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Jibrail

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Tout ce qui a été posté par Jibrail

  1. Salut Merci pour ton message et les petits mots sympas:-) Comment se manifeste ta maladie et est-ce qu'il y a des traitements recommandés par rapport au stress oxydatif ? Est-ce qu'on te le "mesure" régulièrement ? Ça pourrait intéresser du monde ici effectivement...
  2. Merci Jardinier pour l'info. C'est simple et de bon goût - car c'est une vision qui n'oublie pas d'être politique. Ceux qui ne connaissent pas trop la problématique mais qui savent réfléchir sont amenés à se poser des questions (et seront assez grands pour trouver les réponses qui leur conviennent). Ceux qui sont butés le resteront toujours de toute façon quel que soit l'argumentaire développé. On a l'impression qu'ils sont malheureusement de plus en plus nombreux ces derniers temps.
  3. Et ça y est on reparle du fameux candidat vaccin de Biosantech à base de la fameuse et chimérique "TAT Oyi"... Une indiscrétion (une fuite savamment organisée) dans la Provence (l'essai se déroule à Marseille) et ça y est une poignée de médias reparle d'espoirs de "guérison", rien que ça !! Comment en sont-ils si sûr ? L'article de la Provence est un modèle du genre, avec un chercheur, Erwann Loret, qui, "contre vents et marées", "s'astreint au silence" (encore heureux d'un essai clinique contrôlé!!!).... avec au milieu cette perle : "Les résultats des essais cliniques du vaccin expérimenté depuis 2013 à Marseille vont très prochainement être publiés. D'après nos informations, ils sont très prometteurs." Waouh... C'est à dire ? Le virus serait indétectable chez 9 patients, trois... mois après la fin du traitement. Pas vraiment de quoi pavoiser pour qui est familier des multiples "percées" et "avancées" dans le domaine du VIH/sida. Donc si ces résultats seront "très prochainement publiés", c'est que rien n'a encore été publié. Rien ? Et non, car suivant le modèle du bon docteur Gallo, Biosantech a fait une conférence de presse le 16 mars dernier... avant la publication des résultats, qui seraient prévus "très prochainement" dans la revue Retrovirology. Petit problème nous explique l'Usine Nouvelle (qui avait déjà massacré Biosantech il y a quelques mois) : l'éditeur de l'article pour la revue Retrovirology, Mark Wainberg, serait furieux et aurait demandé à Loret des explications "sur le tapage médiatique autour des résultats communiqués par la société et qui ne correspondent pas à ce qu'il a lu dans le manuscrit". En clair, des résultats communiqués qui sont donc "bidon". Le directeur de l'Agence Nationale de Recherche contre le Sida (ANRS), Jean-François Delfraissy, est ainsi obligé de monter au créneau pour dénoncer les annonces prématurées de son collègue, tellement c'est gros, alors qu'il était parfois moins prudent sur des "percées" parfois aussi très discutables (il avait par exemple encensé le gel vaginal microbicide qui a fait les grandes heures de la conférence mondiale de Vienne en 2010 avant de sombrer dans l'oubli pour cause d'inefficacité). Quant au directeur de la revue Retrovirology, Monsef Benkirane, toujours dans l'Usine Nouvelle, il n'y va pas non plus avec le dos de la cuillère : "Dans le milieu scientifique, tout le monde sait que ce qu'annoncent Biosantech et Erwann Loret n'est pas vrai", argue Monsef Benkirane. A tel point que c'est devenu une plaisanterie... "Je suis actuellement au Canada, dès la sortie des résultats d'Erwann Loret, mes confrères ont ironisé en me demandant : 'alors ça y est, il paraît que vous avez trouvé le vaccin en France'. Or ils sont très loin d'avoir trouvé quoi que ce soit. Tout cela décrédibilise terriblement les gens qui essayent vraiment de trouver comment guérir le Sida au niveau mondial.(...) Selon moi, il y a deux explications : une tentative pour lever des fonds et la personnalité même d'Erwann Loret qui est à l'affût de la moindre occasion pour avoir un peu de reconnaissance" Je dois dire que je ne suis pas mécontent quand l'orthodoxie arrive aux mêmes conclusions que moi concernant Biosantech (voir le haut du fil - on pouvait se douter depuis longtemps que ce n'était pas très sérieux). Mais là, c'est un peu comme si elle se tirait une balle dans le pied. Dénoncer les fausses "avancées", les communications bidon pour "lever des fonds", les personnalités en folle quête de "reconnaissance"... N'est-ce pas exactement ce qui empoisonne la recherche sur le VIH/sida depuis l'origine et a conduit à tous les fantasmes, tous les excès depuis maintenant 3 décennies, en particulier quand on pense à Gallo qui en constitue le modèle - le fondement - incontesté ? Mais bon, il est bien plus facile de se payer "la personnalité" de Loret plutôt que celle de Gallo ou encore de tout le système corrompu qui s'est construit dessus....
  4. Je me rends compte que je n'ai pas été très sympa en dénonçant sans l'étayer les dons aux associations de lutte contre le sida faites par GILEAD, qui pouvaient être susceptibles d'amoindrir leur sens critique. J'avais déjà oublié que pour une fois, de façon remarquable, l’État français avait mis en place une base de données dénommée "Transparence Santé" qui répertorie justement ce type de dons (depuis 2012). En cherchant ainsi les dons les plus élevés faits par la filiale française de "GILEAD SCIENCES", on note ainsi avec intérêt : - AIDES : 159.000 € en 2015, 80.000 et 54.000 € en 2014, soit 293.000€ en deux ans. - ACTIONS TRAITEMENTS : 53.500€ en 2015, 40.000 € en 2014, 50.000 € en 2013, soit 143.500€ en trois ans. - ACT-UP : 45.000 € en 2014 et 45.000€ en 2015 - SIDA INFO SERVICES : 90.000 € sur 3 ans entre 2013 et 2015 - BASILIADE : 100.000 € sur 3 ans entre 2013 et 2015 Soit la coquette somme de 716 500€ sur trois ans pour les 5 premières associations récipiendaires, mais il y en au moins une quinzaine au total... Bien sûr, on va me dire que c'est peu par rapport à leur budget. Celui de Aides serait de l'ordre de 40 millions d'euros. Alors pourquoi, dans ce cas, ne pas garder son indépendance vis-à-vis de ces labos en refusant cette "aumône" ? Et au passage même chose pour les associations de lutte contre les hépatites : - SOS HEPATITES : 96.000 € en 2015, 40.000 € en 2014 - REVHEPAT : 80.000€ sur deux ans en 2014 et 2015 D'ailleurs GILEAD sur sa propre page ne dit pas autre chose. On comprend donc tout l'intérêt politique et économique de déléguer toute la gestion des malades et la prévention (par exemple le dépistage communautaire par des volontaires non médicaux) à des associations aussi dépendantes !
