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John Strangis, passé à l'orthodoxie


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Bonjour à tous,

John Strangis, un séropositif (hétéro non consommateur de drogues), qui pendant des années faisait partie du camp dissident de Rethinking AIDS, est depuis environ un an passé dans le camp de l'orthodoxie (depuis juillet 2015 en fait), à la suite d'une pneumopathie à pneumocytis carinii qui a failli l'emporter sa compagne six pieds sous terre, traitée avec succès par trithérapie. Il s'échine depuis, avec la même rage qui caractérise les nouveaux convertis, à vilipender ses anciennes croyances et le "négationnisme du SIDA" (AIDS denialism). La réaction de Rethinking AIDS, de façon assez prévisible et infantile, a été de considérer qu'il avait vendu son âme à Big Pharma moyennant finance et a consisté à l'insulter de façon assez hystérique. Strangis s'est donc fait depuis l'avocat du paradigme VIH/SIDA et des dangers de la dissidence.

Dans cette vidéo, il explique aussi pourquoi lui et sa compagne ont changé leur point de vue :

Comme cette vidéo le montre, Strangis était clairement un dissident très au fait, même si je n'aimais guère certaines de ses approximations et son côté assez grande gueule, mais qu'on lui pardonnera aisément.

Tout ceci mérite quand même de tirer quelques leçons :

- (1) il est complètement stupide et improductif d'insulter les gens sur les croyances et leurs choix relativement au traitement, c'est un choix personnel où seul l'individu risque sa vie. Ce n'est pas parce qu'on quitte un mouvement qu'on doit traiter la personne de traitre ou que sais-je. Comme je le dis à chaque fois aux séropositifs sur ce forum, on n'est loin de tout savoir, et le choix de se traiter ou non via ARV n'a rien d'un article de foi ou d'une quelconque idéologie, mais doit être fait de façon réfléchie, et je dirais même flexible. Il faut se renseigner aussi bien sur la dissidence que l'orthodoxie, aucun des deux côtés n'a la réponse à tout. La recherche de la vérité suppose de rester ouvert sur le fait que sur certains points, l'orthodoxie peut avoir raison sur le plan pratique, même si elle a tort au plan théorique ;

- (2) en effet, je pense, conformément à la théorie du stress oxydatif, que certains antirétroviraux peuvent aider à améliorer la santé, vus qu'ils sont antioxydants. Donc, que l'on croit ou non à l'existence du VIH et de son caractère pathogène, n'est pas une condition suffisante pour rejeter par principe leur utilisation. Beaucoup de médicaments "marchent" sans qu'on sache réellement leur mécanisme d'action ni que l'on connaisse parfaitement tous les mécanismes d'une pathologie. Qui plus est, tous les médicaments ayant des effets secondaires, l'argument des effets secondaires est insuffisant pour ne pas en prendre. Ce qu'il faut, c'est mesurer la balance bénéfices/risques, et dans certains cas, je suis presque certain que les ARVs peuvent être utiles...de même que je suis assez convaincu qu'il ne faudrait pas en prendre tout le temps...

- (3) également, conformément à la thèse du Perth Group, si je sais qu'un résultat positif une fois ne prouve pas grand chose, il faut quand même reconnaître que des tests positifs répétés sont un marqueur non spécifique mais non négligeable non plus d'un risque de SIDA. Je ne crois pas que cela veut dire qu'il faut prendre dans l'instant des ARVs, mais s'interdire de le faire en cas d'immunodéficience avérée ou d'infections opportunistes comme un PCP me semble absurde (je ne parle bien sûr pas de prendre de l'AZT). De même, comme j'ai pu le dire ailleurs sur ce forum, si la séropositivité n'est pas sexuellement transmissible, c'est une condition qui peut être sexuellement acquise (ne serait-ce que parce que des MST plus classiques peuvent donner des tests positifs et que la répétition de ces infections et de leur traitement peut provoquer de l'immunodéficience) ce qui veut donc dire que se protéger pendant les rapports sexuels est loin d'être inutile ;

- (4) si cela continue ainsi, Crowe et sa bande, avec eur position "anti-antirétroviraux" par principe, risque de mettre en danger inutilement certains patients. Nombre des choix de RA et de son président provoqueront (si ce n'est déjà le cas) la dégénérescence de la dissidence, n'ayons pas peur des mots. Le Perth Group et Treatment Inofrmation Group sont sur des positions beaucoup plus raisonnables et éthiques sur ces questions, sans l'espèce d'hystérie complotiste qu'on peut lire sur la page Facebook de RA. Il est très bien de se poser des questions, de critiquer, mais le plus important est tout de même d'aider concrètement les malades et de rester ouverts. On ne peut pas reprocher en même temps à l'orthodoxie sa fermeture d'esprit, sans soi-même pouvoir la pratiquer...

Sinon, sur un autre front de la dissidence, sachez que Stefan Lanka, le virologiste qui croit que les virus n'existent pas, a gagné son appel et a parlé à l'émission de Crowe (qui lui non plus ne croit pas à l'existence des virus...mais alors, pourquoi avoir saboté le travail du Perth Group pendant tant d'années?). Pour mémoire, après avoir dit qu'il donnerait 100000 euros à qui lui prouverait que le virus de la rougeole existe, un jeune médecin lui avait amené six articles dont ce dernier prétendait qu'ils prouvaient l'existence du virus. Lanka refusant de payer car considérant que ces articles ne prouvait rien, le médecin porta plainte contre Lanka pour l'obliger à payer, premier procès qui donna raison au plaignant. En appel, visiblement, Lanka a gagné.

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Econoclaste,

- attention aux questions de formulation et aux connotations : quand tu écris "Crowe et sa bande", je pense que tu dérives très fortement toi-même vers ce que tu stigmatises sous le te terme d'hystérie,

- ensuite, autre type de problème d'écriture et d'expression de ta pensée : est-ce que tu ne te fais pas des noeuds bien regrettables dans ta maîtrise et ton emploi de tournures impliquant la signification de la (double/contre-) négation en écrivant : " On ne peut pas reprocher en même temps à l'orthodoxie sa fermeture d'esprit, sans soi-même pouvoir la pratiquer... " ?

Enfin, sur ce que m'inspire ta phrase immédiatement précédente : " Il est très bien de se poser des questions, de critiquer, mais le plus important est tout de même d'aider concrètement les malades et de rester ouverts." Pour ma part, je serais très tenté de préciser une fois de plus la position que j'ai toujours eue, à savoir qu'il est non moins important de se soucier de préserver de la maladie les non-malades. En clair, je pense bien sûr à la question du bénéfice-risque du dépistage et du choix de ne pas commencer à se faire dépister. Celui-ci est légitime de plein droit, et il permet sans le moindre doute à un très grand nombre de personnes de rester en bonne santé en soignant au coup par coup et au cas par cas de manière classique - hors sidologie, virologie et "immunologie" associées - les pathologies dont ils peuvent se trouver affectés. Récemment, intervenant dans une émission sur France-Culture, Jean-Claude Ameisen, le président du Conseil national d'Ethique, déclarait : "En termes d'éthique médicale, le droit de ne pas savoir est aussi important que celui de savoir"...

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