Débat sur le SIDA

L'histoire la plus controversée que vous aurez jamais entendu

Par Liam Scheff. 1ère partie

 

Prologue

En 1984, Robert Gallo, un cancérologue-virologiste gouvernemental, a convoqué une conférence de presse pour annoncer qu'il avait trouvé la cause probable du SIDA. Il affirma qu'un rétrovirus appelé VIH détruisait le système immunitaire de jeunes homosexuels et de toxicomanes, ce qui les rendait sujets à diverses sortes de maladies virales et de cancers.

D'après le Center for Disease Control and Prevention (CDC), le SIDA n'est pas une unique maladie, mais plutôt un ensemble de 29 maladies, qui étaient déjà connues auparavant et qui n'ont aucun rapport entre elles, incluant l' herpès, les infections fongiques, les salmonelloses, la diarrhée, la fièvre, les rhumes, la tuberculose, les cancers pelviens chez les femmes, les pneumonies et les infections bactériennes. Le CDC désigne aussi comme souffrant de SIDA les personnes séropositives pour le VIH qui ne sont pas malades mais qui ont un taux de cellules T inférieur à 200 (les cellules T sont un sous-groupe des globules blancs du sang). La seule chose qui différencie une personne qui a le SIDA d'une personne qui a juste l'une des maladies citées ci-dessus est un test de dépistage du VIH positif, test lui-même fondé sur les recherches de Gallo.

Toutefois, la théorie de Gallo sur le VIH n'était pas la seule théorie, et d 'après un nombre croissant de scientifiques, de chercheurs et d'activistes, ce n'était pas la meilleure théorie. Depuis 70 ans avant Gallo, les rétrovirus étaient connus comme étant inoffensifs et faisant partie de nos cellules. De plus, aucun virus ne peut, à lui seul, induire simultanément des maladies aussi diverses que la pneumonie, dans lesquelles des cellules sont détruites, et des cancers tels que le sarcome de Kaposi, dans lequel les cellules se multiplient rapidement.

Ces scientifiques estiment que la théorie de Gallo sur le VIH/SIDA présente de nombreux défauts, et que le fait de traiter 29 maladies sans aucun rapport entre elles avec des médicaments contre le SIDA aussi toxiques que l 'AZT et les inhibiteurs de protéases est au mieux irresponsable, et au pire un génocide médical.

Ils pourraient avoir raison. 94% de tous les décès reliés au SIDA aux USA sont survenus après l'introduction de l'AZT, d'après les statistiques du CDC depuis l'année 2000. Et d'après l'Université de Pittsburgh, la principale cause de décès chez les patients américains souffrant de SIDA est l' insuffisance hépatique, un effet secondaire des nouveaux inhibiteurs de protéases.

La question se pose : Est-ce que Gallo a réellement résolu l'énigme du SIDA, et est-ce que nous traitons efficacement et humainement les personnes atteintes de SIDA ? Pour répondre à ces questions, j'ai parlé avec 3 éminents chercheurs travaillant sur le SIDA.

Le Dr Peter Duesberg est un chimiste et un expert en rétrovirologie. Duesberg a découvert les oncogènes (gènes du cancer) et isolé le génome des rétrovirus (le VIH en est un) en 1970. Il est professeur de biologie moléculaire à l'UC de Berkeley.

Le Dr David Rasnick est un spécialiste des inhibiteurs de protéases, et travaille dans la recherche sur le SIDA depuis 20 ans. Il mène des recherches sur le cancer et le SIDA en collaboration avec Duesberg. Rasnick et Duesberg sont tous les deux conseillers au sein du comité sur le SIDA créé par le président d'Afrique du Sud, Mbeki.

Le Dr Rodney Richards est un chimiste qui a travaillé pour les laboratoires Amgen et Abbott, qui ont mis au point les premiers tests de dépistage du VIH à partir de la lignée cellulaire contaminée par le VIH fournie par Gallo.

Ces interviews ont été conduites séparément, et réunies ici pour créer un dialogue. Les points de vue exprimés sont ceux de leurs auteurs.


Liam Scheff: Comment avez-vous été impliqué dans la recherche sur le SIDA ?

