, le VIH n'est pas raciste et ceux qui en forgé le concept du VIH non plus. Si la ville la plus à risque est une ville provinciale à peine connue, mais où la proportion d'afro-américains est la plus élevée - tandis que New-York et Los Angeles sont loin derrière, c'est un hasard !

    Un pur hasard encore une fois.

  6. Le Médiator, 6 ans après, statu quo et pas de procès prévu "avant 2018".

    Je me permets de reproduire partiellement l'entretien d'Irène Frachon, la médecin qui a révélé l'affaire, dans Médiapart (accès réservé aux abonnés), à l'occasion de la sortie d'un film consacré au sujet, "La fille de Brest". Dans une situation où la responsabilité de la molécule du Médiator ne souffre pourtant guère d’ambiguïté au niveau scientifique, les responsables médicaux semblent faire le dos rond et faire obstruction afin de se maintenir dans le déni le plus total des responsabilités de chacun. Elle indique que des cardiologues refuseraient de recevoir les victimes potentielles du Médiator, les empêchant ainsi de mettre en évidence la réalité des dommages et de faire le cas échéant les demandes d'indemnisation.

    Tout ceci malheureusement ne m'étonne pas, car tant qu'aucune force sociale organisée n'est en mesure de faire face à l'armée d'avocats de Servier, au régiment des cardiologues irresponsables et à leurs relais dans le monde politique et la haute administration, il n'y a aucune raison que la situation ne bouge.

    C'est pas demain la veille qu'on fera le procès de l'AZT, c'est moi qui vous le dit...

    Cet entretien vient d'ailleurs après une série d'articles remarquables, toujours dans Médiapart, sur l'essai fumeux de Biotrial à Rennes qui a occasionné la mort d'un volontaire et causé des dommages graves chez  quatre autres. Beaucoup de règles n'ont pas été respectées, des faits ont été occultés et des mensonges ont visiblement eu lieu, mais là aussi on ne se bouscule pas pour prendre ses responsabilités...

     

    Citation

    Pourquoi les autorités n’interviennent-elles pas de manière plus décisive ?

    Il fallait prendre le problème à bras-le-corps. C’est ce qu’a semblé faire, en 2011, Xavier Bertrand, alors ministre du travail, de l’emploi et de la santé. Il a mis en place, très rapidement, un processus d’indemnisation géré par l'Oniam, l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux. Malheureusement, ça a tout de suite versé dans le fossé. Les autorités se sont montrées pusillanimes face à Servier. Or c’était à Servier de régler la note. La jurisprudence de l’Oniam était défavorable aux victimes. Le collège d’experts avait une attitude négationniste, il rejetait presque tous les dossiers. « Une machine à dire non », avait déclaré Xavier Bertrand, lui-même choqué. C’était très mal parti, et ça a été épouvantable pour les patients et leurs défenseurs.

    On s’est battu, on s’est appuyé sur des études scientifiques pour montrer que le collège d’experts avait tort, qu’il y avait un problème de compétence scientifique.

    Les choses se sont améliorées peu à peu. Aujourd’hui, il y a des experts compétents et une majorité de gens de bonne volonté. Mais ça arrive tard. Il a fallu des années et beaucoup de gâchis pour que le fonctionnement devienne satisfaisant.

    Dans ce contexte, Servier a mené une guerre de tranchées. Le laboratoire n’informait pas correctement les victimes, faisait tout pour les décourager. Et le milieu médical n’aidait pas. Jusqu’à une période récente, trop de médecins envoyaient bouler les victimes. Encore aujourd’hui, certains refusent de leur donner les certificats de prescription attestant qu’on leur a fait prendre du Mediator. Certains cardiologues rechignent à recevoir les patients du Mediator. Ils refusent de faire les examens nécessaires pour les demandes d’indemnisation. Une étude sociologique de Solène Lellinger, à l’université de Strasbourg, a montré en 2011 que plus de 80 % des cardiologues estimaient qu’il ne fallait pas indemniser toutes les victimes (notamment dans le cas de valvulopathies minimes).

    On a prescrit du Mediator pendant trente-cinq ans, en ignorant les signaux d’alarme qui s’accumulaient. Est-ce cette fatale négligence qui explique l’attitude ambivalente du milieu médical ?

    Des dizaines de milliers de valvulopathies, des milliers de morts, c’est insoutenable. Quand j’ai réalisé l’ampleur de la catastrophe sanitaire, j’ai dit que c’était un « charnier ». J’ai délibérément utilisé ce terme. À la grande indignation de Servier, mais aussi des autorités et des médecins. L’administration ne veut pas reconnaître qu’elle a laissé le drame se produire, en connaissance de cause. Les médecins supportent mal d’être remis en cause. Servier n’est pas isolé dans la dénégation, tous les intérêts se liguent pour tenter d’effacer l’insupportable vérité. Au fond, ça arrangerait tout le monde qu’il n’y ait pas d’affaire Mediator. Qu’il n’y ait que trois morts, comme l’affirmait Jacques Servier en janvier 2011.

