Tout le monde est-il positif pour le VIH ?
Tout le monde est-il infecté par le VIH ?

Par Paul Philpott
Rethinking AIDS, mai 2000



Résumé

Le Docteur Roberto Giraldo constata quelque chose d'étrange quand il commença à travailler dans le laboratoire d'un prestigieux hôpital universitaire de New York City, laboratoire spécialisé dans les analyses sérologiques pour toutes sortes de microbes.

Les instructions techniques pour les tests VIH stipulent que les sérums (sang débarrassé de ses cellules) à tester doivent être fortement dilués. Or, pour tous les autres virus, les tests d’anticorps ne demandent pas ou peu de dilution.

Pourquoi cette énorme dilution ?

Giraldo demanda à ses collègues et aux techniciens de laboratoire, il envoya des E-mails partout dans le monde, téléphona aux firmes productrices de tests et fit de rigoureuses recherches dans la littérature. Il ne trouva aucune réponse. Pire, ses questions n’éveillèrent pas le moindre intérêt, sauf chez ceux qui rejettent l’hypothèse virale du SIDA. Mais ces derniers non plus n’avaient pas de réponse.

Giraldo eut alors l’idée d’étudier les sérums de patients qui, dilués énormément selon les instructions, étaient négatifs pour les anticorps VIH. Que se passerait-il s’il testait ces sérums selon la manière habituelle de procéder pour les tests sérologiques d’anticorps, c’est-à-dire sans les diluer ? Ces sérums dilués et négatifs séraient-ils positifs non-dilués ? Ses recherches lui apprirent que personne ne s’était encore penché sur cette question. Il essaya donc lui-même.

Il rapporta ses expériences dans un article technique publié dans le numero d’hiver 98-99 de Continuum (une revue dissidente). Il testa les sérums non dilués de 83 patients officiellement séronégatifs. À son grand étonnement, tous les sérums donnèrent des résultats positifs.

Cette découverte, dit Giraldo, constitue un nouveau et fatal paradoxe pour la théorie virale du SIDA.

Qui est Giraldo ?

Roberto Giraldo est spécialiste en médecine interne et maladies infectieuses. Il fit ses études en Colombie dont il est originaire, et sa spécialisation en maladie infectieuses à l’Université de Londres (Rethinking AIDS, avril 1997). Il fut aussi chef de service de biologie dans une grande faculté de médecine de Colombie. Depuis 6 ans, il travaille dans le laboratoire d’immunologie clinique d’une éminente faculté de médecine de New York City.

Ses responsabilités quotidiennes consistent à réaliser les tests destinés à diagnostiquer la présence de VIH, c’est-à-dire les tests Elista et Western Blot qui détectent les anticorps neutralisant les protéines du prétendu VIH, ainsi que les tests dit " de charge virale " supposé détecter et amplifier les traces infimes du génome du prétendu VIH.

Giraldo a longtemps douté de la validité de ces tests, et contesté l’interprétation officielle selon laquelle un test positif indique une infection VIH. Il considère qu’utiliser ces tests comme moyen de diagnostic d’une infection VIH est injustifiable.

Roberto Giraldo est l’auteur de " AIDS and Stressors " 1998. Voir biblio anglaise de ce site.

Pourquoi tant diluer ?

" Les dilutions si extraordinaires des sérums à tester (400 fois pour Elisa, 50 fois pour le Western Blot) me surprirent depuis le début " dit Giraldo. " Pour la plupart des tests sérologiques d’anticorps, on utilise du sérum pur, non dilué. C’est le cas, par exemple, des tests Elisa utilisés pour diagnostiquer les hépatites A et B, la rubéole, l’histoplasmose, le cryptocoque, le tréponème de la syphilis etc… Pour certains germes, les tests Elisa requièrent une dilution légère du sérum : 1/16 pour rougeole, varicelle, oreillons, 1/20 pour le cytomégalovirus (CMV) et 1/10 pour le virus d’Epstein Barr (EBV) ".

Ces légères dilutions affinent sans doute la précision des résultats positifs (identifiant les patients réellement infectés) et des résultats négatifs (les non-infectés).