David Rasnick: Je suis chimiste spécialisé dans la recherche sur les enzymes protéases. Je conçois et je synthétise des inhibiteurs destinés à stopper la prolifération de virus et de cancers qui détruisent les tissus. Lorsque Robert Gallo a annoncé que le VIH causait le SIDA, j'ai voulu travailler sur des inhibiteurs qui pourraient agir sur ce virus. En 1985, j'étais à une rencontre scientifique lorsque le sujet du VIH a été abordé. On a demandé à un spécialiste du SIDA quelle quantité de VIH on pouvait trouver chez une personne souffrant de SIDA. On lui a demandé « Quel est le titre du VIH » ?

LS: Qu'est-ce que le titre ?

Rasnick: Le titre est le nombre de particules virales infectieuses dans un échantillon de tissu ou de sang. Il est facile d'obtenir un titre pour les virus vivants à partir d'un tissu spécifiquement infecté par un virus. Un échantillon d'un tel tissu contient des millions de particules virales infectieuses. Si vous avez l'herpès, l'échantillon sera prélevé au niveau d' une lésion. Si c'est la polio, il sera prélevé au niveau de l'intestin. Si c 'est la variole, ce sera une pustule. En cas de rhume, ce sera au niveau de la gorge. Lorsque vous êtes infecté par un virus, il infecte et tue environ 30% du tissu qui est sa cible spécifique avant que la personne présente le moindre symptôme. Vous pouvez déterminer le titre de n'importe quelle zone infectée, en mettre un fragment sous un microscope, et voir des millions de virus vivants. Donc, on a demandé au virologiste « Quel est le titre ? » Il a répondu : « Indétectable, zéro. » Je me suis demandé comment cela était possible ? Comment pouvez-vous être malade à cause de quelque chose qui n'est pas là ? Avec la polio, les chercheurs ont trié une centaine de virus avant de trouver le bon. Je me suis dit que Gallo avait tout simplement trouvé un virus qui n'était pas le bon, et que nous allions devoir tout recommencer. En 1987, il y avait au total 30.000 cas de SIDA. Le nombre de cas n' augmentait pas autant qu'on nous l'avait prédit. Et le SIDA était resté cantonné aux groupes à risque définis au départ. 6 ans après le premier cas de SIDA, 95% des infections étaient constatées chez des hommes, dont les 2/3 étaient homosexuels, et 1/3 des toxicomanes. De plus chacun de ces groupes à risque de SIDA avait des maladies qui lui étaient spécifiques. Les virus n'induisent pas des maladies différentes suivant le sexe masculin ou féminin, les préférences sexuelles, ou le style de vie. Les virus ont une structure génétique spécifique mais limitée, et ils induisent des symptômes limités et similaires chez toutes les personnes qu'ils contaminent. Le virus de l'herpès provoque des lésions d'herpès, mais pas une angine. Le virus de la variole induit aussi des lésions cutanées, mais jamais une paralysie. Les épidémies virales se diffusent de façon exponentielle pendant les premiers mois ou années, et tuent toutes les personnes qui ne vivent pas assez longtemps pour développer une réponse immunitaire vis-à-vis du virus causal. Le VIH ne se diffusait pas ; il restait dans sa population à risque du départ, et il causait des maladies différentes suivant les personnes. Il était clair qu'il ne se comportait pas comme un virus contagieux.

En 1988, je suis tombé sur un article de Peter Duesberg dans la revue scientifique « Cancer Research ». Cet article était sur les rétrovirus en général, et sur le VIH en particulier. Duesberg était l'un des rétrovirologistes les plus éminents de la planète. Il avait étudié et séquencé le génome des rétrovirus dans les années 70. Les connaissances de Duesberg en matière de rétrovirus étaient inégalées. Dans cet article, il exposait, point par point, ce que sont les rétrovirus, et ce qu'ils peuvent et ne peuvent pas faire.

Liam Scheff: Le VIH est un rétrovirus. Qu'est-ce qu'un rétrovirus ?