    Dès lors que les faits sont avérés, Servier n’aurait-il pas avantage à reconnaître la réalité et à proposer une réparation, de manière à sortir de cette histoire qui dure depuis des années ?

    Ils pourraient faire comme Volkswagen : s’excuser, payer, passer à autre chose. Pourquoi ne le font-ils pas ? Je pense que cette situation exprime un blocage sociétal qui va au-delà de la seule position du laboratoire. Dans la mémoire collective, Servier incarne l’apothicaire, une figure indéboulonnable, présente à chaque coin de rue, aussi proche et familière que celle du boulanger. Le sirop ne peut pas tuer, c’est une évidence ! Le groupe Servier a su parfaitement épouser les attentes et les croyances de la société vis-à-vis des médicaments. Et cela, alors même qu’il ne vend pratiquement que des mauvais médicaments, dont une grande partie étaient carrément des poisons, retirés petit à petit du marché, et les autres sans grande utilité.

    Il est fascinant d’observer que ce laboratoire est devenu le deuxième groupe pharmaceutique français avec une pharmacopée qui ne vaut presque rien, du moins en termes de santé publique, car manifestement ça rapporte. Et siphonne la Sécu. Servier est à l’industrie pharmaceutique ce que Madoff est à la finance, mais l’escroquerie n’est toujours pas jugée alors que Madoff a été condamné à 150 ans de prison, incarcéré, et que la date prévue de sa libération est le 14 novembre 2139…

     

     

  7. Ce n'est pas qu'on sait tout mais en faisant quelques recherches sur le forum tu aurais vu que ce fameux extrait de Luc Montagnier était déjà publié et en français sur le forum... depuis 2009... Alors ton ironie à deux balles... Certains d'entre nous ont même participé à la traduction des sous-titres du film ainsi que ceux de son film jumeau Emperor New Virus (encore plus intéressant de mon point de vue). Tu pourrais nous dire ce que tu en penses après les avoir vus en entier plutôt que de nous balancer le teasing qu'on connait par coeur.

    Sinon la science c'est pas conclure d'une "lecture séropo" (merci pour le raccourci) où une personne dit ne jamais manger de légumes, et puis tout à coup généraliser à tous les séropos en leur disant "vous mangez trop de protéines de graisses animales" (mais qu'est-ce que t'en sais ?); ça, c'est juste une idée simpliste que tu penses crédible en raison de tes préjugés (les séropos sont des pauvres types et des pauvres filles qui connaissent rien à la nutrition et qui mangent avec leur pieds) et une conception divine de la maladie (si tu es malade c'est que tu as fais quelque chose de mal et que quelque part tu l'as bien cherché).

  8. Les brevets des statines anti-cholestérol sont tombés ou sont en train de l'être, aussi les langues sont en train de se délier.

    Sur le site "Les Crises" d'Olivier Berruyer, on trouvera un article accessible et intéressant, en français, sur le sujet ainsi qu'une analyse instructive de différents essais cliniques. Olivier Berruyer n'est pas médecin mais analyste financier, comme John Lauritsen en son temps (un des tous premiers dissidents américains), aussi son regard externe mais affuté des statistiques des essais cliniques vaut le détour.

    On pourra y trouver d'intéressantes analogies avec la question du VIH ou de l'hépatite C : comment l'industrie pharmaceutique a transformé une question de mode de vie (alimentation et sédentarité) en se focalisant sur un indicateur unique mais finalement peu fiable pour les maladies cardiovasculaires (le cholestérol), ce qui a permis de diffuser massivement des molécules brevetables pour faire baisser l'indicateur, mais en minorant au passage la question de la mortalité finale qui était pourtant l'objectif premier.

    Entre autres différences, il me semble néanmoins que les médicaments antisida prescrits aujourd'hui, sont cependant infiniment plus efficaces que les statines anticholestérol.

     

     

  9. Oui, je retiens vraiment les phrases du communiqué de l'INSERM comme assez énormes car tellement révélatrices : " Les virus sont généralement découverts et décrits grâce à leur observation. Mais le VHC est une exception. Toutes les données disponibles sur ce virus depuis 1990 ont été obtenues par la biologie moléculaire car personne ne parvenait à le voir au microscope."

    Voilà tout est dit. Ils ne l'ont jamais vu, il y a des nouvelles techniques de biologie cellulaire qui ont généré de nouvelles données, et comme par hasard une donnée "exceptionnelle" (le VHC) qui aurait existé depuis toujours, mais il faudrait croire que cela n'a rien à voir avec les nouvelles techniques dont aurait pu mal interpréter les résultats (vu qu'elles étaient nouvelles ça arrive). Là où ils auraient pu être plus complet, c'est en précisant qu'il y a une autre exception et que c'est le VIH, que seule une poignée (Montagnier, Gallo) ont cru voir et dont la quasi-totalité des données le concernant ont aussi été recueillies sans l'avoir directement observé.

