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  1. Merci Econoclaste... mais si j'arrive encore à me projeter chez des gens qui ne veulent pas voir certaines choses parce qu'ils ont des préjugés et des stéréotypes - on en a certes tous plus ou moins à divers degrés, je dois dire que je reste toujours aussi interdit que fasciné devant la mauvaise foi la plus totale. Ainsi comme pour fêter le 30ème anniversaire des 4 articles de Gallo qu'elle avait publié en 1984, la fameuse revue Science, le nirvana des pêcheurs de rétrovirus, vient de mettre en ligne une nouvelle perle : HIV-1 induced in monkeys,en français "Le VIH-1 induit chez des singes", une nouvelle bien peu rassurante sur l'état mental de ce qui est supposé la crème de nos chercheurs (ne publie pas dans Science qui veut). Bien entendu l'article est payant et le résumé ne compte que quelques phrases, donc il faut aller chercher dans le communiqué de presse pour en savoir davantage. Qu'est-ce qu'on nous raconte ? Les sceptiques seront heureux de se voir confirmer, qu'après 30 ans de recherche intensive, "il n'y a pas de modèle animal pour le VIH". En effet, "le VIH se réplique bien chez les humains, mais pas chez les souris et les singes"; il cause bien le sida chez l'homme et aussi "le chimpanzé", mais ce dernier animal ne constitue pas un "modèle pratique et n'est plus utilisé dans la rechercher sur le VIH/SIDA". Comme Teodora Hatziioannou, la rédactrice principale de l'article, le rappelait dans une de ses précédentes publications, si "le chimpanzé peut être productivement infecté par le VIH, il figure parmi les espèces menacées, il coûte cher, il ne développe pas typiquement le SIDA après l'infection par le VIH, et son utilisation pose des problèmes éthiques". Pour disposer d'un véritable modèle animal adéquat (c'est à dire pas trop cher, avec des animaux qui nous ressemble un peu moins que le chimpanzé, et accessoirement qui puisse fonctionner), la chercheuse a trouvé une idée de génie qui dépasse celle de Montagnier, Chermann et Barré-Sinoussi de 1983, lorsqu'ils avaient ajouté des lymphocytes issus de cordons ombilicaux dans leurs cultures cellulaires pour faire apparaître le "VIH". Là, pour faire apparaître le SIDA chez des macaques "infectés par le VIH", elle n'a rien trouvé de mieux que de "réduire transitoirement le nombre de CD8" - les CD8 ou T8 sont une des principales catégories de lymphocytes T (cellules du système immunitaires) censés être la cible du VIH . Pour cela, ils ont traité tout simplement les macaques avec "des anticorps anti-CD8" ! Fait absolument remarquable, les macaques infectés par le supposé VIH (et également traité avec une protéine du supposé SIV, le VIH des singes), sur six générations, étaient toujours aptes à "contrôler l'infection par le VIH-1", c'est-à-dire qu'ils ne développaient pas le SIDA. Ce n'est qu'en "manipulant les CD8" (d'après les propres termes de la chercheuse, sur sa page professionnelle) qu'ils sont arrivé à provoquer le SIDA chez ces pauvres macaques, et y compris des maladies opportunistes telle que la pneumonie à pneumocystose. Et de façon à peine croyable, ils en concluent le fait qu"un "VIH adapté peut causer le SIDA chez les macaques", alors que leur expérience montre d'abord et très logiquement que c'est l'administration de composés immunosuppresseurs (ici les anticorps anti-CD8) qui cause les maladies liées au sida ? Donc si je résume leur expérience : - Macaque + VIH => Rien - Macaque + VIH + réduction artificielle des CD 8 => Maladies opportunistes liées au SIDA A la seule réserve de la lecture de la totalité de l'article, la logique voudrait surtout que très vraisemblablement : - Macaque + (avec ou sans VIH) + réduction artificielle des CD 8 => Maladies opportunistes liées au SIDA. D'ailleurs comme ils le précisent en toute fin : "nous avons encore un obstacle majeur à franchir: si nous pouvions obtenir que le VIH cause le SIDA sans réduire les cellules CD8, nous pourrions remplacer le modèle du SIV utilisé pour cette recherche". Bref, si on pouvait provoquer une immunodépression chez les macaques sans leur administrer de composés immunosuppresseurs, le modèle fonctionnerait mieux. CQFD. ------------------Face à ce qui ressemble au naufrage intellectuel sans fin des pêcheurs de rétrovirus, qui ne reculent devant aucune évidence, on rêverait d'en savoir plus, de contextualiser, de se demander commet ça arrive, comment ça peut arriver jusque dans Science. Tout juste peut-on aller voir la page de la page professionnelle de la chercheure, une jeune femme d'origine grecque plus ou moins lointaine, sa photo avec son sourire discret, tout sauf arrogant, légèrement masqué par ses cheveux noirs, sans aucun doute l'envie sincère de faire progresser la science, d'aider les gens à aller mieux. Une jeune femme sans doute brillante, car embauchée par une fondation en lien avec l'Université Rockfeller, en plein coeur de Manhattan, dans le plus ancien, peut-être le plus prestigieux institut américain privé de recherche biomédicale... On aurait juste envie de prendre un café à Manhattan avec elle, et de lui dire : mais si, mais si, il y a déjà des modèles animaux qui fonctionnent, ce n'est pas la peine d'aller martyriser des macaques pour sauver le monde du sida... Par exemple, en 1984 déjà des chercheurs avaient réussi à réduire l'immunité de souris en les exposant à des poppers, en 1995, à des opiacés, en 1996, à des sécrétions séminales... Ah et au fait : sans VIH ni aucun autre rétrovirus... Et juste on voudrait pouvoir lui demander : mais comment, pourquoi, comment toi, comment tous en est-on arrivé là ?
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