Rasnick: Les rétrovirus sont un groupe de virus qui sont dépourvus de toxicité pour les cellules. Ils ont été découverts au début du 20ème siècle. Ils ont été l'une des premières particules cellulaires identifiées. Il existe environ 3000 rétrovirus catalogués. Ils existent chez tous les animaux : chiens, chats, baleines, oiseaux, rats, hamsters et humains. Les rétrovirologistes estiment que 1 à 2% de notre ADN est constitué de rétrovirus. Les rétrovirus sont constitués d'ARN qui se copie lui-même en ADN grâce à une enzyme appelée transcriptase inverse. Les rétrovirus sont transmis de façon matrilinéaire (de la mère à l'enfant). Ils ne sont pas transmissibles sexuellement. Les animaux de laboratoire ne se transmettent pas l'un à l' autre leurs rétrovirus, quelle que soit l'étroitesse de leurs rapports. Mais les bébés ont toujours les mêmes rétrovirus que leurs mères. Les recherches actuelles indiquent qu'ils font tout simplement partie de nous. En 50 ans de recherches dans les laboratoires modernes, il n'a jamais été constaté qu'un rétrovirus pouvait tuer des cellules ou provoquer une maladie, sauf dans certaines conditions bien spéciales créées en laboratoire.

Peter Duesberg: En 1987, j'ai été invité par « Cancer Research » à discuter de si les rétrovirus, incluant le VIH, pouvaient induire des maladies ou une déficience immunitaire. Je l'ai été en raison de mon expérience en matière de rétrovirus. En 1970, je travaillais au laboratoire de virologie de l'UC de Berkeley. Le gros programme de recherche à cette époque, auquel j'ai participé, était de trouver un virus qui causait le cancer. Il y avait aussi un gros programme gouvernemental de recherche de virus induisant le cancer au National Institute of Health. Gallo était l'un des chercheurs travaillant sur ce programme. Nous avons commencé à chercher du côté des rétrovirus à cause de leurs qualités spécifiques. Les virus typiques tuent les cellules. Leur stratégie est d'entrer dans une cellule, de la tuer, et de passer à la suivante. Toutefois, dans le cancer, les cellules ne sont pas tuées ; en fait, elles se multiplient très rapidement. Donc, un virus ne pouvait pas causer un cancer. Les rétrovirus, toutefois, ne tuent pas les cellules. Cette particularité en faisait de bons candidats en tant d'agents causals pour les cancers. En 1970, j'ai fait une découverte qui a reçu beaucoup d'attention. J'ai isolé un gène rétroviral à partir d'une cellule cancéreuse, et j'ai infecté une autre cellule avec ce gène. Les cancérologues-virologistes étaient très intéressés. Ils pensaient que c'était ce qu'ils cherchaient : un rétrovirus qui pouvait infecter d'autres cellules et causer le cancer. Je suis soudainement devenu célèbre. On m'a offert des postes, on m'a offert une chaire à Berkeley, et on m'a admis à l'Académie des Sciences. Bien sûr, si un virus, ou un unique rétrovirus, provoquait le cancer dans le monde réel, alors le cancer serait contagieux. Mais personne « n'attrape » le cancer. Le cancer ne fait pas le tour du bureau. Cependant, ces considérations fondamentales n'étaient pas venues à l'esprit des chasseurs de virus. Les chercheurs aiment les preuves qui semblent spectaculaires, quel que soit ce qui se passe dans le monde réel. Le gène cancérigène de rétrovirus était juste un artéfact de laboratoire. Il n'existait pas dans la nature, ni chez les humains, ni chez les animaux. Nous l'avions créé dans le laboratoire, et c'est là qu'il est resté. C'était juste académique. Parmi les divers travaux sur les gènes cancéreux, mes associés et moi avons séquencé le génome rétroviral. Nous avons fait les cartes qui sont utilisées aujourd'hui comme documentation de base pour tous les rétrovirus, VIH inclus.

LS: Que font les rétrovirus ?

Duesberg: En terme de maladie, ils ne font rien. Ils sont transcrits dans l 'ADN de quelques cellules, et ils y restent en tant que partie de notre génome pendant le reste de notre vie. Cela n'a pas empêché les chasseurs de virus cancérigènes de continuer à chercher des gènes cancéreux en utilisant la technologie que nous avions créée, et les cartes de rétrovirus que nous avions dressées.

