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Leucémie et VIH "désactivé"


Jardinier

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Une info troublante parue récemment dans le New-York Times :

http://www.nytimes.c...=tw-share&_r=1

Une fillette atteinte de leucémie aurait été sauvée à Philadelhie au moyen "d'une forme désactivée qui cause le Sida pour reprogrammer [son] système immunitaire de façon à tuer des cellules cancéreuses".

Selon l'article :

"The technique employs a disabled form of H.I.V. because it is very good at carrying genetic material into T-cells. The new genes program the T-cells to attack B-cells, a normal part of the immune system that turn malignant in leukemia."

"La technique emploie une forme décativée du HIV parce qu'il est très bon pour transporter du matériel génétique dans les cellules T. Les nouveaux gènes programment les cellules T pour attaquer les cellules B, un partie normale du système immunitaire qui devient maligne dans les leucémies."

Alors, il serait donc possible de "désactiver" le VIH ?!

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Alors, il serait donc possible de "désactiver" le VIH ?!

Mouais... cela fait bien sur les manchettes des journaux, mais en vrai...

En suivant les liens de l'article du NY Times, j'ai trouvé un autre article plus ancien mais avec une technique qui semble comparable.

En fait, les formes de leucémie soignées sont des leucémies impliquant le développement cancéreux des lymphocytes B (un des types de cellules essentielles du système immunitaire, qui notamment produisent les anticorps). Apparemment, la technique consiste à filtrer les lymphocytes T du patient, de les "exposer au virus", congelées, puis "reprogrammées" pour attaquer spécifiquement les cellules B (via un récepteur spécifique à ces cellules, le récepteur CD19).

Ensuite, le patient subit une chimiothérapie pour détruire tous ses lymphocytes T, avant de se voir réinjecter les lymphocytes T "reprogrammés", qui auraient la capacité de se répliquer ensuite "in vivo".

L'objectif, c'est que les cellules T attaquent les lymphocytes B cancéreuses, mais par la même occasion elles attaquent aussi toutes les lymphocytes B saines.

Mais comme on peut le pressentir, c'est une ingénierie médicale complexe mais tout sauf anodine, et l'article comme une des publications scientifiques qui relate le processus pointent les risques et les échecs déjà enregistrés, et notamment le fait qu'il parait difficile de se passer des lymphocytes B sans effets secondaires sérieux. Ils ne réservent ce type de traitement qu'aux patients en dernier recours pour lesquels les traitements habituels n'ont pas marché.

Quant à l'utilisation exacte qui est faite du "VIH" - comme "vecteur" - c'est trop technique pour y voir clair sans faire de longues recherches au préalable.

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Jibrail, tous,

Je n'ai même pas cliqué sur ton premier lien. En revanche oui sur le second, et sur le lien d'accès à l'article complet, que je ne juge pas utile de lire intégralement vu mon manque patent de spécialisation, et vu aussi la complexité sémantique hautement semi-codée de l'exposé, où les "chimeric" et autres qualificatifs ad hoc brouillent les pistes à loisir pour les profanes. Ce que je relève comme toujours - en lisant délibérément en diagonale - en termes d'analyse sémantique/discursive, c'est globalement la référence à des notions émanant de la théorie de l'information et d'une linguistique inféodée de manière on ne peut plus impressionniste à ladite théorie et à ses applications communicatoires, avec "receptors", "receptor-mediated", "express" (plusieurs occurrences - il ne manquait que des emprunts involontairement polysémiques à la linguistique de Hjemslev et à l'idée culturelle d'Expressionnisme pour corser la sauce !), et aussi, dans les sous-bassements, des notions très librement inspirées du bon vieux behaviourisme, telles que "costimulatory domain", ou encore issues du jargon statisticien le plus "poétique" et réducteur, comme dans "normalization of blood counts" - a priori pour cette dernière expression, cela va presque de soi désormais pour le profane "cultivé", mais dès qu'on y réfléchit, l'importation de "normalization" à partir entre autres du champ sémantique propre au jargon d'une certaine politique internationale est tout de même assez fascinant... BREF, A MON SENS, NOUS SOMMES EN PLEINE COMMUNICATION SCIENTIFIQUE DE TYPE, VOIRE DE STYLE, RESOLUMENT "POST-MODERNE".

