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HAS-HCP-Gilead Science


Jardinier

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La HAS rappelle le principe du dépistage systématique

En d'autres termes, la Haute Autorité de Santé s'appuie pour ses nouvelles préconisations en matière de lutte et de prévention contre le Sida sur Le rapport Euro HIV Index 2009. Le rapport émane d'une organisation suédoise/bruxelloise qui se pose comme indépendante mais travaille avec Bruxelles et a réalisé le rapport sous la présidence (et l'impulsion ?) suédoise de l'union européenne. Health Consummer Power House se pose comme organisme indépendant ayant pour activité de faire des études et enquêtes sur la santé en Europe, en fait de distribuer des bons points, de mettre les Etats européens en compétition sur des questions de santé, et de proposer des rapports pour éclairer la lanterne des décideurs politiques.

Rapport HCP_PDF_page 2 : “The Index work has been supported by an unrestricted educational grant by Gilead Science. The Index is presented under the auspices of the Swedish EU Presidency 2009.”

En fait, cet organisme soi-disant indépendant a donc reçu pour le rapport en question le soutien financier de Gilead Science, une entreprise de l'industrie pharmaceutique née en 1987 qui s'est taillé un beau succés industriel et financier avec la fabrication et la vente d'antirétroviraux - les fameux ARV. Au Conseil d'Administration de Gilead, figure encore aujourd'hui Georges Shultz, ancien secrétaire d'Etat de Ronald Reagan. Par ailleurs, Donald Rumsfeld a fait partie du "Direction Board" de 1988 à 1997, puis il a été "Chairman" de la firme jusqu'en 2001, où il est devenu le secrétaire à la Défense de Georges Bush.

Dès le premier chapitre du rapport, il est affirmé que Malte est un des Etats européens qui auraient la meilleure politique de santé et les meilleurs résultats en matière de sida... et que 50 % des séropositifs et sidéens maltais seraient des immigrés des pays du Sud.

Bref, tout comme à la HAS, l'accent est mis sur le contrôle épidémiologique des migrants et immigrés. En d'autres termes, la politique de santé sur le sida est directement associée, notamment, au contrôle de l'immigration, avec des arrière-pensées très claires, à peine voilées, de mettre en place une sorte de barrière sanitaire, et sans doute d'avoir recours aux immigrants et autres clandestins comme cobayes pour les "cohortes" d'expérimentation humaine - celles de l'Agence Nationale de Recherche sur le Sida en France.

- Voici ce que précise Wikipédia à propos de Gilead/Rumsfeld (affaire scandaleuse bien connue) : "Federal disclosure forms indicate that Rumsfeld owns between USD$5 million and USD$25 million in Gilead stock. The rise in Gilead's share prices from USD$35 to USD$57 per share will have added between USD$2.5 million to USD$15.5 million to Rumsfeld's net worth.[3]"..."In November 2005, George W. Bush urged Congress to pass $7.1 billion in emergency funding to prepare for the possible bird flu pandemic, of which 1 billion is solely dedicated to the purchase, and distribution of Tamiflu."In July 2006, the U.S.Food and Drug Administration (FDA) approved Atripla, a once a day single tablet regimen for HIV, combining Sustiva (efavirenz), a Bristol-Myers Squibb product, and Truvada (emtricitabine and tenofovir disoproxil fumarate), a Gilead product.[4][5]"Gilead purchased Raylo Chemicals, Inc. in November 2006 for a price of $133.3 million.[6] Raylo Chemical, based in Edmonton, Alberta, was a wholly-owned subsidiary of Degussa AG, a German company. Raylo Chemical was a custom manufacturer of active pharmaceutical ingredients and advanced intermediates for the pharmaceutical and biopharmaceutical industries."

- A propos de l'affaire du Tamiflu : NEW YORK (Fortune) - The prospect of a bird flu outbreak may be panicking people around the globe, but it's proving to be very good news for Defense Secretary Donald Rumsfeld and other politically connected investors in Gilead Sciences, the California biotech company that owns the rights to Tamiflu, the influenza remedy that's now the most-sought after drug in the world.

