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un dissident en moins...


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Apparemment, Emery Taylor avait les symptômes d'une baisse du taux de cortisol (amaigrissement, difficulté respiratoire...). Et il semble qu'il ait commencé de façon discontinue une trithérapie vers la fin. En cas d'amaigrissement, c'est dangereux de prendre un trithérapie, puisque ça peut provoquer une hypotension sévère aboutissant à une crise cardiaque (le fait de la prendre de façon discontinue multipliant les occasions de crise cardiaque). C'est probablement ce qui a du arriver.

Et puis, son compagnon (Billy) a refusé de répondre quand Jonathan Barnett lui a demandé si Emery Taylor prenait des poppers. Ce qui laisse à penser que c'était bien le cas (il est possible qui lui aussi en consomme et qu'il ne veuille pas d'ennui avec la police, ou pas écorner une image de mec sportif, sain de corps et d'esprit, vis à vis de sa famille, ses amis, etc...). Ca expliquerait pourquoi il avait des lésions de type tuberculose ou sarcome de kaposi dans les poumons.

Autre explication possible à son amaigrissement, ses difficultés respiratoire et ses douleurs cardiaques, peut-être qu'il prenait des produits de type opiacé. Comme ça fait maigrir (par absence de faim et problèmes de digestion) et donc que ça déshydrate, ça entraine une difficulté respiratoire. Et comme ça entraine une vasodilatation des vaisseaux sanguins, ça peut provoquer des douleurs cardiaques. Ca combiné avec la prise d'une trithérapie, ça peut amener à une crise cardiaque. Ca semble plutôt cette explication la bonne, puisque ses problèmes duraient depuis plus d'un an. Opiacé ne signifiant pas forcément drogue récréative d'ailleurs. Il y a plein de médicaments qui en contiennent (antitussifs, anti-douleurs, produits contre la diarrhée je crois, produits contre la tachycardie, etc...).

Ce qui est possible, c'est qu'il y a un an, il ait eu des problèmes de toux ou de tachycardie ou d'autre chose qui ait amené son médecin à lui prescrire un produit contenant des opiacés, que ça ait entrainé les effets secondaires classiques de ce type de produit (donc, amaigrissement, vasodilatation, hypotension, détresse respiratoire, etc...).

Si c'est bien ça, de toute façon, son destin était quasiment scellé. A cause des opiacés, il aurait maigri de plus en plus, aurait subi une hypotension de plus en plus sévère. Et soit il serait mort de ça, soit il serait mort comme il l'a probablement été, à savoir à cause d'une crise cardiaque entrainée par la prise d'un produit (ant-inflammatoire, antibiotique, chimio, cortisone, etc...) mobilisant soudainement beaucoup d'eau et de sang dans l'abdomen et créant donc une hypotension mortelle au niveau de la poitrine.

Bref, il ne s'agit pas d'une mort due à un système immunitaire trop faible (donc au sida) ou à un sarcome de kaposi, mais encore une mort causée par les médicaments, comme à chaque fois.

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pas mal ce papier!!... les poppers libèrent de l'oxyde nitrique! LOL!

Il n'y a plus qu'à attendre l'augmentation des Kaposi et de la séropositivité!

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En tout cas, c'est intéressant cette histoire de kaposi pulmonaire. Comme on ne parle plus trop du sarcome de kaposi, j'en était resté aux atteintes cutanées.

Donc en fait, chez les séropositifs, il doit y avoir de nombreux cas qui sont des cas pulmonaires.

Et en réalité, ces cas sont pour la plupart dus à la prise de drogues inhalées, genre poppers ou cocaïne, peut-être même la simple cigarette, etc... Ces produits agressent les poumons, et forcément, ça y laisse des traces. Du coup, quand un séropositif ayant des problèmes pulmonaires et ayant consommé ces produits se fait faire une radio, on risque de lui diagnostiquer une tuberculose ou un sarcome de kaposi pulmonaire. Comme on ne peut pas bien faire la différence au niveau de la radio, le médecin peut faire le diagnostic qu'il veut. Et il n'y a même pas besoin que la personne consomme ce genre de drogue au moment de la radio. Il suffit qu'il en ait consommé même 15 ou 20 ans avant pour qu'il y ait des lésions.

