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Jardinier

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Tout ce qui a été posté par Jardinier

  1. Aixur, désolé, c'est archi faux de déclarer : En effet, Soral s'est empressé de mettre en ligne sur son site, en compagnie de la vidéo de son interview par Bahran/No-Name-TV, la vidéo de l'interview de Roussez et de Harven par Bahran. Autre résultat, cette vidéo et d'autres vidéos des dissidents se sont retrouvées sur les mêmes pages que les élucubrations de Soral sur YouTub. Et ainsi de suite. Puis à présent, Sidasanté fait partie de sa liste des sites amis sur le site Egalité et Réconciliation... De mon point de vue, personne, ni Etienne de Harven, ni Jibrail, ni toi, ne voulez comprendre que si l'on en croit le courriel d'explications que de Harven m'a adressé au mois d'août, Soral lui a tendu un traquenard, ainsi qu'à nous tous, en vue d'une part de diviser les dissidents et de les discréditer, d'autre part en vue d'aider le FN et la mouvance d'extrême droite à se refaire un peu la cerise en nous récupérant sur cette question du sida, par rapport à laquelle Le Pen et ses amis avaient au minimum forcé la note dans le genre homophobe et pousse-au-crime eugéniste de masse dans les années 80. Dans le courriel dont je parle, Etienne de Harven m'expliquait qu'un certain George Marc l'avait invité pour une ITV au début de l'année 2010, au nom de l'association "Egalité et Réconciliation". Ayant constaté que cette association était clairement dans la mouvance FN, Etienne de Harven avait décliné l'invitation. Ensuite, Jean-Claude Roussez avait reçu une invitation de No-Name-Tv, et les deux l'avaient acceptée, sans savoir que Bahran et No-Name-TV avaient une quelconque relation avec Soral et Egalité et Réconciliation.
  2. Le Monde du 16 mars dernier a rendu compte de la remise au gouvernement d'un rapport extrêment critique sur le système de pharmacovigilance et d'autorisation des médicaments, ainsi du reste que sur le rôle de la Haute Autorité de Santé. Où l'on peut lire notamment : "Les deux professeurs ont entendu une quinzaine de personnes membres de la haute autorité de santé, de l'Agence sanitaire des produits de santé (Afssaps), de l'industrie du médicament, de l'Agence européenne du médicament, de la revue Prescrire... L'affaire du Mediator "est beaucoup plus qu'un accident isolé", notent-ils dans l'introduction de ce rapport de 85 pages." Ou encore : "(...) la commission d'AMM de l'Afssaps reste une structure "lourde", avec "28 membres choisis sur des critères très contestables, où domine la cooptation relationnelle de hasard". Les conflits d'intérêt sont moyennement respectés, les auditions des experts ne sont pas publiques, les compte rendus de séance sont "peu fidèles". "De nombreux membres ignorent presque tout du dossier sur lequel ils votent, et même de la pathologie en cause". Quant à la commission de pharmacovigilance, elle agit selon une procédure "extraordinairement lente". Il s'agit d'une "course d'obstacles et de montagne par étapes, qui privilégie clairement l'intérêt des firmes et non celui des patients"." http://www.lemonde.fr/societe/article/2011...93764_3224.html http://www.lemonde.fr/societe/article/2011...#ens_id=1440622 http://www.lemonde.fr/societe/article/2011...#ens_id=1440622 Rien d'explicite sur les ARV, naturellement, et il ne faut sans doute pas rêver sur le genre de réforme qui sortira de ce rapport. Mais les 3 articles que je signale me semblent quand même très intéressants à lire avec attention. Amitiés à tous !
  3. Ce décret, non moins passé inaperçu que l'ordonnance Ballereau, me semble complètement surréaliste : on est en pleine science-fiction au sens le plus désopilant !.. Sauf que ça reflète aussi et peut-être surtout une certaine perte de sens de la réalité, tout simplement, tant de la part du monde médical que des pouvoirs publics.
  4. Je voulais signaler dans ce fil la parution d'une revue de sémiologie sur La Langue des Idéologies qui de manière générale peut permettre une utile mise en perspective critique - soit une autre compréhension - de l'historique du sida... et de la Dissidence du sida : Le numéro 30 de la revue Semen est paru. Il porte sur "Les langages de l'idéologie. Etudes pluridisciplinaires". Tous les articles sont consultables et téléchargeables ici : Semen.org. Semen. Revue de sémio-linguistique des textes et discours (Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté) numéro 30 novembre 2010 coordonné par Céline Lambert et Philippe Schepens Présentation : "L'analyse du discours, avant même de supposer des méthodologies linguistiques, se rallie au projet de philosophie critique dont les Lumières ont été les premiers artisans, et que Canguilhem, Foucault et quelques autres ont renouvelé si brillamment. Dans ce cadre, nous qui nous revendiquons de cette discipline, ne pouvons qu'être particulièrement sensibles aux discours, aux manoeuvres, aux dévoiements qui construisent certaines strates de la vie politique d'aujourd'hui. Nous avons voulu faire coup double : remettre sur le métier l'examen du concept d'idéologie ; analyser des éléments sectoriels de l'idéologie (néo)libérale tels qu'ils se déploient dans le contexte tendu des affrontements sociaux d'aujourd'hui. "[...] On espère avoir fait surgir /le point d'arrêt/ que la notion a subi dans la reformulation tentée par Althusser et les voies d'un dépassement et d'une reprise possible et opératoire en analyse du discours de la notion, notamment à partir du point de vue phénoménologique, développée d'abord par Ricoeur puis par le penseur allemand : Axel Honneth, ainsi que la multi-compositionnalité de la notion." "L'originalité de ce travail réside dans le choix pluridisciplinaire fait initialement : on y trouvera - la relecture de travaux issus de la philosophie politique (Ricoeur et Honneth, par Ph. Schepens), - les contributions - d'un sociologue : A. Bihr (Lasa, UFC) sur l'idéologie néo-libérale, - d'un psychanalyste : R. Gori, (Marseille) initiateur de l'Appel des appels (entretien avec Ph. Schepens), - d'une historienne : C. Blandin (Céditec et Centre d'histoire de Sciences Po, Paris) sur l'idéologie familialiste de la droite), - d'une spécialiste en sciences politiques : Corinne Gobin, (FNRS, Bruxelles) sur la langue de bois et la langue de coton pratiquées par le personnel politique de l'Europe, - et de plusieurs linguistes : Th. Herman (CRLTAD, Lausanne), sur la rhétorique d'extrême droite en Suisse, dans la votation sur les minarets, A. Rabatel (ICARE, Lyon), sur les modes de dissolution de la critique politique dans la peopolisation du rapport au pouvoir, F. Dufour, (Praxiling, Montpellier) sur le fonctionnement de divers formules qui ont cours dans la saisie méprisante des processus politiques africains, C. Lambert (Laseldi, UFC), à propos de l'utilisation polémique et anti-sociale du discours nationaliste des grands éditorialistes)." En particulier peut-être, dans l'optique dissidente, on pourra lire utilement l'entretien du directeur du numéro, Philippe Schepens, avec Roland Gori, le psychanalyste iniateur en 2008 de L'Appel des Appels . Je me permets de reproduire l'intégralité de cet entretien ici : Les dispositifs de réification de l’humain (entretien avec Philippe Schepens) Roland Gori Philippe Schepens : Dans ce numéro de Semen, nous avons souhaité revenir sur le concept d’idéologie, interroger notamment les lieux de création des doctrines idéologiques et les canaux de circulation du discours de la droite, réfléchir aussi aux aliénations que sa présence et son action entraînent. Nous avons souhaité le faire en interrogeant des chercheurs issus de plusieurs disciplines, visant ainsi non tant une définition précise qui comblerait une lacune dans les sciences politiques, qu’une réflexion ouverte sur ce qu’on nomme ici « Novlangue », là « propagande », là « fausse conscience », « tromperie », « mensonge » ou « supercherie intellectuelle », interrogeant ainsi les activités langagières qui, dans la sphère socio-politique actuelle, nous laissent dépossédés de nous-même ou d’une part de nous-même. Roland Gori, vous êtes psychanalyste et vous êtes aussi un homme profondément engagé dans les combats sociopolitiques de votre temps, ou au moins dans certains combats qui se déroulent dans la Cité. Ainsi en 2005, pour ne prendre qu’un exemple, vous m’avez demandé de partager l’un d’eux : il s’agissait de faire barrage à une tentative scientiste 1, la publication d’un rapport de l’Inserm qui visait rien moins que l’évaluation des psychothérapies ; dans celui-ci, les auteurs soutenaient la thèse selon laquelle la psychanalyse était une psychothérapie, une psychothérapie comme une autre, et qui justifiait dès lors d’une comparaison avec les autres psychothérapies, notamment comportementalistes ; le second temps de la thèse consistait à montrer qu’elle était finalement moins efficace que celles-ci, sans trop se soucier par ailleurs d’une méthodologie même simplement de bonne foi. Vous avez mobilisé beaucoup de monde autour de vous à cette occasion 2, et je pense que cet épisode a au moins eu le mérite de rediscuter à neuf les bases les plus fondamentales du rapport qui lie analysant et analyste dans le dispositif de parole qui autorise l’exploration de l’inconscient. Le travail et l’engagement organisé en réplique à cette entreprise frauduleuse a finalement réussi à y faire échec, l’Inserm ayant même dû retirer cet honteux rapport de son site. Aujourd’hui, vous êtes à nouveau à la pointe d’un engagement proprement politique : vous êtes l’un des initiateurs de L’Appel des appels (décembre 2008), pétition qui a rencontré l’adhésion de centaines de milliers de consciences, et qui continue à représenter un pôle de mobilisation et de réflexion socio-politique extrêmement vivant et fécond 3. Mais à vrai dire, vous n’avez jamais cessé de travailler et d’écrire, notamment dans la lignée de Michel Foucault, pour dénoncer les formes contemporaines d’imposture et d’assujettissements. Les titres de quelques uns de vos ouvrages suffiront à le faire entendre : L’empire des coachs. Une nouvelle forme de contrôle social (avec Pierre Le Coz) 4, La santé totalitaire. Essai sur la médicalisation de l’existence 5 (avec Marie-José Del Volgo), Le consentement, droit nouveau ou imposture 6, (ouvrage collectif que vous avez dirigé avec