Pour les tests VIH cependant il n’existe aucune donnée d’isolement de virus pouvant justifier ou expliquer les niveaux de dilutions.

" Pendant des années, j’ai cherché dans la littérature médicale et dans la documentation des fabricants pour trouver la raison de ces fortes dilutions. J’ai même téléphoné aux délégués de ces firmes fabriquant les tests. Ils ne pouvaient, au mieux, que me répondre : "les tests ont étés étalonné comme ça…". J’en conclus qu’à la question : pourquoi diluer ? seuls peuvent répondre les membres de l’équipe Gallo du NIH qui mirent ces tests au point et les présentèrent en 1984. (Science 4 mai 1984). "

" Je commençai aussi à me poser des questions sur les termes "positif" et "négatif". Les gens qui réalisent ce genre de test savent bien que les résultats ne sont pas comme une ampoule électrique : soit éteinte, soit allumée. Le sérum de certains patients réagit un peu, mais cependant pas assez pour être qualifié de positif ; et parmi ceux dont le sérum réagit suffisamment fort pour être qualifié de positif, il y a des réactions plus fortes que d’autres. " (Il s’agit donc de réactions graduées).

Giraldo étudia donc la littérature médicale pour comprendre le sens de ces procédures de dilution pour les tests ELISA et Western Blot.

Pour n’importe quel virus, c’est l’isolement du virus qui détermine les procédures de test, mais Giraldo ne trouve aucune donnée faisant état de l’isolement du VIH. Il ne découvrit pas non plus pourquoi le niveau de dilution exigé était si mystérieusement élevé, pourquoi la réaction était dite positive à partir d’un certain seuil de luminosité, pourquoi il fallait un certain nombre de réactions protéiques pour qu’un Western Blot soit déclaré positif, pourquoi on n’utilisait pas de tests antigène VIH.

Ses recherches par contre lui firent connaître les travaux d’une équipe de chercheurs australiens dirigée par Eleni Papadopulos-Eleopulos. Cette dernière a partout cherché les données attestant l’isolement du VIH qui justifieraient les tests VIH, mais n’a rien trouvé. (R.A. Juin-juillet 1997). Ses travaux amenèrent un autre spécialiste de l’isolement des virus, Etienne de Harven, à se pencher sur la question. Il arrive à la même conclusion. (R.A. Nov-Déc 1998).

L’expérience de Giraldo

" Ma curiosité me conduisit à faire une expérience au laboratoire médical de Yorktown Heights, NY. Je pris d’abord un échantillon de mon propre sang qui, à la dilution mystérieusement requise de 1/400, s’avéra négatif. Je refis alors des tests avec le même échantillon de sang, mais sans le diluer (1/1). Ainsi testé pur, le sérum donna à chaque fois une réaction positive.

Ensuite je testai le sérum non dilué d’autres sujets dont le sérum dilué à 1/400 était négatif. Tous ces sérums, comme le mien, réagirent positivement lorsqu’ils furent testés non dilués.

Mentionnons que, à part mon propre sérum, tous les échantillons de sang étaient envoyés par des médecins qui demandaient un test VIH. Mon expérience m’a appris qu’une demande de test signifie généralement que le patient appartient à un groupe à risque (homosexuel masculin, drogue intraveineuse) ".

Giraldo étudia aussi la quantité d’anticorps que révélaient les résultats des tests. " Selon la notice du laboratoire Abbott, la valeur d’absorption (c’est-à-dire l’intensité de la coloration jaune) est proportionnelle à la quantité d’anticorps anti VIH-1. Je constatai que les sérums qui étaient négatifs quand ils étaient dilués au 1/400 mais positifs quand ils n’étaient pas dilués avaient une valeur d’absorption plus faible que les sérums qui, dilués selon les instructions, étaient positifs aux tests ELISA et Western Blot. Ce fait signifie sans doute que le sang séronégatif quand il est dilué mais positif quand il ne l’est pas a un taux d’anticorps moins élevé que le sang doublement positif quand il est dilué ".