C'est vrai que le médecin va probablement faire des prélèvements (biopsie) pour confirmer le diagnostic de sarcome de kaposi. Mais comme il y a vraiment des lésions, elles vont être prises pour des lésions causées par le sarcome, et le diagnostic va être confirmé.

Et du coup, on peut se dire que pour l'orthodoxie, le kaposi pulmonaire, c'est bien pratique pour expliquer les problèmes respiratoires d'un séropositif ayant moins de 300 cd4 chez qui on n'a pas réussi à trouver le bacille de la tuberculose (ce qui est le cas ici). Si le médecin ne trouve pas de bacille de la tuberculose, ben pouf, c'est un sarcome de kaposi pulmonaire. Comme là, il n'y a pas besoin de trouver le germe, le diagnostic est à la convenance du médecin.

Donc, dans tous les cas, le séropositif est baisé. Si on ne lui diagnostique pas la tuberculose, ce sera le sarcome de kaposi pulmonaire (ou éventuellement une pneumonie). Et du coup, il rentrera bien dans la case "sidéen ayant attrapé une maladie opportuniste caractéristique du sida".

Et si c'est un séropositif dissident, l'orthodoxie aura beau jeu de crier à l'inconscience des dissidents et à leur responsabilité dans la mort du gars. Sauf qu'en faisant un diagnostic erroné, ce sont eux qui l'ont tué ; alors qu'il aurait pu être sauvé facilement.

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Parce qu'il faut aussi voir les faits qui dérangent. Emery Taylor, un dissident dont vous trouverez certaines vidéos sur youtube est décédé récemment. Apparement la cause de la mort est le sarcome de Kaposi.

Sur QA, Jonathan Barnett (dont le blog a relaté le décès d'Emery Taylor) précise que les faits ne sont pas clairement établis; qu'il lui a été reporté qu'il avait eu un sarcome de Kaposi, apparemment pulmonaire, mais sans savoir s'il en était décédé. Et comme plusieurs des membres du forum, je partage l'idée que si son décès est évidemment prématuré compte tenu de son jeune âge (31 ans), sans connaître son dossier médical, et même avec, il n'est pas possible d'essayer d'interpréter ce qui a causé son décès, est encoure moins de savoir si le fait de ne pas prendre d'antirétroviraux en constituerait la principale raison.

Mais bien sûr, cela nous interpelle et nous incite à rester vigilant.

Concernant les poppers, cela semble bouger, en fait c'est la revue Prescrire, désormais bien connue (cf affaire Médiator), qui relate dans son numéro de mars la publication du rapport de toxicovigilance que je vous avais résumé ici il y a déjà plusieurs mois. L'article complet est disponible seulement sur abonnement, je n'en connais donc pas les conclusions, mais j'espère que cela pourra apporter une caisse de résonance bien utile concernant la toxicité des poppers.

Je serai peut-être moins catégorique que Cheminot par rapport au développement de la séropositivité et surtout des Kaposi lié à l'augmentation de la consommation chez les jeunes. J'ai en effet le sentiment que le type de poppers utilisé est déterminant, et que l'interdiction des nitrites d'isobutyles en 1990 dans plusieurs pays développés (notamment aux Etats-Unis et en France, même si on en trouve sous le manteau), qui semblent les plus puissants et probablement les plus toxiques des variétés de poppers, a amélioré la situation et participé à la diminution des cas de Kaposi par rapport au début des années 80.

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Bonjour Jibrail,

La seule différence qui pourrait exister entre le nitrite d'isobutyle et celui d'amyle est leur vitesse de décomposition, le dernier se étant un peu plus stable. Mais si la consommation croît, la quantité de NO inhalée au cours du temps peut devenir importante, aussi importante qu'avec le nitrite d'isobutyle sur un laps de temps certes plus long.

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Bonjour Jibrail,

La seule différence qui pourrait exister entre le nitrite d'isobutyle et celui d'amyle est leur vitesse de décomposition, le dernier se étant un peu plus stable. Mais si la consommation croît, la quantité de NO inhalée au cours du temps peut devenir importante, aussi importante qu'avec le nitrite d'isobutyle sur un laps de temps certes plus long.

