razelle50 Posté(e) le 10 novembre 2010 Partager Posté(e) le 10 novembre 2010 Bonjour tout le monde, ca fait très longtemps que je sous marine sur ce forum (2003 quand même) et à mon regret , la dissidence reste toujours dans l'ombre. C'est vrai que je n'y connais rien au niveau scientifique donc ne peut pas vraiment aider à ce niveau là. Mais je vous soutiens totalement dans votre démarche. J'ai l'impression que la France est encore plus museler que des pays comme l'Australie et les Etats unis. Pas facile, voir impossible d'émettre un doute sur la théorie orthodoxe sans être traité de négationniste. Quand je vois les nouvelles dispositions prises au plus hauts sommets de l'Etat tel que la banalisation du dépistage, il est à craindre une recrudescence des test positifs dans les années à venir!!! En tout cas bravo à tous ceux qui permettent de véhiculer un plus des informations sur cette nouvelle voie de pensée. J'éspére que Wallypat va bien car ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu sur le forum. A bientôt Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Olivier92 Posté(e) le 14 novembre 2010 Partager Posté(e) le 14 novembre 2010 Eh oui on s'enfonce dans le moyen age Encore un exemple: En 2011, toutes les plantes médicinales seront illégales dans l’Union Européenne L’industrie pharmaceutique, qui depuis quelques décennies tente d’éliminer toute concurrence, a presque atteint son but. Le 1er avril 2011—dans moins de huit mois - pratiquement toutes les plantes médicinales seront illégales dans l’Union Européenne. L’industrie pharmaceutique et l’agrobusiness sont (presque) arrivés à contrôler chaque aspect de notre santé, depuis la nourriture que nous mangeons jusqu’à la façon dont nous nous soignons quand nous sommes malades. Soyez-en sûrs : cette prise de contrôle prendra tout ce qu’il reste. Dans un des pires poisson d’avril de tous les temps, la directive européenne pour les produits à base de plantes médicinales traditionnelles (THMPD) a été décrétée le 31 mars 2004. Elle réglemente l’usage des produits à base de plante qui étaient auparavant librement échangés. Cette directive demande à ce que toutes les préparations à base de plante soient soumises au même type de procédure que les médicaments. Peu importe si une plante est d’un usage courant, sans danger et efficace, depuis des milliers d’années. Le coût de cette procédure, estimé de 90,000 à 140,000 euros par plante, est bien au-delà de ce que la plupart des fabricants peuvent payer, et chaque plante d’un composé doit être traitée séparément. Comment lutter contre cette intrusion sur notre santé et notre bien-être ? Tout n’est peut-être pas perdu… Si vous tenez aux plantes, et si vous vous souciez des vitamines et autres suppléments, agissez s’il vous plait. Vous trouverez sur le site ci-dessous un modèle de lettre à envoyer à votre représentant au parlement européen. http://newsoftomorrow.org/spip.php?article8816 et aussi le site : http://www.futurquantique.org/?p=13003 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jibrail Posté(e) le 15 novembre 2010 Partager Posté(e) le 15 novembre 2010 J'ai l'impression que la France est encore plus museler que des pays comme l'Australie et les Etats unis. Pas facile, voir impossible d'émettre un doute sur la théorie orthodoxe sans être traité de négationniste. Salut Razelle, Et bienvenue parmi nous ! J'étais tentée de te répondre non, du moins pas particulièrement, parce que j'ai l'impression que dans de nombreux pays il y a une police "scientifique" ou "politique", je ne sais pas comment l'appeler, qui veille au grain, et le déchaînement qui avait suivi la mort de la fille de Christine Maggiore, par exemple (et les batailles autour de son autopsie), tout cela montrait qu'y compris aux États-Unis, certains ne reculeraient devant aucune abjection. Et puis il y a ce soir l'affaire du Mediator qui rebondit ce soir. Ce médicament censé améliorer la sensibilité à l'insuline chez les diabétiques a été mis sur le marché en 1977, été distribué à un million de personnes en France et fait au moins 500 morts et provoqué des milliers d'hospitalisations en cardiologie... Il a finalement été suspendu en France en 2009. Le médicament faisait partie de la classe des fenfluramines, qui comprenaient un certain nombre de coupe-faims, et qui a été interdite sur le marché en 1997 - 12 avant avant - aux Etats-Unis, puis un peu partout ensuite. En Espagne, le "Médiator" a été interdit en juin 2005 - 4 ans avant - sans doute à la suite de cette étude espagnole publiée en 2003 qui décrivait déjà les effets secondaires dont on parle aujourd'hui. Mais dès ce moment, la revue indépendante Prescrire, malheureusement assez discrète sur les médicaments antisida, conseillait déjà l'interdiction du médicament. Mais bon, le "Mediator" est une molécule du labo français Servier, et Jacques Servier, président fondateur, 9ème fortune française (près de 4 milliards d'euros), Grand Croix de tout ce que tu veux semblait avoir les appuis qu'il faut pour que la vie du médicament se prolonge de quelques années et de quelques millions (ou plus) de chiffre d'affaires. Alors bon c'est sûr qu'au pays de Pasteur et des journalistes serviles, c'est pas pas plus facile qu'ailleurs de se faire entendre. Mais c'est intéressant c'est l'histoire de la pneumologue, Irène Frachon, qui a réussi à faire sortir l'histoire, et qui montre qu'on peut trouver ici aussi des médecins - et des patients - qui se posent des questions et qui se battent. Je dévie un peu de ton message, mais en tout cas cette histoire montre qu'au vu de la lenteur des autorités sanitaires à reconnaître la toxicité de certains médicaments, je redis comme je l'avais déjà signalé dans un récent message qu'il ne faudra malheureusement pas attendre les recommandations officielles pour cesser au plus vite de prendre notamment de la Stavudine (Zerit) et de la Nevirapine (Viramune), médicaments indéniablement toxiques, au bénéficie thérapeutique jamais prouvé (en tout cas par rapport à leurs homologues antisida moins toxiques, vu qu'aucun n'a été testé contre placebo) mais ils sont encore autorisés et sans doute prescrits. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jerman Posté(e) le 15 novembre 2010 Partager Posté(e) le 15 novembre 2010 @ Jibrail Je dévie un peu de ton message, mais en tout cas cette histoire montre qu'au vu de la lenteur des autorités sanitaires à reconnaître la toxicité de certains médicaments, je redis comme je l'avais déjà signalé dans un récent message qu'il ne faudra malheureusement pas attendre les recommandations officielles pour cesser au plus vite de prendre notamment de la Stavudine (Zerit) et de la Nevirapine (Viramune), médicaments indéniablement toxiques, au bénéficie thérapeutique jamais prouvé (en tout cas par rapport à leurs homologues antisida moins toxiques, vu qu'aucun n'a été testé contre placebo) mais ils sont encore autorisés et sans doute prescrits. Il est vrai que OMS a déjà signalé la toxicité de ce médoc (zérit), en en recommandant l'abandon, mais cela n'a pas vraiment été répercuté chez les patients et médecins. On pourrait parler aussi du viracept dont certains lots ont été retirés du "marché" pour cause de contamination chimique...etc D'une manière générale, il est aussi prudent d'arrêter tous les ARV contenant de l'AZT (zidovudine) comme le Combivir par exemple, même si ce dernier est mixé avec de la lamivudine aux effets anti-oxydants, et ce n'est qu'un exemple ! On voit bien que sur le long terme la reconnaissance de la toxicité de certains médocs se vérifie et qu'au fil du temps, cela conforte le camp de la dissidence, cette dernière ayant vu juste en dénonçant cette toxicité depuis belle lurette. Que dire alors de ces nouveaux traitements qui ont besoin à nouveau de cobayes, et je crains qu'il faudra encore des années avant d'en interdire certains ! , mais bon cela fait marcher le commerce !! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Cheminot Posté(e) le 16 novembre 2010 Partager Posté(e) le 16 novembre 2010 Même les ingénieurs travaillant dans ces labos sont formatés. Un de mes anciens camarades de recherche, ingénieur chez Servier, n'a jamais voulu admettre qu'il faudrait peut-être considérer l'impact des groupements fonctionnels d'une molécule sur le métabolisme, et ne jurait que par le modèle clé-serrure. Je lis actuellement un bouquin sur les mécanismes réactionnels des processus vivants, et je constate, entre autres, que la formation de prostaglandines (qui sont impliquées dans les phénomènes inflammatoires) est initiée par le peroxynitrite. L'action des phénols (paracétamol, aspirine) sur la fièvre peut donc s'expliquer très simplement par le piégeage du peroxynitrite par le cycle aromatique activé de ces phénols, et non par un quelconque blocage du site actif de la cyclooxygénase. Mais les chercheurs des labos pharma n'en sont malheureusement pas encore là! =============== En fait, le benfluorex (médiator) est une véritable amphétamine, comportant un site lipophile supplémentaire (trifluorométhyle). C'est une amine secondaire, et je ne serais pas étonné que chez les patients qui ont subi ses effets délétères, on retrouve un taux élevé de P24. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jibrail Posté(e) le 16 novembre 2010 Partager Posté(e) le 16 novembre 2010 @Jermann Cette histoire de la Stavudine me refait penser à ce viel article de 2002 du Monde Diplomatique qui interrogeait la légitimité des bénéfices générés par la Stavudine, et notamment ceux engrangés par l'Université de Yale aux Etats-Unis. Et quand on mesure le poids de l'Université de Yale dans la formation des élites américaines (Yale est la 2ème université américaine la plus prestigieuse après Harvard, 5 présidents en sont sortis)... Les extraits ci-dessous prennent tout leur sens lorsqu'on lit de l'OMS aujourd'hui qu'elle déconseille la molécule en raison de ses effets secondaires lourds et irréversibles... Exposé des motifs Dès lors, une investigation apparaît nécessaire pour vérifier la fiabilité du système d'évaluation des médicaments, et singulièrement la capacité des autorités sanitaires à exercer un contrôle réel, efficace et véritablement indépendant. Ces investigations devraient être menées dans quatre directions essentielles : 1. La qualité et la transparence des pratiques d'évaluation Les essais cliniques, qui servent de référence à l'évaluation du médicament par la commission de l'AMM, sont réalisés à l'initiative exclusive des laboratoires et pour 70% d'entre eux aux Etats-Unis. Aucun organisme public indépendant n'est sollicité pour effectuer éventuellement une nouvelle expérimentation de contrôle ou une comparaison du nouveau médicament avec un traitement de référence. Une telle procédure ne serait pourtant pas superflue car « beaucoup d'essais mal conçus, biaisés, voire falsifiés » (Pr. Debré, Le Monde du 21 décembre 