Source : http://money.cnn.com/2005/10/31/news/newsm...sfeld/index.htm (L'article complet est d'une éloquence... désarmante)

Gilead Science, ayant vendu le brevet du Tamiflu à Roche, encaisse 10 % de Royalties sur les ventes. En français, voir : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article84788

Et la preuve par l'hostie que Health Consumer Power House a en fait réalisé une étude de marché et une opération de marketing auprès de l'U.E. pour le compte de Gilead : http://chretiensida.wordpress.com/2009/03/...umer-hiv-index/

Extrait : "HCP tient à remercie Gilead pour sa subvention illimitée qui couvre les frais de réalisation du Euro Consumer HIV Index 2009."

Enfin, last but not least, voir aussi l'affaire d'expériementation sur les prostituées de Douala, Cameroun, en 2005 : http://www.afrik.com/article8062.html

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  • 4 mois après...

Après pas mal de réflexion, de recherches et d'échanges avec des membres de ce forum sur le sujet du conflit d'intérêt Gilead Science/HCP/Présidence suédoise de l'UE, j'en suis venu à la conclusion qu'il pourrait être utile de saisir de ce conflit d'intérêt l'organisation

TRANSPARENCY INTERNATIONAL

Je pense que plus cette organisation recevra de messages sur ce sujet, plus les chances seront grandes que des personnes responsables et compétentes se penchent sur la question et interviennent au niveau requis.

Donc, si le coeur vous en dit, un peu de courage et à vos plumes !

Amitiés à tous

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Faut me laisser quelques jours, mais oui, là, je vais leur envoyer un truc. Je le (gilead/hcp) mettrai aussi dans le courrier que j'enverrai (tôt ou pas trop tard, et à pertes ou "profits") à Eva Joly (et au canard, mon petit chéri personnel, même si eux aussi jouent probablement "safety first" - la clé de voûte reste ce "safety first" de toute façon, dans "tout ça").

Gilead c'est(aussi) rumsfield. Que le monde est beau icon_wink.gif

Grand merci en tout cas pour tes recherches.

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Je viens d'essayer de répondre à KE dans le sujet Carli Branu, mais la machine et mon manque d'attention - fatigue - m'ont bouffé mon message avant que j'aie pu le mettre en ligne.

Pour l'essentiel, c'était ça :

"Ce que j'ai toujours trouvé particulièrement troublant dans le pragmatisme [en philosophie aux USA] c'est que des gens qui [..] accèdent à un rang professionnel éminent en participant à des débats animés avec d'autres membres d'un champ académique donné, comme la philosophie ou les études littéraires, en discernant les difficultés et les inconsistances des conceptions de leurs aînés, et en proposant d'autres procédures et d'autres fins, une fois qu'ils ont atteint leur célébrité professionnelle, font soudain volte-face, rejettent l'idée d'un système de procédures et d'un corps de connaissance où il est possible d'argumenter, et présentent alors le champ concerné comme simplement constitué d'un groupe de personnes qui lisent des livres et essayent d'en dire des choses intéressantes. Ils cherchent ainsi systématiquement à détruire la structure qui leur a permis d'atteindre leur position et qui permettrait à d'autres de les contester à leur tour.

"[...] Une telle vision des études littéraires, en niant toute structure publique d'argumentation qui permettrait à la jeunesse ou aux marginaux de contester les positions de ceux qui occupent ordinairement une position d'autorité dans les études littéraires, contribue à rendre ces positions inattaquables, et confirme en effet une structure en place du seul fait qu'elles nient l'existence d'une structure."

C'est dans un chapitre intitulé "Défense de la surinterprétation", dans le bouquin autour d'Umberto Eco paru aux PUF en 1996, Interprétation et Surinterprétation.

Amitiés !