    Mais comme tu le dis, plus c'est gros plus ça passe, et je dois dire que je comprends les errances existentielles des scientifiques qui construisent leur carrière sur des chimères de laboratoire et qui sont pris dans l'inflation de vide, en étant contraint d'inventer de nouveaux concepts toujours moins crédibles pour expliquer les contradictions observées (le virus de l'hépatite C est partout mais personne ne le voit). La construction d'une carrière n'est pas forcément péjorative de mon point de vue, chacun développe des compétences particulières dans l'exercice de sa profession, et personne n'aurait envie de se retrouver à 50 ans à avoir travaillé 20 ou 30 ans sur du vide et en développant un savoir totalement inutile. Est-ce que le milieu scientifique qui se serait collectivement trompé serait pour autant prêt à donner une seconde vie à ces scientifiques dans un autre domaine et ainsi leur permettre plus facilement de révéler leurs doutes sur des voies sans issues ? Vu la concurrence féroce qui règne, je n'y crois pas du tout.

    Et pourtant les contradictions demeurent. En témoignent quelques études discrètes qui font peu de publicité, comme celles citées plus haut sur les réinfections, ou encore plus énorme, de premières études encore parcellaires (et qui demandent donc à être confirmées), mais qui tendrait à montrer que les nouveaux traitements au prix de lingots d'or (les antiviraux à action directe - AAD) auraient plutôt tendance à favoriser la survenue de cancers chez les patients déjà en difficulté plutôt qu'à les réduire, même si par ailleurs ils permettent généralement d'éliminer le supposé virus de l'Hépatite C. Or la prévention des cancers/fibroses du foie est pourtant bien l'objectif final de la lutte contre l'hépatite C. Affaire à suivre...

     

    Citation

    Un autre motif ayant déclenché cette procédure de réévaluation a été la publication d’une étude dans le revue Journal of Hepatology1 dont les résultats montrent que chez les patients ayant eu un carcinome hépatocellulaire  (cancer primaire du foie fréquent chez les patients atteints d’hépatite chronique active C avancée), la récidive de ce cancer est plus fréquente pour les patients ayant été traités avec des AAD. Par ailleurs, lors du Congrès annuel international sur les maladies du foie (EASL) qui s’est tenu à Barcelone, Espagne du 13 au 17 avril 2016, une équipe italienne de l’Université de Bologne a présenté les résultats d’une étude montrant également une augmentation de récidive du cancer du foie chez des patients traités par AAD2. Dans cette étude, 7,6 % des patients n’ayant pas d’antécédent de cancer du foie ont développé la maladie après traitement par ADD alors que dans le groupe ayant des antécédents de ce même cancer, 29 % ont eu une récidive après traitement par AAD.

  10. Nouvelle découverte fracassante ce matin concernant le supposé virus de l'Hépatite C : des scientifiques de l'INSERM annoncent qu'ils viennent enfin... de l'observer ! Et d'ailleurs il n'est pas très beau.

    Le résumé du communiqué de presse sera particulièrement évocateur pour les familiers des théories du Perth Group concernant l'absence de l'isolation du supposé VIH, et le rôle indispensable de la purification et de la photographie comme preuve de l'isolation du virus. 

    Citation

    Des scientifiques viennent enfin d’observer le virus de l’hépatite C (ou VHC) au microscope électronique ! Une première alors que le virus est connu depuis 1990. Ces scientifiques sont des chercheurs de l’Inserm à Tours (Unité Inserm966 « Morphogenèse et antigénicité du VIH et des virus des hépatites ») qui prennent de court d’autres équipes dont une américaine qui pensait avoir réussi cette prouesse en 2013. Elle s’était en fait méprise sur la nature des particules observées.

    Cela peut paraître surprenant mais jusqu'ici personne n'avait observé le virus de l'hépatite C (VHC), assassin fantôme censé tuer 700.000 personnes par an dans le monde, jusque là sans être vu (une performance que seul le VIH peut se targuer d'avoir enfoncé).

    Les plus insolents pourront se demander comment a pu être publié plus de 44.000 articles scientifiques sur le VHC sans que quiconque ne l'ait encore jamais observé, et comment il est possible de lui attribuer des propriétés et un génome spécifiques dans de telles conditions. Les chercheurs en général et l'INSERM en particulier ici en sont bien conscients, et l'explique par le caractère exceptionnel du virus que des âmes simples (comme la mienne) qualifieraient tout bonnement de maléfiques :

    Citation

    Les virus sont généralement découverts et décrits grâce à leur observation. Mais le VHC est une exception. Toutes les données disponibles sur ce virus depuis 1990 ont été obtenues par la biologie moléculaire car personne ne parvenait à le voir au microscope. En cause, l’aptitude du virus à détourner la machinerie du foie pour prendre l’apparence d’une simple particule lipidique. Cette stratégie qui lui permet de pénétrer plus facilement dans les cellules et de contourner le système immunitaire, le rend également visuellement indétectable.

    « Il ressemble à une simple petite sphère blanche au milieu d’autres sphères blanches lipidiques dans le sang. » explique Jean-Christophe Meunier, chargé de recherche Inserm et responsable de ces travaux. « Le virus profite de la voie de synthèse des lipoprotéines, les particules de transport du gras dans l’organisme, pour se répliquer en s’associant étroitement avec leurs composants.

