Nous vivons avec le VIH / SIDA depuis 20 ans
Un appel pour une discussion ouverte sur des faits contradictoires

Le SIDA en Afrique — Quel chemin devant nous ?

Christian Fiala. 6/7 mai 2000

 

Rétrospective d’un point de vue européen

En Europe (et aux USA), nous avons assisté, à la fin des années 80 et au début des années 90, à une campagne médiatique sans précédent sur le VIH / SIDA. Sur la base de statistiques vertigineusement ascendantes (1), les experts du SIDA ont expliqué que la population planétaire était confrontée à une épidémie de SIDA, dans la mesure où l’infection ne se limitait plus aux groupes à risque d’origine, à savoir les homosexuels mâles et les utilisateurs de drogues intraveineuses. " Dans quelques années, le SIDA tuera plus de personnes dans la population des pays occidentaux industrialisés que toutes les autres maladies et infections réunies ". C’était l’un des nombreux scénarios catastrophe de l’époque. (2) Et le spécialiste américain du SIDA Robert Gallo a même dit : " Le SIDA pourrait signifier la fin de l’humanité ". (3)

Le message était qu’il n’y avait dans l’ensemble aucun moyen d’y échapper. Seuls des changements majeurs dans le comportement sexuel de la population hétérosexuelle pourraient prévenir le pire. En conséquence, des campagnes de promotion de la fidélité ont été lancées, dans le genre de celles menées depuis 2000 ans par l’église catholique, et l’utilisation des préservatifs a été recommandée, chez les jeunes en particulier. L’importance de l’hystérie qui régnait à l’époque est difficile à imaginer rétrospectivement. Les voix isolées disant que ces affirmations étaient fondées sur des suppositions fausses et des conclusions non scientifiques ont été soit étouffées " parce qu’elles contredisaient les convictions de la population générale " (4), soit accusées de jouer imprudemment avec des vies innocentes.

La plupart des statisticiens ont additionné tous les cas de SIDA depuis le début des années 80, c’est-à-dire qu’ils les ont présentées de façon cumulative. Cette forme de présentation est inhabituelle en médecine, car elle donne des résultats sans aucun intérêt. Les chiffres augmentent obligatoirement, même s’il n’y a que quelques nouveaux cas chaque année. Comme le disait déjà le mensuel du Bureau Médical Allemand (Deutsches Ärzteblatt) en 1989, sous le titre " Confusion cumulative " : " Personne n’a jamais pensé à additionner tous les cas d’oreillons, de tuberculose ou de scarlatine à partir du moment où des lois sur leur notification ont été passées ". En conséquence, la seule raison pour présenter les chiffres de cette façon est que " des chiffres importants permettent d’obtenir des sommes d’argent importantes " (5) Cette conclusion est aussi donnée dans le livre " So lügt man mit statistics " - Comment mentir avec les statistiques (6). Avec une rare ouverture d’esprit, cet article met le doigt sur le principal problème en matière de politique de la santé : quiconque crie très fort et de façon très convaincante arrive à plonger le public dans la peur, et à obtenir un maximum de soutien. Dans cette optique, les institutions engagées dans la bataille contre le SIDA depuis les 20 dernières années ont parfaitement réussi.

Dans l’ensemble, ce qui s’est passé en Europe a été moins dramatique. (7) De 1993 à 1994, le nombre de nouveaux cas de SIDA a atteint un pic, à un niveau beaucoup plus bas que les autres maladies. Le SIDA est responsable de moins de 0,2% de la mortalité totale en Allemagne. (8) Au même moment, le nombre de personnes atteintes de SIDA a augmenté, en partie parce que la définition du SIDA a été modifiée à plusieurs reprises. (9-20) Ces redéfinitions ont eu pour résultat une augmentation des cas, y compris rapportés au pourcentage aux USA en 1993. (21) Par ailleurs, depuis 1993, la définition du SIDA n’est pas la même aux USA et en Europe sur un point essentiel (10) : aux USA, les personnes séropositives qui ont un taux de CD4 (un examen de laboratoire) inférieur à 200 sont considérées comme ayant le SIDA, même si elles n’ont aucun symptôme et ne se plaignent de rien.