Modifié par Jardinier
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  • 4 semaines après...

Comme il fallait s'y attendre, Gilead Science a déposé une demande d'AMM auprès de l'Agence Européenne des Médicaments (EMA) pour un nouveau Truvada et un TMC278. Je pense que la demande sera examinée/arbitrée à Anvers les 30-9 et 1-10-2010 par le Committee for Medicinal Products for Human Use. (La page comporte une adresse e-mail pour la communication.)

L'annonce officielle a été publiée entre autres par Reuters - en français -, et par l'organisation EATG - en anglais.

Autant que j'aie pu comprendre, le CHMP est un comité en charge de faire l'évaluation des dossiers d'AMM, réglementé au travers du règlement européen CE 726/2004. L'agence européenne coordonne les efforts d'évaluation des différentes agences nationales ; elle fonctionne donc comme une sorte de tête de réseau. La création de l'EMA est allée de pair avec celle de deux procédures d'AMM : l'une centralisée - je crois que c'est le cas pour la présente demande de Gilead -, donc valable immédiatement après acceptation du dossier dans l'ensemble de l'Europe ; l'autre décentralisée, délivrée nationalement puis donnant lieu à reconnaissance mutuelle dans les autres pays de l'UE. La fonction de l'EMA est donc d'évaluer les dossiers, mais en pratique, les évaluateurs des agences nationales partagent leurs informations et expertises entre eux, au sein du CHMP - ce serait à vérifier. Lorsqu'un dossier d'AMM centralisée est déposé, en général deux pays sont en charge d'être rapporteurs et instruisent le dossier d'évaluation. Autant que possible, l'évaluation se doit d'être indépendante. Cependant, les agents des labo tentent en permanence d'influencer les évaluateurs. Pour se faire leur opinion, les évaluateurs ont le droit d'auditionner/consulter en général des experts, c'est-à-dire pour l'essentiel des médecins cliniciens, qui peuvent très souvent avoir des conflits d'intérêt importants (puisqu'il peut s'agir des cliniciens ayant participé aux études cliniques des labos, donc payés par ces derniers).

A noter aussi que, concernant la déclaration de presse sur la demande d'AMM de Truvada/TMC278, la mention utilisée - "La combinaison à un seul comprimé à dose fixe de Truvada/TMC278 est un produit expérimental et son innocuité et son efficacité n'ont pas encore été déterminées." - serait liée au fait que le produit n'ayant pas obtenu l'AMM et étant encore en phase III, ils ne peuvent légalement pas prétendre que ça marche, puisqu'il faut encore finir les essais cliniques pour vérifier l'ensemble des résultats, et que c'est à l'EMA de déterminer au travers de ces résultats si le ratio bénéfice-risque est acceptable. En effet, les essais cliniques sont réalisés sur des échantillons plus ou moins grands et essayent de déterminer la plupart des effets secondaires et la posologie la plus efficace. Simplement, une fois sur le marché, le nombre de patients traités augmentant, la probabilité d'avoir de nouveaux effets secondaires non détectés au départ augmente mécaniquement par la loi des grands nombres. C'est pour cela que la pharmaco-vigilance existe : afin de répertorier d'éventuels nouveaux effets secondaires et d'amener les agences à réviser éventuellement leur point de vue, soit en retirant l'AMM au produit s'il s'avère trop dangereux, soit en limitant son usage par une modification de l'indication thérapeutique, soit en obligeant à effectuer des essais cliniques supplémentaires. Cette mention ne prouve donc pas que le but soit formellement de faire des tests sur les populations après obtention de l'AMM. Au contraire, le but d'une entreprise comme GIlead étant de maximiser le profit pour ses actionnaires, les tests sont le seul moyen pour elle d'obtenir une AMM en prouvant l'efficacité de son "innovation" médicale. Toutefois, la phase post-AMM, en amenant des informations supplémentaires, permet en général d'améliorer l'efficacité des traitements. Elle est donc considérée comme absolument nécessaire et normale. Un risque qui subsiste, outre l'apparition d'effets secondaires non détectés durant la phase III, c'est la tentative d'augmenter indûment le nombre d'indications (soit parce que l'entreprise ayant de nouvelles données lui signalant une efficacité potentielle pour le traitement de telle ou telle pathologie, va alors mettre en oeuvre des essais cliniques en ce sens, soit parce qu'elle va inciter frauduleusement à la prescription) - mais l'agence veille normalement à cela et [en principe] n'est le plus souvent pas dupe.