    Concrètement, quand une nouvelle lipoprotéine est en formation, le virus se place à proximité et fusionne au passage avec l’ensemble de ses composants (phospholipides et leurs protéines).

    Ainsi « déguisé », il devient un véritable hybride viro-lipidique. Ce phénomène est connu depuis longtemps et c’est ce qui a rendu impossible son observation directe dans le sang des patients.

    A l’inverse, les lipoprotéines intègrent parfois elles-mêmes par mégarde des protéines virales au cours de leur formation de sorte qu’il est possible de penser avoir affaire à un virus alors qu’il s’agit d’une simple particule lipidique. C’est exactement ce qui s’est passé en 2013 quand une équipe américaine a cru avoir observé le VHC « , clarifie Jean-Christophe Meunier.

    Comment les chercheurs (tourangeaux) sont-ils parvenus à un tel résultat ? L'article scientifique publié dans le revue "GUT" n'étant évidemment pas en accès libre, il faut se contenter du résumé, forcément succinct. Les auteurs indiquent y être parvenus en utilisant "plusieurs anticorps spécifiques de protéines virales". Et comment savoir s'ils sont spécifiques d'un virus avant que quiconque l'ait observé ? Euh... En tout cas il est toujours remarquable de faire la différence entre le communiqué de presse triomphant et les nombreux conditionnels utilisés dans le résumé :

    Citation

    The LVP consists of a broad nucleocapsid surrounding an electron-dense centre, presumably containing the HCV genome. The nucleocapsid is surrounded by an irregular, detergent-sensitive crescent probably composed of lipids. Lipid content may determine particle size. These particles carry HCV E1E2, ApoB and ApoE, as shown in our immuno-EM analysis. Our results also suggest that these putative LVPs circulate in the serum of patients as part of a mixed population, including lipoprotein-like particles and complete viral particles

    Traduction maison

    Les particules LPV (lipovirales) sont constituées par une large nucléocapside entourant un centre dense en électrons, qui contient vraisemblablement le génome du VHC. La nucléocapside est entourée par un croissant irrégulier, sensible au détergent, probablement composé de lipides. Le contenu de lipide pourrait déterminer la taille de la particule. Ces particules transportent [la protéine du VHC] E1E2, les apolipoprotéine B et E, comme montré dans notre analyse immunologique au microscope électronique. Nos résultats suggèrent que ces LPV présumées circulent dans le sérum du patient comme part d'une population mixte incluant des particules "lipoprotein-like" et des particules virales complètes.

    Malgré cela, les chercheurs tourangeaux peuvent pourtant être fiers de leur découverte et ne manquent pas de remercier la communauté scientifique (des virologues) dans laquelle ils s'inscrivent et pour lesquels ils sont reconnaissants : « Cette structure concorde tout à fait avec des travaux antérieurs de biologie moléculaire qui prédisaient cette organisation.Ces observations valident donc vingt-cinq ans de travail de la communauté scientifique ! »

    La communauté scientifique va-t-elle cependant le leur rendre ? Au minimum elle est lente à la réaction, car on n'aura bien du mal aujourd'hui à trouver le moindre article non-francophone consacré à cette "découverte majeure" dans la presse du monde entier, à part dans une édition hongroise de RTL ou l'édition lusophone de RFI.

    En attendant les réactions à venir, on est au moins certain ce soir que le virus de l'Hépatite C n'avait jusqu'ici jamais été observé. Reste à savoir dans les jours à venir si ces nouveaux travaux valident "les travaux antérieurs de biologie moléculaire qui prédisaient cette organisation" du supposé virus, ou si on comme par hasard, en voulant démêler les vraies "particules virales complètes" des fausses "particule-like", on a trouvé un peu trop exactement ce que l'on cherchait.

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  11. Faut-il faire un résumé des milliers de liens sur les milliers de messages de ce forum pour te dire combien il est tout simplement malvenu et pour tout dire d'une folle outrecuidance de laisser suggérer aux séropos ici bas que s'ils ne vont pas bien, c'est en gros, pour reprendre tes termes, parce qu'ils se "goinfrent de viandes animales, de viandes, de beurre, d'abats et de pâtisserie" ? Comme s'ils ne s'étaient jamais posé la question de leur nutrition, alors que des dizaines de message y sont consacrés ? Comme si c'était des gosses sans cerveau ?

    Sans doute ton temps est trop précieux pour se consacrer aux messages de ce forum - comme tout ceux qui croient déjà tout savoir par avance et qui ne font qu'étaler leur propre ignorance. 

    T'es tu simplement rendue compte qu'un certain nombre de messages ici sont consacrés à l'exploration de théories alternatives à l'existence même du supposé VIH ? Tu crois nous apprendre quelque chose avec ton histoire de cholestérol ?

    Prenons ton dernier article que tu as cité (Sciences & Avenir), est-ce que tu as la moindre idée de ce que sont les "vésicules cellulaires" jouant un rôle dans la communication cellulaire et le lien avec le cholestérol ?