2004). On estime que 90% d'entre eux ne sont jamais publiés. Les prescripteurs dont l'industrie pharmaceutique finance la formation médicale continue et la presse professionnelle sont conditionnés par une information à sens unique. L'absence des agences sur ce terrain, combinée à l'inertie des autorités sanitaires rendent compte du fait que de nombreux médicaments, notamment les antidépresseurs (Observatoire National des Prescriptions, 1998) sont prescrits en dehors des indications préconisées par la commission de l'AMM. Lorsque celles-ci n'ont pas été respectées, l'AMM n'est pratiquement jamais remise en cause lors de son renouvellement obligatoire tous les cinq ans. De 1994 à 1997, sur 622 demandes formulées, 14 avis négatifs seulement ont été rendus Une tentative de remise en ordre a bien été échafaudée avec la publication en juin 2001 d'une liste de 835 médicaments à service médical rendu (SMR) insuffisant mais elle a échoué. Ces médicaments, comme par exemple les vasodilatateurs et les veinotoniques, sont toujours sur le marché et remboursés par l'assurance maladie, en violation du décret du 27 octobre 1997. 2. L'indépendance des agences L'autonomie de gestion dont bénéficient les agences depuis leur création à la fin des années 90 avait pour but d'assurer leur indépendance à l'égard des laboratoires et du pouvoir politique afin de leur permettre d'accomplir leur mission de service public en dehors de toute pression susceptible de les en écarter. Mais la tendance qu'on observe actuellement à un financement industriel croissant et à une diminution concomitante du financement public est en train de ruiner cette ambition. En 2003, les ressources de l'AFSSAPS provenaient pour 83% de l'industrie pharmaceutique et pour seulement 6,4% de l'Etat. Circonstance aggravante, l'agence européenne (EMEA) qui connaît la même dépendance financière est placée sous la Direction générale « entreprise » de la Commission européenne. Comment dans ces conditions ne pas redouter que les agences ne soient devenues au fil des années les instruments dociles de ceux qui fournissent la majorité de leurs subsides alors qu'elles n'ont pas pour seule vocation de rendre un service aux industriels ? La création de la Haute Autorité de Santé n'y changera rien, ne serait-ce que parce que les modalités de financement restent les mêmes. La situation est d'autant plus préoccupante que la mondialisation a considérablement modifié la donne. Confrontés à la financiarisation de l'économie et à un essoufflement de la recherche, les groupes pharmaceutiques de plus en plus concentrés doivent se livrer à une concurrence acharnée pour préserver des marges bénéficiaires extrêmement élevées. Cette logique industrielle impitoyable accule les laboratoires au mensonge et au bluff sur le coût de la recherche, le degré de nouveauté et le prix de revient des médicaments pour accélérer les procédures de mise sur le marché afin de réduire les délais de retour sur investissement. Pour contrecarrer cette stratégie industrielle agressive, les agences disposent de moyens dérisoires, sans commune mesure avec ceux des laboratoires : en 2003, le budget de l'AFSSAPS s'élevait à 91,97 millions d'euros soit 0,3% seulement des 30 milliards qu'a représenté en France pendant la même période le produit de la vente des médicaments que cette agence a pour mission de contrôler. N'étant plus soutenue financièrement par l'Etat (4,9 millions d'euros de subvention en 2003), l'AFSSAPS n'ose plus prendre de décisions contrariant un tant soit peu les intérêts immédiats des firmes. Des médicaments considérés à tort comme majeurs sont mis ou maintenus sur le marché sans avoir fait la preuve de leur efficacité ou de leur innocuité : en 2002, sur 185 avis rendus par la commission d'AMM, 112 soit 71% du total concernaient des médicaments considérés comme importants alors qu'il s'agissait en fait de simples copies de produits innovants, déjà sur le marché. La préservation de la santé de l'industrie pharmaceutique semble ainsi passer avant celle des patients, comme si l'on ne savait plus très bien faire la distinction entre un plan industriel de santé et un plan de santé publique. 3. La qualité de l'expertise et l'indépendance des experts Même la Food and Drug Administration (FDA), pourtant régulièrement citée comme modèle, n'échappe pas à ce type d'interrogations : 18% de ses experts déclaraient en 2002 avoir « subi des pressions pour approuver ou recommander l'approbation » d'un médicament « en dépit de réserves concernant la sécurité, l'efficacité et la qualité du médicament ». Les experts de l'AFSSAPS exercent bénévolement leur activité d'évaluation ; ils sont rémunérés de fait par les laboratoires pour lesquels ils effectuent des prestations. Il n'est pas rare, comme dans l'affaire Bayer que des spécialistes « sollicités » par une firme comme consultant pour un médicament donné soit ensuite utilisés comme experts auprès de l'AFSSAPS pour évaluer ce même médicament (rapport d'expertise, préc.). Quel crédit accorder à des experts parvenus à un tel degré de confusion des rôles ? Quelles garanties peut offrir l'obligation qui leur est faite de publier leurs conflits d'intérêts mineurs ou majeurs ? Comment ne pas être inquiet lorsqu'on constate comme dans le cas des traitements hormonaux substitutifs (THS) ou du vaccin contre l'hépatite B, que les autorités sanitaires incapables de fournir des réponses claires et adaptées se réfugient dans une indécision motivée qui se veut rassurante mais qui produit les effets inverses. Enfin, comment interpréter le désaveu cinglant infligé en décembre dernier aux experts de l'AFSSAPS par le ministre de la santé à propos de l'interdiction de prescrire des antidépresseurs aux mineurs de 18 ans ? 