Rasnick: Au milieu des années 70, Robert Gallo a affirmé qu'il avait trouvé un rétrovirus cancérigène dans les cellules d'un patient leucémique. Il l' avait appelé HL23V. Il l'a découvert de la même façon qu'il a par la suite découvert le VIH, pas en trouvant le virus dans le sang, mais en recherchant des anticorps et une activité enzymatique qu'il clamait être spécifique des rétrovirus actuels. En 1980, cette affirmation a été réfutée à la fois par le Sloan-Kettering Cancer Research Center et le National Cancer Institute. Les anticorps que Gallo supposait être spécifiques du HL23V n'étaient pas induits par un virus cancérigène, mais plutôt le résultat de « l'exposition à trop de substances naturelles », qui avait induit la formation d'anticorps chez les humains. Aujourd'hui, plus personne, pas même Gallo, ne dit encore que le HL23V a jamais existé. En 1980, il a essayé de nouveau. Il a affirmé qu'il avait trouvé un nouveau rétrovirus cancérigène, appelé HTLV-1, qui induisait une sorte particulière de leucémie, dans laquelle les cellules T se multipliaient dans les fluides tumoraux. Les cellules T sont un sous-groupe de globules blancs présents dans le sang. A nouveau, les preuves étaient bien peu convaincantes. Moins de 1% des personnes qui étaient séropositives pour le HTLV-1 présentaient un jour ce type de leucémie. Ce n'était vraiment pas une bonne validation pour sa théorie.

LS: Comment Gallo est-il passé de la recherche sur le cancer à la recherche sur le VIH ?

Rasnick: Au début des années 80, de jeunes hommes homosexuels ont commencé à consulter dans les services d'urgence pour la présence simultanée de diverses maladies et infections. A cette époque, les revues médicales supposaient que ces maladies était corrélées à la toxicomanie. Pendant la plus grande partie des années 70, les homosexuels ont usé et abusé de produits toxiques, immunosuppresseurs voire cancérigènes, tels que les poppers, la cocaïne, les amphétamines. En 1983, Luc Montagnier, un scientifique français travaillant à l'Institut Pasteur clamait avoir trouvé un nouveau rétrovirus chez les patients souffrant de SIDA. Mais personne n'y a fait attention, parce qu'il n'avait pas isolé de virus, et parce qu'il n'avait trouvé aucun virus dans le sang - rappelez-vous, le titre était zéro, indétectable. Cherchant un soutien académique, Montagnier a envoyé un échantillon de sa culture à Robert Gallo, au NIH. Gallo a pris cette culture cellulaire que Montagnier lui avait envoyée, et l'a légèrement modifié. Ensuite, il a fait quelque chose d' étrange. Il l'a perdue. Et en 1984, Gallo affirmait à une conférence internationale avec Margaret Heckler, cher du Département de la Santé et des Services Humains, qu'il avait découvert la « cause probable » du SISA. C'était un nouveau rétrovirus appelé HTLV-III (renommé par la suite VIH). Plus tard ce même jour, il déposait un brevet sur cette culture cellulaire modifiée à partir de la lignée originale envoyée par Montagnier. Il n'avait pas publié un seul mot sur ses recherches. Robert Gallo, un scientifique employé par l'état, annonçait tout simplement qu'une épidémie à rétrovirus était en train de naître. Il a vendu la culture cellulaire au laboratoire pharmaceutique Abbott, qui l 'a utilisée pour créer les tests de dépistage du VIH. Le gouvernement français a demandé à ce que les droits liés au brevet soient rendus à Montagnier. Gallo a refusé, et affirmé que c'était sa découverte à lui seul. En 1987, Gallo et Montagnier ont été forcés par le Président Reagan et le Premier Ministre Chirac à se rencontrer dans un hôtel pour résoudre ce problème de droits sur le brevet du VIH. En 1992, Gallo a été officiellement déclaré coupable de fraude par un comité fédéral d'éthique scientifique.

Rodney Richard: Au départ, Gallo a affirmé qu'il avait inventé tout le procédé. Aujourd'hui, il affirme que son échantillon a pu être « contaminé » par celui de Montagnier.

Duesberg: Le NIH lui-même a mené une enquête de 2 ans sur l'affirmation de Gallo au sujet du VIH, et ils n'ont pas pu trouver la moindre preuve qu'il avait bien fait lui-même cette découverte.

LS: Qu'a fait Abbott avec la lignée cellulaire de Gallo ?