  5. Un nouvel article publie les dernières trouvailles de la CDC américaine (Center for Disease Controls) en matière de statistique du VIH/Sida. Elle a estimé aux Etats-Unis, selon le groupe racial, le sexe ou le lieu de résidence, quelle était la probabilité de devenir séropositif au cours de sa vie. Il en résulterait que parmi les afro-américains, un homme sur 20, une femme sur 48 et un homosexuel (masculin) sur 2 (la moitié !) deviendrait séropositif aux conditions actuelles au cours de sa vie. Soit pour les hommes et les homosexuels des chiffres 5 à 6 fois plus élevés que chez les blancs; pour les femmes, 18 fois plus élevés que chez les blanches ! Sinon le VIH n'est pas raciste et ceux qui en forgé le concept du VIH non plus. Cela doit juste être encore un hasard, ou plutôt, vraiment pas de bol. Et on sait bien comment le fait d'avoir "vraiment pas de bol" est devenu un concept définitivement central pour expliquer le VIH...
  6. Et ça roule pour Gilead qui vient d'obtenir de la part de l'Agence Européenne du Médicament, le 25 février, un avis positif pour la mise sur le marché du Descovy (retenez-bien ce nom). Il s'agit du futur successeur du Truvada, qui combine toujours l'entricitabine et le Tenofovir, mais avec une nouvelle formulation moins toxique du Tenofovir, le Tenofovir Alafenamide. Ce n'est pas encore une autorisation de mise sur le marché mais une étape essentielle est franchie. L'objectif, pour Gilead, est de pouvoir ainsi maintenir sous brevet, et donc à un tarif élevé, son produit star, le Truvada, et notamment pour le fameux usage en préventif (la PREP - Prophylaxie pré-exposition), alors qu'il n'y a plus que quelques mois avant l'expiration du brevet de la première version du Tenofovir (le Tenofovir disoproxyl); l'autre molécule, l'entricitabine, demeure inchangée. Seul hic, comme je l'avais exposé un peu plus tôt sur ce fil, cette formulation moins toxique du Tenofovir, le Tenofovir Alafenamide existe depuis au moins... 2001. L'association américaine AHD (Aids Healthcare Foundation), avec un argumentaire proche du mien, a d'ailleurs décidé de poursuivre Gilead pour avoir délibérément retardé les essais du Tenofovir alafenamide pour conserver son exclusivité sur le Tenofovir. C'est une démarche que j'estime très courageuse de la part de l'association, dont le Président, Michael Weinstein, bien que vétéran des militants antisida, s'était déjà fait démolir pour avoir émis des réserves sur la PREP. Avec ce procès, à la différence de la plupart de ces associations, elle pourra sans doute faire une croix définitive sur les subsides de Gilead, tandis que la plupart des autres et du business gay continueront de faire la publicité de la Prep avec l'argent des dons ou des publicités de Gilead. Quant à Jean-Michel Molina, que j'évoquais plus haut, après avoir mis en garde en 2003 contre la toxicité rénale du Ténofovir, puis, par la magie de l'industrie du VIH/SIDA, conduit l'essai IPERGAY consacré à la PREP en distribuant du Tenofovir (financé en grande partie les fonds publics de l'ANRS (Agence Nationale de Recherche contre le Sida) pour un montant final que je n'arrive pas à trouver sur le net (sans doute de l'ordre de quelques millions d'euros), il a décidé... d'ouvrir la première consultation de PREP à l'Hôpital St-Louis. Mais il ne s'agit certainement pas de faire fructifier à titre personnel la position privilégiée qu'il a eu dans cet essai financé sur fonds publics. Car je suis certain que Jean-Michel Molina ne manquera pas de dénoncer, d'ici très peu de temps, la valse des brevets auquel se livre Gilead, au détriment des patients et des assurances publiques de santé, afin de dissiper le nuage de conflit d'intérêts qui lui colle aux basques depuis plusieurs années maintenant, et qui est d'ailleurs confirmée par sa déclaration d'intérêt (rémunération personnelle de la part de Gilead et d'autres labos). On attendrait pas autre chose d'un expert de sa trempe, mis à l'abri de la tentation par ses rémunérations à l'Hôpital St-Louis et à l'ANRS (financées largement par l'Assurance-Maladie et autres fonds publics) et mettant ainsi à profit de la collectivité son indépendance d'esprit, en particulier vis-à-vis d'une firme qui pratique largement l'optimisation fiscale et fait ainsi partie des "intaxables".