4. La réalité du contrôle des médicaments après leur mise sur le marché Il est étrange que devant ce qu'il convient bien d'appeler par son nom : une véritable épidémie d'effets secondaires dus aux médicaments, qui fait chaque année en France environ 18 000 morts et provoque 3% du nombre total des hospitalisations, rien de sérieux n'ait jamais été entrepris. La France est le pays au monde où la consommation de médicaments est la plus élevée mais nous ne possédons pas le moindre élément de leur impact réel sur la santé publique et nous avons seulement une idée très vague de la manière dont ils sont réellement consommés. Notre système national de pharmacovigilance est défaillant, l'épidémiologie d'évaluation est pratiquement inexistante puisque seule une équipe de niveau international fait de ce sujet en France son principal objet d'étude (laboratoire du Pr. Bégaud à Bordeaux). Aucune étude sérieuse ne permet aujourd'hui de vérifier que les médicaments les plus prescrits, comme par exemple les molécules anticholestérol, expérimentés sur un nombre restreint de sujets sélectionnés, pas toujours représentatifs des futurs usagers, tiennent bien leurs promesses alors que la collectivité consacre à leur remboursement des sommes vertigineuses (les anticholestérols de la famille des statines coûtent chaque année à l'assurance maladie un milliard d'euros). Pourquoi avons-nous pris tant de retard ? Actuellement une seule étude de ce type est en cours : décidée en 2002 par les autorités françaises, à la suite de la délivrance par l'agence européenne de l'AMM de Vioxx, elle n'est toujours pas achevée, quatre mois après le retrait du médicament, alors que même l'AFSSAPS continue de défendre sa mise sur le marché. On a bien essayé, à juste titre, d'intéresser le syndicat des laboratoires pharmaceutiques (LEEM) à cette démarche, avec la signature de l'accord-cadre de juin 2003, mais ceux-ci ne semblent pas encore prêts à financer des études dont le risque potentiel est de remettre en cause l'AMM pour l'obtention de laquelle ils ont mobilisé d'importants moyens financiers et humains. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jerman Posté(e) le 17 novembre 2010 Partager Posté(e) le 17 novembre 2010 Pour ne pas se faire qualifier de négationnistes et d'intégristes par des allumés en tout genre, comme le craignait Razelle, on peut citer ces dangereux extrémistes du Sénat, qui en 2005 déjà avait décidé de lancer une commission d'enquête sur l'évaluation des médicaments. Tu devrais mettre des guillemets pour "ces dangereux extrémistes du sénat", car on pourrait mal l'interpréter...puisque le rapport dénonce une certaine collusion entre certains pouvoirs Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jardinier Posté(e) le 17 novembre 2010 Partager Posté(e) le 17 novembre 2010 En vitesse, à propos de la nouvelle Secrétaire d'Etat à la Santé, je ne sais pas dans quelle mesure on peut parler de conflits d'intérêts, mais enfin elle semble être une spécialiste du vih et avoir bossé pour 3 labos de 1999 à 2009 (Boehringer Ingelheim, Sanofi, Bristol Myers, à l'international, missions aux USA, etc.). Voilà ce qu'on peut trouver sur le net, en cherchant un peu : Act-up/Bristol Myers Squib/Nora Berra, indéniablement, à mon avis, il s'agissait d'une "franche coopération" : "qui contacter ? chef de projet BMS, Dr Nora Berra, tel : 04 78 91 66 62 La ligne d’information d’Act Up-Paris sur les essais cliniques : le mercredi, le jeudi et le vendredi de 14h00 à 18h00, 01 49 29 44 82" C'est un extrait d'un appel à volontaires pour une "étude observationnelle" en 2003 sur le site Act Up-Paris. C'est un document d'autant plus savoureux que les rédacteurs d'Act Up critiquent les modalités et les buts de l'étude, mais relaient quand même l'appel à y participer. Récemment élue députée européenne, Nora Berra est née à Lyon, est fille d'un tirailleur algérien qui a eu onze enfants. Après avoir fait une grande partie de ses études de médecine à Oran (elle aurait eu un problème pour obtenir son diplôme français par équivalence), elle a travaillé à partir de 1991 dans le département d'immunologie d'un des principaux hopitaux de Lyon. Puis pour les 3 labos précités de 1999 à 2009, où elle était devenue Secrétaire d'Etat aux Aînés. Amitiés à tous. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jerman Posté(e) le 17 novembre 2010 Partager Posté(e) le 17 novembre 2010 Justement Jardinier, le député socialiste Gérard Bapt demande la démission de cette nouvelle secrétaire d'état pour ses propos au sujet du "mediator", médicament qui vient d'être retiré du marché. Aurait-il soudain des prises de conscience ? Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jibrail Posté(e) le 17 novembre 2010 Partager Posté(e) le 17 novembre 2010 @ Jermann Oui, merci, on peut rajouter les guillemets. C'était mode ironie "ON", vu que traditionnellement, on considère qu'il n'y a jamais plus modéré qu'un sénateur... @ Jardinier et Jermann BMS (Bristol Myers Squibb) est le labo qui commercialise la Stavudine. Boehringer Ingelheim commercialise la Nevirapine... Nora Berra a participé à la conduite d'essais cliniques, par exemple cet essai sur une prophylaxie post-exposition à base de Nevirapine réalisé à Lyon. Autant dire que notre nouvelle Secrétaire d'État sait parfaitement de quoi nous parlons sur ce fil ! Ce qui est... malheureusement peu étonnant, c'est que lorsqu'elle a travaillé pour le compte de ces 3 labos, entre 1999 et 2009, et y compris pour l'essai clinique cité plus haut, elle était également... médecin hospitalier au service d'immunologie aux Hospices Civils de Lyon (à l'Hôpital Edouard Herriot)... qui a encore parlé de conflit d'intérêt ? A ma gauche, par ici la.... à ma droite... Je ne sais pas si des personnes du forum ont eu la chance de l'avoir en consultation "VIH" ! Le plus... insolite là-dedans c'est que ce service est dirigé par Jean-Louis Touraine, Maire-Adjoint (PS) à la Mairie de Lyon, contre lequel elle s'était présentée aux élections municipales de 2008! Ambiance au service... ça devait être agréable pour les malades... Et en fait, si le socialiste Gérard Bapt, qui préside une Commission d'Enquête au Sénat sur la santé, demande sa démission, c'est parce que pour sa première sortie sue le Mediator, elle n'a fait que reprendre l'argumentaire de Servier en disant qu'il fallait démontrer la relation entre le Mediator et les décès, alors que comme dit plus haut, ça fait des années que c'est bien connu ! AFP (...) Elle a alors indiqué à propos du Mediator, un médicament anti-diabète qui, selon les estimations des autorités sanitaires, a fait en 33 ans au moins 500 morts : "Il faudra voir la relation d'imputabilité entre le médicament et ses effets. Donc il y a un gros travail de compilation de données, de connaissance et d'expertise à faire sur ce dossier". Nora Berra "conforte les communiqués de dénégation du laboratoire Servier", estime le député. Servier produisait le Mediator, aujourd'hui interdit à la vente.(...) Enfin ça promet ! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jerman Posté(e) le 19 novembre 2010 Partager Posté(e) le 19 novembre 2010 Toujours un peu sur ce fil, et concernant plus particulirement les AMM, ARTE rediffuse ce soir : "Cobayes humains" - Au coeur de l'industrie pharmaceutique Dommage j'ai pas de téloche ! mais les couche tard me raconteront Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jerman Posté(e) le 20 novembre 2010 Partager Posté(e) le 20 novembre 2010 Pour revenir à l'afssaps et son financement, Arrêt sur image revient sur son enquête et publie son mea culpa que voici : Autant pour nous. Dans notre enquête sur le Mediator, nous écrivions que la part des financements publics dans l'AFSSAPS ne cessait de baisser, et que cette agence, qui veille sur la sécurité sanitaire des Français, dépendait du financement des labos. J'ai tiré de cette enquête une partie de mon billet matinal, écrivant notamment que la sécurité sanitaire était "abandonnée aux labos". C'était faux. On avait enquêté trop vite. Comme nous le signalent plusieurs lecteurs, l'AFSSAPS est financée...par des taxes et des redevances. Prélevées, certes, sur les labos pharmaceutiques, mais que ces derniers sont contraints de verser. Ils ne sont donc nullement en mesure de peser, par ce biais au moins, sur la politique de l'agence. Selon l'article L. 5321-2 du code de la santé publique, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé est financée par "des subventions, des taxes, des redevances pour services rendus, des produits divers, dons et legs, et des emprunts". Celà ne retire certes rien à l'indulgence meurtrière dont a bénéficié en France le Mediator. Mais les raisons en sont à chercher ailleurs. Certes, comme le maintient le député socialiste Gérard Bapt, rapporteur spécial de la mission santé de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, joint par @si, il ne s'agit pas à proprement parler d'un financement public " puisque ce sont des taxes prélevées au moment où les laboratoires déposent des dossiers d’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour de nouveaux médicaments ou lors des renouvellements d'autorisation tous les cinq ans". En clair : plus le nombre de dossiers déposés par les labos est important, plus les rentrées financières pour l'AFSSAPS augmentent. Dans ces conditions, ce n'est pas à proprement parler un financement public, dont les lignes budgétaires seraient fixées par l'Etat. Voilà pourquoi la commission des affaires sociales (relayée par plusieurs rapports du Sénat en 2006 ou 2007) estime que "le mode de financement retenu n'est pas de nature à assurer l'indépendance de l'agence". N'empêche que notre info était fausse. Et nous n'avions finalement guère mieux enquêté qu'Aphatie, que je moquais ce matin. Amère expérience. Toutes nos excuses à nos abonnés, et aux autres. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