Après 1993-94, le nombre de nouveaux cas de SIDA a baissé de façon significative. Cette régression est survenue parce qu’il n’existait pas de dissémination du SIDA en dehors des groupes à risque. Rétrospectivement, ce fait est aussi confirmé par l’institut Robert Koch de Berlin, qui est responsable du recueil des données pour l’Allemagne (22), et par le Centre de Suivi Epidémiologique du SIDA à Paris (23). Dans une étude, le temps moyen de 10 ans d’incubation (le temps nécessaire entre l’infection par le VIH et la survenue d’un SIDA clinique) a été soustrait du nombre de cas rapportés ; cette étude montrait que la prévalence du VIH avait atteint son point culminant en 1984 puis avait commencé à baisser, et ce bien avant les premières campagnes de " prévention ".

Incidemment, lesdites campagnes n’ont guère augmenté la prévalence de l’utilisation des préservatifs en Allemagne. En 1980, la consommation de préservatifs était d’en moyenne de 2 par habitant. En 1995, elle était de 2,3 par habitant (44,45).

Et à la suite d’une série de tests anonymes et en routine d’échantillons de sang du cordon effectués depuis 1993, l’Institut Robert Koch de Berlin est arrivé à la conclusion suivante : " Les résultats - la prévalence de la séropositivité pour le HIV est inférieure à 1 / 1000 parmi les femmes qui accouchent - confirment l’hypothèse d’une faible prévalence du HIV dans la population générale hétérosexuelle. " (23)

En résumé, on peut dire que :

  • à aucun moment nous n’avons vu survenir l’épidémie de SIDA attendue aux USA et en Europe ;
  • la catastrophe prophétisée par de nombreux experts du SIDA n’est pas arrivée ;
  • les pronostics effectués étaient fondés sur des hypothèses fausses et des conclusions non scientifiques ;
  • en fait, il y a eu dans l’ensemble peu de cas de SIDA ;
  • la population générale hétérosexuelle, en particulier, n’est pas touchée par le SIDA ;
  • l’impact des méthodes de " prévention " sur cette évolution est impossible à démontrer ;
  • le comportement sexuel des européens, en particulier chez les jeunes, n’a pas changé de façon significative, en dépit des faits effrayants disséminés par les médias.

Cela signifie que l’important effort financier et l’investissement de nombreuses personnes dans la prévention du SIDA et au sein des institutions dédiées au SIDA n’ont eu aucun impact mesurable sur le nombre de personnes séropositives pour le VIH ou souffrant de SIDA. L’Europe s’est accommodée de ce gaspillage de ressources sans grand mal. Toutefois, ces ressources financières et humaines auraient pu être employées ailleurs nettement plus utilement.

Que signifie le SIDA pour l’Afrique ?

Le diagnostic de SIDA en Afrique est essentiellement fondé sur la définition de Bangui, publiée par l’OMS (24, 25). Toutefois, cette définition a été adaptée par de nombreux pays. Elle a été posée par l’OMS uniquement pour les pays en voie de développement, et elle est fondamentalement différente des définitions utilisées en Europe et aux USA.

