"Ils le disent"

 

Interpellés par une réaction de Marc Deru, médecin et membre du CADTM, sur le virus et l'épidémie de sida en Afrique évoquée dans le périodique n° 11, nous avons pris contact avec Lise Thiey, virologue et membre du CADTM également, ainsi qu'avec Peter Piot, président de l'ONUSIDA et membre fondateur du CADTM, pour connaître leurs propres réactions à ce courrier. En effet, nous n'avons pas la compétence requise pour arbitrer ces avis forts différents et le périodique du CADTM n'est pas non plus le lieu d'une polémique spécialisée à ce sujet. Néanmoins, il nous parait utile que nos lecteurs et lectrices soient au courant de l'existence d'une polémique sur le sida. Nous publions donc la lettre de Marc Deru et la réponse de Lise Thiry.

Nous remarquons que Lise Thiry commence sa lettre de manière provocante par rapport à notre opinion sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). A la différence de Lise Thiry, nous sommes convaincus des dangers que constitue l'utilisation, des OCM et nous sommes opposés à leur utilisation. Nous prenons comme argument supplémentaire du refus des OGM, le fait que ce soit la Banque mondiale qui veut fournir gratuitement aux paysans des pays pauvres, les semences OGM.

Visé, le 9 février 2000

Dans les Autres Voix de la Planète n° 11 page 25, ont paru des extraits du journal le Monde concernant le sida en Afrique.

Une mise au point me semble très nécessaire à ce sujet car, comme toutes les informations qui circulent sur le sida, cet article se fonde sur des postulats très contestables, mais que personne ne discute jamais, à savoir que le sida est une infection causée par le virus HIV; qu'être séropositif, c'est être malade du sida; que la seule prévention, c'est le préservatif et que la guérison passe obligatoirement par les thérapies antivirales.

Les postulats n'ont jamais été que des hypothèses non prouvées, des affirmations inlassablement répétées d'experts et spécialistes qui ont, depuis 1984, tenu lieu de preuve aux yeux du public comme du corps médical. L'amalgame trompeur entre séropositivité et sida (qui sont deux choses bien différentes) n'a fait que renforcer la confusion.

Or ce qu'on appelle le sida (qui n'est pas, rappelons-le, une nouvelle maladie mais un Syndrome, c'est-à-dire un ensemble de symptômes et de maladies déjà connus, caractérisé par une Déficience Immunitaire Acquise) ne se présente, ni chez nous ni en Afrique, comme une maladie sexuellement transmissible causée par un nouveau virus. (*)

Ce fameux virus n'a jamais été isolé, analysé, visualisé comme on l'a toujours fait pour les virus et rétrovirus. Les photos qui ont fait le tour du monde sont des photos de particules dont la nature virale n'a jamais été prouvée et qui sont très probablement de simples éléments de cellules éclatées. (*)

De nombreuse études faites, en Afrique surtout, dans les milieux de la prostitution ont montré que, malgré une vie sexuelle la plus risquée qui soit, les prostituées qui ne se droguaient pas ne développaient pas de sida, mais que, par contre, les prostituées qui se droguaient (phénomène nouveau et croissant dans les grandes villes africaines) dépérissaient rapidement. (*)

Peter Duesberg, professeur de biologie moléculaire, et avec lui un groupe dissident de plusieurs centaines de scientifiques et médecins du monde entier (Group for Scientiflc Reappraisal of the HIV/AIDS Hypothesis), soutiennent depuis plus de 15 ans que l'hypothèse virale est sans fondement et que ce syndrome d'immuno déficience apparu pour la première fois en Californie au début des années 8O, est causé par des facteurs de risque immuno suppresseurs. Ces facteurs susceptibles d'induire un syndrome d'immnuno déficience sont essentiellement: la malnutrition, les drogues, les stimulants divers utilisés sans frein dans certains milieux "gay", les antibiotiques, corticoïdes et surtout médicaments antiviraux (AZT en tête) et d'autres encore.