Rasnick: Les laboratoires Abbott ont créé les tests basés sur la recherche des anticorps anti-VIH. Abbott a encaissé des milliards grâce à la vente de ces tests, et Gallo a encaissé des millions grâce à son brevet.

LS: Donc, quand on fait un test de dépistage du VIH, c'est sur la base de ce que Gallo et Montagnier affirment avoir découvert. Comment Montagnier a-t-il découvert le VIH ?

Richard : D'abord, il a cherché dans le sang des patients, mais il n'a pas réussi à l'y trouver. En fait, personne n'a jamais trouvé de VIH dans le sang humain.

LS: C'est exact, le titre était zéro - alors où a-t-il cherché ?

Richard: Montagnier a pris du tissu provenant de ganglions enflammés provenant d'un homosexuel chez qui on suspectait un SIDA. Chez une personne infectée, on pouvait supposer que le tissu lymphatique grouillait littéralement de cellules infectées. Montagnier a essayé d'effectuer une culture cellulaire à partir de ce tissu. C'est une technique de laboratoire utilisée pour isoler des virus tels que celui de l'herpès ou de la mononucléose. Dans une culture cellulaire, des cellules infectées sont mélangées à des cellules non infectées dans une boite de Pétri. Comme le système immunitaire du corps n'agit plus, les virus qui étaient auparavant inhibés peuvent se réactiver. Ils passent des cellules infectées aux cellules non infectées par le biais du milieu de culture (le liquide dans la boite de Pétri). Les chercheurs collectent ce liquide, le concentrent, et le centrifugent dans un gradient de densité de sucrose afin d'isoler le virus. Un gradient de densité de sucrose est un tube rempli avec une solution de sucrose dont la densité varie entre le bas et le haut du tube. La solution devient de plus en plus concentrée au fur et à mesure qu'on se rapproche du bas du tube. Le milieu de culture est déposé délicatement à la surface de la solution sucrée. Le tube est ensuite placé dans une centrifugeuse pendant des heures, afin d'obliger les particules virales à descendre dans le tube. Les particules virales ont une densité bien connue. Elles descendront dans le tube jusqu'au moment où elles arriveront au niveau dont la densité est égale à la leur. Ce qu'on trouve à ce niveau sera ensuite examiné au microscope électronique. Lorsqu'on a utilisé une culture faite à partir de patients contaminés par un virus, la photo prise au microscope électronique grouille de millions de virus identiques. Ensuite, une nouvelle culture est effectuée avec les virus qui ont été isolées dans le gradient de sucrose, afin de vérifier qu'ils sont bien infectieux. A nouveau, le milieu de culture est concentré, centrifugé dans un gradient de densité, et photographié, afin de vérifier qu'on a bien affaire au même virus. C'est ce qu'on appelle l'isolation d'un virus.

LS: C'est ce que Montagnier a fait ?

Richards: Il a essayé de le faire, mais ça n'a pas marché. Montagnier a pris du tissu lymphatique d'un patient présumé atteint de SIDA, il l'a mélangé à des cellules sanguines provenant d'un donneur en bonne santé, et a fait une culture cellulaire. Il a prélevé le liquide, l'a centrifugé, mais n 'a trouvé aucun virus. Mais ça ne l'a pas arrêté. Montagnier a refait l' expérience, mais il a ajouté une nouvelle étape cruciale. Il a pris le tissu suspecté de contenir le virus du SIDA, et l'a mélangé dans une culture avec diverses cellules, dont des cellules de cordon ombilical. Ensuite, il a ajouté divers produits chimiques appelés mitogènes, qui obligent artificiellement les cellules à se diviser. Après 2 ou 3 semaines, il a trouvé dans le milieu une enzyme appelée transcriptase inverse, ce qui était le signe d'une possible activité rétrovirale.

LS: Mais il n'a pas trouvé de virus ?

Richards: Non. Il a trouvé une enzyme utilisée par les rétrovirus. Mais la transcriptase inverse existe aussi chez de nombreux microbes, et participe à l'activité de nombreuses cellules, dont les cellules ombilicales, et est impliquée dans de nombreux processus, incluant la réplication forcée. Montagnier a ensuite séparée le liquide obtenu après toutes ces manipulation, l'a mis dans une nouvelle boite avec des cellules en bonne santé, et a de nouveau retrouvé une activité de transcriptase inverse dans le milieu.