Enfin, last but not least, on apprend par cet article que " The trial was approved by the institutional review board at the University of Pennsylvania", où a été soignée la petite Emma, et que "No commercial sponsor was involved in the study." C'est intéressant de l'apprendre, parce que selon l'article NYT, désormais Novartis s'est mis sur le coup.

Pour revenir à ce qui m'a d'abord retenu dans l'article du NYT, c'est quelque chose que j'ai perçu à la fois comme une grosse inconséquence et comme une sorte de contradiction dans les termes. En effet, pour le commun des mortels, quand on nous parle du recours à des virus du sida / VIH "désactivés" ou "incapacités" ("disabled"), ou que sais-je encore du même acabit, on ne peut pas ne pas avoir tendance à en conclure que le dit VIH serait entièrement maîtrisé, voire que les problèmes de traitement de la cause initiale du sida viral seraient scientifiquement et techniquement résolus (et je n'ose pas écrire plutôt "technologiquement", encore que cela serait certainement plus exact) !

Bref, surtout quand on a pris connaissance de ce que tu relèves à juste titre, à savoir la dimension très expérimentale du procédé, ce sur des cas jugés désespérés, et a fortiori si tu peux avoir raison comme je le crains fort sur le problème de la destruction non sélective des cellules B, je crois qu'on est en droit de se dire que, comme d'habitude, tout cela n'est pour le moins nullement exempt ni de scandaleuse langue de bois ni de tragique "foutage de gueule" (comme dirait Cheminot) à tous les étages.

Modifié par Jardinier
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Heu... d'après ce qu'en dit Jibrail, ce sont les lymphocites T qui seraient congelés pour être "exposés au virus", puis "reprogrammés".

Pour parler d'un sujet voisin, j'ai appris un jour que dans le cas de la récupération de sperme en vue de la procréation médicalement assistée, si le donneur est séropositif, il existe à Paris une technique consistant à "rincer" le sperme pour qu'il ne transmette pas le "virus". Selon ma source, les modalités d'application de la technique en question seraient d'ailleurs tout aussi approximatives qu'industrielles...

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Tiens mais alors cela voudrais dire que on a congelé quelque chose.

un rétrovirus ?

En fait en relisant l'article à une heure plus décente que l'autre jour, j'en comprends que les lymphocytes T reprogrammés ne sont congelés que le temps qu'agisse la chimiothérapie visant à supprimer ceux de l'hôte. C'est un peu un système "d'autogreffe".

C'est un peu un système "d'autogreffe" qui s'apparente aux transplantations de moelle osseuse (pour soigner lymphomes et leucémies), où l'on détruit par chimiothérapie le système immunitaire de l'hôte préalablement à la transplantation de la moelle osseuse, afin qu'il n'y ait pas conflit entre les cellules anciennes du système immunitaire et les cellules nouvelles issues de la moelle osseuse transplantée (en résumé), car la plupart des cellules sanguines (donc y compris la plupart de celles du système immunitaire) sont issues de la moelle osseuse. La différence avec une transplantation classique, c'est que le receveur est aussi le donneur.

Jardinier, si je dois bien préciser je n'ai pas de jugement négatif sur ce type de technique qui, visiblement, parvient au moins à prolonger la vie de certains patients dans des situations désespérées, et tant mieux pour eux, sincèrement, mais effectivement on peut se poser des questions sur le traitement médiatique qui en est fait, dans la mesure où la plupart des journalistes qui relaient l'information (et moi pas davantage) n'est susceptible d'aller en comprendre et en vérifier la substance (et ce n'est pas réservé au sida).

Mais ce qui est frappant, c'est que le mot "VIH" continue à être un mot magique qui fait écho dans les têtes (et garantit une reprise en masse des agences de presse), mais bien à la matière d'un mot magique : c'est que derrière il y a une force qui a quelque chose d'irrationnel, parce qu'elle n'est pas comprise, pour la bonne et simple raison que la théorie du rétrovirus comporte trop d'incohérence. Et cela légitime aujourd'hui comme hier toutes nos interrogations non résolues.

Modifié par Jibrail
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Donc, le sida (avec ou sans vih, oui ça existe mais on en parle peu ou alors on a trouvé une autre appellation - immunodéficience idiopathique etc...) ; bref, le sida est plutôt une maladie de la moelle osseuse et non une maladie infectieuse ?

Alors le traitement sera l'abblation et la greffe de m.o. ou la thérapie génique ?

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