  7. En Suisse (alémanique), deux cas de pénalisation de transmission (hétérosexuelle) du supposé VIH en 2016, mais dont les circonstances sont particulièrement surprenantes. Dans le premier cas (article en allemand), les deux partenaires admettent avoir eu des relations protégées systématiquement, à l'exception des relations orales, et sans éjaculation... la CDC américaine n'a jamais quantifié le risque oral que tous jugent théoriquement non nul mais infinitésimal. Peu importe visiblement que le prévenu, qui se savait séropositif, ait affirmé lui en avoir parlé très tôt, qu'ils soient resté 4 ans ensemble, que sa nouvelle femme confirme que le prévenu lui en avait à elle parlé très tôt, et qu'elle soit mère de 3 enfants (de lui) séronégatifs : il sera condamné, bien qu'à une peine modeste en comparaison d'autres pays (un an avec sursis et 40.000 francs de dommages). Dans le second cas, à Genève, un époux est accusé d'avoir transmis le supposé VIH à sa compagne; et s'ils avaient des relations non protégées, d'une part lui avait une charge virale très basse (le niveau n'est pas précisé mais on le suppose indétectable ou presque), qui faisait qu'il n'aurait pas dû prendre de médicaments "avant 4 ans", et d'autre part il prenait garde à "ne pas éjaculer" en elle. Là aussi le prévenu a été condamné, à une peine relativement modeste (2 ans avec sursis et 40.000 francs de dommages). Dans le premier cas comme le second, pour qui est familier des documents scientifiques de l'orthodoxie, cela n'aurait jamais dû arriver : il n'a jamais été possible de mettre en évidence le moindre début de preuve de transmission du VIH par des rapports bucco-sexuels, surtout sans éjaculation; de même la "transmission" par pénétration vaginale sans éjaculation en cas de virémie indétectable. C'est d'ailleurs toute la philosophie du "traitement comme prévention", d'ailleurs initiée par les médecins suisses : qui a une charge indétectable ne "contamine" pas, l'objectif est donc que tous les séropositifs se traitent afin de ne plus pouvoir contaminer. C'est aussi pour cette raison qu'en Suisse la transmission du VIH semble aussi moins pénalisée qu'ailleurs. L'article précise par ailleurs qu'aucune recherche (phylo)génétique n'a été mise en oeuvre pour déterminer que les supposés génomes des supposés VIH des partenaires étaient proche l'un de l'autre, considérant le caractère peu conventionnel des circonstances supposées de transmission. A noter que le premier prévenu était libérien; le second turc; celles des femmes "contaminées" n'est pas précisé mais toutes deux en ont fait un traumatisme. Les deux hommes, à leur façon, ont en tout cas appliqués à la lettre la philosophie de "réduction des risques" vantés aujourd'hui partout. Cela leur a sans doute permis de n'écoper que de peines faibles, mais ne les a pas protégé de la présomption de culpabilité. Mais dans de telles circonstances, que juge-t-on vraiment, de quelle "transmission" parle-t-on ? S'agit-il du VIH, ou d'autres choses, ou d'un mauvais concours de circonstances ? Et surtout que mesurent vraiment ces tests ? Ces foutus tests.
  8. Merci pour les nouvelles... si je peux me permettre, jusqu'à quand comptes-tu reculer le moment où tu vas faire le test VIH ? Aussi critique je puisse être au sujet du test VIH, je trouverais totalement absurde de mourir, d'être défiguré ou paralysé par une maladie curable juste pour donner raison ou tort à ce foutu test.
  9. Je profite de cet article pour corriger une erreur de mon message précédent : il y aurait bien eu quelques cas de microcéphalie en Polynésie suite à l'épisode Zika en 2013-2014. Les autorités indiquent n'avoir pas utilisé de pyroproxyfène, mais les mêmes insecticides que ceux employés depuis des années. Comme je le disais affaire à suivre... la pire chose serait de s'enferrer aujourd'hui dans une hypothèse unique et définitive, sans retour possible, alors qu'il y a tout au plus des liens de corrélation plus ou moins établis entre des phénomènes relativement difficiles à caractériser (le virus Zika dont peu connu et dont les tests actuels de diagnostic sont limités et les cas de microcéphalie qui comme Econoclaste l'a précisé, ne sont pas forcément simples à diagnostiquer) et juste quelques intuitions sur le mécanisme biologique qui causerait la microcéphalie. Cela n'empêche pas de prendre des précautions contre les moustiques, cette plaie de l'humanité (et de bien d'autres mammifères), ni contre les pesticides même si on voit bien que les deux peuvent paraître contradictoire... Dans tous les cas, comme pour de nombreuses maladies, c'est vraisemblablement d'abord la pauvreté qui tue - quelle que soit la cause, virus, pesticide, ou tout autre facteur masqué derrière ces deux-là, ceux qui sont touchés sont bien ceux qui n'ont pas accès à l'eau potable courante ni aux moyens de se protéger efficacement des moustiques.
  10. Je précise un peu a posteriori car mon message initial n'était peut-être pas très clair, mais si le réseau de médecins argentins lutte contre certaines pratiques de la fumigation aérienne à des fins agricoles, l'emploi de pyriproxyfène par le gouvernement brésilien était lié à lutte contre une épidémie de dengue, transmise par le même moustique-tigre qui est également le vecteur du chikungunya et donc potentiellement du virus Zika (à noter d'ailleurs que lors de l'épidémie de Zika en Polynésie Française, il n'y a pas eu de cas de microcéphalie mais des cas de Guillain-Barré, une paralysie neurologique dont les causes sont diverses et peu connues, mais par contre des associations entre la dengue et le Guillain-Barré semblent exister - avec ou sans Zika ? - et qu'en Colombie où il y a une épidémie de Zika en cours il y aurait de nombreux cas de Guillain-Barré - donc de quoi parle-t-on exactement lorsque tous ces facteurs sont multiples et difficilement dissociables ?). Cette lutte contre l'épidémie de dengue repose sur l'emploi donc du pyriproxyfène qui est censé être un analogue d'une hormone de croissance spécifique (un perturbateur endocrinien) de certains insectes, dont certains moustiques, et donc théoriquement sans dommage chez les autres catégories d'insectes ainsi que sur les mammifères (et l'homme) dont les hormones sont différentes. Il y a visiblement eu un certain nombre d'études sur la toxicité... mais une recherche PUBMED associant "pyriproxyfen", "toxicity" et "human" ou "mammals" renvoient à peine une dizaine de réponses, dont une poignée semblent traiter effectivement le sujet, et principalement la première, en date de 1989, qui a été réalisée... par les chercheurs japonais de Sumitomo Chemicals, la future productrice et commercialisatrice de la molécule (désolé pour le bloggeur canadien mais ça c'est pas moi qui l'invente). A noter en revanche une autre étude publiée par les chercheurs - toujours japonais - du département de santé publique de l'université d'Osaka, qui indiquait que parmi 32 pesticides testés, quelques-uns, dont le pyriproxyfène, aurait "une activité oestrogénique"... mais le contenu de l'étude n'est pas en accès libre, impossible d'avoir plus de détails. Cependant, un autre document très technique de l'Agence de Protection Environnementale américaine, l'EPA, qui avec une batterie de tests importants, laisse suggérer que si l'activité oestrogénique du composé n'est pas nulle, elle est très faible même à dose élevée. Tout cela me laisse pour le moins dans une certaine perplexité (il est certain qu'il est à première vue moins directement toxique que beaucoup d'autres pesticides), mais dans laquelle mes réflexes critiques ont du mal à s'atténuer spontanément. Dans le cas du Brésil, les faits rapportés par les médecins argentins ne semble pas souffrir de contestation, et notamment l'utilisation du pyriproxyfène dans les réservoirs d'eau potable des populations les plus vulnérables du Nordeste qui ne bénéficient d'une eau courante continue et utilisent donc des réservoirs d'eau potable qui sont non seulement potentiellement malsains mais aussi et surtout de véritables nids à moustiques. Une instruction du gouvernement brésilien de mi-2014, citée par les médecins argentins, et toujours en ligne, précise l'utlisation du composé dans l'eau potable, sur les recommandations d'ailleurs de l'OMS - c'est très bien expliquée - et illustrée - directement par Sumitomo Chemicals ! Pyriproxyfène ou pas (l'avenir devrait nous le dire assez rapidement), le gouvernement de l'état brésilien du Rio Grande del Sul (région de Porto Alegre) a décidé de suspendre hier l'usage du pyriproxyfène dans l'eau potable. Des médecins brésiliens avaient d'ailleurs déjà fait part de leur questionnement il y a quelques jours (voir cette note en portugais), en fait encore plus complète que celle des médecins argentins. Tous mettent en cause au final la pauvreté comme le facteur central (et notamment l'accès à l'eau potable et à l’assainissement). Ils ont bien raison si on suit les pistes par cette vieille publication de 1947 (en français) sur la disparition progressive et mal expliquée du paludisme... en France, notamment dans les régions où ils faisaient des ravages (en Alsace ou dans la Dombes), avant les campagnes d'éradication de l'anophèle (le moustique transmettant le paludisme) et pour lesquels une des explications pourraient être la disparition d'un prolétariat agricole jeune et misérable,dormant dans les étables, et qui servait de vecteur à l'épidémie. Toute ressemblance avec le sida et à ce qu'a pu indiquer Montagnier dans House of Numbers... serait bien sûr purement fortuite.