Table 1 : les définitions du SIDA par l’OMS (1986) pour les adultes vivant dans les pays en voie de développement (24, 25)

 

Signes majeurs :

perte de poids > 10%

diarrhée chronique > 1 mois

fièvre > 1 mois (constante ou intermittente)

 

Signes mineurs :

Toux depuis > 1 mois

Démangeaisons généralisées

infections récurrentes à HVZ

candidose oro-pharyngée

infection herpétique chronique progressive et disséminée

lymphadénopathie généralisée

 

Critères d’exclusion :

Cancer

malnutrition sévère

autre causes reconnues

 

Le SIDA est défini par l’existence de :

au moins 2 signes majeurs et au moins 1 signe mineur

en l’absence de tout critère d’exclusion

ou

en présence d’un sarcome de Kaposi généralisé

ou

en présence d’une méningite à cryptocoque

 

Avec ces définitions, une personne sera déclarée comme souffrant de SIDA si elle a, par exemple, la diarrhée depuis plus d’un mois, une perte de poids importante, ou une toux ou des démangeaisons, et s’il n’existe aucune autre cause diagnostiquée avec les moyens locaux. Avec cette définition, un test de dépistage du VIH n’est pas nécessaire, et étant donné le manque d’argent, ces tests ne seront effectués qu’occasionnellement. Dans le formulaire édité en Ouganda par le Ministère de la Santé pour la déclaration des cas de SIDA, la possibilité d’un test de dépistage n’est même pas mentionnée. Même les critères d’exclusion peuvent difficilement empêcher un faux diagnostic de SIDA, car cette définition est conçue pour les pays pauvres. Si ces pays ne peuvent même pas proposer un test de dépistage du VIH, il est difficile d’imaginer comment ils pourraient utiliser d’autres moyens de diagnostic. (A partir de ce formulaire de déclaration des cas de SIDA, l’Ouganda a longtemps été considéré comme l’épicentre de l’épidémie de SIDA en Afrique).

Cela signifie que le SIDA, la maladie qui, d’après les propres mots du professeur Luc Montagnier, l’homme qui a découvert le VIH, " n’a aucun symptôme typique ", est diagnostiquée dans les pays en voie de développement uniquement sur la base de symptômes non spécifiques (26). Or, ces symptômes ne sont pas vraiment rares dans un continent dont la population, en raison des nombreuses pathologies infectieuses et des mauvaises conditions d’hygiène, a une espérance de vie d’environ 50 ans. Si un médecin européen se mettait à diagnostiquer le SIDA sur la base de tels symptômes, il se verrait probablement assigné en justice et interdit d’exercer.

A ce sujet, le Dr Chin, le précédent responsable de l’unité des pronostics et de l’évaluation de l’impact du programme global sur le SIDA de l’OMS, écrivait déjà en 1990 : " Il devrait être bien entendu que les définitions utilisées pour la surveillance du SIDA n’ont pas pour objectif d’être de bons indicateurs pour l’infection par le VIH. Donc, dans les régions où la prévalence de l’infection par le VIH est basse, les définitions de l’OMS identifient essentiellement les personnes atteintes de tuberculose, de malnutrition ou de diarrhée ". (27)

De même, le Center for Diseases Control américain et l’Organisation Pan-Américaine de la Santé étaient arrivés chacun de leur côté, à la conclusion que les définitions de l’OMS " pourraient ne pas être adéquate sur le plan clinique ", en raison " de l’inapplicabilité potentielle de ces définitions ". Ces deux organisations ont par la suite établies deux autres définitions pour le diagnostic du SIDA dans les pays en voie de développement. (28, 29)

Il s’ensuit que le diagnostic du SIDA en Afrique n’a pas grand chose à voir avec le diagnostic du SIDA en Europe et aux USA. En Afrique, les personnes qui souffrent de pathologies infectieuses bien connues sont maintenant officiellement décrites comme souffrant du SIDA. (30, 31) Ce fait s’est trouvé tragiquement confirmé dans le cas d’un enfant africain souffrant de SIDA qui a été traité et réalimenté en Belgique. En résultat de ces soins, cet enfant ne rentrait plus dans la définition du SIDA utilisée en Afrique. (32)

Qui est séropositif pour le VIH en Afrique ?

Fondamentalement, la plupart des tests de dépistage identifient non pas le virus, mais certains anticorps présents dans le sang. Comme toujours en pareil cas, la question est de savoir quels anticorps sont supposés être spécifiques du VIH, et quelles méthodes utiliser pour le déterminer.