D'accord, mais est-ce qu'on peut faire l'hypothèse que pour ce type de toxicité et avec des produits aussi volatiles (notamment les dégâts radicalaires avec formation immédiate et massive de peroxynitrites), une dose forte et immédiate pourrait être nettement plus toxique (de façon exponentielle) qu'une dose plus légère mais plus longue ? Notamment en laissant aux défenses (glutathion notamment) le temps de se reconstituer ? Bon je fais un peu de biologie-fiction. Ce qui m'intrigue aussi,c'est que seuls les nitrites de pentyle et d'isobutyle avait été interdit aux US et en France. Il faudrait que je creuse pour voir si je trouve des études concluantes.

En fait, mon intuition vient un peu de ce que j'ai pu observer et expérimenter. J'ai testé des poppers la première fois à 17 ans, chez un mec que j'avais rencontré - je ne savais même pas ce que c'était. Et je ne sais pas quelle variété c'était, mais j'ai immédiatement ressenti un effet très fort, très puissant. Et quand je suis rentré chez moi un peu plus tard, j'ai pu observé que mes lèvres étaient devenues provisoirement violettes, c'était presque flippant sur le coup, il n'y avait pas internet à l'époque (c'était vers 1994), je ne pouvais me jeter dessus pour savoir ce que c'était, je n'ai lu que très récemment en fait que c'était en fait une véritable cyanose (lié à l'excès de méthémoglobine,une protéine issue de l'oxydation de l'hémoglobine), ce qui est loin d'être anodin...

Bien inspiré, j'en ai très peu repris par la suite, même si j'ai croisé pas mal de mecs qui en prenaient. Je n'ai jamais ressenti à nouveau cet effet très puissant, et je ne crois pas avoir observé ces effets (lèvres cyanosées) chez d'autres. Sur les flacons dont on pouvait lire le composition, je n'ai vu que du nitrite de propyle (ou d'isopropyle, ma mémoire me joue des tours). Mais ce n'est pas forcément représentatif.

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  • 1 year later...
La seule différence qui pourrait exister entre le nitrite d'isobutyle et celui d'amyle est leur vitesse de décomposition, le dernier se étant un peu plus stable. Mais si la consommation croît, la quantité de NO inhalée au cours du temps peut devenir importante, aussi importante qu'avec le nitrite d'isobutyle sur un laps de temps certes plus long.
L'actualité me ramène sur cette question : une étude anglaise d'octobre dernier constate le développement de rétinopathies graves liées à l'inhalation de poppers depuis quelques années. 7 patients anglais sont concernés. Des médecins parisiens avaient déjà alerté sur ce point l'an dernier.

Mais ce qui est étonnant, c'est que les chercheurs anglais attribuent au changement de composition des poppers le développement des dégâts ophtalmiques, qu'ils n'observaient pas auparavant. Il s'agirait en particulier de l'utilisation de nitrites d'isopropyle, en lieu et place du nitrite d'isobutyle, interdit dans de nombreux pays au début des années 90. C'est étonnant car comme discuté plus haut sur ce fil, le mode d'action est censé être identique quels que soient le poppers, car l'effet recherché (et atteint) est toujours celui de la production de monoxyde d'azote (NO) qui détend les vaisseaux sanguins et les muscles lisses - et forme accessoirement des peroxynitrites par réaction, ce composé fortement oxydant souvent décrit par Cheminot.

Dans tous les cas, avec le stress oxydatif (qui avait été mis en évidence par les médecins parisiens dans ces cas d'atteinte ophtalmique), les effets sont en général cumulatifs sur le long terme, et on peut craindre que cela prenne importante grandissante au cours des années à venir. Ceux qui ont toujours défendu l'usage inconditionnels des poppers (en particulier chez les marchands du temple gays) et ceux qui ont toujours minimisés leur toxicité (notamment l'orthodoxie, à la seule fin de discréditer les dissidents) en sont pour leur grade.

Hélas, comme toujours la publication est payante et interdit d'appronfondir.

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