En théorie, de notoriété publique, les effets du lobbying des groupes se feraient surtout ressentir dans les projets de directive et/ou de règlements et sur certains parlementaires, mais pas sur les résultats de l'instruction d'un dossier d'AMM, car l'autorité est très indépendante. En théorie encore, la Commission a peu de compétences en matière de politiques de santé, la seule chose qu'elle fasse, c'est d'inciter à la coordination, au partage des bonnes pratiques etc... car les Etats membre gardent jalousement ce domaine de souveraineté, et voient toujours d'un mauvais oeil une remise en cause de celle-ci par la Commission.

Il n'en reste pas moins que rétrospectivement Gilead Science, via le "Think Tank" - c'est ainsi que le dénomment la plupart des sites de communication de l'industrie pharmaceutique anglo-saxonne - Health Consummer PowerHouse, et via les institutions européennes - la Présidence suédoise de l'Union, instance législative, et la Commission européenne, instance exécutive - a influencé de manière tout à fait manisfeste la plupart des réseaux européens concernés, ministères et agences publiques compris. Est tout à fait vérifiable notamment l'influence qu'a pu avoir en France la publication parrainée par la Commission de l'Euro Hiv Index 2009 au niveau des préconisations, délibérations, débats polémiques et prises de position des politiques en mal de prétextes à opposition systématique dans le cadre de l'élaboration d'un nouveau plan pluri-annuel.

A titre d'exemple, on trouve un communiqué relatif à l'Euro HV Index sur le site vih.org, ou a été publié en avant-première par ses auteurs le rapport Lert-Pialoux.

Pour la genèse de ce qui avait éveillé ma perplexité, je vous renvoie d'abord aux éléments que fournit mon post ci-dessus en date du 24 avril 2010.

Ensuite, on peut vérifier par exemple sur le site MyPharma qu'une recommandation de la Commission européenne en matière de sida a été publiée en octobre 2009, 13 jours après la parution officielle de l'Euro Hiv Index 2009 :

Une interprétation française du communiqué de presse de Health Consummer PowerHouse pour la parution de l'Index le 13 octobre 2010

Adoption d'une nouvelle stratégie de la Commission européenne le 26 octobre 2010

On peut lire ici le texte du communiqué de presse de HCP pour la parution de l'Euro Hiv Index 2009

Pour quelques précisions sur la déontologie de Health Consummer Power House, on peut lire sur ce site spécialisé portugais :

"Health Consumer Powerhouse (HCP) is the leading European provider of consumer information on healthcare, and is an initiative launched by Johan Hjertqvist, a Swedish health policy reformist and former head of Timbro Health. HCP has a number of funding partners, including stakeholders in healthcare, insurance companies, service and treatment providers, and pharmaceutical companies."

Comme dans le texte mêm de l'enquête EuroHivIndex20O9, sur le site Chrétiens.sida (lien dans mon post du 24 avril) et ailleurs, on peut lire en toutes lettres :

"HCP tient à remercier Gilead pour sa subvention illimitée qui couvre les frais de réalisation du Euro Consumer HIV Index 2009."

Bien noter qu'il y a eu, non seulement une initiative de la Présidence suédoise de l'Union, mais aussi un parrainage de la Commission dont HCP a pu se prévaloir pour cautionner et médiatiser son enquête.