aixur Posté(e) le 20 novembre 2010 Partager Posté(e) le 20 novembre 2010 Ah oui, intéressant. Donc, si les labos déposent plus de dossiers, l'agence a plus d'argent. Du coup, il est évident qu'il y a corruption, puisqu'il suffit qu'il y ait accord secret entre les labos et l'afssaps pour que les premiers déposent beaucoup de dossiers, et qu'en contrepartie, l'afssaps ne soit pas trop regardant sur tel dossier important ou sur tel ou tel médicament déjà en circulation. Les gros malins. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jardinier Posté(e) le 20 novembre 2010 Partager Posté(e) le 20 novembre 2010 (modifié) Heu... ont-ils vraiment besoin d'accords particuliers, sinon secrets ? Puisque c'est institutionnellement structurel, puisque c'est "prévu pour" dans le concept organisationnel même ?!! Et comme en plus il y a des possibilités de dons et legs ne pouvant logiquement engendrer que de la reconnaissance... Bref, je vous suis d'un oeil un peu ditrait, mais si je comprends bien, au bout du compte c'est un peu comme l'OMS : c'est privé à 80 % (les cotisations réglementaires des Etats membres de l'ONU ne représenteraient pas plus de 20 % des financements). Modifié le 20 novembre 2010 par Jardinier Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jerman Posté(e) le 21 novembre 2010 Partager Posté(e) le 21 novembre 2010 (modifié) @ Jibrail et Jardinier Oui mais ... Le mieux est de prendre connaissance de l'article L 5321-2 du code de santé publique On y apprend notamment que 1000 agents travaillent au sein de cette agence (y compris les employés non permanents), mais qu'ils recourent aussi aux services de 2000 experts externes actifs ( c'est écrit ainsi ) intervenant à titre occasionnel ou régulier. Ce qui n'est pas rien et laisse la porte grande ouverte à toutes sortes d'influences diverses, vous en conviendrez ! Et pour corroborer le tout, une info aujourd'hui du journal belge "Le Soir , qui titre : "Un tiers des experts scientifiques qui ont recommandé le vaccin anti H1N1 au gouvernement étaient liés à GSK, la firme pharmaceutique qui a bénéficié du contrat. Certains ont été rémunérés en tant que consultants par la firme, d’autres ont touché des fonds pour financer leurs recherches." Alors experts indépendants, neutres et impartiaux, ou mandatés par je ne sais quelle firme ? En tout cas on y voit plus clair aujourd'hui ... Modifié le 21 novembre 2010 par Jerman Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jardinier Posté(e) le 21 novembre 2010 Partager Posté(e) le 21 novembre 2010 (modifié) A propos de l'Afssaps : On y apprend notamment que 1000 agents travaillent au sein de cette agence (y compris les employés non permanents), mais qu'ils recourent aussi aux services de 2000 experts externes actifs ( c'est écrit ainsi ) intervenant à titre occasionnel ou régulier. Qui sont ces "experts externes" ? On aimerait beaucoup en savoir plus là-dessus : pour quels hopitaux, quelles universités et quels labos pharmaceutiques travaillent-ils ? Selon quelles modalités se déterminent leurs diverses tranches de rémunération ? Et quel rôle jouent-ils précisément auprès de l'Afssaps ? Pour le rapport Yéni, ce n'était pas un tiers des experts, mais plus de 80 % d'entre eux, qui s'étaient fait de l'argent de poche en travaillant, en tant que par ailleurs médico-scientifiques en poste dans le secteur dit public en France, avec et pour Gilead Science et Tibotec. Dans le genre, fleurant bon le renvoi d'ascenseur bien huilé, voir par exemple ce diaporama. Selon le rapport des sénateurs (si j'ai bien compris) : "Notre système national de pharmacovigilance est défaillant, l'épidémiologie d'évaluation est pratiquement inexistante puisque seule une équipe de niveau international fait de ce sujet en France son principal objet d'étude (laboratoire du Pr. Bégaud à Bordeaux)." En effet, la fac de mèdecine de l'Université Bordeaux II Victor Ségalen abrite l'ISPED (Institut de Santé publique, d'Epidémiologie et de Développement). Mais outre qu'il dirige aussi l'unité U657 de l'Inserm, parallèlement à ses fonctions à l'ISPED, le Pr. Bégaud travaille avec l'ARME-P (Association pour la Recherche Méthodologique en Pharmacovigilance), apparemment dépendant d'une ADELF (???) au sein de l'Université Bordeaux II Victor Ségalen, et dans ce cadre de l'ARME P, il a un certain nombre de "partenaires" listés en page d'accueil d'un de ses sites internet professionnels : ASTRAZENECA PHARMA - PIERRE FABRE MEDICAMENT - GLAXO SMITHKLINE - IRIS Servier - LUNDBECK SAS - MEDA Pharma SAS- NOVARTIS PHARMA Enfin, puisqu'on parle de l'Inserm, il existe deux autre unités s'occupant très activement d'épidémiologie hexagonale, dont France Lert, la grande prêtresse du site vih.org, est une des clés de voûte : L'Unité 687, et aussi, depuis peu, l'Unité 1018, ou elle dirige l'équipe 11, Epidémiologie des déterminants professionnels et sociaux de la santé. Modifié le 21 novembre 2010 par Jardinier Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jibrail Posté(e) le 21 novembre 2010 Partager Posté(e) le 21 novembre 2010 @ Jibrail et Jardinier Alors experts indépendants, neutres et impartiaux, ou mandatés par je ne sais quelle firme ? En tout cas on y voit plus clair aujourd'hui ... Il est effectivement toujours très difficile d'avoir un organisme "indépendant" des organisations qu'il est censé contrôler. Des deux côtés (contrôleur et contrôlé), on a très souvent des formations communes, d'où en résulte des façons de voir similaires et des itinéraires professionnels qui s'entrecroisent, et ce n'est pas du tout propre à la pharmacie. C'est comme au bon vieux temps quand la police des mines était constituée d'anciens ingénieurs de ces mêmes mines. Même si, pour les mêmes raisons, ce sont eux qui avaient sans doute les meilleures compétences techniques et la meilleure connaissance du terrain... Ce qui est particulier dans la pharmacie : - Comme dit précédemment, il est difficile de refaire des contrôles (refaire des essais cliniques est long et coûteux). - La pharmacie brasse des sommes colossales, eu égard au faible nombre de professionnels de santé qui décident de leur