Jean-Paul Caverni), ou récemment encore, et avec Marie-José Del Volgo, Exilés de l’intime. La médecine et la psychiatrie au service du nouvel ordre économique 7.Votre activité éditoriale se préoccupe aussi beaucoup de clinique psychanalytique 8, mais ça insiste tant du côté du combat qu’on pourrait se demander si, pour vous, ce n’est pas l’exercice même de la psychanalyse qui relève d’un engagement permanent de cet ordre, un peu comme si on parlait de révolution permanente ? Accepteriez-vous de retrouver ce qui a été gagné sur l’indistinction par l’activité de pensée et d’écriture que vous avez mené ces dernières années, activité souvent collective d’ailleurs ; et quand je dis « gagné sur l’indistinction », j’ai le sentiment à la fois d’être au cœur du sujet que Semen essaie de traiter, et à la fois proche de votre démarche. Est-ce le cas ? Roland Gori : Si j’ai bien compris votre question, il y a effectivement pour moi une véritable unité entre ma pratique psychanalytique, l’interrogation épistémologique et théorique qu’elle suscite et l’engagement socio-politique qui en découle. L’unité de ces engagements ne m’est apparue qu’après-coup. Elle s’est révélée fondée par la conviction intime que le « sujet historique » fabriqué par la psychanalyse se trouvait inséparable de certaines formes de démocratie qui reconnaissent à la mémoire et à la parole leur pleine et entière valeur, fondements d’un monde humain que nous aurions en partage, en commun et dont l’espace public aurait à prendre soin. Ce sujet historique existe malgré, avec et contre le flux incessant des évènements qui frappent sa conscience mais ne s’inscrivent dans sa mémoire comme histoire qu’à la suite d’un travail particulier, psychique autant que social, bref symbolique 9. Dés lors la haine ou le mépris que la psychanalyse suscite aujourd’hui proviendrait moins de ses limites thérapeutiques ou épistémologiques, qui existent et qu’il importe de connaître bien sûr, que des conditions sociales, politiques et culturelles de notre civilisation, de ses dispositifs de subjectivation, de la manière dont ils fabriquent ce que Michel Foucault nomme « un sujet éthique ». L’unité de ces engagements provient aussi d’une autre conviction tout aussi intime, acquise par plusieurs décennies de pratiques thérapeutiques : la manière dont une culture accueille et traite la vulnérabilité, symbole d’une « humanité dans l’homme », conditionne culturellement les formes du lien social, autant que du savoir 10. Je ne crois pas à l’Immaculée Conception des Savoirs. Ils émergent de la « niche écologique » d’une culture qu’ils participent en retour à recoder. La manière de soigner comme celle d’informer, de juger, d’éduquer, de faire de la recherche, révèle la substance éthique d’une civilisation, la hiérarchie de ses valeurs, son horizon philosophique, c’est-à-dire politique. Parviendra-t-on encore à soigner demain, à faire de la politique, à enseigner, à juger, à chercher, à informer ? La manière de penser le singulier et le collectif dans une civilisation n’est pas sans conséquences morales, politiques et psychologiques. Cette manière de penser le sujet singulier dans notre culture comme une simple copie, un exemplaire de la série, un segment de population à laquelle statistiquement il appartient, se trouve profondément liée aux processus d’industrialisation qui affectent non seulement les rapports sociaux de production mais plus encore tous les secteurs de l’existence sociale : santé, éducation, information, culture, justice, recherche, travail social, relations sociales, etc. Nous avons montré avec l’Appel des appels que la souffrance au travail aujourd’hui émerge chez des professionnels qui concevaient jusque là leurs pratiques selon le modèle de l’artisan, médecins, psychologues, juges, artistes, enseignants, journalistes, travailleurs sociaux, etc. 11 Professionnels qui se trouvent brutalement mis en demeure de recomposer leurs pratiques sur la base des valeurs de la production industrielle des services qu’ils rendent. Cette recomposition des champs 12 opère sous la double injonction idéologique et politique d’une rationalisation économique et d’une rationalité technico-administrative, modélisées par la pensée statistique. Cette manière de penser le sujet singulier autant que collectif est constituée de pied en cap, dans sa nature et sa fonction, par nos pratiques sociales qui permettent notamment au pouvoir politique de gouverner et de faire des choix idéologiques sans les avouer comme tels en les justifiant au moyen de la rationalité statistique, comme une administration objective et scientifique du vivant. Le sujet n’est plus alors que l’élément exemplaire d’une loi des grands nombres, un effet de cette notion hybride économico-morale de « populations 13 » qui le fait apparaître comme une unité numérique et disparaître en tant qu’être concret, irréductible à toute typologie, à toute force égalisatrice des nombres et à toute poussée homogénéisante des normes. Le sujet se trouve alors réduit par l’instrumentalisme qui n’est pas seulement l’application pratique d’une manière de penser l’humain mais devient la forme et l’essence même de toute pensée, de toute pensée « calculante », à des années-lumière de ce que Bourdieu nommait la « pensée pensante ». La « tarification à l’activité » qui recompose l’ensembles des pratiques professionnelles ne procède pas seulement d’une rationalité économique ou technique, elle est devenue le moyen par lequel le Pouvoir politique institue la matrice permanente d’une « servitude volontaire »14 au moyen des « expertises ». L’expertise se trouve promue opérateur d’un nouveau paradigme de civilisation, d’une nouvelle morale positive et curative, et produit des mutations sociales et culturelles profondes, comparables à celles que le concept d’« intérêt » avait su produire dès le XVIIe siècle dans l’art de gouverner. C’est une étape supplémentaire dans la « mathématisation » du monde conduisant à laisser aux « spécialistes de la résolution des problèmes », spécialistes issus de l’univers de l’économie expérimentale et de la théorie des jeux 15, « scribes » privilégiés des « expertises » le soin de « décider » à notre place. Non sans devoir laisser aux médias le soin de convaincre les individus de se soumettre librement à cette manière de voir le monde comme un ensemble de situations-problèmes à résoudre. C’est de ce « rationalisme morbide » dont procèdent nos idéologies et les pratiques actuelles qu’elles légitiment 16. De ce fait, lorsque nous adoptons les valeurs et les critères des « spécialistes de la solution des problèmes » pour penser le monde et notre existence à partir de leur calcul et si cette transmutation des valeurs s’avère inappropriée à notre vie, ce n’est pas seulement tel ou tel problème qui demeure sans solutions, mais c’est bien le monde comme notre existence que nous risquons de perdre. Ce que les analyses d’Hannah Arendt ont montré à partir des « documents du Pentagone » qui rendaient compte de la manière dont aux États-unis la guerre du Vietnam avait été préparée, à partir des scénarios des spécialistes de résolution de problèmes et de leurs ordinateurs. Ce n’est pas seulement la Guerre que ces experts ont perdu, mais c’est aussi le monde, notre monde, auquel ils avaient substitué un monde virtuel, perdant au passage le goût de la vérité, du jugement et de la responsabilité pour leur substituer cet art du mensonge, au centre des rhétoriques de propagande, de communication et de marketing politiques, culturels et sociaux. Cette perte de la substance éthique, sociale et psychologique de nos sociétés de masse et des modes de gouvernement politique qui les contrôlent et les normalisent, constitue sans nul doute le grand défi de la démocratie à laquelle ces mêmes sociétés prétendent. Ce sujet singulier et collectif, ce « pluriel des singuliers » dont parle Hannah Arendt, dès lors qu’il passe à la trappe de l’individualisme et de la massification – deux versants du même phénomène – se trouve recouvert, aliéné, ou au moins falsifié par une vision du monde qui en l’objectivant le façonne comme une marchandise et un spectacle, spectacle où la marchandise se contemple elle-même dans la consommation des illusions collectives qu’elle produit. Donc m’intéressant à la pragmatique comment aurais-je pu ne pas me préoccuper des dispositifs de subjectivation qui oeuvrent dans la culture et participent aux enveloppes formelles des symptômes au nom desquelles les patients viennent nous consulter ? Philippe Schepens : Je crois savoir que vous occupez, en tant que psychanalyste et parmi les psychanalystes, une place un peu à part, du fait de l’attention que vous portez de manière effective à la matérialité de la parole, ce qui d’ailleurs vous rend plus qu’un autre attentif aux travaux actuels des linguistes. En effet, je crois pouvoir dire que la plupart de vos confrères préfèrent se cantonner à la « linguisterie » lacanienne, dans la refonte qu’elle opère des travaux saussuriens et jacobsonniens. C’est, bien sûr, déjà considérable. Cependant, en dehors de votre attention au tournant pragmatique de la linguistique, c’est à l’archéologie des discours tentée par Foucault que vous reliez votre travail. Quelques-uns dont je suis appellent cela l’analyse du discours, et tentent d’en formuler les arrière-plans et les méthodologies. Vous le reliez également au projet de philosophie critique de l’École de Francfort. Voudriez-vous préciser la pensée qui est la vôtre à cet égard, votre rapport avec ces éléments que j’évoque intentionnellement de manière un peu vague ? Roland Gori : Depuis près de 40 ans, j’ai dans mes travaux divers et variés essayé d’ancrer la théorisation de mes pratiques dans le cadre d’un matérialisme discursif qui rappelle que nous n’avons que la parole et le langage pour dire le monde et agir sur lui. L’évidence des faits ne mérite pas qu’on les néglige. Vous vous souvenez sans doute des débats que nous avions eus à propos de l’interprétation des rêves quand j’affirmais que pour le psychanalyste, elle procédait de jeux de paroles et de langage et qu’à ce titre « le rêve n’existe pas »17. Je demeure adossé à cet opérationalisme méthodologique qui veut que les faits dont une pratique et une science peuvent rendre compte, sont davantage créés par une méthode que révélés ou découverts par elle. À distance de