  11. Merci Econoclaste pour toutes ces infos. Je rajoute en lien le document original (en anglais) des médecins et universitaires argentins (réunis dans un réseau dénommés REDUAS) qui sont à l'origine des dépêches de presse que l'on peut voir depuis quelques heures. Sur leur site, il y a une image en bannière qui représente un avion volant à basse altitude et aspergeant des champs d'engrais ou d'insecticides... pratique de "fumigation" peu courante je crois en Europe mais qui semble largement répandue en Amérique Latine. Ces médecins avaient organisé en 2010, d'après leur site, une première conférence des médecins des villages "fumigés" et leurs conséquences sur la santé et l'environnement. J'avais déjà tilté sur le fait que la plupart des cas de microcéphalie était concentré dans le Nordeste brésilien, région malheureusement bien connue pour sa grande pauvreté, ses inégalités vertigineuses, ses structures sociales qui n'ont jamais été vraiment décolonisées et ses indicateurs sanitaires catastrophiques. Le communiqué des médecins argentins précisent comment la pénurie d'eau potable oblige les populations les plus pauvres à stocker l'eau potable dans des conditions précaires et à être ainsi potentiellement plus vulnérables à l'aspersion et à la contamination de l'insecticide. Affaire à suivre; si l'hypothèse des médecins argentins est juste, les cas de microcéphalie devraient logiquement rester confinés dans des régions déterminées, et par exemple au Brésil ne pas toucher les zones urbaines du sud (Rio / Sao Paulo) qui doivent être probablement exemptes de ces fumigations aériennes. En tout cas les chiens de garde veillent; voir l'exemple de ce blog scientifique du journal canadien "Le Soleil" (article du 12 février gentiment dénommée "note de service à l'usage des paranos"); qui entend critiquer ses sources (enfin tout ce qui ne vient pas de Nature ou du New England Journal of Medicine) mais se garde bien d'approfondir le travail des médecins argentins, antérieurs à l'hystérie actuelle, sur les problèmes sanitaires posés par les pratiques de fumigation.
  12. C'est au tour du Royaume-Uni de s'empoigner sur le cas des poppers. L'examen d'une nouvelle Loi sur les stupéfiants a été l'occasion d'interdire les nitrites d'alkyle au même titre que les autres substances. Réaction outrée bien sûr de tout le monde, y compris de deux députés conservateurs au Parlement qui expliquaient que c'était n'importe quoi et qu'eux-même en prenaient personnellement. Mais toujours avec les mêmes arguments limités : absence supposée de toxicité (ce qui reste à prouver...) et développement du marché noir. L'aspect intéressant de la chose, c'est que le gouvernement britannique s'engage à mener rapidement des études sanitaires pour déterminer si les poppers pourront être exemptés de cette interdiction générale. A suivre même s'il y a peu de chances qu'ils explorent le lien de causalité avec le développement des maladies définissant le sida.
  13. Bonsoir Manou, Pour le cancer, malgré toute l'affection que j'ai pour les forums comme instrument d'échange et de connaissance, je pense qu'il faut à un moment remettre les pieds sur terre et ne pas imaginer qu'on va trouver sur internet les conseils adéquats pour se soigner. Il n'y a pas d'autre alternative qu'à se faire suivre par un soignant de confiance, quand on a la chance d'en trouver un. Comme les articles qui tu as cités l'indique, il peut y avoir des effets contre-intuitifs (voir ce message) et parfois des effets inverses selon les doses (positif à faible dose et négatif à forte dose, ou vice-versa...). Certains traitements anti-cancers, et qui ont largement faits leurs preuve dans certains contextes, comme les radio-thérapies, le sont parce qu'elles sont oxydantes. L'article que tu cites dit d'ailleurs que la NAC serait plutôt positive en préventif (avant que le cancer se déclare) et négative en curatif (lorsque le cancer est déclaré)... Et les cellules de la peau comme c'est le cas des mélanomes ne réagissent pas forcément de la même façon aux mêmes molécules et aux mêmes traitement que d'autres cellules... Sur les compléments alimentaires, en cas du moindre doute, et en dehors d'un suivi prescrit par un soignant, mieux vaut laisser tomber, ce sera au moins de l'argent de gagné. Si on souhaite on peut toujours expérimenter de son propre chef, mais on est seul à le faire et le seul à assumer derrière, il faut bien en avoir conscience. Concernant la primo-infection, je renvoie vers ce fil et notamment les explications de Wallypat qui parlent d'elles-mêmes, ou encore vers ce message indiquant d'autres liens. Cela fait vraiment partie des mythes les plus fumeux du VIH. Quant à ton amie, si elle a séjourné en Afrique, il y a de nombreuses raisons (même simplement d'être afro-descendante) pour développer un résultat positif au test dit VIH; je n'ai aucune référence par rapport au Norlevo donc je n'en dirais pas plus, même s'il semble évident que prendre fréquemment des hormones à haute dose ne fait pas forcément partie des choses que le corps a appris à gérer au cours de l'évolution.