Donc tout le monde, semble-t-il, peut avoir une certaine quantité d’"anticorps anti-VIH" dans le sang. Et tout le monde peut être, jusqu’à un certain point, déclaré "séropositif VIH". Qu’est-ce que cela signifie ?

INTERPRÉTATIONS

Quand on suit les instructions officielles de dilution, très peu d’Américains présentent un test positif pour les anticorps neutralisant les protéines supposées VIH (RA Juillet 1996). Environ 1 test positif pour 260 sujets quand on considère la population générale américaine. Ce nombre tombe à 1 pour 7,500 quand on exclut les sujets à risque. Seuls les groupes à risque présentent un taux de positivité appréciable : à peu près la moitié des homosexuels masculins et des drogués intraveineux des grandes villes sont séropositifs, de même que 75 % des hémophiles (RA Nov 1997) ; en Afrique, on estime que 10 à 20 % de la population de divers pays est séropositive.

Ces chiffres sont encore plus élevés pour les sujets à risque qui développent une ou des maladies servant à définir officiellement le SIDA : selon les données originales de Gallo, 88 % d’homosexuels présentant de telles maladies sont séropositifs (Science, 4 Mai 1984) ; plus récemment (Genetica 1995), le rétrovirologue P. Duesberg rapporta que 82 % des homosexuels masculins présentant de telles maladies sont séropositifs. Les expériences de Giraldo, suggérant que tout le monde a peut-être une certaine quantité d’"anticorps anti-VIH" dans le sang, donnent une explication rationnelle aux procédures de dilution mises au point par Gallo pour les tests ELISA et Western Blot : par ces procédures, on réussit à bien identifier les membres des groupes à risque, spécialement ceux qui présent des maladies sidéennes, et à les distinguer des autres personnes.

En diluant fortement le sérum et en utilisant les critères de luminosité exigés par les procédures, on ne trouve un résultat positif que chez des sujets porteurs d’un taux élevé d’anticorps. Mais, non dilué, un sérum réagit positivement même si ce sérum réagit négativement quand il est dilué selon les instructions. L’hypothèse de Giraldo est que les divers sérums réagiraient à des dilutions variables selon leur teneur en anticorps ; les sujets ayant un taux d’anticorps moindre réagiraient seulement quand leur sérum est moins dilué ; et d’autres encore ayant très peu d’anticorps ne seraient séropositifs que si leur sérum n’est pas dilué du tout.

L’équipe de Gallo mit au point et breveta ces tests dans le but d’identifier les sujets qui ont, ou qui sont disposés à avoir, des maladies sidéennes. Gallo supposa (mais ne prouva pas) que ces tests mettraient aussi en évidence une infection virale commune, cause de toutes ces maladies. L’équipe de Gallo détermina des procédures de tests qui donnaient 88% de résultats positifs (43 sur49) pour les sujets à risque avec maladies sidéennes, 79 % (11 sur 14) pour les sujets à risque ayant un "pré-SIDA", 40 % (9 sur 22) pour les sujets à risque sans affection sidéenne, et moins de 1 % (1 sur 164) pour des sujets témoins sans SIDA et n’appartenant pas aux groupes à risque officiels.

Tout cela signifie que les tests d’anticorps de Gallo (ceux qui sont actuellement utilisés pour tester la "présence VIH") ont une certaine précision pour identifier les membres de groupes à risque, spécialement ceux qui ont des affections sidéennes. Mais rien ne permet de dire que ces tests aient une quelconque valeur pour diagnostiquer la présence d’un virus particulier.

Selon Giraldo, Eleopulos et de Harven, les chercheurs n’ont pas réussi à isoler un virus particulier chez les sujets positifs pour les tests ELISA et Western Blot.

Donc, en ce qui concerne l’usage de ces tests pour le diagnostic d’"infection VIH", Giraldo conclut qu’il n’y a pas de justification valable ni pour les fortes dilutions, ni pour les critères de luminosité, ni pour le choix de tests anticorps plutôt que de tests d’antigènes, ni pour la série de réactions utilisées pour le Western Blot.