Cette hypothèse du risque explique parfaitement les caractéristiques cliniques et épidémiologiques du sida. En Afrique en particulier, des scientifiques, des médecins, des travailleurs sociaux sont nombreux à dire que ce qu'on appelle une épidémie due à un nouveau virus sexuellement transmissible est en fait une épidémie de misère: carences alimentaires caloriques et protéiques, recrudescence de maladies endémiques telles que tuberculose, paludisme, maladies parasitaires diverses, infections digestives etc., maladies qui prospèrent sur un fond de malnutrition et d'effondrement des systèmes de santé. (*)

L'OMS a défini quatre critères pour porter le diagnostic de sida (Définition de Bangui, 1985) en Afrique: fièvre prolongée, toux persistante, diarrhée chronique, amaigrissement. Or ce sont précisément quatre symptômes caractéristiques de ces maladies endémiques africaines bien connues.

Pourquoi attribuer à l'ensemble de ces quatre symptômes un nouveau nom et une nouvelle cause virale? A cause des tests de dépistage HIV positif? En réalité, beaucoup de malades africains du sida sont séronégatifs (entre 30 et 70% selon les études). (*) Et d'autre part, ces tests ne sont pas du tout fiables car non spécifiques pour le HIV, ils donnent de faux positifs pour de nombreuses affections, notamment toutes ces maladies endémiques citées plus haut (plus de 70% de faux positifs en Afrique). (*)

Et pourquoi croire que ces malades ne peuvent être sauvés que par un sursaut humanitaire des multinationales productrices de médicaments antiviraux? Ces antiviraux ne feraient qu'aggraver fatalement l'immuno déficience de ces malades qui souffrent simplement de la faim. (*)

Non, la réelle solution à cette prétendue épidémie virale, c'est de combattre la faim et la misère et leurs causes. La solution est bien connue du CADTM: faire cesser les guerres civiles, instaurer un ordre économique juste et solidaire, annuler les dettes, abandonner les plans d'ajustement structural, etc.

"La prétendue épidémie africaine de sida a été utilisée pour justifier la médicalisation de la misère en Afrique subsaharienne. C'est ainsi que l'aide médicale occidentale a pris la forme d'expérimentation de vaccins, d'essais de médicaments, de pressions moralisantes pour que des comportements changent.

Les spécialistes du sida et les responsables de la santé publique devraient reconnaître que ce sont la malnutrition, les conditions d'hygiène déficientes, l'anémie et les infections endémiques qui sont à l'origine des symptômes cliniques du sida, et non le virus HIV.

Les faits indiquent clairement que la solution pour améliorer la santé des Africains, c'est le développement socio-économique, non par des mesures de répression sexuelle" Professeur Charles Gheshekter (California State University).

Philippe et Evelyne Krynen, coopérants français de formation paramédicale, travaillant pour l'association française Partage à Kagera, une province de Tanzanie, déclarent: "Quand on donne le traitement approprié aux malades qui souffrent de pneumonie ou d'autres affections qui donnent lieu à un diagnostic de sida, la guérison s'ensuit généralement".

Même observation du Père Angelo d'Agostino, ex-chirurgien, qui fonda au Kenya une maison pour enfants séropositifs abandonnés ou orphelins: "Les gens pensent qu'un test positif ne laisse aucun espoir, de sorte que ces enfants sont abandonnés sans traitement et meurent. Ceux qui arrivent chez nous sont dans un état pitoyable : épuisés, repliés sur eux-mêmes, muets. Mais dès qu'on leur donne les soins nécessaires, ils prennent du poids, guérissent de leurs infections et retrouvent leurs forces. Une excellente hygiène, une bonne alimentation, des suppléments de vitamines et de l'huile de foie de morue, des légumes et des protéines en abondance, et les voilà à nouveau vigoureux". (*)

Vous avez dit: virus, préservatif, bithérapie, trithérapie, vaccin...?

(*) Ces informations "dissidentes" qui ne sont pas connues car elles ne sont pas relayées, à quelques notables exceptions près, par les médias, et ont toujours été étouffées par les milieux scientifiques orthodoxes, proviennent d'un grand nombre d'éminents scientifiques, ainsi que d'enquêtes et interviews en Afrique.

Il existe deux sites internet très documentés:

http: //perso.wanadoo.fr/sidasante/ (français) et

http: //www.virusmyth.com

(Le CADTM tient à disposition des lecteurs et lectrices intéressés la liste des sources sérieuses citées par Marc Deru).