Il a mis ce nouveau liquide dans un gradient de densité de sucrose, et a trouvé une activité de transcriptase inverse à la densité à laquelle on sait que les virus sont purifiés. Ce qu'il n'a pas trouvé, c'est un virus. Quand il a regardé ce qu'il avait à cette densité au microscope électronique, il n 'a rien trouvé. Mais cela, il ne l'a reconnu que des années plus tard. C'est ce qu'on connaît sous le nom d'isolation du VIH.

LS: Comment cela prouve-t-il qu'un virus infectieux rendait les gens malades ?

Richard : Ca ne le prouve pas. Ce n'est pas une preuve suffisante du fait que le VIH, ou que n'importe quel autre virus, existe, sans parler du fait qu'il peut induire une maladie.

LS: Comment Gallo a-t-il utilisé les cellules de Montagnier pour prouver que le VIH existait et causait le SIDA ?

Richards: Gallo a cultivé les cellules, mais il n'a même pas trouvé suffisamment d'activité de la transcriptase inverse pour le convaincre que Montagnier avait trouvé un rétrovirus. Alors Gallo a ajouté une autre étape. Il a mélangé des cellules provenant de 10 personnes atteintes de SIDA. Ensuite il leur a rajouté des cellules T leucémiques provenant d'une de ses expériences sur le rétrovirus HTLV-1. Après tout ça, Gallo a trouvé suffisamment d'activité de transcriptase inverse pour le convaincre qu'il y avait vraiment un rétrovirus. C'est comme ça qu'il a affirmé avoir trouvé le VIH.

LS: Mais Gallo avait déjà trouvé une activité de transcriptase inverse dans les cellules leucémiques. Comment pouvait-il prouver qu'il y avait un nouveau rétrovirus, le VIH ?

Richards: Beaucoup de scientifiques ne pensent pas qu'il l'a prouvé.

LS: Vous dites que Gallo a utilisé une lignée de cellules T pour cultiver le VIH. Est-ce que le VIH n'est pas supposé tuer les cellules T ?

Richards: C'est ce que Gallo a affirmé au départ, mais les laboratoires Abbott cultivent le VIH sur des cellules T leucémiques humaines. On appelle même cette lignée une lignée immortelle, parce que les cellules leucémiques ne meurent pas. A l'heure actuelle, aucun chercheur n'a montré comment le VIH tuait les cellules T. C'est juste une théorie qui permet à l'argent de continuer à couler à flots pour soutenir l'approche pharmaceutique du traitement du VIH.

Rasnick: Gallo a déposé un brevet sur sa mixture de cellules T leucémique le même jour où il a annoncé qu'il avait découvert la « cause probable » du SIDA.

LS: Que font les tests de dépistage du VIH ?

Rasnick: Ils recherchent dans le sang les anticorps dirigés contre des protéines provenant de cette mixture. Votre corps produit des anticorps dirigés contre tous les éléments étrangers : les microbes, les levures, les virus, et même ce que vous mangez. Les virus sont fait d'ADN ou d'ARN enveloppé dans une capsule faite de protéines. Les anticorps s'accrochent sur ces protéines, immobilisent et détruisent le virus. Lorsque ces anticorps rencontreront par la suite d'autres protéines virales, très souvent ils vont aussi aller s'y fixer. C'est ce qu'on appelle la réactivité croisée.

Duesberg: Les virus sont dangereux seulement la première fois que nous les rencontrons. Lorsque nous avons fabriqué des anticorps contre un virus, nous sommes immunisés pour le restant de notre vie, et ce virus ne peut plus nous rendre malades. C'est exactement le contraire de la théorie du SIDA qui dit : Vous êtes contaminés, vous ne devenez pas malade ; vous fabriquez des anticorps, et 10 ans plus tard vous devenez malade et vous mourez.

Rasnick: Il existe 2 principaux tests de dépistage du VIH. Le premier, le test ELISA, dans lequel un lot de protéines provenant de la mixture de cellules T sont collées sur de petites membranes de plastiques sur un plaque. L'autre est le Western Blot. Pour ce test, les protéines sont séparées sur des bandes individuelles. On ajoute votre sang, et si certains anticorps de votre sang se fixent sur les protéines de la mixture, on dit que vous êtes séropositif pour le VIH.