toute prétention transcendantale, la psychanalyse ne peut rendre compte que de ce qu’elle prend dans son dispositif et que d’une certaine façon elle fabrique. La psychanalyse est pour moi la mise en acte d’une méthode dans une pratique où la fonction symbolique joue un rôle essentiel. Je me méfie de la notion de « causalité psychique » qui ouvre tôt ou tard la porte à cette idéologisation du discours psychanalytique qui a fait beaucoup de dégâts. C’est la raison pour laquelle j’ai essayé de savoir à quelles conditions, la psychanalyse risquait de se dégrader en conception du monde, en idéologie et en rhétorique d’influence. Par exemple, j’ai essayé de montrer comment dans l’histoire du mouvement psychanalytique Freud et ses disciples ont été « roussis au feu du transfert », transfert que les conditions particulières de la méthode produisent. Ces relations passionnelles naissent de l’usage particulier que la psychanalyse fait du langage et de la parole, de leur pouvoir de révélation et de leur fonction symbolique. Pouvoir et fonction que les sciences actuelles tentent de récuser en « naturalisant » l’humain et en destituant la « preuve par la parole »18. À partir de là, vous comprendrez aisément comment nous nous sommes intéressés, avec Marie-José Del Volgo, à la manière dont dans nos sociétés la médicalisation de l’existence accouplée à un langage de plus en plus économique risquait de conduire à un gouvernement de plus en plus totalitaire des individus et des populations. C’est-à-dire comment par le langage et dans le langage, la médicalisation de l’existence recodait le sujet éthique et le lien social, pour conduire à une administration scientifique et technique du vivant au sein de laquelle des dispositifs de servitude volontaire conduisaient à une soumission sociale librement consentie. La santé devient un enjeu éthique et politique essentiel dans nos démocraties et le langage pour la saisir et l’instrumentaliser révèle une forme particulière de civilisation. La santé a d’autant plus préoccupé les différents systèmes de gouvernements politiques que ces systèmes ont dû répondre à la nécessité de rationalisation du corps et du temps des individus. Je quitte ici la théorie de Georges Canguilhem pour en venir à celle de Michel Foucault. Dans le cadre de la nécessité d’une rationalisation des conduites, et en particulier de l’utilisation du corps et du temps, à des fins d’accroissement de productivité et de performance, on a requis la médecine et les sciences du vivant, du bien être en général, à devoir répondre à cette réquisition politique des pratiques professionnelles de santé. Donc, c’est historiquement daté. Les exigences de rationalisation des conduites afférentes à l’esprit capitaliste et l’éthique protestante, selon Max Weber 19, se sont accrues. Rationaliser notre vie quotidienne au nom de la science est un mode de pensée occidental. Le XIXe siècle est le siècle majeur de l’industrialisation normative des comportements. Ce ne sont pas seulement les industries qui « se sont fabriquées » avec des agencements normatifs, c’est l’ensemble de la société. On pourrait presque dire, je prends ici un risque de provocation à l’égard des sociologues, que la sociologie est le concept qui se déduit de cette massification. C’est au moment où se délite le lien social qu’apparaît le spectre de la sociologie afférant, bien évidemment, à l’organisation, à la mise en place des manufactures et des productions industrielles. Alors, les sciences du vivant se trouvent invitées, en quelque sorte, à conceptualiser, à réguler – en tant que pratiques sociales et pas uniquement en tant que rationalité scientifique – cette normalisation des individus et des populations. À partir du moment où c’est au nom de la science que l’on peut imposer des normes – c’est-à-dire des exigences à des existences pour ne pas quitter la pensée de Canguilhem, puisque c’est sa définition – au nom de la science, de la raison, il est d’autant plus difficile de contester ces exigences et d’ouvrir un débat politique. Au début du XXIe siècle, le drame est le totalitarisme qui s’installe au nom des sciences et qui fait que rien n’est débattu puisque c’est scientifique... Revenons au XIXe siècle, Michel Foucault montre que la France a normalisé ses canons et ses professeurs, que l’Allemagne a normalisé ses médecins. C’est le siècle qui installe les dispositifs de normalisation. D’ailleurs, je n’emploierai pas le terme de « norme » : la norme est en effet seconde par rapport au dispositif de normalisation qui la produit. Il est aussi intéressant de noter qu’au niveau linguistique, le terme de norme est peu utilisé dans le sens qui est le nôtre jusqu’au XIXe siècle. Bien sûr, on parlera de norme, dans le sens latin norma, l’équerre, ou de norme grammaticale, etc. Mais l’extension linguistique se fait vraiment au XIXe siècle. Cette extension est le reflet de ce qui – socialement et psychologiquement – se met en place. Aujourd’hui, on ne parle plus de norme, mais d’anomalie ou de « trouble » ou encore de « vulnérabilité ». On ne peut pas détacher la manière de se penser sujet et celle dont le sujet se fabrique. C’est une des raisons pour lesquelles la « santé mentale » actuelle constitue l’acte de décès de la psychiatrie : il n’y a plus exigence d’une psychopathologie authentique pour pratiquer, comprendre le sens et l’histoire des symptômes, le vécu du patient, l’importance de ses idiosyncrasies, de son style ; l’hygiénisme du corps social suffit : repérer les individus appartenant statistiquement à des populations à risques, suivre leur trajectoires et les coacher toutes leurs vies, si nécessaire par des méthodes rééducatives ou chimiques. Politiquement parlant c’est aussi le retour aux « classes dangereuses », mais avec en prime une « naturalisation » des déviances grâce à la neurobiologie et à la génétique des comportements. On ne peut pas rêver mieux pour cette nouvelle forme de darwinisme social qui disculpe la société de la part qui est la sienne dans l’émergences des déviances : les compétences affectives, sociales, comportementales sont prédéterminées par des « vulnérabilités génétiques » qui, activées ou inhibées par des facteurs « environnementaux » (on ne parle plus d’Autre ou de Politique !), produisent des dysfonctionnements neuro-cognitifs à l’origine des « troubles » de toutes sortes ! Comment ne pas s’intéresser aux langages et aux dispositifs qui fabriquent les savoirs dominants autant que l’opinion à laquelle on demande par la mise en spectacle des « expertises » d’adhérer à ce qui contribue à les asservir ? Philippe Schepens : Dans la rédaction que vous avez faite de L’Appel des appels, j’ai été frappé par le fait que vous utilisiez à plusieurs reprises le mot idéologie. Pendant un temps, j’ai pensé que vous ne l’utilisiez pas de manière pleinement notionnel, mais plutôt pour caractériser l’imposture intellectuelle, le dessein stratégique qui se tapit à l’arrière-plan de telle mesure juridique, de tel discours de méfiance, ou même dans la conjoncture la plus récente, de tel discours de ségrégation et de haine, tel qu’il vient du plus haut sommet de l’État. J’ai pensé que pour un psychanalyste, ce qui est idéologique, c’est tout ce qui vient recouvrir l’humain d’inhumain. Cependant lorsque j’ai lu votre ouvrage Exilés de l’intime, j’en suis venu à modifier ce jugement et je crois maintenant que vous explorez la fabrique du discours médical et psychiatrique comme la fabrique même d’un naturalisme triomphant et d’un discours de pouvoir, et en cela pleinement idéologique, au sens le plus marxiste que le terme recèle. J’aimerais qu’on y revienne plus loin, mais en attendant, y a-t-il une anthropologie psychanalytique à partir de laquelle il devient possible d’apercevoir les recouvrements de l’humain auxquels ce naturalisme conduit ? Y a-t-il une Ratio, issue de la clinique psychanalytique, qui permette de renouveler aujourd’hui le combat des Lumières ? Roland Gori : L’idéologie est pour moi une forme de discours, de savoir et de dispositif qui assure une prescription sociale au nom d’une description prétendument scientifique ou du moins objective de la réalité. Elle s’incarne dans le matérialisme des pratiques sans lesquelles elle ne serait qu’une abstraction en quête de croyance ! Aujourd’hui il y a un renouveau des idéologies « totalitaires » qui fabriquent cette « fiction anthropologique » d’un « homme neuro-économique » : individu stratège, froid calculateur, cynique, intériorisant les normes du marché et régulant sa conduite comme dans un jeu d’économie expérimentale, s’instrumentalisant lui-même et autrui pour optimaliser ses parts de jouissance. Compétences émotionnelles et sociales prédéterminées génétiquement mais améliorables par l’apprentissage. Cette fiction actuelle au croisement des sciences économiques et des neurosciences assure la liquidation du sujet tragique construit par la psychanalyse et la philosophie politique, sujet divisé en conflit avec lui-même et les autres, ordonnateur de son propre destin par le récit et l’histoire. Ces idéologies néolibérales qui recomposent aujourd’hui nos savoirs et nos pratiques, dont la souffrance au travail est le symptôme, tendent depuis une trentaine d’années à devenir totalitaires en recodant l’ensemble des champs de nos existences avec le langage de l’économie (Gary Becker) et des théories de l’information. Quand je dis « totalitaire », c’est à la suite des travaux comme ceux de Hannah Arendt et Theodor W. Adorno qui ont montré que les germes des États totalitaires se déduisaient de la condition de l’homme moderne dans sa prétention à organiser rationnellement le monde, c’est-à-dire que rien n’échappe à la raison. Dans mon dernier ouvrage 20 notamment, je forme l’espoir que cette « humanité dans l’homme » est cela même dont la psychanalyse pourrait être le nom aujourd’hui, à condition sans doute que les psychanalystes ne cèdent pas trop aux sirènes de notre époque et à la tentation sans cesse renouvelée de se transformer en idéologie ou en religion. Dans une société où règne la tyrannie de la norme, faire de la psychanalyse le site de résistance du singulier, du contingent, du hasard et de l’inattendu aux dispositifs de chosification de l’humain peut surprendre. Mais c’est cette thèse que je soutiens. Philippe Schepens : Revenons à cet ouvrage écrit avec Marie-José Del