Réponse de Lise Thiry à Marc Deru

Cher confrère,

Si l'on devait dresser, par ordre d'importance, la liste des fléaux qui abîment la santé sur la planète, on devrait certes mettre en tête, comme l'indique votre texte, la misère et la faim, d'où découlent directement tant de maladies (outre évidemment l'atteinte primordiale au bien-être). Le manque de vitamines est à cet égard un facteur crucial. A ce propos, il y aurait peut-être place, dans ces colonnes, pour une discussion sur l'opportunité de promouvoir ou non la culture de riz portant un gène qui produit le précurseur de la vitamine A. La nourriture de base, en Inde notamment, est déficiente en vitamine A et cette déficience à elle seule est source de bien des maladies. De même le manque en méthionine de certains régimes pourrait être compensé par du soja porteur d'un gène qui produit cet acide aminé...Mais répondre à un sceptique du sida par le spectre des bienfaits putatifs d'OGM, c'est probablement agiter un mouchoir rouge de provocation.

Nous sommes sans doute d'accord tous deux pour reconnaître que le monde pauvre meurt surtout de diarrhées infantiles et de malaria, laquelle est beaucoup plus grave chez les enfants. Attaquons-nous donc d 'abord à ces fléaux là, plutôt que de mettre en exergue le sida, dont vous niez l'existence.

Le problème - vous le savez - c'est que la médecine ne réussit pas à grignoter les problèmes par ordre de leur malignité. Elle cherche les points faibles et attaque là où elle trouve un moyen. Parmi les choses faisables, préparer un nouveau vaccin contre la tuberculose, plus efficace que le BCG, ne serait pas une mauvaise idée, et figure parmi les possibilités négligées.

Quant au sida, je ne vais pas user la salive de mon ordinateur à tenter de vous prouver sa réelle existence. Car je sais que je ne vous convaincrai pas. Si j'affirme que je cultive ce virus, le voit au microscope électronique en l'absence de débris cellulaires, que j'étudie sa sensibilité aux médicaments, je ne ferai qu'être reléguée par vous dans le troupeau de ces virologistes qui, dans le monde entier, étudient le même mythe.

Je vous suggère que chacun de nous deux fasse la moitié du chemin. J'admettrais votre hypothèse selon laquelle le problème du sida est indûment gonflé par les firmes pharmaceutiques pour s'offrir le luxe d'expérimenter drogues et vaccins dans les pays pauvres. Vous feriez l'autre partie du chemin en admettant que, même si le problème était exagéré de dix fois, le résidu de vérité serait tel qu'il demanderait encore l'assainissement de notre politique mondiale de lune contre cette maladie.

Vous dénoncez avec raison l'opprobre sur les relations sexuelles, mais accepteriez-vous pourtant que l'on tente d'améliorer l'accès au préservatif ? A moins que vous ne niiez aussi les ravages d'autres maladies sexuellement transmissibles telles que l'hépatite B ? Nous pourrions faire un bon bout de chemin ensemble en réclamant plus d'enthousiasme dans la recherche d'une crème vaginale antiseptique que la femme pourrait s'appliquer avant la relation sexuelle. L'autonomie de la femme doit figurer parmi nos objectifs communs.

Et si le sida existe peu pour vous, n'a-t-il pas permis de mettre en évidence le rôle protecteur de la circoncision masculine, contre les maladies sexuellement transmissibles ? Nous autres, les infectiologues, nous l'expliquons par le fait que le prépuce est une niche et un réservoir à microbes. Le fait important, en ce qui concerne notre actuel propos, c'est que la population africaine elle-même s'est rendu compte sur place que les pays où plus de 80% des hommes sont circoncis connaissent jusqu'à huit fois moins d'infections sidéennes que les populations comportant moins de 20% de circoncis. Partant de là, des indigènes se prennent en charge eux-mêmes et s'adressent aux guérisseurs. Il est vrai que l'OMS s'en mêle pour éduquer ces guérisseurs à des pratiques hygiéniques.

Mon dieu ! Comme je suis d'accord avec vous lorsque vous invoquez comme premier objectif la fin des guerres civiles ! Mais c'est comme pour les diarrhées infantiles: on n'a pas de vaccin. Avec quelle ardeur je lâcherais mes pipettes manipulant le virus du sida, si j'entrevoyais le moindre moyen de mettre les guerres à mort. Il faut des CADTM pour cela, des économistes au regard neuf et inventif. Il faut trouver d'autres jeux que la vente d'armes pour rassasier les soifs d'argent. Moi, je suggère qu'un pas serait déjà fait si l'on donnait une importance plus prépondérante au rôle des femmes, décidément plus enclines à régler leurs conflits par jets de paroles acérées.