Voilà, je ne sais jusqu'à quel point il y a lieu de communiquer directement sur cet aspect des choses à l'attention du Committee for Medicinal Products for Human Use. En tout cas cela me semble bien tentant. Et je pense qu'on peut de toute évidence s'adresser copieusement à Transparency international, ainsi qu'informer via d'autres sites ou par d'autres moyens (presse, etc.).

@ Cheminot : Peut-être pourrais-tu nous donner ton avis - et/ou l'adresser à qui de droit - sur les spécificités de ces 2 médocs en instance d'AMM du point de vue des questions de stress oxydatif ?

Bien cordialement à tous,

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Bonjour Jardinier,

J'ai déjà donné mon avis sur le truvada, association d'emtricitabine et de ténofovir (le premier semblable à la lamivudine, donc bénéfique a priori contre le stress oxydatif, le second étant un organophosphoré, réducteur donc, devant selon la théorie du stress oxydatif faire remonter les CD4+, diminuer la P24, donc bon également, avec le bémol que les organophosphorés sont tous des poisons...comme le roundup).

Le TMC278 ou rilpivirine est très certainement un des meilleurs pièges à peroxynitrites qui puisse exister, avec des cycles aromatiques super sensibles à la nitration, donc bon pour faire diminuer la P24, mais... encore et toujours un super poison, car, en plus c'est un dinitrile. Nous chimistes, manipulons avec précaution les flacons de nitrile ou d'amine secondaire aromatique qui comportent toujours la tête de mort.

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Les mystères du Rapport Yeni 2010

Un rapport d’experts commandé par le ministère de la santé français et remis à la ministre à l'occasion de la conférence de Vienne du 19 juillet dernier préconise la généralisation du dépistage du sida à l’ensemble de la population française, sur la base de présupposés et de buts scientifiquement ambigüs, parfois contradictoires, et extrêmement graves en termes de santé, de libertés individuelles et de respect de la vie privée. L’ensemble du rapport constitue un très impressionnant projet de maillage renforcé en vue d’un contrôle bio-médico-social systématique, à fortes connotations inquisitoriales, xénophobes et de défense d’un ordre moral. Un exemple choquant parmi d’autres : jusqu’à quel point la proposition routinière du dépistage dans les services d’urgence des hopitaux est-elle compatible avec le principe du consentement éclairé, compte tenu de la situation de détresse psychologique des personnes susceptibles de fréquenter de tels services ?

Dans l’extrait ci-dessous du rapport, les experts affirment entre autres (page 46 du PDF ) :

"(...) l’engagement politique ne peut être réduit au seul secteur de la santé. Les politiques de sécurité intérieure, d’immigration, doivent s’approprier les enjeux de la prévention."

Cliquer ici pour une image annotée du paragraphe "La prévention combinée en population..."

Extrait du "Rapport 2010 sur la prise en charge médicale des personnes infectées par le VIH sous la direction du Pr. Patrick Yéni"

A noter aussi que dans une déclaration de conflit d’intérêt figurant en annexe 2, page 411, une écrasante majorité des auteurs du rapport Yeni 2010 reconnaissent avoir travaillé, entre autres, pour Gilead Science.

Amitiés à tous !

Modifié par Jardinier
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  • 4 mois après...

J'ai déjà donné mon avis sur le truvada, association d'emtricitabine et de ténofovir (le premier semblable à la lamivudine, donc bénéfique a priori contre le stress oxydatif, le second étant un organophosphoré, réducteur donc, devant selon la théorie du stress oxydatif faire remonter les CD4+, diminuer la P24, donc bon également, avec le bémol que les organophosphorés sont tous des poisons...comme le roundup).

Gilead a publié cette semaine ses résultats financiers et récolte pleinement les fruits de sa stratégie thérapeutique futée que Cheminot avait bien décrite :

- Le développement d'un réducteur soufré brevetable, l'entritcitabine (Emtriva).