  14. Bien sûr les techniques progressent, mais il y a un monde entre éditer un ADN, in vitro, sur une cellule sélectionnée, et faire une opération aussi complexe que celle que j'ai décrite plus haut en repérant et éditant l'ADN de toutes les cellules infectées in vivo - et seulement celles-là. Cela revient presque à réaliser des modifications génétiques dans un corps constitué. Quant à l'article du Daily Mail, il est bien lui aussi noté en date de juillet 2014 dans le lien que tu as cité.
  15. L'OMSJ c'est terminé, et ça fait déjà plusieurs mois d'après ce communiqué sur leur site. L'organisation met en avant "deux procès fâcheux" qui l'aurait conduit à mettre fin à ses activités, sans rien en détailler, comme si pour une fois le devoir de "vérité" cessait de s'imposer. Sur Twitter, les derniers messages de l'OMSJ datent de Mai 2015 et sont consacrés, pour l'essentiel, non au sida ou à la médecine mais à Obama, Clinton, aux noirs, aux étrangers et aux démocrates en général avec une série d'allusions simplistes et insultantes... On n'en saura pas davantage sur le site de Rethinking Aids qui toujours aussi peu actualisé, pointe toujours à sa une le lien consacré à la victoire de l'OMSJ dans la cas du Sergent Guttierez, et qui à force de faire de la publicité sans nuances pour des choses comme l'OMSJ connaîtra probablement, tôt ou tard, le même destin. Ceux qui s'intéresseraient néanmoins aux dessous de l'affaire pourront tenter d'explorer ce site anti-dissident (et anonyme) qui semble mieux pourvu en infos concrètes mais tout aussi inintéressant et simpliste sur le fond (dénoncer des approximations publiées sur Facebook, franchement...). Misère, misère...
  16. L'article original est paru en fait en juillet 2014, dans les tiédeurs de l'été. La découverte serait effectivement stupéfiante : les auteurs affirment avancer sur la mise en place d'une technique permettant de repérer l'ADN proviral intégré dans l'ADN des cellules de l'hôte, puis d'instrumentaliser le mécanisme naturel de réparation de l'ADN pour exciser (supprimer) les bases spécifiques de l'ADN proviral en ne laissant que l'ADN original. Cela veut dire détecter les cellules infectées, repérer l'exacte séquence d'ADN, la supprimer et seulement celle là, laisser le reste intact... Je ne veux pas m'avancer car n'étant pas familier des dernières avancées concrètes de la biologie moléculaire, mais à mon niveau, c'est de la sorcellerie pure et simple. Dans les premières minutes de House of Numbers, c'est ce mécanisme que décrivait (sans l'expliciter) Michael Gottlieb, le médecin qui avait mis en évidence les premiers cas de PCP et de sarcome de Kaposi aux Etats-Unis en 1980-81. Dans le film, il explique que la guérison du VIH ne pourrait avoir lieu qu'à travers "une biologie moléculaire particulièrement délicate et sophistiquée", et que "franchemenent", il ne la voyait "jamais" devenir réalité. Que ce soit d'un point de vue orthodoxe ou dissident, je suis assez d'accord avec lui, et je reste fasciné par la motivation de ces chercheurs à investir une telle énergie (sans parler d'argent) dans des techniques qui me paraissent modestement, vu d'ici, très conceptuelles et malheureusement bien mal conceptualisées (le concept du rétrovirus) ! Mais comme tu le précises, on est à un stade expérimental qui relève pour l'instant de l'artefact de laboratoire in vitro et qui est encore très loin (en tout cas dans ce cas précis) d'être confirmé in vivo dans un corps vivant (dans la vie la vraie).
  17. Merci Econoclaste pour ce lien. Ce questionnement de Celia Farber entrouvre enfin des portes. Comme tu le soulignes, on arrive enfin à comprendre qu'en fin de compte, la question de la survie ou de la mort des séropositifs est la seule susceptible de trancher le débat entre orthodoxie et dissidence - et peu importe au final de savoir comment on y arrive. De la même façon, il y a aussi enfin un questionnement sur les traitements, qu'ils ne sont pas tous identiques, que les ARV ne peuvent être résumés à l'AZT, et que c'est bien le remplacement de l'AZT par des molécules qui marchent nettement mieux qui a permis à l'orthodoxie de triompher - malgré tous les morts inutiles au milieu qu'elle rappelle à juste titre. Dans le texte, il y a un beau passage dans lequel elle réfute le terme de journalisme "irresponsable", ce dont elle a été souvent accusée : en démocratie indique-t-elle, il n'y a que des journalistes qui font "correctement" - ou pas - leur boulot. Pendant longtemps, Celia Farber a été une journaliste extraordinairement correcte, pour avoir reporté, détaillé, illustré les questionnements dissidents et leurs protagonistes dans la presse généraliste (le magazine américain Spin), en ramant à contre-courant avec un courage remarquable. Plus tard, probablement dépassée comme beaucoup de dissidents par le tournant de l'introduction des trithérapies de 1996, elle a perdu cette capacité de questionnement, et est devenue, notamment sur son blog, une journaliste nettement moins correcte, qui a été notamment incapable de rapporter les débats internes à la dissidence, les débats cruciaux entre partisans de Duesberg et ceux du Perth Group. Sans doute était-elle devenue une actrice trop impliquée pour conserver le détachement nécessaire. On en trouve des traces dans ce dernier article, qui omet soigneusement de reporter ces débats particulièrement houleux à l'intérieur de la dissidence depuis 10 ans - et qui portaient aussi largement sur les questions qu'elle pose aujourd'hui comme si c'était nouveau. Mais la question n'est pas tant que Celia Farber soit devenue moins correcte qu'avant - elle a tellement apporté à l'édifice. Le drame, c'est que presque aucun journaliste - correct - n'ait pris depuis le relais, du moins dans la presse généraliste ou scientifique.