Que les multinationales se délectent au prix exorbitant du traitement contre le sida, la chose est claire. Mais les pays pauvres en ont marre de cette pseudo-aide douce. L'Inde prépare son AZT elle-même. L'Afrique du Sud voudrait suivre, mais sa population proteste parce que l'argent va au ministère de la défense plutôt qu'à l'édification d'un institut pharmaceutique indigène. L'Ouganda, le Sénégal, fédèrent leurs différentes religions pour élaborer une stratégie commune contre le sida. Il faudrait être très sûr de son fait pour aller aujourd'hui les persuader qu'ils partent en guerre contre des moulins, que l'ennemi sida n'est que du vent, un fantoche sans chaire virale.

Lise Thiry

Réponse de Marc Deru à Lise Thiry

Chère consoeur,

Merci pour votre longue et amicale réponse. Je vois que nous pouvons nous entendre sur certains points, mais pas sur d'autres...

Je voudrais tout d'abord dissiper un malentendu: je ne mets pas en doute l'existence, ni même la fréquence, du syndrome d'immuno-déficience acquise en Afrique. Depuis toujours, les maladies endémiques mal ou non traitées, la malnutrition, les difficultés d'approvisionnement en eau potable, y ont fragilisé la santé et le système immunitaire des franges de populations les plus sensibles tels que femmes multipares, jeunes enfants et vieillards (de 40 ou 50 ans...). Depuis quelques dizaines d'années ces facteurs et leurs conséquences immunosuppressives n'ont fait que s'aggraver. Dans certains pays d'Afrique qui ont vécu, ou vivent encore, de terribles et interminables guerres civiles, qui subissent des régimes dictatoriaux corrompus, des programmes d'ajustement structurels et le poids d'insupportables dettes, la malnutrition a fait place à, des famines endémiques, des populations ont dû fuir ou ont été déplacées dans des conditions catastrophiques, les systèmes de santé effondrés ont laissé libre cours à toutes sortes d'infections et de parasitoses ravageuses.

Depuis des décennies, les médias nous montrent des images d'Africains faméliques, nous savons donc très bien que ces situations dramatiques existent depuis longtemps et pour des raisons très bien connues.
Depuis environ 15 ans (en 1985 à Bangui l'OMS a défini le sida selon quatre critères cliniques), les Africains présentant une fièvre prolongée, un amaigrissement important, une diarrhée chronique, une toux persistante sont uniformément diagnostiqués "sida". Auparavant les diagnostics étaient moins imprécis et plus diversifiés: tuberculose, paludisme sévère, dysenterie amibienne ou bacillaire, dénutrition protéique, vitaminique, calorique (kwashiorkor) etc... ou associations de diverses pathologies.

Depuis 1985 on a réduit ces maladies à leur commun dénominateur : l'immunodéficience acquise. Bien sûr, tous ces malades souffrent d'un syndrome d'immunodéficience acquise (sida). Attirer l'attention là-dessus est peut-être académiquement intéressant, et en tout cas inoffensif. Par contre ce qui est grave c'est que ce diagnostic réducteur a entraîné une inacceptable réduction des concepts étiologiques et thérapeutiques : on veut attribuer la cause de cette épidémie africaine de misère (sanitaire, nutritionnelle, sociale) à une nouvelle infection virale sexuellement transmissible, au prétendu "virus du sida", et on a centré toute la prévention et le traitement sur cet unique et hypothétique facteur. On oublie que "sida" n'est qu'un sigle, un concept nosologique, un syndrome, pas du tout une nouvelle maladie. On oublie que ce qui fait la réalité de ce syndrome ce sont les maladies qui le constituent, et qui sont toutes connues depuis bien longtemps.
Un tel réductionnisme est scientifiquement et médicalement inadmissible.

