Efficacité de la PCR pour le diagnostic du VIH chez les enfants nés de mères séropositives pour le VIH

 

Efficacy of HIV PCR techniques to diagnose HIV in infants born to HIV infected mothers – An Indian perspective. I Shah. JAPI 2006 ; 54 : 197-99. Mots-clés :

Il est plus ou moins impossible de rechercher une infection par le VIH chez les enfants nés d’une mère séropositives pour le VIH à l’aide du test ELISA en raison du passage transplacentaire des anticorps maternels. Pour cette raison, l’utilisation de la PCR est recommandée chez les enfants de moins de 18 mois, le test ELISA étant utilisé chez les enfants plus âgés, les anticorps maternels ayant disparu. Aucune étude n’a été effectuée pour déterminer l’efficacité des diverses techniques de PCR pour le diagnostic du VIH chez les enfants nés de mère séropositive. Les auteurs de cette étude indienne ont évalué la fiabilité qualitative et quantitative des PCR.

Pour cette étude prospective, 52 enfants nés d’une mère séropositive sur une période de 3 ans ont été inclus. Tous les enfants ont été suivis cliniquement et biologiquement, et une PCR pour l’ADN du VIH a été proposée à 1 mois 1/2, 3 mois, 5 mois 1/2 et/ou 7 mois. Une PCR pour l’ARN du VIH a été proposée entre 5 et 7 mois. Les enfants chez qui la charge virale était inférieure à 20/ml ont été considérés comme non contaminés. Tous les enfants ont été suivis jusqu’à 18 mois, âge auquel un test ELISA a été effectué. Lorsqu’il était positif, un second test ELISA ou un Western blot a été pratiqué pour confirmation.

Parmi les 52 enfants, 36 ont eu une PCR pour l’ADN du VIH, 18 ont eu une PCR pour l’ARN du VIH, 2 enfants ayant eu les 2 types de PCR. La PCR pour l’ADN (36 enfants) était positive chez 15 enfants et négative chez 21 enfants. La PCR pour l’ARN (18 enfants) était positive chez 1 enfant et négative chez les 17 autres. Au total, 3 enfants étaient contaminés. 14 enfants n’avaient pas encore 18 mois au moment de la rédaction de cet article, et n’avaient donc pas encore été testés par ELISA. Parmi les 15 enfants qui étaient positif pour l’ADN du VIH, 3 étaient contaminés ; les 12 autres enfants étaient des faux positifs, chez qui le test ELISA s’est avéré négatif à 18 mois. Parmi les 21 enfants chez qui la PCR pour l’ADN du VIH était négative, tous étaient asymptomatiques, et les 14 enfants qui été testés à 18 mois ont un ELISA négatif. L’enfant chez qui la PCR pour l’ARN du VIH était positive s’est avéré séropositif à l’ELISA à 18 mois ; parmi les 10 enfants ayant atteint 18 mois au moment de la rédaction de l’article, aucun n’était positif au test ELISA, les autres enfants chez qui la PCR pour l’ARN du VIH était négatif et chez qui le test ELISA n’avait pas encore été effectué étant tous en bonne santé.

Certains auteurs avaient déjà constaté que la sensibilité de la PCR chez les bébés était aléatoire quand le test était positif, ce qui est confirmé par cette étude : un test négatif permet habituellement de savoir que l’enfant n’est pas contaminé, mais un test positif ne permet pas d’affirmer qu’il l’est. Dans cette étude, 80% des tests positif pour l’ADN du VIH étaient des faux positifs. En revanche, la PCR pour l’ARN du VIH ne présentait aucun faux positif, et semblait donc plus fiable.

Etant donné l’impact dévastateur que peut avoir un résultat positif à ce type de test, le taux élevé de faux positifs avec la PCR pour l’ADN du VIH est préoccupant. Ils serait donc préférable d’effectuer une PCR pour l’ARN du VIH. Toutefois, ce type de PCR est 3 fois plus coûteux que la PCR pour l’ADN du VIH. En pareil cas, la pratique d’un test ELISA à 18 mois reste la meilleure option pour déterminer le statut des enfants.