  18. Dans une tribune du New-York Times, une universitaire américaine s'interroge sur le taux démesuré de résultat positif au test dit VIH qui frappe les femmes noires aux Etats-Unis. Reprenant le constat d'une situation exceptionnelle (par rapport aux autres groupes), elle élimine un par un les facteurs de risques habituellement invoqués (usage de drogues, pratiques à risques, bisexualité cachée des hommes noirs...), qui, rappelle-t-elle justement, sont aussi voire moins nombreux chez les femmes noires que chez les femmes des autres groupes. Sur ce constat très correct... ne vient finalement qu'une proposition alambiquée. Elle cite une longue étude statistique qui fait le lien avec l'emprisonnement massif des hommes noirs aux Etats-Unis depuis 20 ans : la prison étant un lieu de risque majeur pour les hommes incarcérés (viols, drogue, tatouage, etc...), ce sont au final les femmes noires qui en font les frais lorsque les hommes noirs sortent de prison (en considérant qu'en grande majorité les relations sexuelles restent confinés au sein du même groupe). Dommage qu'elle ne fasse pas le lien avec les autres populations d'origine africaine qui ailleurs aussi, dans des conditions socio-économiques très variables, souffrent aussi de taux très élevé de résultat positif au test dit VIH en Haïti, en Guadeloupe, dans les Guyanes, et bien sûr dans toute l'Afrique subsaharienne... Elle verrait que la corrélation avec l'emprisonnement massif des hommes noirs, aussi sordide soit-il, ne fonctionne qu'aux Etats-Unis (seul pays à l'avoir mis en oeuvre à ce point) et pas ailleurs... Mais tout ce questionnement toujours répété - qui montre bien qu'une partie de la recherche tourne en rond - ne parvient pas encore à briser la barrière conformiste de l'orthodoxie... mais ça finira peut-être par venir...
  19. Bonsoir, Dans les chiffres que tu as donné, le nombre de globules rouges n'est pas précisé; seuls figurent les globules blancs (leucocytes). Je ne sais pas si les propos rapportés par le médecin sont exacts; en tout cas, la moelle osseuse produit les cellules sanguines (globules blancs, rouges, plaquettes), mais pas les anticorps, qui sont produits par un type particulier de globule blanc (les lymphocytes B). De façon générale, il faut être extrêmement précautionneux dans la lecture et l'interprétation de ce type de tests. Comme tout élément de diagnostic, il faut le mettre au minimum en relation avec l'état de santé réel du patient (tous signes cliniques concrets - infection, fièvre, fatigue etc... ), et d'autre part, avec l'historique de la personne (qui ne rentre pas forcément dans ces "normes", qui n'en sont pas vraiment, mais sont plutôt une commodité statistique). Et c'est bien le rôle du médecin qui est formé pour ça. Et ici avec ces seuls chiffres, il est impossible de dire quoi que ce soit puisqu'on a aucun de ces éléments. La médecine étant autant un art qu'une science, mieux vaut certes un médecin talentueux pour bien interpréter. A titre d'exemple, les chiffres sont certes un peu plus bas, mais avec un écart minime, qui peut-être est inférieur à la marge d'erreur des instruments de mesures ou à leur variation journalière ou saisonnière; ils peuvent également varier considérablement suite à la prise de certains médicaments ou en raison d'infections même minimes. Tout ça pour dire qu'il y a beaucoup de facteurs à connaître - et d'expérience - pour pouvoir interpréter correctement ces chiffres. Si le médecin a dit qu'il ne fallait pas s'inquiéter et qu'il n'y pas d'autres signes d'inquiétude : ne pas s'inquiéter.
  20. Encore un nouvel épisode des miracles de la génétique, et aussi de la PrEP (l'utilisation en préventif d'antirétroviraux pour empêcher une séroconversion). Vous connaissez la théorie de la résistance du VIH aux antirétroviraux : à force de prendre le traitement en continu, et compte tenu des mutations incessantes du supposé rétrovirus, il y a une sélection naturelle progressive des souches du rétrovirus résistants aux traitements. Ce phénomène de résistance est censé être limité lorsque le traitement est pris en continu et fonctionne bien, et être accélérée en cas d'interruption, parce que le rétrovirus a des capacités de se développer de nouveau, et plus particulièrement les souches résistantes. Théoriquement, le développement des résistances est censé justifier d'un côté la prise en continu du traitement, de l'autre l'utilisation combinée de plusieurs molécules censée également réduire ce risque. Et toujours théoriquement, comme les gènes du rétrovirus sont par définition insérés dans ceux des cellules de l'hôte, alors il est virtuellement impossible de s'en débarrasser - la mutation résistante apparaît irréversible ou presque. Pour une raison inconnue, cela ne semble pas être vrai dans le cas de la PrEP. Une étude (dont seul le résumé est aujourd'hui disponible) a suivi 9 patients qui avait fait une séroconversion dans le cadre d'une étude sur la PrEP (l'étude Partners PrEP), et dont les analyses ont révélé des "résistances" du virus au traitement qu'ils avaient pris en préventif. Il y a alors eu interruption du traitement qui était pris en prévention suite à la découverte de la séroconversion et de la résistance. Et que s'est-il passé ? Les résistances ont tout bonnement... disparues après quelques mois. Bon, ça n'a rien à avoir avec les craintes qu'il y avait que la PrEP puisse sélectionner d'emblée des souches "résistantes", ce qui aurait pu justifier le fait qu'elle ne soit pas conseillée ni remboursée (voir cet article qui fait pas vraiment dans la dentelle). Les miracles de la génétique le permettent bien. Mais cette nouvelle victoire tactique des vendeurs de Truvada est une victoire à la Pyrrhus, avec pour dommage collatéral un des coeurs de la théorie rétrovirale, le phénomène de résistance, dont les bases théoriques sont réduites en poussière à partir du moment où les résistances disparaissent toutes seules.