Volgo, Exilés de l’intime. Vous interrogez de manière très acérée une série de concepts que le discours médical et psychiatrique charrie. Parmi ceux qui vous mobilisent, celui de « consentement ». Pour ma part, je n’avais effectivement jamais entendu, jusqu’au moment de vous lire, ce que ce terme comportait d’équivoque. Sur quel mode sommes-nous « éclairés », et à quoi donc est-ce que nous consentons, lorsque nous remettons notre corps entre les mains de la médecine d’aujourd’hui, ou simplement lorsque nous consentons à l’ensemble de plus en plus étendu de ses prescriptions et de ses représentations ? Vous décrivez une sphère de discours et de pratiques dont l’importance n’a cessé de croître, et qui se renforce compte tenu de la légitimité acquise grâce aux succès thérapeutiques des 50 dernières années et grâce au lien organique qu’elle a tissé avec le pouvoir politique. Vous soulignez la naissance d’un empire législatif structuré par un nouvel hygiénisme qui encadre, « coache », surveille, norme, vise une « rationalisation des moeurs », construit l’addiction à la performance, et finalement même en vient à produire des politiques de dépistage qui sont en fait des ségrégations aussi précoces que féroces des gens fragiles. Vous montrez que faute d’apercevoir ce consentement au naturalisme, nous risquons finalement de nous représenter nous-même comme animal, comme « exemplaire de l’espèce », hypostase de la pensée scientifique de Mengele. Mais ce sur quoi vous insistez particulièrement, c’est sur la reconfiguration de notre rapport à nous-même que cette idéologie et ces pratiques parviennent à tisser insidieusement (vous utilisez même les termes de « mutation anthropologique », de « désymbolisation du monde »). Cette reconfiguration naturaliste, attestée et étayée par les nouveaux discours bio-scientifiques que vous identifiez nettement 21, y compris dans leur convergence conceptuelle, tend à nous faire adhérer à une représentation de nous-même comme organisme biologique autonome, comme cerveau ne calculant dans ses rapports à autrui que des gains et des pertes, comme « entrepreneur de soi-même ». Pourriez-vous, pour les lecteurs de Semen, revenir sur ce que ce naturalisme à l’œuvre recompose en nous, et que le psychanalyste est peut-être plus particulièrement en position de nommer ? Roland Gori : Nous sommes aujourd’hui dans une société du spectacle et de la marchandise dont nos dispositifs de subjectivation ne sauraient rester indemnes. J’évoque, et après Bourdieu, dans mon dernier ouvrage ce pouvoir invisible et anonyme de la télévision qui manipule d’autant mieux son public et ses journalistes qu’ils en sont inconscients, qu’ils en intériorisent les normes en usage et finissent par penser comme on le leur demande. Comme on le leur demande, c’est-à-dire selon une logique de marché mise en œuvre par les prescriptions de l’audimat. Ce faisant, si aux dires d’Hegel l’époque moderne se caractérise par le fait que la lecture quotidienne du journal a remplacé la prière du matin, on mesure l’impact de la télévision et de ses annexes sur l’opinion. Dans une civilisation où les jeunes français passent plus de temps avec ces « industries de programmes 22 » qu’avec leurs parents, on peut légitimement s’inquiéter du rôle et de la fonction de ce dispositif de transmission culturelle dans la formation des esprits. On sait par exemple que la télé reste allumée en moyenne 5H30 par jour dans les foyers français, que les enfants de 11-14 ans passaient en 2008 en France en moyenne 2 H par jour devant la télévision 23. Si la télévision tend à occuper une place essentielle dans les systèmes de transmission, le rapport privilégié qu’elle entretient à l’urgence, au scoop et aux nouvelles, heurte frontalement les exigences de la tradition et de la mémoire. Or comme le remarquait déjà Alexis De Tocqueville « le passé n’éclairant plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres. » C’est donc la formation même des esprits qui se trouve mise en question par cette « corruption structurelle », comme écrivait Bourdieu 24, de la télévision comme canal privilégié de communication, organisé par le court terme des scoops et des nouvelles dont le flux incessant objecte à la « pensée pensante ». Cette civilisation de l’opinion heurte structurellement le travail de la culture en exigeant du sujet singulier autant que collectif des formes de temporalité propres à l’urgence des « nouvelles » nouvelles, à la structure de leur message et au mode d’attention qu’elles requièrent. Nous sommes ici en contrepoint de la temporalité de la pensée réfléchie ou du rêve, qui nécessite un temps d’après coup pour incuber l’actualité dans une mémoire qui transforme les événements en histoire. Que devient le « sujet historique » dans une civilisation du court terme, où l’individu est soumis à des flux incessants d’informations et de nouvelles ? Alors même que les informations exigent pour prendre sens et trouver une valeur d’être triées, sélectionnées, unifiées, mises en récit, inscrites dans une histoire. Pour qu’un événement fasse histoire il faut qu’il « dure », qu’il « dure » dans une mémoire collective autant qu’individuelle, structurée par des traces, des archives, des souvenirs, des réminiscences et des objets matériels autant que symboliques. Que l’on puisse se rappeler de quelque chose sans en avoir le souvenir, c’est ce dont témoigne l’expérience psychanalytique avec ses concepts de transfert, de répétition et d’inconscient. C’est ce qui fait d’ailleurs de la psychanalyse une création analogue à la rencontre amoureuse telle qu’André Breton l’évoque au moment où il écrit : « C’est comme si je m’étais perdu et qu’on vint tout à coup me donner de mes nouvelles ». Cette mémoire qui fait histoire, c’est aussi celle que Marx découvre avec le matérialisme historique en coordonnant les croyances et les idéologies aux conditions sociales de l’existence et à leurs métamorphoses. Chacune à leur manière, la psychanalyse, la sociologie marxiste, les connaissances historiques et les humanités heurtent frontalement les « valeurs » de notre civilisation qui prônent la culture du potentiel, la rentabilité du court terme, la flexibilité des expériences, l’idéalisation des instants et des évènements, la liquidité des relations et le speed dating avec les œuvres et les partenaires. Dans mon dernier ouvrage je vois dans le succès des livres de Michel Onfray un de ses symptômes propres au « pétainisme culturel » de notre temps, retour d’une révolution conservatrice toute « grosse » des valeurs néo-libérales de potentiel, de concurrence, de liquidité, d’immanence et de cynisme, « animal » écrivait Nietzsche, dans lesquels se consume le sujet en consommant ses expériences vitales ! Philippe Schepens : Je voudrais finir cet entretien en vous interrogeant sur la vague tragique de suicides qui ont eu lieu récemment à France Telecom, et à la manière dont ils ont été saisis dans le terme de « stress », stress au travail. C’est un concept curieux, à mi-chemin du biologique et du social. Ce concept évoque-t-il pour vous, et là encore, une dépossession naturaliste ? Roland Gori : Le « stress » c’est ce qui reste d’une civilisation qui a oublié le caractère tragique de l’existence au profit de la fuite éperdue dans l’instant, la mort au profit du « semblant », l’Autre au profit de l’« environnement », le sujet singulier et collectif au profit de l’individu et des communautés, la subjectivité du travailleur au profit de la « victime » (de la souffrance au travail), le citoyen au profit du consommateur et de ses droits… Bref c’est un cache-misère d’une pensée qui a perdu ses dimensions politiques, intersubjectives, historiques. Une notion-fétiche pour ne pas reconnaître tout ce que notre civilisation désavoue de la dette que chacun a vis à vis de l’Autre et de l’Histoire, en somme du réel qu’elles bordent. Mais c’est une autre histoire… 26-28 septembre 2010 Notes 1 . … et aussi bien misérable : il s’agissait bel et bien de récupérer une clientèle qui, en France, a plutôt tendance à faire confiance aux psychanalystes. 2 . « Soigner, enseigner, évaluer ? », Cliniques méditerranéennes N° 71, 2005, Éditions Erès. 3 . L’une de ses réalisations, c’est l’édition d’un ouvrage collectif : L’appel des appels. Pour une insurrection des consciences, sous la direction de Roland Gori, Barbara Cassin, Christian Laval, 2009, Paris, Mille et une nuits. 4 . Albin Michel, 2006. 5 . Denoël, 2005. 6 . In Press, 2005. 7 . Denoël, 2008. 8 . Par exemple La preuve par la parole. Sur la causalité en psychanalyse, PUF, 1996, rééd. 2001 et Erès, 2008, ou encore Logique des passions, Denoël, 2002, Flammarion, 2005. 9 . Cf. De quoi la psychanalyse est-elle le nom ? Démocratie et subjectivité, Denoël, Paris, 2010. 10 . Les formes de savoir sont indissociables des formes de pouvoir mises en œuvre comme pratiques sociales et construction d’un monde commun. 11 . Roland Gori, Barbara Cassin, Christian Laval (sous la dir.), L’Appel des appels. Pour une insurrection des consciences, Paris, Mille et une nuits, 2009. 12 . Au sens de Bourdieu. Cf. Pierre Bourdieu, Le sens pratique, Paris, Minuit, 1980 et Pierre Bourdieu, Les structures sociales de l’économie, Paris, Seuil, 2000. 13 . Michel Foucault, Sécurité, territoire, population, Cours au Collège de France. 1977-1978, Paris, Seuil, 2004 ; Michel Foucault, Naissance de la biopolitique Cours au Collège de France. 1978-1979, Paris, Gallimard, 2004. 14 . Roland Gori, « De l’extension sociale de la norme à l’inservitude volontaire », in : Gori R., Cassin B., Laval Ch., (sous la dir. de), 2009, op. cit., p. 265-278. 15 . Roland Gori, Marie-José Del Volgo, 2008, op. cit. 16 . Cf. « De quoi la psychanalyse est-elle le nom ? », op.cit. 17 . Cf. Le N° 15 du Bloc Note de la psychanalyse, 1997-1998, et en dialogue avec Roland Gori, le texte de Philippe Schepens dans le Bloc-Note de la psychanalyse N° 16, 1998-1999 : « En réponse à Roland Gori : le rêve comme interdiscursivité au travail », et « Réponse de Roland Gori aux commentaires de Philippe Schepens ». 18 . Roland Gori, La preuve par la parole, PUF, 1996. 19 . Max Weber, L’Éthique du protestantisme et l’esprit du capitalisme, Paris, Gallimard, 2003. 20 . Roland Gori, De quoi la psychanalyse est-elle le nom ? Démocratie et subjectivité, Paris, Denoël, 2010. 21 . Vous citez notamment le conjointement des concepts de comportement, d’interaction et d’information, qui se retrouvent en cybernétique, et l’extension métaphorique à une cybernétique sociale. Vous citez également les travaux de Gary Becker, sociologue et économiste, qui reconstruit une sociologie en pure termes économiques ; la radicalisation de la théorie des jeux, dans les travaux d’Axelrod, pour modéliser les situations et les rapports humains en termes de stratégies égoïstes, les travaux de Kosfeld, neurobiologiste, ou ceux de Kahneman, psychologue et économiste, et finalement les programmes de recherche en neuro-économie, neuro-finance, neuro-marketing, économie comportementale, qui sont fortement subventionnés dans un nombre croissant d’universités, pour ne citer que quelques aspects saillants de vos travaux. 22 . Bernard Stiegler, La télécratie contre la démocratie, Paris, Flammarion, 2006. 23 . Aux USA les enfants passent en moyenne 4-5H par jour devant la télévision. 24 . Pierre Bourdieu, 1996, op. cit. Pour citer cet article Référence électronique Roland Gori, « Les dispositifs de réification de l’humain », Semen [En ligne] , 30 | 2011 , mis en ligne le 01 janvier 2011, consulté le 08 mars 2011. URL : http://semen.revues.org/8970