Il est intéressant de constater que différents anticorps sont considérés comme spécifiques du VIH dans différents pays et par différentes institutions. (33) La fiabilité des différents tests est aussi évaluée de façon quelque peu différente. Par exemple, le Western Blot n’est pas accepté en Angleterre pour le dépistage du VIH.

Toutefois, sans aller jusque là, certains anticorps sont très semblables ; il y a occasionnellement des confusions. Cela veut dire qu’un test pour le VIH peut être faussement positif lorsqu’il détecte un anticorps contre un germe pathogène différent (c’est particulièrement vrai pour tous les tests de ce genre). Actuellement, plus de 70 maladies ou situations sont reconnues comme pouvant induire un faux positif, allant de la malaria à la lèpre, en passant par les transfusions sanguines. (34)

Une étude sur la fiabilité des tests concluait en disant que " les tests courants de dépistage du VIH (ELISA ou Western Blot) pourraient ne pas être suffisants pour diagnostiquer l’infection par le VIH en Afrique Centrale. " (35)

Pourtant, les estimations actuelles de l’OMS, en particulier en Afrique, sont précisément fondées sur les résultats de ces tests effectués sur de petits groupes de personnes. La prévalence du VIH dans le reste de la population est extrapolée d’après les résultats de ces tests. Le calcul des fonds que les pays africains devraient réunir pour lutter contre le SIDA — comme par exemple un million de dollars, d’après les estimations de l’UNAIDS — est effectué à partir d’une telle estimation de 23,3 millions de personnes atteintes de VIH / SIDA en Afrique. (36, 37)

Comment les résultats sont-ils interprétés ?

Tous les chiffres concernant le SIDA sont collectés par l’OMS. Ils sont tous ajoutés, en dépit du fait qu’ils sont recueillis sur la base de définitions totalement différentes. Comme il est écrit dans un des bulletins de l’OMS : " Les rapports concernant les cas de SIDA pour la plupart des pays industrialisés d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Océanie sont fondés essentiellement sur les définitions du CDC / OMS ; ceux pour l’Afrique sont en général fondés sur diverses adaptations nationales de la définition clinique de l’OMS (Bangui) ; et ceux pour d’autres pays sont habituellement fondés sur un mélange de ces diverses définitions. " (27)

Enfin, une autre astuce est utilisée à partir des cas identifiés pour prendre en compte les cas non-identifiés. Curieusement, le nombre de cas identifiés en Afrique a été relativement bas ces dernières années. En revanche, le nombre de cas supposés exister mais non constatés a pris des proportions énormes. En conséquence, l’essentiel des cas de SIDA estimés en Afrique est constitué de cas non-rapportés, mais dont l’OMS estime qu’ils existent.

Nombre de cas de SIDA en Afrique d’après l’OMS

Cas en millions (nombre cumulé depuis 1980)

Nombre de cas rapportés en millions

Nombre de cas non rapportés en millions

Total supposé

en millions

Pourcentage des cas supposés exister en % du nombre total de cas

Rapport OMS juillet 1994

0,33

2,35

2,68

88%

Rapport OMS janvier 1995

0,35

2,8

3,15

89%

Rapport OMS juillet 1996

0,5

5,43

5,93

91,6%

Rapport OMS novembre 1997

0,62

9,78

10,4

94%

Cas survenus entre juillet 1996 et novembre 1997

0,12

4,4

4,5

97,3%

 

Pourquoi le SIDA serait-il une maladie à transmission hétérosexuelle en Afrique ?

Comme cela a déjà été mentionné, les études ont montré qu’il n’y avait pas de dissémination indépendante du VIH / SIDA dans la population hétérosexuelle en Europe et aux USA. La supposition qu’une telle transmission survient en Afrique et en Thaïlande est incompréhensible. De plus, le fait que le mode de transmission d’un germe pathogène serait différent dans différents pays et continents est un fait sans précédent en médecine.