  12. Finalement le dolutégravir en plein essor ne serait pas aussi bien toléré que prévu.

    Selon une étude néerlandaise (en anglais), le taux d'abandon du dolutégravir à cause d'effets secondaires seraient bien plus élevés que durant les études, de l'ordre d'1 patient sur 7 (14%), en moyenne deux à trois mois après le début de la thérapie. Les abandons seraient plus fréquents lorsque la molécule est associée à l'abacavir, ce qui est souvent le cas car le dolutégravir est souvent donné dans une combinaison à travers une pilule unique (nom commercial "Triumeq"). Cependant, les effets secondaires surviendraient aussi sans abacavir.

    Les effets indésirables ayant provoqué les abandons (et qui se résolvent le plus souvent à l'arrêt du traitement) seraient notamment :

    - Insomnies et trouble du sommeil;

    - Effet neuropsychiatriques : angoisses, dépression, psychose;

    - Troubles gastro-intestinaux.

    Aussi pour les personnes qui prendraient cette molécule et qui reconnaissent ces effets indésirables, mieux vaut se rapprocher de votre médecin.

  13. Une nouvelle étude prospective (en anglais) a mis un évidence un phénomène qui n'avait pas encore été observé : chez les personnes qui ont une charge virale nulle (<50), mais qui ne suivent pas strictement leur traitement, certains marqueurs inflammatoires seraient notablement plus élevés que ceux qui le suivent parfaitement.

    L'étude, qui prend appui sur la cohorte MACS (composée exclusivement d'homosexuels masculins américains, et qui a fait l'objet de dizaines d'études), a recueilli des données sur des centaines de personnes pendant près d'une vingtaine d'années, avec une dimension prospective importante; en terme de méthodologie elle est donc assez significative.

    Les marqueurs inflammatoires concernés sont notamment la protéine C Réactive, ainsi que plusieurs molécules du système immunitaire (TNF-alpha, interféron, diverses interleukines), qui ne sont généralement pas étudiées en routine lors des examens de médecine de ville. Un niveau élevé de ces marqueurs est considéré comme indiquant une probabilité plus élevée de développer certaines maladies, notamment cardio-vasculaires.

    Les auteurs indiquent certaines limites de leur étude :

    - Ils n'ont pas étudiés de personnes prenant des traitements à base d'anti-intégrase (comme le Raltégravir);

    - Ils n'ont pas pu étudier tous les facteurs de risques des personnes présentant des niveaux inflammatoires plus élevés, ou les facteurs susceptibles de l'influencer tels que le sport ou le régime alimentaire.

    Il reste donc deux hypothèses :

    - soit les personnes qui ne suivent pas strictement le traitement sont aussi celles qui ont d'autres facteurs de risque (parce qu'elles ont d'autres pathologies, d'autres conduites à risques, des problèmes psychologiques ou sociaux...) et qui en conséquence ont des niveaux inflammatoires plus élevés;

    - soit c'est uniquement lié au fait qu'elles ne suivent pas totalement leur traitement.

    C'est une information importante pour les personnes qui tentent d'espacer leur traitement pour diminuer les effets des ARV : la charge virale ne suffirait pas pour estimer la réussite des traitements; il faut également s'assurer que les marqueurs inflammatoires restent réduits et ne remontent pas. Comme je l'indiquais quelques messages plus haut, pour les personnes atteintes par exemple de maladie auto-immune (polyarthrite,...), un des objectifs majeurs des traitements est de réduire l'inflammation.

    Mais ce que suggèrent mine de rien les auteurs, sans le dire vraiment, c'est aussi une nouvelle défaite scientifique de l'orthodoxie : l'indicateur fétiche, la charge virale, ne suffit pas à caractériser l'état de santé chez les personnes positives qui suivent un traitement. Ceux qui sont familiers des approches alternatives ne seront pas surpris, mais ça ne devrait pas être un scoop en 2016.

    Ce qui me paraît manquer comme toujours dans ce type d'études, c'est qu'on ne fait évidemment pas référence à la poursuite ou non des facteurs "de risque" identifiés tant par les orthodoxes que les dissidents après la découverte de la séropositivité (exposition aux substances oxydantes, notamment aux drogues dures ou récréatives, exposition anale au sperme, etc...). Seule la proportion de fumeurs est indiquée; et même si ce n'est pas mis en évidence, je ne saurais que trop conseiller une nouvelle fois à chacun de réduire la consommation de cigarettes autant que possible au vu de son impact catastrophique et qui démultiplie probablement les effets des autres substances oxydantes ou des phénomènes inflammatoires.

  14. Je profite de ton dernier message pour répondre également à celui-ci.

    Le test de séropositivité est un test d'anticorps; or la mémoire du système immunitaire fonctionne de telle façon que les anticorps peuvent persister durant des années voire des décennies après (voir ce fil). C'est un test qui très probablement mesure le passé, et à ce titre ne peut guère évoluer.

    Si tu es africain ou d'origine africaine, la situation est encore plus complexe car de façon désormais évidente, 30 ans après, seules les personnes afrodescendantes deviennent massivement séropositives, que ce soit aux Etats-Unis, dans les Caraïbes, en Afrique ou en Europe, quels que soient les facteurs de risques. Il y a plusieurs explications possibles, assez complexes (voir mes propres spéculations), dont l'une est par exemple le taux d'anticorps en moyenne plus élevé par rapport aux blancs (voir cette publication en anglais de 1992) et donc que le test devient positif plus facilement...