- Le développement du Tenofovir, un NNTI également réducteur (-> antioxydant) désormais très souvent prescrit en première ligne.

- Le développement de molécules combinées double (Truvada) et triple (Atripla), qui regroupent toujours ces deux molécules, et qui en simplifiant la prise de gélules pour les patients, sont devenues les favorites des médecins qui les prescrivent.

Cela donne pour Gilead en 2010 :

- Des ventes de 6,54 milliards de dollars pour ses médicaments antisida (contre 5,89 en 2009), soit l'essentiel des ventes de Gilead (7,4 milliards au total).

- 2,93 milliards pour Atripla.

- 2,65 milliards pour Truvada.

- 732 millions pour Tenofovir

Le bénéfice net atteint 2,90 milliards de dollars (contre 2,64 en 2009).

Cela peut paraître déjà énorme, en fait c'est hallucinant lorsqu'on le rapporte au chiffre d'affaires (7,8 milliards).

L'ensemble des charges de Gilead (recherche, coûts de fabrication, de distribution, etc...) n'atteint que 4 milliards de dollars, soit seulement la moitié de ce que rapporte les ventes !

En gros, lorsqu'on achète une boîte de Truvada à un peu plus de 500 €, il y a 250€ qui couvrent les frais, et 250€ de pur bénéfice (dont environ 175€ de bénéfice net et 75€ alimentant l'impôt sur les bénéfices aux US). Une rentabilité nette imbattable !

Bravo les mecs !

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A noter aussi que dans une déclaration de conflit d’intérêt figurant en annexe 2, page 411, une écrasante majorité des auteurs du rapport Yeni 2010 reconnaissent avoir travaillé, entre autres, pour Gilead Science.

... Et quand ce n'est pas pour Gilead, c'est pour Tibotec, l'associé de Gilead pour la fabrication du Truvada. Parfois du reste, c'est aussi les deux pour un même expert signataire du rapport.

Je ne sais pour quelle raison ou en vertu de quel tour de passe, le rapport n'est plus accessible sur le site officiel français, ni sur d'autres sites français qui en font mention. Mais on peut encore le télécharger en allant sur ce site africain.

Et pour se faire une idée précise du degré d'intrication entre les activités du professur Yéni, de l'Etat français et de Gilead Science, on peut consulter, par exemple, ce rapport 2008 sous forme de diaporama, qui dit tout sans le moindre complexe dès la page de couverture...

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[Et pour se faire une idée précise du degré d'intrication entre les activités du professur Yéni, de l'Etat français et de Gilead Science, on peut consulter, par exemple, ce rapport 2008 sous forme de diaporama, qui dit tout sans le moindre complexe dès la page de couverture...

Salut Jardinier,

Attention, ce document ne semble être qu'un diaporama compilant des extraits du rapport Yeni. Même si ce travail d'extraits / de compilation a été réalisé par Gilead France, cela ne dit rien en lui-même d'éventuels conflits d'intérêt entre le Professeur Yeni et Gilead. Dans le rapport, la plupart des experts indiquent bien avoir collaboré avec Gilead, et aussi avec l'ensemble des autres laboratoires...

Comme ces experts sont spécialistes des réponses des traitements dits antirétroviraux, ce n'est guère étonnant - dans le système actuel, impossible de travailler sur ce champ sans collaborer avec les labos, qui disposent à la fois des données et du capital nécessaire aux études. Mais bien évidemment, quand les mêmes se retrouvent à rédiger les recommandations indiquant les médicaments à prescrire en première ligne, les enjeux commerciaux sont énormes, même avec la meilleure volonté du mpnde...

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Oui, tu as raison Jibrail, le diaporama est bien une compilation d'après le rapport 2008.

Mais

quand les mêmes se retrouvent à rédiger les recommandations indiquant les médicaments à prescrire en première ligne,
, on peut dire que les Experts et Gilead se confortent mutuellement dans la défense de leurs positions de pouvoir et de leurs intérêts. Et comme parallèlemnt Gilead a mis en oeuvre une "stratégie marketing" avec les tenants et aboutissants que l'on sait au niveau européen, il me semble que les choses sont quand même allé très très loin en l'occurrence.