  5. @ Brume, Jibrail, tous : En contrepoint en quelque sorte, en voici un peu plus sur l'Ordonnance Ballereau et la réforme des labos d'analyse. Il est intéressant de noter que la pétition est désormais relayée, sous une forme moins élliptique, par le site de l'Appel des Appels. Je reste sceptique pour ma part, au moins sur l'entière sincérité désintéressée de la corporation à l'origine de la pétition, mais enfin, bon... Quoiqu'il en soit, dans l'introduction du Rapport source du texte de l'Ordonnance (voir ci-dessus mon post du mardi 22 février), je trouve assez savoureuse, compte tenu de la part du "Counselling" et des autres problèmes dans les tests du sida, la réthorique du 2ème paragraphe de l'introduction : " L'inspection générale des affaires sociales (IGAS), dans le cadre de son programme annuel, a réalisé en 2006 un rapport sur « La biologie médicale libérale en France : bilan et perspectives ». Ce rapport a pointé, malgré un niveau global de qualité satisfaisant des laboratoires de biologie médicale, quelques insuffisances importantes. Or, la fiabilité des examens de biologie médicale est un impératif de santé publique, une exigence tant individuelle que collective. On ne peut plus laisser perdurer des défauts de fiabilité des examens de biologie médicale dans certains laboratoires, toute erreur ou tout retard dans un diagnostic pouvant entraîner des pertes de chances susceptibles d'avoir des conséquences dramatiques. "Aussi, le Gouvernement a souhaité, trente-trois ans après la dernière réforme de la biologie médicale, entreprendre une réforme en profondeur, destinée à préparer l'avenir de cette discipline." Pour le reste, l'ensemble me fait surtout penser à une volonté de généraliser et de banaliser les analyses médicales. J'ai du mal à croire, par exemple, que 70 ou 80 % des diagnostics médicaux dépendent déjà des analyses médicales (comme c'est affirmé je crois par l'un des commentateurs de l'article de l'Express ci-dessous)... Cela ne voudrait-il pas dire que plus de 50 % des consultations en médecine libérale donnent lieu à prescription d'analyses ? Bref, pour tenter de se faire une idée en recoupant différents éléments d'information et points de vue, on peut jeter un coup d'oeil aux pages accessibles par les liens ci-dessous. Excusez moi de ne pas vous faire des liens cliquables directement en bonne et due forme, mais d'insérer seulement (si c'est le cas) des adresses utilisables par copier-coller dans vos moteurs de recherche, c'est qu'il y en avait un peu trop d'un coup... - Relai pétition sur site Appel des Appels : tam-tam - Appel à pétitionner, nouvelle version : http://www.touchepasamonlabo.com/php/index.php - Article de l'Express : http://www.lexpress.fr/actualite/economie/...rme_848156.html Intégrale des commentaires à l'article de l'Express : http://www.lexpress.fr/actualite/economie/...e.asp?id=848156 Article de Sud-Ouest, 29 janvier 2011 : http://www.sudouest.fr/2011/01/29/laborato...303676-3230.php En relation encore avec l'Appel des Appels, je vais faire un post dans un autre fil, pour communiquer quelque chose d'important.
  6. Selon l'extrait de PDF ci-dessous, en introduction d'une nouvelle intéressante pour sa qualité littéraire que j'ai découverte récemment et qu'on peut télécharger sur le site de Jan Spreen, Nightsofamour, il y aurait eu un jour une conférence à Mouans-Sarthoux, que l'auteur relate ainsi : "Au mois de juin de l’année 2001, j’ai assisté à une conférence très intéressante au sujet de l’équation vih = sida. Les deux conférenciers les plus importants furent le Dr Chermann, qui se présente volontiers comme un membre de l’équipe du Prof. Luc Montagnier des années 1980 et co-découvreur de la partie gauche de l’équation et Dr De Harven, qui fut entre autre directeur d’un laboratoire de microscopie électronique au Canada, également dans les années 80 et qui n’est pas du tout d’accord avec le concept du sida en vogue de nos jours. Le Dr Chermann était le premier à parler et il nous a raconté beaucoup de choses. Par exemple, il nous a expliqué que le fameux virus est très difficile à dépister parce qu’il change constamment et il n’est pas impensable que tous les êtres aient des virus différents. J’ai vainement essayé d’imaginer les difficultés que l’on doit rencontrer à tenter de découvrir un nouveau virus dans ces conditions et je me suis dit que l'équipe de Chermann a dû être composée de chercheurs hors pairs et extrêmement talentueux. Mais j’ai réellement commencé à m’intéresser à l’affaire quand le Dr Chermann nous a donné la raison principale du fait que l’on n’arrive parfois pas à déceler des virus même chez une personne séropositive. Dans ce cas-là, nous a-t-il dit, les virus se sont retirés dans une cachette où ils sont indétectables. A quoi il a simplement ajouté : « Ce n’est pas parce que l’on ne peut pas voir un virus, qu’il n’est pas là ! » Pendant son discours et après, quand les auditeurs ont commencé à lui poser des questions, le Dr Chermann m’a donné l’impression qu’il était en mesure de répondre aisément à n’importe quelle question. Par exemple, il a expliqué que certaines personnes peuvent vivre avec le vih pendant des décennies, simplement parce qu’elles ont la chance d’être non réceptives. Tout de suite après le discours du Dr Chermann la parole fut donnée au Dr de Harven, qui a commencé à préciser qu’il ne croyait pas réellement en l’existence du virus parce que personne n’avait jamais été en mesure de l’isoler dans les règles de l’art. Entendant cela, le Dr Chermann s’est emporté et il a quitté la salle dans une précipitation remarquable et très remarquée. Bon, c’est vrai, c’était peut-être un peu exagéré, mais d’un autre côté c’est aussi très compréhensible qu’il se soit laissé aller. Vous savez, une fois que l’on a dit tout ce que l’on a à dire il est difficile, voire impossible, de rester calme quand quelqu’un d’autre met les pieds dans le plat au point où il faut tout recommencer depuis le début. On n’arrive nulle part de cette manière-là. Une fois que l’on sait quelque chose, ça n’a pas tellement de sens de remettre tout en question depuis le début. On risque de découvrir qu’on est dans l'erreur depuis le début, auquel cas tout progrès deviendrait illusoire." Jan Spreen, extrait de : Amoureux au 21 ème siècle Amitiés
  7. En fin de compte, j'ai trouvé sur le Net le "Rapport au Président" sur la base duquel a été élaborée la fameuse ordonnnance Ballereau. Voici le résumé succint de l'essentiel tel qu'il apparaït in extenso dans le texte du rapport : "Le chapitre III est relatif aux dispositions transitoires et finales. La réforme de la biologie médicale est une réforme en profondeur dont les deux points fondamentaux sont la médicalisation de la discipline et la qualité prouvée par l'accréditation obligatoire des laboratoires de biologie médicale (et cette dernière, au plus tard le 1er novembre 2016). Si la majorité des points de la réforme est applicable immédiatement dès la publication de l'ordonnance, il est important de prévoir une période de transition afin de permettre aux laboratoires de biologie médicale de s'adapter. L'article 7 est relatif aux conditions d'autorisation ou de déclaration. Jusqu'au 1er novembre 2016, deux régimes vont cohabiter : le régime d'autorisation administrative actuel pour les laboratoires de biologie médicale existant avant la publication de l'ordonnance, et le régime de déclaration soit pour les laboratoires de biologie médicale accrédités qui vont s'ouvrir après la publication de l'ordonnance, soit pour les laboratoires de biologie médicale existant accrédités sur l'ensemble de leur activité." Pour ce qui concerne l'objet direct de ce forum, on peut lire dans le rapport : "L'article L. 6212-22 est relatif aux conditions de réalisation de certains examens de biologie médicale susceptibles de présenter un risque particulier pour la santé publique, comme le diagnostic du VIH." De manière générale, l'ordonnance prévoyait donc le passage d'un régime d'autorisation administrative à un régime d'accréditation pour les laboratoires d'analyse médicale. C'est vrai qu'elle prévoyait aussi un dispositif de regroupements sous l'égide des Agences Régionales de Santé dans le cadre la loi HSPT (Hopital-Santé-Publics-Territoires). Mais dans le détail, il y a un très grand nombre de dispositions et de modifications par rapport à l'existant que seuls des gens doués d'esprit critique qui seraient à la fois politologues, juristes (droit public et privé, français et européen) et spécialistes/professionnels de Santé seraient à même d'apprécier en finesse. Donc, le moins qu'on puisse dire est que le texte de la pétition "Touche pas à mon laboratoire" avec le peu d'argumentation précise qu'il fournit semble constituer un énorme raccourci. Mais il n'est pas impossible pour autant qu'il y ait de bonnes raisons, du point de vue de l'intérêt public et des Droits de l'Homme, de signer la pétition. Pour ma part je préfère m'abstenir jusqu'à plus ample informé sur les tenants et aboutissants de la chose. Mais si l'ordonnance a été supendue, il devait quand même y avoir, sans nul doute, quelques raisons sérieuses à cela.