LS: Ils pensent que les protéines proviennent du VIH ; mais s'ils n'ont jamais isolé le VIH, comment peuvent-il dire que ces tests peuvent dépister une infection par le VIH ?

Rasnick: Ils ne peuvent pas et ils ne le font pas. Il n'a jamais été démontré qu'une quelconque des protéines de l'ELISA ou du Western Blot était spécifique du VIH ou d'un autre rétrovirus. Pour cette raison, la FDA n'a pas approuvé un seul des tests de dépistage du VIH.

Richards: Il existe au moins 30 tests commercialisés pour le dépistage du VIH. Aucun d'entre eux n'a été approuvé par la FDA pour affirmer la présence ou l'absence du VIH. Ni le test ELISA, ni le Western Blot, ni le test de recherche de l'antigène P24. La FDA et les fabricants disent clairement que la signification d'un résultat positif pour les test ELISA ou Western Blot est inconnue.

Les chercheurs du SIDA admettent que les tests contiennent au moins 80% de matériel cellulaire non spécifique, ce qui signifie qu'au mieux 20% du matériel est spécifique. Mais de mon point de vue de scientifique, ils ne contiennent pas du tout de VIH. La littérature médicale fait état d'au moins 60 causes qui peuvent induire un test faussement positif pour le VIH. Ces conditions incluent la candidose, l'arthrite, les parasitoses, la malaria, les pathologies hépatiques, l'alcoolisme, la toxicomanie, le rhume, l' herpès, la syphilis, d'autres maladies sexuellement transmissibles, et la grossesse.

Rasnick: Il est très facile de savoir comment vous pouvez avoir un faux positif. Il y a des réactions croisées. Plus vous êtes exposé à un nombre important de microbes et de virus, plus vous fabriquerez d'anticorps, et plus vous avez de risques d'avoir un résultat positif à un test non spécifique de recherche d'anticorps. Si vous vivez dans un pays où il n'y a pas d'eau potable ni de bonnes conditions d'hygiène, vous souffrirez de fréquentes infections microbiennes et parasitaires qui induiront la fabrication d'anticorps. Votre sang contient des anticorps contre tous les rhumes, microbes, virus et vaccins que vous avez jamais eus. Si une femme est enceinte, elle fabrique des anticorps qui pourront réagir avec le test ELISA d'Abbott. La grossesse est une cause connue de résultat faussement positif au test de dépistage du VIH. Les différentes races ont naturellement des taux différents d'anticorps. C' est pour cela que les noirs ont un risque 9 fois plus élevé que les blancs d 'avoir un test positif, et un risque 33 fois plus élevé que les asiatiques. Cela n'a rien à voir avec une infection ou avec la santé. Dans une tribu d' indiens d'Amérique du Sud, on a effectué un test ELISA. 13% d'entre eux étaient séropositifs pour le VIH, mais aucun n'était malade. Ils avaient juste des anticorps qui réagissaient avec le test.

LS: Si les tests ne sont pas spécifiques et si on ne peut pas trouver le VIH dans le sang, alors c'est quoi le SIDA ?

Richards: D'après le CDC, le SIDA est juste une définition. Si vous avez une maladie considérée comme un indicateur du SIDA, comme la salmonellose, la tuberculose, une pneumonie, de l'herpès ou une infection fongique, et que vous avez un test positif pour le VIH, alors on dit que vous avez le SIDA et on vous traite avec des médicaments toxiques contre le SIDA. Si le test est négatif ou que vous ne connaissez pas votre statut pour le VIH, vous échappez aux médicaments toxiques et vous êtes simplement traité pour la maladie que vous avez. En 1993, le CDC a étendu sa définition du SIDA pour inclure les gens qui ne sont pas malades, mais qui ont un test positif et qui on eu une fois un taux de cellules T inférieur à 200. Sur la base de ce nouveau critère, en 1997, les 2/3 de tous les cas de SIDA étaient rencontrés chez des personnes en parfaite santé. 1997 a aussi été la première année pour laquelle le CDC a cessé de dire combien de personnes étaient en bonne santé et combien étaient malades. Maintenant, ils compte toutes les personnes qui sont séropositives pour le VIH comme des personnes ayant le SIDA, qu'elles soient malades ou pas.