EXPÉRIENCES COMPLÉMENTAIRES ET CHARGE VIRALE

Giraldo reconnaît que bien d’autres questions importantes restent sans réponse. Par exemple, il n’a pas étudié le test Western Blot ni le test du "charge virale".

" N’ayant aucune subvention pour faire ces recherches, je n’ai pu étudier que le test ELISA VIH, et même sans aller aussi loin que j’aurais voulu. Comme le test Western Blot se réalise à partir des mêmes protéines que le test ELISA, et qu’il requiert lui aussi une forte dilution (moindre cependant : 1/50), je pense que j’obtiendrais les mêmes résultats si je faisais le même genre d’expériences. Mais je n’ai pas eu l’occasion de vérifier cette hypothèse. J’espère trouver des fonds pour mieux étudier le test ELISA, ainsi que le Western Blot. "

Giraldo aimerait aussi étudier le test de charge virale qui implique également une dilution et s’accompagne d’autres sérieux paradoxes (RA Oct 1996) : principalement le fait que, pas plus que les teste ELISA et Western Blot, il ne se base aucunement sur le seul fait valable, l’isolement du virus.

De l’avis de Giraldo, le test de charge virale est utilisé spécialement comme un moyen de démontrer artificiellement la présence de grandes quantités d’ARN de VIH alors que les méthodes conventionnelles établissent qu’il y en a peu ou pas du tout.

EXPLICATION NON VIRALE

Aucune preuve de l’isolement du VIH n’existant dans la littérature, et E. P-Eleopulos ainsi que d’autres scientifiques ayant montré que le SIDA ne se comportait pas épidémiologiquement comme une maladie contagieuse (Duesberg, "Inventing the AIDS virus"), Giraldo se tourne vers une explication non virale pour comprendre les réactions positives aux "tests VIH". Il se réfère aux travaux d’E. P-Eleopulos. Les éléments du prétendu VIH à partir desquels les "tests VIH" ont été produits semblent à cette chercheuse être des éléments ordinaires du corps humain. Cela serait invraisemblable si le "matériel VIH" utilisé pour les tests avaient été extraits d’isolats VIH (c’est-à-dire prélevés sur des cultures consistant exclusivement en particules ressemblant à des virus et se comportant comme des virus). Mais E. P-Eleopulos s’aperçut que tout ce qui était présenté dans la littérature médicale comme des "isolats de VIH" se compose essentiellement de matériel manifestement non viral mélangé à une minorité de particules déclarées être du VIH. Elle soutient que ces particules correspondent à la description classique de "microvesicules" cellulaires, et non pas de virus. Elle ne trouve aucun fait prouvant que ce matériel d’"isolat VIH" soit autre chose que des constituants cellulaires normaux. Etienne de Harven, spécialiste en microscopie virale est du même avis.

Il semble donc à Giraldo que les tests d’anticorps VIH détectent simplement si l’organisme a été exposé à des facteurs augmentant la production d’anticorps réagissant à des protéines prélevées dans les cultures improprement appelées "isolats de VIH". Ce peut être tout un éventail de facteurs identifiés par E. P-Eleopulos et d’autres chercheurs comme étant la cause probable du SIDA : consommation de drogues, traitements de l’hémophilie, (en particulier multiples transfusions), infections et antibiothérapies sans arrêt répétées (comme chez les homosexuels masculins) et dans le Tiers Monde multiples parasites et infections chroniques comme conséquence de malnutrition, d’absence d’eau potable et de soins médicaux élémentaires. Concernant le test de charge virale, Giraldo n’a pas d’hypothèse à priori, car il n’a pas encore étudié la question.

Il propose des expériences qui aideraient à expliquer la signification de ces tests.

Une chose est désormais certaine : les données existantes ne confirment pas l’hypothèse selon laquelle un test VIH positif (ELISA ou Western Blot) est le signe d’une quelconque infection virale.

Giraldo prétend que tout le monde peut produire une certaine quantité d’anticorps contre les prétendues protéines VIH. Il n’en conclut pas pour autant que tout le monde, séropositif ou non, est infecté par du VIH.
 
 

Traduction Dr. Marc Deru, Belgique.