  21. Je viens enfin de prendre le temps de lire le témoignage de Cheryl Nagel donné en lien par Econoclaste. Nous avions aussi évoqué le début de l'histoire il y a deux ans. Histoire terrible, révoltante, littéralement invivable pour ses principaux protagonistes qui sont en tous en train d'en crever, et pourtant si terriblement banale dans l'Histoire, lorsque les premiers rebelles se font écraser par un pouvoir bien organisé et tout puissant. Au-delà de la montagne de traitement qu'a dû prendre le nourrisson, le sommet de la torture mentale - et consciente - me semble atteint lorsque Lindsay Nagel a été contrainte de donner les traitements à son nourrisson sous surveillance vidéo via Skype deux fois par jours à heure fixe pendant des mois. Aucun individu, même le mieux déterminé - et les Nagel en font incontestablement partie - ne peut résister à de telles méthodes. Et cela donne une idée des moyens considérables qu"un système répressif est capable de mettre en oeuvre - il faut imaginer l'énergie et le temps nécessaires qu'ils ont consacré à surveiller et harceler cette famille provinciale du Minnesota, perdue dans les grandes plaines du Nord des Etats-Unis. Mais comme toujours dans ces situations, l'objectif est autant d'écraser la victime récalcitrante que de souder les tortionnaires entre eux, unis dans le secret de leurs pratiques inavouables et indéfendables, et prêt à tout pour le protéger. Nombre de ces chercheurs et médecins ont plus ou moins consciemment le sang des victimes de l'AZT à haute dose sur leurs mains, et cette histoire montre que certains le savent parfaitement, et ont décidé si besoin d'employer les grands moyens pour que ce secret ne s'ébruite pas. De leurs erreurs, Lindsay Nagel était en effet le témoignage le plus vivant, le plus connu, et pour eux le plus insupportable. Difficile en effet de ne pas faire le lien avec les techniques "raffinées" de la torture psychologique largement développé par l'armée américaine dans cette même période (même si l'histoire en est longue, et aussi française), qui n'a pu se développer qu'avec de nombreux auxiliaires médicaux. Le concept de "douleur auto-infligée" me semble particulièrement illustratif de ce qu'a pu subir Lindsay Nagel (ci-dessous en gras : souligné par moi). Au-delà de ce terrible contre-coup, cela nous rappelle que toute dissidence isolée, à l'échelle individuelle, est illusoire en l'absence d'organisation structurée capable de porter une vision politique et scientifique, et de répondre aux coups portés. C'est dans ces moments cruciaux que l'on ne peut que déplorer le gâchis, celui que porte entre autres le dernier embryon d'organisation dissidente encore en place, Rethinking Aids, qui a préféré, durant la dernière décennie, concentrer ses efforts à dégommer les scientifiques dissidents les mieux capables (les Australiens du Perth Group), plutôt que de s'appuyer sur eux pour construire enfin des fondations solides.
  22. Je viens enfin de prendre le temps de lire le témoignage de Cheryl Nagel donné en lien par Econoclaste. Nous avions aussi évoqué le début de l'histoire il y a deux ans. Histoire terrible, révoltante, littéralement invivable pour ses principaux protagonistes qui sont en tous en train d'en crever, et pourtant si terriblement banale dans l'Histoire, lorsque les premiers rebelles se font écraser par un pouvoir bien organisé et tout puissant. Au-delà de la montagne de traitement qu'a dû prendre le nourrisson, le sommet de la torture mentale - et consciente - me semble atteint lorsque Lindsay Nagel a été contrainte de donner les traitements sous surveillance vidéo via Skype deux fois par jours à heure fixe pendant des mois. Aucun individu, même le mieux déterminé - et les Nagel en font incontestablement partie - ne peut résister à de telles méthodes. Au-delà de ce terrible contre-coup, cela nous rappelle que toute dissidence isolée, à l'échelle individuelle, est illusoire en l'absence d'organisation structurée capable de porter une vision politique et scientifique, et de se défendre. C'est dans ces moments cruciaux que l'on ne peut que déplorer le gâchis, celui que porte entre autres le dernier embryon d'organisation dissidente encore en place, Rethinking Aids, qui a préféré ses dernières années concentrer ses efforts à dégommer les scientifiques dissidents les mieux capables (les Australiens du Perth Group), plutôt que de s'appuyer sur eux pour construire enfin des fondations solides.
  23. Pour diverses raisons, dont des divergences internes, les dissidents n'ont pu mener pratiquement aucune expérience, ce qui constitue leur échec le plus important. Il demeure donc d'un côté une critique des expériences orthodoxes, souvent très argumentée, des formulations d'hypothèses alternatives, qui pour certaines se sont largement confirmées par la suite, mais sans vérification expérimentale à de très rares exceptions. De l'autre, des expériences individuelles isolées par des séropositifs, intéressantes mais "anecdotiques", dans le sens où en l'absence de diagnostic et de suivi rigoureux, il est impossible d'en tirer des généralités. La faiblesse de la critique dissidente actuelle est aussi liée au fait que la plupart des expériences intéressantes qui ont été publiées date des années 80, au moment où il y avait encore des recherches un peu dans tous les sens. Ainsi, il y avait encore beaucoup de publications sur la nature du test dit VIH, son étalonnage, son résultat selon l'âge, la santé, les pratiques des individus... mais plus du tout maintenant dans la mesure où le test est jugé fiable et parfait, fermez le ban, circulez, plus rien à voir. La recherche est concentrée plus que jamais sur l'étude et le suivi de vaccins ou de nouveaux traitements. Typiquement, la non-transmissibilité du supposé VIH au cours de rapports vaginaux ou oraux est quasiment attestée par l'épidémiologie. Une fameuse étude conduite par Nancy Padian, qu'on voit sur House of Numbers, (voir les détails sur ce fil), a échoué à le démontrer, et les autorités de santé assument officiellement que le taux de transmission lors d'un rapport vaginal est de 4 à 8 sur 10.000, c'est à dire que théoriquement, il faut en moyenne entre 600 et 1200 rapports vaginaux entre une personne séropositive et une personne séronégative pour qu'il y ait transmission,c'est dire qu'il faut pas chômer... Mais ce taux est selon eux une moyenne, qui varierait fortement en fonction du niveau de charge virale, de la présence ou non d'une maladie sexuellement transmissible concomitante... Alors à partir de là tu as deux choix : soit tu considères à partir de tous les éléments dont tu peux avoir connaissance qu'en fait ce taux de 4 à 8 sur 10.000 n'est pas crédible, que c'est trop faible, qu'en fait c'est d'autres facteurs qui jouent, que ça mesure autre chose mais sur des convictions purement personnelles, de ton interprétation de ces données; soit tu considères que ce n'est pas assez sûr, que tu n'es pas en capacité d'analyser et d'interpréter ces données, que ta partenaire ne les partage pas, et selon l'orthodoxie, le seul moyen est de ne pas transmettre est de prendre le traitement et d'arriver à atteindre une charge virale indétectable (et en l'absence de MST) - cela fait l'objet d'un relatif consensus (voir par exemple ici). Mais je me garderais de tout jugement moral sur l'une ou l'autre attitude, tant qu'un tiers ne subit pas de risque sans être en connaissance de cause. Et cela ne veut pas dire non plus, dans l'une ou l'autre situation, qu'il ne faut pas continuer à se poser de questions à défaut d'en connaître les réponses. Les effets secondaires aujourd'hui sont relativement réduits dans la plupart des traitements aujourd'hui prescrits dans les pays riches, ce qui n'était pas le cas il y a encore quelques années. Mais cela peut varier fortement selon les molécules et les individus, car ces molécules bien entendu, sont puissantes. De même il est difficile de donner la moindre indication sur la "validité" de ton test à distance, même si cela peut toujours être intéressant (et soulager) d'échanger sur ta situation, ton état de santé ou la façon dont tu penses avoir acquis ta "séropositivité", et échanger les expériences que les uns ou les autres peuvent en avoir.