LS: Laissez-moi mettre les choses au clair. Lorsqu'une personne meurt du SIDA, elle meurt en fait d'une maladie connue. Mais si son sang réagit à l'un des tests de recherche des anticorps contre le SIDA, on ne dit plus qu'elle a cette maladie, on dit qu'elle a le SIDA ?

Rasnick: C'est comme ça que ça fonctionne. Et les personnes malades qui sont séropositives pour le VIH reçoivent les médicaments les plus toxiques jamais fabriqués et vendus.

LS: Que dire au sujet du SIDA en Afrique ?

Rasnick: C'est la même histoire, en pire. 50% des africains n'ont pas de système d'égouts. Leur eau de boisson est polluée par les excréments animaux et humains. Ils souffrent plus ou moins en permanence de malaria et de tuberculose, qui provoquent entre autres des symptômes tels que la diarrhée et une perte de poids, qui sont exactement les critères sur lesquels l' UNAIDS et l'OMS diagnostiquent le SIDA en Afrique. Ces gens ont besoin d'eau potable et de matériel insectifuge contre les moustiques (qui transportent le parasite responsable de la malaria), pas de préservatifs et de médicaments potentiellement mortel donnés de force aux femmes enceintes. Nous avons investi 20 ans et 118 milliards de dollar dans le VIH. Nous n' avons ni traitement, ni vaccin, et aucun progrès. A la place, nous avons des milliers de personnes qui sont devenues malades, voire ont été tuées par les médicaments toxiques contre le SIDA. Mais nous ne pouvons pas les soigner tout simplement pour les maladies dont ils souffrent, parce que si nous le faisons nous sommes traités « d'hérétiques du SIDA ». Traiter ces personnes pour les maladies dont elles souffrent serait plus humain et plus efficace que de les forcer à prendre des médicaments toxiques, et ça permettrait d' économiser des milliards de dollars. Le SIDA est une industrie multimilliardaire. Il y a 100.000 chercheurs spécialisés dans le SIDA dans ce pays (les USA). C'est une industrie aussi difficile à combattre que celle du tabac à l'heure actuelle.

LS: Que dit Luc Montagnier de tout cela ?

Rasnick: A la conférence sur le SIDA de San Francisco en 1990, Montagnier a annoncé que le VIH, après tout, ne tuait pas les cellules T, et ne pouvait pas être la cause du SIDA. Dans les heures qui ont suivi cette annonce, il a été attaqué par cette même industrie qu'il avait contribué à créer. Montagnier n'est pas un menteur. C'est juste un scientifique moyen qui est dépassé.

Pour conclure

Dans une interview donnée en 1997, Montagnier a parlé de l'isolation du VIH. Il a dit : « Nous n'avons pas purifié (isolé). Nous avons vu quelques particules, mais elles n'avaient pas les caractéristiques morphologiques (la taille) typique des rétrovirus. Elles étaient très différentes. Ce que nous n'avions pas, et je l'ai toujours reconnu, était la preuve que c'était vraiment la cause du SIDA. »

Robert Gallo n'a pas fait de telles concessions. Il a toutefois atténué la sentence de mort qu'il avait posé pour les personnes atteintes de SIDA. Il estime maintenant qu'il est possible de vivre avec le SIDA « pendant 30 ans jusqu'à ce que vous mouriez de vieillesse », tant que vous avez un mode de vie sain et que vous évitez les produits qui ont un impact négatif sur le système immunitaire.

En 1994, Gallo a annoncé tranquillement que la principale maladie donnée dans la définition du SIDA chez les homosexuels masculins - le sarcome de Kaposi - ne pouvait pas être expliqué par le VIH, mais que les poppers d' amylnitrate, une drogue qui avait été très populaire dans les milieux homosexuels, « pourrait être la cause principale ». Toutefois, cette déclaration n'a pas fait la une des journaux.

Gallo a aussi dit que les recherches de Peter Duesberg sur un modèle de SIDA causé par les drogues devraient être financées. Mais les fonds accordés à Duesberg se sont totalement évaporés depuis qu'il a publiquement remis en cause le modèle actuel du VIH / SIDA.

Traduction F.R. 2004
Seconde partie
Les médicaments SIDA - l'épidémie Gai

Liam Scheff, 2003
liamscheff@yahoo.com


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