Ici je voudrais préciser que je ne veux bien sûr pas mettre en doute le fait que vous (et les autres virologues) cultivez un virus et le voyez au microscope électronique. Ce que je conteste c'est le nom qu'on lui donne, le rôle qu'on lui attribue: HIV, virus du sida. A ce jour, ni la recherche fondamentale, ni l'épidémiologie, ni l'expérience clinique médicale, ni les résultats thérapeutiques n'ont pu apporter la preuve que ce syndrome protéiforme d'immunodéficience est causé par un virus. Tout au plus peut on admettre qu'une surinfection virale (une infection opportuniste de plus) ne peut bien sûr qu'aggraver le tableau d'épuisement immunitaire.
Sinon, comment expliquez-vous qu'il y ait des malades du sida séronégatifs (30 à 70 % en Afrique selon les études) et tant de séropositifs qui ne font jamais de sida? Et comment se fait-il que même chez les malades il faille des techniques ultrasophistiquées pour tenter de mettre en évidence la présence d'un virus? A ce sujet, le Professeur émérite E. de Harven (anatomopathologiste spécialisé en microscopie électronique et en recherche virologique et cancérologique) me signale les doutes énormes qui pèsent sur la valeur de la méthode PCR pour mesurer la "charge virale": "Il n'a jusqu'ici jamais été possible de démontrer par le moyen de la microscopie électronique une seule particule rétrovirale dans le plasma sanguin de malades reconnus par la méthode PCR comme ayant une très haute "charge virale". Comment expliquez-vous les succès des médecins et paramédicaux en Afrique (cfr ma lettre au CADTM) qui soignent et guérissent des enfants et adultes diagnostiqués "sida" au moyen de soins élémentaires, de médicaments tout à fait classiques et d'une bonne alimentation?

Pourquoi vouloir à tout prix chercher à ce syndrome d'immunodéficience une cause virale?
Comment se fait-il que toute la recherche sur le sida se soit focalisée sur l'hypothèse virale (je tiens à faire remarquer que, faute de preuves, il s'agit toujours d'une hypothèse) et que la totalité des fonds publics et privés s'y soit engouffrée. Et pourquoi toute recherche orientée différemment a-t-elle toujours été négligée, étouffée, exclue des débats scientifiques?

Peut-être, pour répondre à ces questions, faut-il s'en poser une autre: à qui cette politique scientifique et médicale profite-t-elle?

Ce sont ces mêmes questions qui se posent le Président Mbeki et son gouvernement, et ils veulent faire la lumière sur cette affaire. Pour la première fois des autorités gouvernementales prennent la liberté de mettre en doute le sérieux et la valeur scientifique de la vérité officielle sur le sida, et prêtent une oreille attentive aux scientifiques dissidents. Cette attitude non-conformiste est bien sûr qualifiée d'irresponsable par les autorités médicales et la grande presse; je la considère, quant à moi, comme une preuve de rigueur et de prudence.
Le Président Mbeki sait que l'AZT est un dangereux poison qui, en raison de sa toxicité, a été jadis refusé comme agent de traitement du cancer. Vouloir administrer un produit aussi toxique à des femmes enceintes séropositives est absolument injustifiable: le bébé d'une femme séropositive, s'il naît séropositif, n'est pas forcément "infecté", il est le plus souvent simplement porteurs d'anticorps transmis par sa mère, anticorps qui disparaissent après un certain nombre de mois; par contre, lui administrer un poison cellulaire comme l'AZT pendant la gestation ne peut que détruire à coup sûr sa santé, si ce n'est sa vie.

Voilà pourtant le genre de conseils que les spécialistes du sida, dans un souci "humanitaire", proposent (faute de pouvoir imposer) à l'Afrique du Sud. Que le Président de ce pays émette des doutes et résiste signifie tout simplement qu'il ne se laisse pas manipuler comme une marionnette, qu'il a du bon sens, et aussi du courage.

Vous citez très justement le rôle protecteur de la circoncision contre les MST. Je suis absolument d'accord avec vous sur ce point. Mais qu'entendez-vous par "infections sidéennes"? Parlez-vous de séropositivité? Si c'est cela, je n'en concluerais pas pour autant que le syndrome d'immunodéficience acquise est une MST, étant donné ques les tests dits "du sida" n'ont aucune spécificité: les tests Elisa ou Western Blot peuvent réagir positivement à toute une gamme de protéines et anticorps non viraux. La variation observée de positivité est sans doute le reflet du nombre plus ou moins grand d'antigènes divers rencontrés dans ces populations.

Voilà, ma chère consoeur, assez de discours, je crois, et je vous présente mes cordiales et confraternelles salutations.

Marc Deru


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