destin (autorisation et prescription), ce qui rend ces derniers professionnels d'autant plus "vulnérables". - Les médecins constituent une base majeure des organisations politiques en France (vu leur surreprésentation au Parlement par exemple). - La pharmacie est aujourd'hui un secteur économique "malade", qui après s'être enrichi considérablement durant les années 80 et 90, doit maintenant faire face à de futures vaches maigres suites à l'expiration en cours ou prochaine des molécules les plus rentables, et l'absence de renouvellement, avec des pertes de chiffres d'affaire se chiffrant en centaines de milliards de dollars d'ici 2016. Pour aller dans les sens de Jardinier, ci-joint l'appréciation nuancée, en mars 2010, de la revue Prescrire qui relève que la notion de conflits d'intérêts demeure soumise à une appréciation limitée à l'Affsaps. "Opacité. Dextropropoxyphène, véralipride, benfluorex : persévérant dans ses habitudes, l’Afssaps n’a publié aucun compte rendu des études évoquées par son Directeur général. Le rapport annuel 2004 de l’Afssaps fait état de 2 940 rapports périodiques de surveillance des effets indésirables d’un médicament (PSUR) transmis à l’Agence française, 43 dossiers présentés au Comité technique de pharmacovigilance, 18 dossiers présentés en Commission nationale de pharmacovigilance : elle n’en a rendu aucun public (23). Alors que les déclarations de liens d’intérêts des experts sollicités par l’Afssaps occupent des dizaines et des dizaines de pages en annexe du bilan annuel d’activité 2004, l’Afssaps n’a publié aucun compte rendu de réunion de Commission d’AMM ni de pharmacovigilance, pas même de simple liste des participants ni d’ordre du jour qui permettraient à chacun de vérifier que les experts en situation de conflits d’intérêts sont exclus es réunions (24). Est-ce cela travailler « au grand jour»? Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jibrail Posté(e) le 21 novembre 2016 Partager Posté(e) le 21 novembre 2016 (modifié) Le Médiator, 6 ans après, statu quo et pas de procès prévu "avant 2018". Je me permets de reproduire partiellement l'entretien d'Irène Frachon, la médecin qui a révélé l'affaire, dans Médiapart (accès réservé aux abonnés), à l'occasion de la sortie d'un film consacré au sujet, "La fille de Brest". Dans une situation où la responsabilité de la molécule du Médiator ne souffre pourtant guère d’ambiguïté au niveau scientifique, les responsables médicaux semblent faire le dos rond et faire obstruction afin de se maintenir dans le déni le plus total des responsabilités de chacun. Elle indique que des cardiologues refuseraient de recevoir les victimes potentielles du Médiator, les empêchant ainsi de mettre en évidence la réalité des dommages et de faire le cas échéant les demandes d'indemnisation. Tout ceci malheureusement ne m'étonne pas, car tant qu'aucune force sociale organisée n'est en mesure de faire face à l'armée d'avocats de Servier, au régiment des cardiologues irresponsables et à leurs relais dans le monde politique et la haute administration, il n'y a aucune raison que la situation ne bouge. C'est pas demain la veille qu'on fera le procès de l'AZT, c'est moi qui vous le dit... Cet entretien vient d'ailleurs après une série d'articles remarquables, toujours dans Médiapart, sur l'essai fumeux de Biotrial à Rennes qui a occasionné la mort d'un volontaire et causé des dommages graves chez quatre autres. Beaucoup de règles n'ont pas été respectées, des faits ont été occultés et des mensonges ont visiblement eu lieu, mais là aussi on ne se bouscule pas pour prendre ses responsabilités... Citation Pourquoi les autorités n’interviennent-elles pas de manière plus décisive ? Il fallait prendre le problème à bras-le-corps. C’est ce qu’a semblé faire, en 2011, Xavier Bertrand, alors ministre du travail, de l’emploi et de la santé. Il a mis en place, très rapidement, un processus d’indemnisation géré par l'Oniam, l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux. Malheureusement, ça a tout de suite versé dans le fossé. Les autorités se sont montrées pusillanimes face à Servier. Or c’était à Servier de régler la note. La jurisprudence de l’Oniam était défavorable aux victimes. Le collège d’experts avait une attitude négationniste, il rejetait presque tous les dossiers. « Une machine à dire non », avait déclaré Xavier Bertrand, lui-même choqué. C’était très mal parti, et ça a été épouvantable pour les patients et leurs défenseurs. On s’est battu, on s’est appuyé sur des études scientifiques pour montrer que le collège d’experts avait tort, qu’il y avait un problème de compétence scientifique. Les choses se sont améliorées peu à peu. Aujourd’hui, il y a des experts compétents et une majorité de gens de bonne volonté. Mais ça arrive tard. Il a fallu des années et beaucoup de gâchis pour que le fonctionnement devienne satisfaisant. Dans ce contexte, Servier a mené une guerre de tranchées. Le laboratoire n’informait pas correctement les victimes, faisait tout pour les décourager. Et le milieu médical n’aidait pas. Jusqu’à une période récente, trop de médecins envoyaient bouler les victimes. Encore aujourd’hui, certains refusent de leur donner les certificats de prescription attestant qu’on leur a fait prendre du Mediator. Certains cardiologues rechignent à recevoir les patients du Mediator. Ils refusent de faire les examens nécessaires pour les demandes d’indemnisation. Une étude sociologique de Solène