  8. Brume, pour te préciser, non mon analyse éclairée de la pétition, mais mon point de vue, plus ou moins au feeling : Pour cet autre point, c'est sans doute plus sérieux et intéressant, tant pour le "rachat massif de labos" que pour les assurances de santé privées : là effectivement, le mélange des genres peut avoir des conséquences tout à fait redoutables, allant nettement dans le sens de ce qu'il y a de plus problématique et non souhaitable en termes d'américanisation du système de santé et de sécu en France (affaire du groupe Malakoff-Médéric, etc.). A propos de ta longue parenthèse maintenant, je comprends bien ta perplexité et tes inquiétudes. De toute façon il y a très longtemps, trop longtemps, que je t'ai promis de poursuivre notre correspondance en privé. Je vais m'y mettre enfin ce matin même. Je t'embrasse. _________________________________________________________ Et pour te donner une idée de l'actualité à Bordeaux, en ce moment même : "Rassemblement CH Pellegrin 10 H à 12 H devant CFX Michelet M. SARKOZY sera présent au CHU de Bordeaux Venez nombreux exprimer votre colère : · manque de moyens · manque de lits · manque de personnel · épuisement professionnel · Changement de planning journalier · non reconnaissance de la pénibilité pour le départ à la Retraite · manque de place en crèche · insécurité des patients / insécurité des agents dans leur exercice professionnel TOUS Ensemble EXIGEONS aussi l’augmentation de nos salaires..." Bref, le Président devrait être accueilli comme il se doit par les employés de santé publique en lutte contre les conséquences de la création des Agences Régionales de Santé (vrai-fausse décentralisation du secteur hospitalier). ______________________ (Selon France-Culture, infos de ce matin, Sarko vient à Bordeaux pour visiter un service pilote du nouveau plan Alzheimer...)
  9. Brume, même si ce n'est pas très clair, surtout au niveau des conséquences que ça pourra avoir, il semblerait que l'ordonnance en question soit suspendue depuis le 10 février dernier : Abrogation de l'ordonnance Ballereau (voir aussi sur cette page les liens en bas à droite dans la rubrique "archives du blog") Pour ce qui est de la pétition relayée sans le moindre commentaire par toutes sortes de sites et blogs d'obédiences diverses et variées, il faut bien voir que c'est aussi, en l'occurrence, une démarche de défense d'intérêts corporatistes, ceux des labos "indépendants", c'est-à-dire privés... qui vivent en écoulant à la tonne des produits et procédés de l'industrie pharmaceutique. Il est très possible que la réforme promue par l'ordonnance Ballereau visait in fine la concentration dans les mains de l'industrie en question, donc un pas de plus dans la privatisation tous azimuts sous couvert de réforme hospitalière, mais il y aurait sans doute aussi beaucoup à investiguer et à dire sur "l’exercice de la biologie médicale [par] des chercheurs non diplômés de biologie médicale", et divers autres sujets connexes et annexes, tels que, dans le domaine du sida, le"counselling", le double-volet enquête/interrogatoire et procédé biotechnologique, etc. N'oublions pas non plus que les premières enquêtes de santé publique sur le sida en vue de la préparation du plan pluri-annuel, au cours du 1er semestre 2009 (Prévagay, Comm'Test...), ont coïncidé avec les premiers pas de la commercialisation en France des tests de dépistage rapide... Amitiés
  10. Salut Brume, à mon tour de faire une information : House of Numbers va être projeté à Londres le 13 mars, au Shortwave Cinema, en présence de Johan Shenton, présidente de RA, auteur de "Posetively False" et qui prépare actuellement un nouveau film documentaire à partir de documents d'archives. Amitiés à toi et à tous
  11. Un correspondant du site Bellaciao rappelle qu'en 1946-48, les USA ont sciemment introduit la syphilis au Guatemala. Voir sa communication et la réponse de Marcel ici : Expérimentation sur la syphilis au Guatemala, 1946-48.
  12. Pour que les informations complètes sur le dossier HCP/Gilead soient acessibles dans ce fil, je rappelle que les infos concernant le versant Davignon/conseil d'administration de Gilead sont accessibles via ce lien vers mes posts du jeudi 4 novembre 2010. Par ailleurs, je découvre que les forums de onnouscachetout avaient fait une information sur la grippe aviaire contenant des précisions sur Gilead : voir par ce lien les posts de Reinecassiopée et Invisible Man en date du 19 février 2008.
  13. Oui, tu as raison Jibrail, le diaporama est bien une compilation d'après le rapport 2008. Mais , on peut dire que les Experts et Gilead se confortent mutuellement dans la défense de leurs positions de pouvoir et de leurs intérêts. Et comme parallèlemnt Gilead a mis en oeuvre une "stratégie marketing" avec les tenants et aboutissants que l'on sait au niveau européen, il me semble que les choses sont quand même allé très très loin en l'occurrence. A propos de l'info de Kill Elisa, sur le fait que l'Allemagne gèle sa contribution au Global Fund, en fait, la Suède aussi : http://www.lematin.ch/actu/economie/corrup...tre-sida-380339 http://news.yahoo.com/s/ap/20110123/ap_on_...fund_corruption http://hosted.ap.org/dynamic/stories/E/EU_...EMPLATE=DEFAULT
  14. ... Et quand ce n'est pas pour Gilead, c'est pour Tibotec, l'associé de Gilead pour la fabrication du Truvada. Parfois du reste, c'est aussi les deux pour un même expert signataire du rapport. Je ne sais pour quelle raison ou en vertu de quel tour de passe, le rapport n'est plus accessible sur le site officiel français, ni sur d'autres sites français qui en font mention. Mais on peut encore le télécharger en allant sur ce site africain. Et pour se faire une idée précise du degré d'intrication entre les activités du professur Yéni, de l'Etat français et de Gilead Science, on peut consulter, par exemple, ce rapport 2008 sous forme de diaporama, qui dit tout sans le moindre complexe dès la page de couverture...
  15. Jardinier

    MARAVIROC

    @ Jibrail Bravo pour ces infos ! Je ne sais jusqu'à quel point jusqu'à quel point il est nécessaire et utile d'enfoncer le clou ici, mais our l'Etavirine et le benzonitrile, l'un des liens fournis par la page wiki que tu signales est en effet on ne peut plus éloquent : ICSC: 1103 (bonjour les soins "palliatifs" !) >>> C'est bien là que le bat blesse, en effet. Pourtant, tout un travail de recensement de l'information contenue par les notices émanant de l'industrie pharmaceutique a été fait et est accessible sur le net, même si souvent plus sur des sites en anglais qu'en français. On peut quand même, par exemple, consulter ce site qui permet d'examiner les notices détaillées de 16 produits antirétroviraux : Faits sur les antirétroviraux Dans les pages annexes de ce site, on peut lire : - "(...) aucun des patients consommant ces anti rétroviraux ne reçoit les notices d’information - obligatoires aux termes de la loi - parce que ces notices ont été enlevés délibérément des boites d’emballage dans la majorité des cabinets de médecin et dans les hôpitaux avant d’être donnés aux patients. C’est sur ces étiquettes enlevées des boites que sont mentionnés les avertissements d’usage." - "Les multinationales pharmaceutiques soutiennent des organisations spéciales qui infiltrent les hôpitaux dans les pays en voie de développement sous le label de charité. La fonction principale de ces organisations est de réemballer les ARV différemment par rapport à l’emballage d’origine prenant ainsi soin d’enlever tous les avertissements d’origine." Pour embrayer sur un autre sujet indirectement en relation avec ce qui précède, j'ai récemment consulté le Code de Nüremberg pour l'expérimentation humaine. Je mets le document que j'ai consulté ci-après, à toutes fins utiles : Le Code de Nüremberg pour l’expérimentation humaine 1) Le consentement volontaire du sujet humain est absolument essentiel. Cela veut dire que la personne intéressée doit jouir de capacité légale totale pour consentir : qu’elle doit être laissée libre de décider, sans intervention de quelque élément de force, de fraude, de contrainte, de supercherie, de duperie ou d’autres formes de contrainte ou de coercition. Il faut aussi qu’elle soit suffisamment renseignée, et connaisse toute la portée de l’expérience pratiquée sur elle, afin d’être capable de mesurer l’effet de sa décision. Avant que le sujet expérimental accepte, il faut donc le renseigner exactement sur la nature, la durée, et le but de l’expérience, ainsi que sur les méthodes et moyens employés, les dangers et les risques encourus, et les conséquences pour sa santé ou sa personne, qui peuvent résulter de sa participation à cette expérience. L’obligation et la responsabilité d’apprécier les conditions dans lesquelles le sujet donne son consentement incombent à la personne qui prend l’initiative et la direction de ces expériences ou qui y travaille. Cette obligation et cette responsabilité s’attachent à cette personne, qui ne peut les transmettre à nulle autre sans être poursuivie. 2) L’expérience doit avoir des résultats pratiques pour le bien de la société impossibles à obtenir par d’autres moyens ; elle ne doit pas être pratiquée au hasard et sans nécessité. 3) Les fondements de l’expérience doivent résider dans les résultats d’expériences antérieures faites sur des animaux, et dans la connaissance de la génèse de la maladie ou des questions à l’étude, de façon à justifier par les résultats attendus l’exécution de l’expérience. 4) L’expérience doit être pratiquée de façon à éviter toute souffrance et tout dommage physique ou mental, non nécessaires. 5) L’expérience ne doit pas être tentée lorsqu’il y a une raison a priori de croire qu’elle entraînera la mort ou l’invalidité du sujet, à l’exception des cas où les médecins qui font les recherches servent eux-mêmes de sujets à l’expérience. 6) Les risques encourus ne devront jamais excéder l’importance humanitaire du problème que doit résoudre l’expérience envisagée. 7) On doit faire en sorte d’écarter du sujet expérimental toute éventualité, si mince soit-elle, susceptible de provoquer des blessures, l’invalidité ou la mort. Les expériences ne doivent être pratiquées que par des personnes qualifiées. La plus grande aptitude, et une extrême attention sont exigées tout au long de l’expérience, de tous ceux qui la dirigent ou y participent. 9) Le sujet humain doit être libre, pendant l’expérience, de faire interrompre l’expérience, s’il estime avoir atteint le seuil de résistance, mentale ou physique, au-delà duquel il ne peut aller. 10) Le scientifique chargé de l’expérience doit être prêt à l’interrompre à tout moment, s’il a une raison de croire que sa continuation pourrait entraîner des blessures, l’invalidité ou la mort pour le sujet expérimental. Le Code de Nüremberg (Extrait du jugement du Tribunal Militaire Américain, Nüremberg, 1947, cas K. Brandt, trad. F. Bayle, cité par Ambroselli C., L’éthique médicale, PUF, « Que sais-je ? » n° 2422, Paris, 1988, p. 105). Source : Christelle RIGAL Contribution à l’histoire de la recherche médicale : autour des travaux de Jean Bernard et de ses collaborateurs sur la leucémie aiguë, 1940-1970 Thèse dirigée par Anne-Marie MOULIN Soutenue le 19 décembre 2003 Archives ouvertes Il y a d'ailleurs une légère contradiction entre les clauses 4) et 7), du fait d'une différenciation ambigüe entre "toute souffrance et tout dommage physique ou mental, non nécessaires" (en clause 4), c'est moi qui souligne) et "toute éventualité, si mince soit-elle, susceptible de provoquer des blessures, l’invalidité ou la mort" (dans la clause 7), mais enfin, bon...