    Est-ce que tu sais comment tu serais devenu séropositif ?

  15. Bonsoir,

    En fait les visions alternatives sur le sida ont vu le jour durant les années 80, lorsque tout le monde recherchait une cause au sida, et il s'agissait pour l'essentiel de scientifiques contemporains de Gallo et Montagnier, qui de par leur expérience propre, ne croyaient pas à la cause infectieuse (on est donc très loin du "complotisme" régulièrement décrit - c'était d'abord une controverse scientifique). Cependant, ces scientifiques dissidents étaient assez divisés dans leurs analyses et leurs explications alternatives, et s'il y avait une dynamique très forte tant qu'il n'y avait aucun traitement (et que l'orthodoxie était donc en échec), l'introduction des multithérapies à partir de 1996 a porté un coup d'arrêt fatal à ce front dissident (il faudrait revenir plus longuement sur les détails). Même si de nombreux faits depuis leur ont donné raison (selon moi), et notamment sur le chapitre essentiel de l'isolation du supposé rétrovirus, et si l'efficacité des multithérapies ne prouve pas pour autant la cause infectieuse, le front hétéroclite des dissidents, déjà marginalisé s'est progressivement effrité jusqu'à exploser à la fin des années 2000. Il va sans dire qu'il est aujourd'hui agonisant.

    Les principaux protagonistes sont aussi âgés que Gallo ou Montagnier (c'est à dire qu'ils ont dépassé les 60,70, 80 ans - c'est le cas du Dr Dr Harven), et pour des raisons qui restent à explorer, dont sans doute un effroyable conformisme typique des générations ultérieures aux leurs, et la nécessité de pouvoir tout simplement travailler, aucun jeune scientifique ou disons moins vieux n'a repris la relève ou presque. Peu ont tourné casaque, la plupart sont vieux (Duesberg et Perth Group en tête), tout simplement, et n'ont pas été remplacés.

    Je n'ai malheureusement pour ma part aucun médecin à recommander, même en privé. Peut-être serait-ce le cas d'autres personnes sur le forum, mais à l'image de la dissidence, le forum est calme, très calme en ce moment. Peut-être sur Facebook y a-t-il un peu plus de mouvement (mais personnellement ce n'est pas ma tasse de thé).

  16. Merci.

    Le test Biomérieux est une autre marque de test rapide, mais il fonctionne comme les deux autres, alors je pense qu'il donnera pour l'instant les mêmes résultats. Dans tous les cas je pense que ça n'est pas utile de refaire un test tout de suite, mieux vaut attendre un peu que tu ailles mieux et que la typhoïde soit réglée.

    Le Bactrim est efficace sur un grand nombre de bactéries y compris contre celles qui provoquent la typhoïde, mais aussi certaines infections urinaires et maladies sexuellement transmissibles. Il marche aussi contre certaines mycoses. Donc ça peut avoir un effet bénéfique à court terme, mais en prendre systématiquement à long terme pose question, parce qu'il y a des effets secondaires qui sont connus.

    En France ou aux Etats-Unis, on ne donne en générale le Bactrim en préventif que lorsque les CD4 sont inférieurs à 200...

  17. Bonjour,

    Les tests que tu as fait sont je crois des tests rapides, c'est-à-dire que tu as eu les résultats tout de suite ?

    Normalement ils sont complétés par des tests de confirmation qui sont plus longs et plus chers mais j'imagine qu'en Afrique ce n'est pas le cas partout.

    C'est malheureusement toujours difficile voire impossible de conseiller à distance. Prendre ou pas le traitement est un choix personnel selon ce qu'on croit de la maladie et de ce que l'on connait de son histoire personnelle, car on en assume toujours seul(e) les conséquences.

    D'après ce que tu expliques, je peux simplement dire :

    - Il faut soigner la fièvre typhoïde de la même façon que pour n'importe qui l'aurait, qu'il soit séropositif ou séronégatif

    - Le traitement "tridays" que tu as était le traitement standard et le plus distribué (jusqu'en 2015) dans les pays du nord. Il faut surtout faire attention à l'un des composants (efavirenz) qui parfois entraîne des effets neurologiques : dépression, insomnies, cauchemars, idées noires... Si tu reconnais ces symptômes et qu'ils ne passent pas, ou s'ils s'aggravent, il vaut mieux changer de traitement.

    - Je ne sais pas quelle comprimé t'es donné pour la prévention des pneumonies ? Habituellement c'est le Bactrim et je crois qu'on le donne aussi parfois contre la typhoide. Cet antibiotique est puissant, il peut être utile mais il peut être dangereux d'en prendre sur des durées trop longues.

