Témoignage pour de nouveaux débats


Mark Griffiths. Ia quarantaine, est séropositif depuis huit ans. mais chez lui, pas question d'en faire une sinistrose, son témoignage est entier, celui de la vie.

C’est son option, sa principale revendication, la vie et ce qu’on en fait.

La sienne a recommencé lorsqu'il a décidé de s'aimer. Ça peut faire doucement sourire, c'est pourtant ainsi que son enfer s'est transformé en énergie positive. Mais, avant, bien avant que ne s'opère ce changement Mark Griffiths a dû se débarrasser de ses propres démons, pas seulement ceux transmis par la société.

“Jusqu'à l'âge de 36 ans j'étais un humain qui fonctionnait, mais qui s'était complètement endormi” confiait-il. L'annonce de sa séropositivité, en 1986, ne faisant qu'amener, semble-t-il, I'urgence d'un combat où tout les non-dits devaient, un après l'autre, être déboulonnés

Pour lui, ça voulait dire, en finir avec la drogue, I'alcool, se débarrasser de toutes idées reçues et de tout jugement.

VIH: VÉCU D'INFORMATION HOLISTIQUE

On imagine que la route ne fut pas facile, semée de plongeons, de pensées suicidaires et, contradictoirement attachée à la vie, la vraie vie, comme l'écrit Rimbaud. sans filet pour se cacher derrière ses mensonges.

Et, petit à petit, il opéra un travail sur ses émotions “celles que nous n'avons pas éprouvées restent au niveau de notre corps et bloquent les énergies, mais entre le dire et le faire devant tout le monde. ce n’est pas évident.”

Mais, là où sa parole devient bouleversante c'est lorsqu'il nous convoque à considérer le VIH, qu'il nomme le vécu d'information holistique, comme I'aboutissement d'un mode de vie contre nature. (Il évoque le sien, celui de l'avant VIH avec drogue et alcool).

“Qu'est-ce qui fait du bien à notre corps, c'est la question que nous devons nous poser' car nous sommes ce que nous mangeons. la santé n'est pas un diplôme qu'on reçoit à un moment donné, c'est un travail quotidien.”

Bien entendu, I'homme n'est pas qu'un corps physique, Mark Griffiths nous laissant entendre le rôle des émotions, elles reviennent ici, sur le devant de la scène qui s'appuie sur leur extra-verslon.

“GÉNOCIDE COMMERCIAL”

Et là, il dénonce, “ce fonctionnel fondamental ignoré de la médecine dogmatique, où j'ai appris qu'en France, le temps de consultation était de moins de trois minutes, comment, dès lors, soigner quelqu'un qu'on ne connaît pas ?”

Encore, il s'interroge, affirme, “aujourd'hui je considère que la politique actuelle menée autour du sida, n'est qu'un génocide commercial”.

Arguant que le meilleur groupe de thérapie qu'il connaissait se trouvait à San Diego. San Diego où médecins et personnel soignant “amènent une réponse holistique au sida” dans ce lieu, poursuivait il, existe des cercles de partage, où toutes les médecines, toutes les méthodes sont représentées.

A son sens, il est urgent de créer, a cet exemple, une nouvelle thérapeutique, qui pourra bénéficier de la synthèse de ce qu'il y a de meilleur dans tous les domaines de la recherche et des écoles de pensées.

C'est une thèse révolutionnaire, bien sûr, qui coupe l'herbe sous le pied à toute une industrie vivant du sida.

Le propos de Mark Griffiths, au-delà du simple témoignage, se voulait aussi celui d'un homme soucieux de faire la lumière sur un sujet qui, malgré les sommes d'infos, nous échappe.

L'autre message, c'est celui d'une reconnaissance de soi-même où il “faut cultiver des sensibilités qui ont besoin d'être nourries.”

Marielle Merly, “Le Petit Bleu”. 4 octobre 1993.


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