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Les bénéfices de Glaxo SmithKline


Jardinier
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Selon Le Monde, Glaxo s'apprêterait à entrer en bourse, où il serait classé parmi les 40 multinationales les plus puissantes financièrement. Ses bénéfices sur les ARV sont colossaux :

(...) la zidovudine, plus connu sous le nom d’AZT, a été lancé en 1987 par la firme britannique GlaxoSmithKline (GSK). Depuis, ce qui était un marché « de niche » est devenu une machine à cash pour le laboratoire, qui a étoffé son catalogue. En 2013, ses traitements contre le VIH lui ont rapporté près de 1,4 milliard de livres (1,8 milliard d’euros), soit un peu plus de 7 % du chiffre d’affaires de sa division pharmaceutique. Avec une marge élevée : 64 %, contre 37 % en moyenne pour ses médicaments.

Autorisé en Europe en 2014, son dernier-né, le Tivicay, coûte plus de 7 000 euros par an en France et plus de 14 000 dollars par an aux Etats-Unis. Ses ventes devraient dépasser le milliard de dollars en 2017, selon EvaluatePharma.

http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/12/02/gsk-veut-monetiser-ses-traitements-contre-le-sida_4532748_3234.html

Voir aussi :

- http://talentpharmacie.fr/actualites/medimmune-inserm-et-inserm-transfert-signature-dun-partenariat-strategique-de-recherche

- et : http://www.lesechos.fr/medimmune.htm

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Ok, cela m'étonnait un peu qu'elle ne soit pas encore cotée. J'avais lu trop vite. En tout cas, les ARV cotés en bourse comme tels, il ne manquait plus que ça pour conforter l'esclavage absurde en quoi consiste leur consommation forcée.

En tout cas, le dossier des Echos que je cite me ramène à une de mes plus vieilles intuitions sur le sujet, à savoir que la prétendue recherche sur les prétendus vih et sida sert à la recherche dans d'autres domaines, comme le cancer, entre autres en mettant à disposition des cohortes de cobayes sélectionnés dans les groupes hypocritement dits à risque, ce dernier aspect étant une raison de plus et non des moindres de boycotter le dépistage sans hésiter une seconde.

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Parfois il y a des situations contre-intuitives... et il ne faut pas toujours compter sur la presse pour lire entre les lignes.

Lorsque GSK et Pfizer - alors les deux plus gros labos du monde - ont créé en 2010 une co-entreprise regroupant leurs équipes travaillant sur les ARV, Viiv Healthcare, je pense qu'il s'agissait plutôt de se désengager d'un secteur dans lequel ils étaient distancés par leurs concurrents et en premier lieu par Gilead. Peu avant, un autre poids lourd, Roche, avait déjà arrêté les frais dans ses traitements antisida.

Les principales molécules de GSK étaient les deux extrêmes des médicaments antisida - la super toxique Zidovudine (AZT) et la bénéfique Lamivudine. Il faut aussi y ajouter l'Abacavir. Au milieu des années 90, GSK était le laboratoire leader. Mais quinze ans plus tard, ces trois molécules étaient en fin de vie - les brevets de la zidovudine et de l'abacavir avaient déjà expiré, et celui de la lamivudine quelques mois plus tard. Et GSK a ensuite produit deux molécules, la Delavirdine et le Fosamprénavir, qui se sont avérées tellement inefficaces que tout le monde les a oublié.

Du côté de Pfizer, la situation était alors encore moins glorieuse. Sa seule incursion dans les traitements anti-VIH, le Maraviroc, s'est révélée être un four.

Alors la création de Viiv Healthcare, en 2010, c'était surtout une façon de b... des investisseurs en beauté : en présentant l'alliance de deux poids lourds de la pharma comme une grande avancée permettant d'obtenir une taille "critique" et une plus forte "part de marché", alors qu'il s'agissait surtout de deux poids morts dont Pfizer comme GSK souhaitait se débarrasser. Ils en étaient réduit à devenir un vendeur de médicaments génériques... En 2010, ils annonçaient 1,6 Mds de £ de ventes; en 2013, plus que 1,4 Mds. Les gestionnaires de fonds ont connu mieux en terme de "création de valeur".

Et sans trop spéculer, je pense sérieusement qu'il s'agissait aussi d'en profiter pour isoler le risque "juridique" très sérieux lié à l'AZT en cas d'éventuelles poursuites... sans remonter jusqu'à la maison mère.