  16. Ils affirment l'avoir isolé et photographié, mais par une tout autre méthode que le protocole de Koch. Si le CSIR avait vraiment "isolé" un virus au sens fort, avec purification et vérification in vivo de la réplication assortie de la présence d'anticorps spécifiques, ce serait un scoop même pour les tenants de l'orthodoxie : ils pourraient s'en esbaudir bruyemment et dire que cela confirme enfin définitivement la validité de toutes leurs prémices et méthodes alternatives. En plus, pour le coup, cela ouvrirait pour de bon la porte à la fabrication du fameux vaccin efficient tant promis. Mais comme tu le dis, Jerman, resterait entre autres à savoir avec quelle culture ils l'ont cultivé in vitro. Il y a donc tout lieu de penser que le journaliste malgache s'est hasardé à un abus de langage, avec pour simple résultat subsidiaire d'introduire une accréditation en trompe-l'oeil - une de plus ! - de toute la théorie orthodoxe et de ses conséquences sanitaires et socio-politiques dans un pays tel que Madagascar dont, me semble-t-il, il se disait naguère qu'il n'était pas particulièrement touché par le sida. En attendant le JMAR, BigPharma et ses affidés vont pouvoir dépister, fourguer quelques lots d'antirétroviraux, recruter des cohortes d'expérimentation, etc. Comme d'habitude, conformément à la bonne vieille méthode déjà bien rôdée ailleurs.
  17. A moins que ? Mais si le CSIR avait réellement isolé un virus HIV au sens de la définition de 73 par l'Institut pasteur, est-ce qu'une telle information ne se serait pas répandue - tout de même ! - par des sources très différentes et d'une toute autre ampleur ?
  18. @ Jibrail En effet, encore une fois, on se rend compte à quel point la réalité a pu être déformée. En l'occurrence, la presse et les associations avaient lourdement forcé dans l'amalgame entre transfusés et hémophiles. Et au bout du compte, vers 1993-94, le procés très médiatisé des hémophiles transfusés est tombé à point pour faire passer l'arrivée des trithérapies comme un progrès majeur... et pour occulter la tragédie de l'AZT, grâce à la logique selon laquelle un scandale peut en faire oublier un autre. Ce qui du reste peut autoriser à penser que l'affaire actuelle du Médiator n'est que la partie émergée d'un iceberg aux contours flous (vaccination A-H1-N1, plan sida...). C'est une bonne idée de nous rappeler cette communication d'Eleni Papadopoulos, parce que plus de dix ans après, on est dans une situation où la communication de l'orthodoxie ne nie plus la non-isolation du virus, mais axe son argumentation sur la fiabilité prétendue des méthodes de substitution pour l'identification du virus et de ses anticorps spécifiques. Or, autant que j'aie pu comprendre, on est toujours dans l'optique de méthodes de clonage du type de la ligne cellulaire H9, ce qui n'invalide pas fondamentalement l'argumentation sur la nécessité d'isoler le virus par le protocole de purification. Pour revenir sur la déformation de la réalité par la communication, me semble exemplaire la prose du rédacteur du quotidien malagache L'Express (signalée avec le lien inséré par Illusion dans la rubrique Remède malgache), où on peut lire à propos de l'affaire du JMAR : "En ce mois de décembre, JMAR a voulu frapper plus fort en faisant appel à un laboratoire de renom. Dans le rapport des scientifiques du CSIR, les analyses ont été compilées par Narine Van den Berg sous la supervision du Dr Makobetsa Khati et du Dr Lionel Gresh. Pour ce faire, ces spécialistes ont isolé un virus du VIH et l'ont cultivé pour qu'il puisse se multiplier. Ceci fait, ils y ont introduit la formule JMAR afin d'observer sa réaction." En d'autres termes, via les scientifiques du CSIR, peut-être à son insu en raison de son ignorance sur le plan scientifique, le rédacteur du journal malgache se livre tranquillement à une belle opération de désinformation auprès de la population malgache et africaine francophone.
  19. @ brume, @ tous : INA, Assemblée nationale : 1987 Roselyne Bachelot, 2008-2010 Je ne sais pas s'il y a un lien de parenté entre le docteur fétiche de Jean-Marie Le Pen, le docteur Bachelot, qui fut un temps à la direction du FN, et Madame Roselyne Bachelot, mais enfin, bon... ça semble assez troublant, cette homonymie. ________________________________ C'est tout à fait ça : la théorie orthodoxe "s'immunise" en récupérant au fur et à mesure les arguments critiques des dissidents à son profit en vue de se corriger à la marge et de continuer à faire tourner la machine. Mais à mon avis, c'est un processus qui à terme ne peut que finir par s'inverser totalement, quels que soient les freins politico-médiatiques mis en oeuvre pour retarder le plus possible le moment décisif où toute la réalité de l'histoire sera si largement connue et comprise par tous, que la propagation de la fable ne sera plus possible en quoi que ce soit. Et ce jour-là, ce sera mille fois pire pour les Occidentaux que ce qu'a été l'affaire Lyssenko pour l'URSS. Et plus ce moment surviendra tardivement, plus ce sera ingérable et dommageable pour des centaines de millions d'occidentaux à peu près innocents. Pardon de me citer : "A ne peut pas être à la fois la cause et la conséquence de B. Si, comme l'affirme Montagnier, A (le déficit immunitaire) est la cause de B2 (la présence chronique du virus), tandis que non-A ("un bon système immunitaire") est la cause de B1 (la présence seulement passagère du virus), on ne voit vraiment plus comment B2 pourrait être prétendument la seule et unique condition, préalable, nécessaire et suffisante, susceptible de rendre A possible. Pourtant, c'est bien ce que l'orthodoxie du sida n'a jamais cessé de nous seriner à longueur de temps, non ?" Bonne année à tous !