    Bien à toi

  18. Merci pour ce lien vers ce concept intéressant et qui gagnerait à être envisagé non seulement socialement, mais aussi biologiquement, afin de dépasser le concept orthodoxe de "co-infection" du VIH et de l'Hépatite C (pour ne prendre que l'exemple le plus connu), surtout quand la mise en place des nouveaux traitements montre, s'il fallait encore le prouver, que ce concept, est visiblement dépassé par la réalité (les patients séropositifs au test dit VIH qui sont "guéris" de l'hépatite C "se réinfecteraient" à un taux bien plus rapide que les autres alors que les deux virus sont censés être deux entités biologiques tout-à-fait distinctes).

    Cela me rappelle des articles du New-York Times que j'avais vu passer en début d'année et qui s'inquiétait de l'explosion de la consommation d'opiacées et des morts par surdose dans tout le pays ou presque, ce qui signifie en fait son explosion parmi les américains blancs. On parle de 47.000 morts en 2014. En cause notamment les anti-douleurs à base d'opiacés médicalement prescrits, mais aussi la généralisation de l'utilisation et du trafic du Fentanyl, un opiacé censé être cent fois plus puissant que la morphine et visiblement ravageur pour les dépendants aux opiacées.

    Si l'article que tu as cité mentionne à juste titre l'effondrement économique et social de cette petite ville rurale d'Austin dans l'état de l'Indiana, il oublie à mon sens, comme le New-York Times, un mot-clé pour parfaire le tableau : Irak. Cet article consacré à Austin évoque en quelques lignes le cas de "Jeff", un ancien soldat ayant servi en Irak, blessé là-bas et accro aux opiacées depuis. Des expérimentations de l'efficacité du Fentanyl en Irak pour la gestion des blessés américains du front ont même été publiés dans les revues médicales (ici ou ).

    Comme dans les années 80 où l'explosion de la consommation d'héroïne aux Etats-Unis (qui a elle-même contribuée à l'émergence du sida) était drivée par la récession économique et le retour de dizaines de milliers de soldats du Vietnam détruits moralement et/ou physiquement et pour certains déjà accros là-bas, cette nouvelle "épidémie" me semble aussi une conséquence directe de la crise économique ET des guerres américaines en Irak et en Afghanistan.

    Cela n'enlève rien à l'intérêt du concept de "syndermie" évoqué par l'article que tu as cité, mais il me semble indispensable de mettre en évidence son contenu politique pour qu'il puisse exprimer toute sa puissance.

  19. Les résultats de l'étude américaine citée plus haut sont désormais confirmés par une nouvelle étude européenne : parmi 600 homosexuels masculins séropositifs ayant été guéri (spontanément ou suite à traitement) de l'hépatite C, dans les trois années suivantes, un quart (150) a été "réinfecté" par le supposé virus de l'hépatite C. Plusieurs patients ont été "réinfectés", l'un a même réussi l'exploit d'être "réinfecté" quatre fois dans l'intervalle !

    A noter que les indicateurs "virologiques" du VIH (CD 4 et charge virale) sont pourtant plutôt bons (beaucoup avait une charge virale indétectable et la moyenne des CD4 était supérieure à 500).

    C'est une bonne nouvelle pour Gilead (voir plus haut sur le fil) qui va pouvoir vendre à de très nombreuses reprises son traitement en or massif (environ 1,15 kg au cours actuel pour être précis, multiplié par les dizaines de milliers de malade ça fait déjà un bel empilement de lingots). Cela l'est moins pour l'Assurance-Maladie, et encore moins pour les virologues qui vont devoir expliquer comment on peut rechuter plusieurs fois d'un virus qui est censé être "éliminé" du corps, dans un temps réduit, et ce uniquement lorsqu'on est un homo séropositif, et alors que selon les termes de l'INRS, la transmission sexuelle est "exceptionnelle" et "peu documentée à l'exception des populations homosexuelles".

    Le site canadien CATIE, que je cite souvent, décrit l'ampleur de la tâche à accomplir par les virologues sur cette page en date de 2011.

    Quelles sont les preuves que le VHC peut être transmis sexuellement?

    Il n'y a pas de preuve définitive de transmission sexuelle du VHC, mais des données donnent à croire qu'elle a lieu, en particulier parmi les HRSH séropositifs au VIH. Cependant, nous ne savons pas son degré d'occurrence, ni pourquoi la proportion d'infections par le VHC semble plus élevée parmi les HRSH séropositifs au VIH que dans d'autres populations.

    (...)

    Comme on dit... bon courage :wink:

  20. Bonjour Alexandre,

    Comme indiqué plus haut, la plupart des sources et commentaires des acteurs concernés proviennent des articles cités de La Provence et surtout de l'Usine Nouvelle. S'il y a des rectifications à faire, il sera plus efficace de le faire directement auprès de cette dernière revue.

    Par ailleurs Monsef Benkirane figure bien parmi les éditeurs associés de la revue Retrovirology comme en témoigne ce lien.

    Et un des auteurs du papier, le Dr Isabelle Ravaux, semble s'être brouillé avec Loret d'après le Quotidien du Médecin. Sans doute un hasard de plus, le hasard étant un concept particulièrement prisé, il faut bien dire, dans le monde du VIH/sida...