A propos de l'info de Kill Elisa, sur le fait que l'Allemagne gèle sa contribution au Global Fund, en fait, la Suède aussi :

http://www.lematin.ch/actu/economie/corrup...tre-sida-380339

http://news.yahoo.com/s/ap/20110123/ap_on_...fund_corruption

http://hosted.ap.org/dynamic/stories/E/EU_...EMPLATE=DEFAULT

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Pour que les informations complètes sur le dossier HCP/Gilead soient acessibles dans ce fil, je rappelle que les infos concernant le versant Davignon/conseil d'administration de Gilead sont accessibles via ce lien vers mes posts du jeudi 4 novembre 2010.

Par ailleurs, je découvre que les forums de onnouscachetout avaient fait une information sur la grippe aviaire contenant des précisions sur Gilead : voir par ce lien les posts de Reinecassiopée et Invisible Man en date du 19 février 2008.

Modifié par Jardinier
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  • 2 semaines après...
  • 4 mois après...

Dans Le Monde en ligne du 14 juillet, rubrique Planète, on trouve une ITV de Philippe Douste-Blazy à propos d'un contrat signé entre Unitaid et Gilead Science.

Pour résumer, Unitaid, c'est essentiellement une taxe internationale sur les vols aériens pour financer l'achat d'ARV et les distribuer dans les pays pauvres. Mais en fait, en gros c'est la Fondation Bill Clinton qui encaisse 40 % des fonds collectés et se charge de distribuer les médicaments et l'aide sanitaire. Non seulement ça, mais il y a toutes sortes de flou sur les frais de communication et dans les relations de pouvoir entre les deux hommes et les 2 entités, ce qui est du reste rendu encore plus compliqué et ambigü par le fait que se greffe là-dessus un projet de Fondation du Millénaire, ainsi que désormais un contrat avec Gilead Science pour la vente de ses ARV de pointe sous forme générique.

Les Africains vont être gâtés, à commencer par les jeunes mamans forcément tuberculeuses, les bébés plus ou moins privés d'eau potable et d'aliments de base, les mâles lubriques au prépuce sale qu'on aura circoncis d'office, etc.

Les infos du monde ne précisent pas si des tests de dépistage feront partie des kits sanitaires fournis par Gilead. Mais après tout, même si la définition symptomatologique de Bangui date certes un peu, est-ce si important que toutes les clauses du droit canon de l'Evidence Based Medecine ne soient pas toujours respectées à la lettre ?

Modifié par Jardinier
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Pour résumer, Unitaid, c'est essentiellement une taxe internationale sur les vols aériens pour financer l'achat d'ARV et les distribuer dans les pays pauvres. Mais en fait, en gros c'est la Fondation Bill Clinton qui encaisse 40 % des fonds collectés et se charge de distribuer les médicaments et l'aide sanitaire. Non seulement ça, mais il y a toutes sortes de flou sur les frais de communication et dans les relations de pouvoir entre les deux hommes et les 2 entités, ce qui est du reste rendu encore plus compliqué et ambigü par le fait que se greffe là-dessus un projet de Fondation du Millénaire, ainsi que désormais un contrat avec Gilead Science pour la vente de ses ARV de pointe sous forme générique.

Mea culpa, j'avais oublié de signaler quelque chose d'important quant à la source des précisions ci-dessus. Il s'agit d'un article de Philippe Bernard, dans la rubrique Décryptages, en page 12 de l'édition papier/abonnés du Monde daté du vendredi 15 juillet, qui s'intitule "Unitaid, Objet humanitaire non identifié", avec dans la moitié supérieure de la page une superbe photo, style légèrement thriller, de Douste et Bill sur fond noir.

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  • 1 mois après...

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