Lellinger, à l’université de Strasbourg, a montré en 2011 que plus de 80 % des cardiologues estimaient qu’il ne fallait pas indemniser toutes les victimes (notamment dans le cas de valvulopathies minimes). On a prescrit du Mediator pendant trente-cinq ans, en ignorant les signaux d’alarme qui s’accumulaient. Est-ce cette fatale négligence qui explique l’attitude ambivalente du milieu médical ? Des dizaines de milliers de valvulopathies, des milliers de morts, c’est insoutenable. Quand j’ai réalisé l’ampleur de la catastrophe sanitaire, j’ai dit que c’était un « charnier ». J’ai délibérément utilisé ce terme. À la grande indignation de Servier, mais aussi des autorités et des médecins. L’administration ne veut pas reconnaître qu’elle a laissé le drame se produire, en connaissance de cause. Les médecins supportent mal d’être remis en cause. Servier n’est pas isolé dans la dénégation, tous les intérêts se liguent pour tenter d’effacer l’insupportable vérité. Au fond, ça arrangerait tout le monde qu’il n’y ait pas d’affaire Mediator. Qu’il n’y ait que trois morts, comme l’affirmait Jacques Servier en janvier 2011. Dès lors que les faits sont avérés, Servier n’aurait-il pas avantage à reconnaître la réalité et à proposer une réparation, de manière à sortir de cette histoire qui dure depuis des années ? Ils pourraient faire comme Volkswagen : s’excuser, payer, passer à autre chose. Pourquoi ne le font-ils pas ? Je pense que cette situation exprime un blocage sociétal qui va au-delà de la seule position du laboratoire. Dans la mémoire collective, Servier incarne l’apothicaire, une figure indéboulonnable, présente à chaque coin de rue, aussi proche et familière que celle du boulanger. Le sirop ne peut pas tuer, c’est une évidence ! Le groupe Servier a su parfaitement épouser les attentes et les croyances de la société vis-à-vis des médicaments. Et cela, alors même qu’il ne vend pratiquement que des mauvais médicaments, dont une grande partie étaient carrément des poisons, retirés petit à petit du marché, et les autres sans grande utilité. Il est fascinant d’observer que ce laboratoire est devenu le deuxième groupe pharmaceutique français avec une pharmacopée qui ne vaut presque rien, du moins en termes de santé publique, car manifestement ça rapporte. Et siphonne la Sécu. Servier est à l’industrie pharmaceutique ce que Madoff est à la finance, mais l’escroquerie n’est toujours pas jugée alors que Madoff a été condamné à 150 ans de prison, incarcéré, et que la date prévue de sa libération est le 14 novembre 2139… Modifié le 21 novembre 2016 par Jibrail Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jardinier Posté(e) le 22 novembre 2016 Partager Posté(e) le 22 novembre 2016 Autre chose : Marisol Touraine a livré une ITV au journal Le Monde, parue dans l'édition papier du vendredi 18 novembre. Elle y déclare notamment que la vente des antibiotiques serait repartie à la hausse ces 2 dernières années, en dépit des alertes à la résistance accrue aux antibiotiques. Afin de pallier le problème, elle préconise l'emploi par les médecins de tests rapides pour distinguer l'origine bactérienne ou virale des angines. Tiens donc, encore des tests de dépistage rapide ? C'est le secteur biotech et les virologues qui vont être contents !.. Dans l'affaire du Biotrial à Rennes, la ministre affirme qu'au vu des résultats d'une enquête de l'IGAS (Inspection générale des affaires sociales), l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament), qui avait donné son autorisation pour l'essai, n'aurait rien à se reprocher. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Econoclaste Posté(e) le 23 novembre 2016 Partager Posté(e) le 23 novembre 2016 Voici le rapport du CSST sur l'essai Biotrial. Pour connaître le sérieux et l'éthique infaillible de deux des rapporteurs de ce rapport, et à la lecture du rapport en question, on se dit qu'il n'y avait pas grand chose de scandaleux dans cet essai: les données de toxicologie chez les 4 espèces animales testées ne préjugeaient en rien de ce qui s'est passé. Les dosages utilisés étaient dans les bornes qu'on pouvait anticiper compte tenu des mesures effectuées sur les animaux. De plus, les symptômes graves décelés chez le patient décédé l'ont été le 10, puis dans les 5 autres patients les 3 jours suivants, et l'arrêt de l'essai s'est fait dans la foulée. Il semble qu'il y ait eu un effet de seuil, puisqu'à des doses légèrement plus faibles, rien ne fut observé. Le rapport pointe que l'un des points discutables est d'avoir, dans l'escalade de dose, utilisé une augmentation géométrique plutôt qu'arithmétique, ce qui est en effet plus risqué. Mais en ayant aucun indice de toxicité du produit dans les phases précliniques, ce qui nous apparaît scandaleux a posteriori ne l'était probablement pas a priori. Bref, c'est un accident très malheureux, mais globalement les procédures furent bien respectées, et les choix scientifiques effectués loin d'être aberrants (bref, ça n'a rien à voir avec le Médiator ou l'AZT, où les essais furent soigneusement biaisés). Cela nous rappelle douloureusement que tout essai clinique est dangereux, et qu'il n'y pas de médicament anodin. Cela ne sera bien sûr d'aucune consolation pour les familles qui demanderont justice, et la presse continuera de faire des choux gras de ce scandale qui n'en est pas un. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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