  20. Bonjour Gibrail, Excellente fin d'année à toi, et bravo pour avoir eu la riche idée de lire la rubrique Planète du Monde un 25 décembre, et donc pour avoir débusqué cette info ! L'article de Stéphane Foucart nous change un peu des élégies de Cassandre façon Paul Benkimoun, le correspondant des lobbies du sida au Monde. Sans plus entrer dans des commentaires subjectifs, ça laisse bien songeur, en effet. Pour ma part, j'en ai appris un peu plus ces jours-ci sur la sous-traitance de la recherche clinique et de la communication par l'industrie pharmaceutique. Un membre de Sciences citoyennes et du réseau ETAL à écrit sur le site Adéquations.org : " Le lobbying s’inscrit dans un réseau d’influence qui englobe un grand nombre de professionnels de santé et de personnels politiques et administratifs. Il n’est qu’un aspect d’un ensemble d’autres pratiques qui font système : les conflits d’intérêt, le Disease mongering, le ghostwriting, le trafic de résultats pseudo-scientifiques…Et pour animer le tout, à côté des cabinets de lobbyistes, les financiers des multinationales font appel aux CRO (Contract Research Organization) qui sont des entreprises de services intégrant toutes les activités peu avouables derrière un réseau d’activités écrans honorables." En fait, comme l'explique ce Wiki,"CRO" a un double sens : tantôt Contract Research Organization, tantôt Clinical Research Organization. La première du genre en importance serait Quintiles. En surfant un peu de liens en liens, on se rend compte que, indirectement, Gilead Science est de la partie, bien sûr (en tant que leader pour le sida), et que l'un des centres névralgiques de ce très vaste réseau transnational d'activités sous-traitées serait le Research Triangle Park de Durham, en Caroline du Nord. Amitiés à toi et à tous
  21. Toujours à propos de cette Affaire David Baltimore, je découvre aujourd'hui une troisième version, encore très différente des deux autres. C'est celle de Marco Mamone Capria, membre de l'association italienne Scienza e Democrazia, qui figure dans son mémorandum sur les travaux de Serge Lang : Serge Lang’s last file and the suppression of dissent in contemporary science "Baltimore, Dingell, and Gould. "[Let us take, as an instance of the opposite kind, the Baltimore case.] In April 1988, the hearings of the Subcommittee chaired by John Dingell, titled "Fraud in NIH Grant Programs" began, with the aim of preventing the squandering "of precious dollars into meaningless or fraudulent work [...]"; the Baltimore case, among others, was investigated. David Baltimore, who had not been invited to testify, sent a "Dear colleague" letter a month later, where he called the hearings "totally unnecessary" and stated: "What we are undergoing is a harbinger of threats to scientific communication and scientific freedom". In 1989 the accuser of Baltimore, Margot O’Toole, introduced new damning evidence claiming that the lab notes presented by Baltimore’s coauthor, Thereza Imanishi-Kari, to the NIH panel investigating the case, had been fabricated after her challenge. In April 1989, three weeks before the second Dingell hearings, the Director of the MIT center for cancer Research, Philip A. Sharp, wrote a "Dear Colleague" letter and a "Dear Congressman" letter, the first one including the following passage: It seems obvious that the Congressional [Dingell’s] Subcommittee has decided to hassle David [baltimore] and the other authors and this has serious implications for all of us. The "Dear Congressman" letter said: It is difficult to fathom the motives behind the Subcommittee’s current actions. But I believe that to continue what many of us perceive to be a vendetta against honest scientists will cost our society dearly. If scientists who have been exonerated of all wrongdoing must continue to defend themselves against vague and shifting charges, all members of the scientific community must be afraid. The passage on Baltimore having been "exonerated" referred to the NIH panel chaired by Joseph Davie, which in January 1989 had concluded that "no evidence of fraud, conscious misrepresentation, or manipulation of data was found"; nevertheless, the Cell paper, according to the Davie panel, contained "significant errors of misstatement and omission, as well as lapses in scientific judgment and interlaboratory communication". We come across once again the inconsistency of claiming that yes, very serious misbehaviors have been observed, but... no "misconduct" is detectable. In fact the Dingell Subcommittee was widely attacked and discredited by many members of the scientific community. Typical of the obfuscation produced in the process is an article in the New York Times by the famous paleontologist and science writer Stephen Jay Gould in 1989, where he soberly compared Baltimore case to Galileo, and the Congressional Subcommittee to the Church Inquisition! Gould wrote his newspaper article as if the Baltimore case had to do with errors of interpretations rather than with experiments described in a scientific paper without ever having been performed: First, while we all accept that any beneficiary of Federal funds must be subject to the scrutiny of benefactors, what could possibly be more chilling to creativity than an office of censorship (it would have another name, but the effect is what counts) trying to impose the impossible and the inhuman – freedom from error in thought and deed? We might as well rule that any orchestra receiving a penny in state funds must employ an umpire to tap the conductor on the shoulder every time the principal French horn plays a sour note. Nice, isn’t it, this reference to the "principal French horn"; and I hope you will thank me for sparing you quite a few equally nice comparisons of scientific research to baseball games. And yet, behind this superficially brilliant style, what a deep misunderstanding of what was at stake in the Baltimore case; what a piece of misinformation for Gould’s readers. There is another interesting passage, where Gould complained that the trouble was that the public was not sufficiently aware of the purity of the scientist’s soul: Fraud is a pathology. I doubt that nonscientists realize how concerned all scientists are to purge any detected incident. In replying to Gould, the renowned biostatistician Irwin D. Bross wrote in a letter to the journal: In fact, those at higher levels of the establishment who were charged with fraud usually had numerous colleagues and high-level administrators try to cover up the fraud or dismiss it as "scientific error". This occurred, for instance, in the cause célèbre cited by Professor Gould (and in most other incidents), where few members of the establishment rushed to purge the fraud, while many rushed to condone it. Overall, very few scientists supported Dingell. Lang was one of those who did. In 1990 Dingell commented: The Subcommittee expects the community of scientists to police itself. We have, of course, been severely disappointed by the response of the scientific community on a number of occasions. This disappointment extends particularly to the present instance. A number of prominent scientists, under a promise of confidentiality, examined the suspect notebook and agreed that it was obviously bogus. But these same scientists were unwilling to advance their professional opinions in public for fear of the disapproval of their colleagues. This reluctance by prominent scientists to deal fully and frankly with the problem of scientific fraud and misconduct has greatly complicated not only the present investigation, but others as well. What is clear from this episode and many others documented by Lang is that the scientific community is far from exhibiting any special degree of ethical solidity in dealing with the bad science and bad behaviour of its members, especially the powerful ones. Unfortunately even historians of science, instead of acting as the critical conscience of science in its making, often become the apologists of famous scientists, including contemporary ones. This has occurred, as shown by Lang, in a well-known recent book-length account of the Baltimore case (cf. K and The Kevles File)." Amitiés à tous
  22. Brume, j'ai créé un fil hier après-midi dans la rubrique Actualités et presse, concernant le plan sida pluriannuel et la loi Loppsi2: Loppsi 2 Or, il a été recouvert par une réponse à un autre fil dans la même rubrique. En as-tu eu quand même connaissance ? Qui d'autre ? Mon message fait état que la présidente du groupe sida à l'Assemblée nationale, le patron de l'ANRS, le président du Conseil national du Sida, et Patrick Yéni (responsable du Rapport Yéni, dont une grande majorité d'auteurs se sont déclarés en conflit d'intérêt avec Gilead Science), bref, ces 4 architectes et responsables politiques du plan se sentiraient complètement dépassés dans leurs intentions par un article du projet de loi Loppsi2. C'est d'autant plus impressionnant que les auteurs du rapport Yéni avaient écrit : "... compte tenu des conditions sociales nécessaires à la prévention et à la qualité de la prise en charge, l'engagement ne peut être réduit au seul secteur de la santé. Les politiques de sécurité intérieure, d'immigration, doivent s'approprier les enjeux de la prévention combinée. (etc.)" Bref, apparemment, tous ces gens subitement s'affolent d'être pris au pied de la lettre par le ministère de l'intérieur et le gouvernement. Je tenais quand même à ce que tous les membres et visiteurs de ce forum en soient informés de manière un tout petit peu moins éphémère. Toute mon amitié à toi, Brume, et amitiés à tous,
  23. Un communiqué et deux courriers qui en disent long : Marie-George Buffet : Non au dépistage obligatoire dans la LOPPSI Voir les 2 courriers en annexe au bas du communiqué. Surtout ne mordez jamais un policier, ni un soignant du service public, ni un autre membre de la fonction publique, ni votre médecin, ni ... !!!
  24. Si, quand même, un commentaire : peut-être que les Chinois seront (encore) moins regardants que les Occidentaux sur le recrutements de cohortes pour la recherche et sur l'emploi qui en sera fait...
  25. Ce qui me semble curieux, c'est que ce Protocole de Marshall d'un côté relativise plus ou moins le rôle du Vih. Mais d'un autre côté il pose des bases pour une alliance sacrée beaucoup plus large entre infectiologie et ingénierie biogénétique, ou du moins génomique et "métagénomique". Au passage le protocole de Koch est déclaré définitivement caduc, en raison de la découverte de la "transmission horizontale" de l'ADN. Tiens donc, ça ne vous rappelle rien ? Par ailleurs, "transmission horizontale" et "métagénomique" ont à voir avec la découverte fondatrice et cardinale de la transcriptase inverse par Temin et Baltimore. Or, on sait ce qu'en on on dit en leur temps les Dissidents. A mon avis, ça pose au minimum la question du prix à payer pour certaines "avancées" médico-scientifiques. Il existe un essai important sur la question des fraudes scientifiques, où est exposée notamment, de manière très détaillée, une certaine affaire Baltimore. C'est le livre de Horace Freedland Judson, The Great Betrayal : Fraud in Science A propos encore de cette affaire Baltimore, en fait très célèbe en son temps, on trouve un article assez détaillé en français ici, sur le site de La Recherche, une revue du CNRS.. Même si très prudent, voire beaucoup trop - il émane de scientifiques qui de toute façon de vont pas se faire hara kiri - l'article offre une mise en perspective historique et fait assez bien le point sur les enjeux spécifiques de la recherche biomédicale. En conclusion, les rédacteurs de l'article écrivent : "Pratiquement tous les problèmes de fraude semblent concerner les sciences biomédicales. Selon les journalistes, Wade et Broad, qui traitaient le sujet dans Science, cela s'explique par la compétition acharnée que se livrent les gros laboratoires. D'autres observateurs estiment que l'augmentation de l'inconduite est due à la dimension commerciale de plus en plus affirmée de la recherche biomédicale. Or, ces divers caractères - taille des laboratoires, compétition, relations commerciales - sont présents depuis longtemps dans les sciences physiques, sans pour autant susciter une explosion des cas de fraude. Il est de fait impossible de prouver que l'augmentation de la fraude soit liée à la dimension commerciale de la recherche universitaire financée par les NIH. "Il est permis d'avancer une tout autre explication de la spécificité des sciences biomédicales par rapport aux sciences physiques. Gageons en effet qu'il est beaucoup plus difficile de tricher dans ces dernières. En physique, la recherche se fonde sur un champ beaucoup plus structuré et cohérent que ne l'est celui des sciences de la vie. Les physiciens disposent d'un corpus fondamental de lois et de théories qui, comme dans l'affaire de la fusion froide, leur permet de réagir très vite dès que ces fondements sont violés par une prétendue découverte. L'atome d'hydrogène ne varie pas d'un laboratoire à un autre. En revanche, les organismes vivants sont, eux, éminemment variables et complexes. Il ne faut donc pas s'étonner que la recherche biomédicale tolère, plus facilement qu'en physique, des résultats dispersés et divergents selon les laboratoires. Mais comment s'étonner également que ces pratiques différentes aient pu échapper aux profanes, qu'ils soient parlementaires ou lecteurs du magazine Time , habitués à ce qu'on leur vante les mérites de « la » science ou de « la » démarche scientifique ?" Comme chaque "résultat dispersé et divergent" est susceptible d'entrer à un moment ou à un à un autre dans le jeu de l'industrie pharmaceutique, qui a les stratégies de production, de communication et de lobbying que l'on sait... A bon entendeur, salut...
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