  24. Bonjour, Par rapport à tes interrogations, bien légitimes, je crois qu'il faut être clair dans nos réponses. La dissidence organisée s'est développée à la fin des années 80 et le début des années 90, autour de plusieurs pôles, peu après la "découverte" contestée du VIH : - Aux États-Unis, autour de Peter Duesberg, un chercheur alors très reconnu dans le domaine précis des "rétrovirus", et de collègues et homologues qu'il a pu agrégé autour de lui ; - En Australie, autour du Perth Group, c'est-à-dire essentiellement Eleni-Eleopulos et ses collègues, praticien et médecin clinique (non chercheur) "provinciaux", et quelques autres ; - Dans le monde germanophone, autour de Heinrich Kremer, un médecin allemand et de quelques collègues suisses; - En Grande-Bretagne, autour du journal britannique Continuum, fondé par des militants homosexuels dissidents, des journalistes Neville Hodgkinson ou Joan Shenton, - Il y a également quelques autres personnalités ou groupes isolés ici ou là, comme nous ici, mais jusqu'ici sans impact notable à l'échelle internationale. Aujourd'hui, tous ces groupes organisés qui ont "fondé" la dissidence ne sont plus actifs ou presque, touchés par certaines contradictions de leurs théories, par le vieillissement (notamment Duesberg et Eleopulos), par la répression (notamment de certains malades qui avaient publiquement mis en cause la théorie dominante) et par l'instauration des multithérapies à partir de 1995/1996, ont rendu la dissidence peu crédible auprès du plus grand nombre, même auprès de certain de ses supporters initiaux. Il n'y a donc aucune forme organisée sur laquelle s'appuyer, que des individualités présentes ici ou là. En conséquence, refuser d'entrer dans le "dispositif" des multithérapies, avec une prise des traitements sans question et un suivi à la lettre des analyses et recommandations médicales est une démarche qui aujourd'hui ne peut être que purement personnelle, un choix assis sur une conviction intime, dont la personne est la seule à assumer les conséquences. Elle demande des ressources psychologiques importantes pour résister au stress, aux pressions et aux interrogations qui ne manqueront pas de se produire et de se répéter. La situation dans laquelle on est aujourd'hui, c'est une montagne d'informations - 35 ans de connaissance accumulée - une montagne de doute aussi, et la quasi-impossibilité de se raccrocher à quelque chose de façon certaine et définitive. Parmi celles et ceux qui se sont détachés de doxa officielle - ce qui ne veut pas forcément dire ne jamais prendre de traitement - certains aujourd'hui se portent bien, et certains sont morts, mais il est bien difficile de dire ce qui se serait passé s'ils avaient suivi leurs traitements sans question : peut-être que les uns se porteraient bien et que les autres seraient morts quand même, et peut-être pas, peut-être certains seraient encore vivants. Aussi il faut se garder de toute vision manichéenne, comme tu l'as bien exposé. A titre personnel, ma principale conviction, après des centaines d'heures de lectures et de recherches, et les expériences des uns et des autres, c'est l'inexistence du VIH, du moins tel qu'il est décrit et censé rendre malade, mais que la séropositivité reste quelque chose, qui en règle générale, mais pas toujours, n'est pas un bon signe pour l'état de santé, et que dans certaines situations, la prise de certains traitements ARV a un rôle bénéfique sur l'état de santé - et la prise de certains autres est à absolument à éviter (mais il s'agit essentiellement de traitements anciens qui ne sont presque plus commercialisés - en premier lieu l'AZT à haute dose qui a effectivement tué, à l'époque, de façon presque certaine, des centaines de milliers de séropositifs). Au-delà, ce qui signifie la séropositivité au test VIH, les facteurs qui causent cette séropositivité, la question de sa transmission, la définition d'un traitement idéal à mettre en œuvre, le sens du taux de CD4 et de la charge virale, et beaucoup d'autres aspects, tout cela reste extrêmement flou et une lecture attentive des publications scientifiques laisse penser, qu'au-delà des discours, ils ne sont pas beaucoup plus à l'aise, à commencer par l'aspect clé qui est celui de la destruction supposée des CD4 par le supposé VIH. Mais dans le même temps, il faut avoir conscience qu'il n'y a pas plus d'unanimité scientifique sur le mécanisme précis par lequel commence un cancer, et que ça n'empêche pas de diagnostiquer et de traiter une grande majorité de cancer. Rien n'est simple. Pour finir, toutes ces réserves que j'émets - les choses vont mieux en le disant - n'annulent pas bien sûr l'intérêt d'échanger et de se poser des questions. Au contraire, chaque situation personnelle est très particulière, aussi il reste en effet vital d'échanger.
  25. Une étude espagnole vient de montrer que les personnes qui ont subi une transplantation d'organes (et qui sont depuis sous traitement immunosuppresseur) ont 100 fois plus de chance d'être atteint de leishmaniose viscérale, une maladie parasitaire potentiellement mortelle présente surtout dans les pays tropicaux et méditerranéens (dont l'Espagne, où a été réalisée cette étude). Or en terme immunitaire, la leishmaniose est proche de certaines maladies opportunistes définissant le sida (voir fil ci-dessus). Cela vient accréditer une nouvelle fois l'idée que l'exposition massive à certains composés chimiques ayant des effets immunosuppresseurs reconnus (opiacés, nitrites, certains antibiotiques, facteur de coagulation...), comme cela était le cas de certains "groupes à risque" du sida (toxicomanes, transfusés, hémophiles, certains homosexuels...) peuvent suffire à rendre particulièrement vulnérables à ce type de maladies, de la même façon que certains transplantés avaient déjà développés des syndromes de Kaposi qui s'étaient résorbés à l'arrêt du traitement immunosuppresseur (voir ce fil).
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