    Pour finir sur le fond : en reprenant le fil un peu plus haut, on retrouvera une brève description des différentes phases d'études d'un nouveau traitement. Comme le précise le communiqué de presse que tu cites dans le dernier message, il s'agit d'un essai de phase I/II. Bref et tant qu'on est pas dans un essai de phase III, on n'a que des résultats préliminaires sur une possible efficacité du traitement, qui n'a rien à voir avec un essai sur plusieurs centaines et non plusieurs dizaines de patients, et si possible contre placebo. Pour l'instant on en est encore loin, aussi les propos de M. Loret concernant un gain de "70 ans de trithérapie" relève de l'anticipation.

    Mais ce que j'ai décris ne concerne pas seulement ou pas spécialement Biosantech : c'est le produit pervers de la "course au vaccin", pour reprendre tes mots, qui oblige à mobiliser de gros capitaux pour mener les essais cliniques de phase III, qui seuls détermineront une possible mise sur le marché, ce qui pousse à multiplier les effets d'annonce pour convaincre d'éventuels investisseurs de tenter le jackpot (ou de boire le bouillon, selon le cas). Mais ça, c'est propre au modèle de la recherche pharmaceutique privée, faut pas se tromper d'ennemi.

    Et quand on trouve comme une majorité d'entre nous ici qu'on peut se poser des questions sur la réalité du VIH et de la protéine TAT (relire le fil et les liens cités), tout ça prend une dimension malgré tout assez comique.

  21. Une nouvelle étude britannique de grande ampleur a été présenté lors de la conférence du CROI en février (voir le poster) sur la pratique du chemsex chez les homosexuels masculins au Royaume-Uni.

    L'étude fait la distinction entre le chemsex (sexe combiné avec l'usage de drogues) et le slamsex (lorsque la drogue est injectable), et a porté sur des séropositifs suivis dans des hôpitaux britanniques.

    Il en ressort, sans surprise, qu'un sur trois avait pratiqué le chemsex l'année écoulée, un sur dix le slamsex.

    Dans les deux cas, la probabilité d'acquérir une infection sexuellement transmissible était beaucoup plus élevée (trois fois), et six à neuf fois pour l'hépatite C !

    Et si je lis correctement le poster, j'en conclus que ceux qui ne consomment pas de drogue injectable ont aussi une probabilité six fois supérieure de développer une hépatite C!

    Voilà qui ne va pas dissiper les interrogations que l'on pouvait avoir sur les causes de l'hépatite C (virus transmissible par voie sanguine ou dégât direct des drogues sur le foie ?)

    A noter que l'étude est fondamentalement limitée par le recueil d'informations strictement déclaratif (par les participants) concernant l'usage des drogues et le report des infections sexuellement transmissibles. Et seuls 392 des 532 participants ont répondu, les chiffres sont peut-être (ou non) encore supérieurs, notamment si l'on prend en compte que les pratiques illégales (usages de drogues illicites) sont plutôt sous-déclarées dans ce type d'études.

  22. Ok merci je crois avoir identifié la maladie génétique découverte en 1978 par un certain Jeremy (c'est le comble) ainsi que la publication parue dans Endocrinology en 2013 qui évoque l'utilisation de NAC. Bon ta maladie ça a l'air d'être bien costaud, et les effets négatifs de l'hydrocortisone que tu décris sont malheureusement bien connus.

    Il n'y a rien de top secret dans le stress oxydatif, il y a des dizaines de milliers de publications dessus. Il y a certes un déficit de compréhension certain de la part des scientifiques, parce que ce sont des mécanismes assez complexes, et puis aussi un désintérêt de l'industrie car l'utilisation de composés endogènes pour le limiter ou le réguler ne produirait pas beaucoup de royaltie; aussi il n'y a pas beaucoup d'essais cliniques (car ils sont essentiellement financés par l'industrie pharmaceutique) et en retour on n'en sait pas beaucoup plus.

    Théoriquement des molécules comme la N-acétylcystéine, l'ubiquinol, la mélatonine ou le glutathion liposomal peuvent avoir un effet bénéfique dans ton cas. Mais c'est vrai que souvent, les expériences sont "in vitro" et non "in vivo" ce qui limite les résultats (cas de la publication que tu évoques où ils font des tests sur une cellule en labo avec de la NAC, mais cela peut se passer assez différemment quand c'est métabolisé dans le corps). Même dans le cas du sida qui est censé avoir mobilisé la terre entière les publications sont rares et les essais cliniques encore plus.

    Sinon je partage le fait qu'à partir du moment où on est adulte, il n'y a pas de raisons sur le principe que les médecins ne donnent pas plus d'explications. Il est vrai que dans ton cas la découverte est récente, les cas sont relativement rares, les connaissances sont limitées, et donc ils ne savent probablement pas plus de choses que ça. J'ai toujours considéré qu'il valait mieux cependant dire qu'on ne savait pas plutôt que dire des âneries ou dire que c'est "top secret", mais aujourd'hui je suis charitable et je me dis que les médecins qui ont une expérience pratique ont de bonnes raisons de faire comme ça, même si je me demande bien lesquelles.

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