Ils s'apprêtaient à mourir de leur belle mort, mais entre temps ils ont mis dans leur escarcelle le Dolutégravir, un supposé "inhibiteur d'intégrase", dont les droits ont été acquis auprès d'une firme japonaise en 2012. De la même classe que le raltégravir (Isenstress) et qui a eu son autorisation de mise sur le marché au cours de ces derniers mois aux Etats-Unis et en Europe. La molécule est toute neuve et il y a peu de recul. L'avenir de ViiV Healthcare, ses bénéfices et la rétribution de ses actionnaires sont donc totalement suspendus au devenir de cette molécule.

Mais le Dolutégravir, qu'est-ce que ça vaut ? Difficile à dire à ce stade. La Haute Autorité de Santé évoque un service médical rendu important, qui ouvre la voie à des prescriptions et à un remboursement, mais l'amélioration du service médical est en règle générale "mineure", et n'est notable que pour les patients développant des résistances au raltégravir. Une des principales études comparant son efficacité à un concurrent a été effectuée en "open label", sans double aveugle. Mais dans le même temps, avec une seule prise par jour, contre deux pour le raltégravir, la HAS note que le dolutégravir est plus facile à prendre et pourrait à terme le remplacer.

Même son de cloche chez les autorités américaines ou britanniques - qui placent le dolutégravir dans les possibilités de traitement en 1ère intention, mais estiment que le recul est très faible, donc pas à l'abri d'un revirement. Dans le même temps, une étude universitaire américaine jugeait que le marché de la molécule était juste une niche pour les patients résistants aux autres inhibiteurs d'intégrase.

Et surtout, alors que le Ténofovir a toujours le vent en poupe et que son brevet - et son prix - va tomber dans quelques années, il est possible que le coût moyen des médicaments antisida chutent bientôt sensiblement, réduisant considérablement le bénéfice commercial du Dolutégravir.

Dans ce contexte de relative incertitude, je ne serai pas surpris que GSK se débarrasse d'une grande partie de Viiv Healthcare au moment où la mariée a l'air la plus belle - des autorisations toutes neuves, des ventes qui frémissent, des promesses sur le long terme - tout en ayant la conviction qu'il s'agit d'un maquillage qui ne va pas tenir bien longtemps. Même en ayant besoin urgemment de cash, c'est étonnant de vendre une filiale au moment même où elle commence à rapporter; sauf à vouloir refiler les risques à d'autres.

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  • 5 months later...

Finalement, Glaxo conserve ViiV Healthcare, sa filiale spécialisée dans les médicaments anti-VIH. Sa mise sur le marché devait rapporter immédiatement du cash à ses actionnaires via des dividendes exceptionnels. Jeudi 07 mai, elle a annoncé faire marche arrière.

C'est que le Dolutegravir fonctionne bien : des ventes de 446 millions de £ au seul premier trimestre 2015 - soit 600 millions d'euros, en hausse de 42%, c'est finalement l'unité de Glaxo à la plus forte croissance. Ce qu'il reste d'esprits rationnels à Glaxo s'est donc dit qu'il valait mieux garder ce qui rapporte le plus, plutôt que de s'en débarrasser.

Cela laisse supposer que les doutes sur le Dolutegravir (Tivicay), que j'évoquais plus haut, doivent être en train de de se dissiper. Hasard du calendrier, ou plus sûrement lien de cause à effet, la CDC américaine venait de réviser ses recommandations, la veille, mercredi 06 mai, et deux des cinq combinaisons privilégiées sont à base de Dolutegravir.

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  • 1 year later...

Finalement le dolutégravir en plein essor ne serait pas aussi bien toléré que prévu.

Selon une étude néerlandaise (en anglais), le taux d'abandon du dolutégravir à cause d'effets secondaires seraient bien plus élevés que durant les études, de l'ordre d'1 patient sur 7 (14%), en moyenne deux à trois mois après le début de la thérapie. Les abandons seraient plus fréquents lorsque la molécule est associée à l'abacavir, ce qui est souvent le cas car le dolutégravir est souvent donné dans une combinaison à travers une pilule unique (nom commercial "Triumeq"). Cependant, les effets secondaires surviendraient aussi sans abacavir.

Les effets indésirables ayant provoqué les abandons (et qui se résolvent le plus souvent à l'arrêt du traitement) seraient notamment :

- Insomnies et trouble du sommeil;

- Effet neuropsychiatriques : angoisses, dépression, psychose;

- Troubles gastro-intestinaux.

Aussi pour les personnes qui prendraient cette molécule et qui reconnaissent ces effets indésirables, mieux vaut se rapprocher de votre médecin.

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