La théorie selon laquelle une supposée transmission sexuelle du VIH est fréquente en Afrique et en Thaïlande en raison des mœurs sexuelles dans ces pays est fondée essentiellement sur les tests de dépistage du VIH que nous avons décrit, et qui sont souvent in interprétables dans des pays tropicaux. Cette croyance, comme d’autres, est contredite par les résultats d’une étude internationale sur le nombre de partenaires sexuels et l’importance de l’activité sexuelle. De ce point de vue, ce sont les USA qui sont en tête, suivis par la France, l’Australie et l’Allemagne. En comparaison, l’Afrique du Sud et la Thaïlande se situent en dessous de la moyenne mondiale. (38)

Il est logique de supposer que cette explication largement répandue a été aussi facilement acceptée en raison de nos préjugés bien ancrés d’occidentaux chrétiens vis-à-vis de la sexualité des africains (et des thaïlandais).

Et si on lit le récent rapport de l’UNAIDS, on a l’impression que le VIH / SIDA est utilisé comme une preuve scientifique évidente destinée en fait à couvrir un préjugé sous-jacent :

" Indiscutablement, dans la mesure où tous les rapports sexuels entre une personne séropositive pour le VIH et une personne séronégative n’induisent pas l’infection du partenaire séronégatif, l’existence d’une telle épidémie hétérosexuelle permet de penser qu’une substantielle proportion de la population, tant masculine que féminine, a un nombre important de partenaires sexuels pendant sa vie. " (36)

Cette obnubilation sur une transmission hétérosexuelle montre à quel point la discussion publique répond aux convictions des pays occidentaux. En revanche, l’utilisation croissante des techniques médicales occidentales en tant que cause possible de la dissémination de germes infectieux est totalement passée sous silence. Il est pourtant bien connu que l’utilisation de techniques invasives, telles que les injections, les transfusions sanguines et les opérations chirurgicales, qui sont caractéristiques de la médecine occidentale, peuvent devenir très rapidement dangereuses si des règles strictes d’hygiène ne sont pas respectées. (39, 41) Même l’OMS confirme que " au moins 12 milliards d’injections sont pratiquées tous les ans dans le monde entier ", et que " au moins un tiers de ces injections ne sont pas effectuées de façon correcte, et peuvent disséminer des maladies ". La situation est particulièrement dramatique en Afrique, ou plus de 80% des seringues jetables sont utilisées plus d’une fois. (42)

En revanche, les médecines traditionnelles locales sont moins efficaces, mais elles sont aussi moins dangereuses lorsqu’elles sont appliquées dans des conditions d’hygiène médiocres.

Au vu de la pauvreté endémique régnant dans la plupart des pays africains — plus de la moitié de la population n’a pas accès à de l’eau potable (43) — la conviction européenne d’une épidémie de SIDA en Afrique liée à la transmission hétérosexuelle suite à la dépravation sexuelle de la population ne peut être considérée au mieux que comme du cynisme.

Que devrait-t-on faire ?

Tous les pays occidentaux refusent strictement toute ingérence étrangère dans la gestion de leur budget. En conséquence, le lobbying des soi-disant mesures de prévention dans les autres pays devrait être stoppé.

Au vu du gaspillage de ressource que cela constitue, il est médicalement incompréhensible que de l’argent soit investi dans le VIH sur la base de tests non fiables, et dans le SIDA sur la base de définitions non satisfaisantes. De plus, ces fonds ne sont ensuite plus disponibles pour d’autres domaines d’action. Ces activités devraient être réduites de façon significative.

Il est amplement démontré que la santé des peuples dépend essentiellement de leur niveau de vie. En conséquence, c’est dans ce domaine que les ressources nécessaires devraient être investies, par exemple pour améliorer l’accès à l’eau potable et le réseau d’égouts.

Le secteur de la santé publique devrait se focaliser à nouveau sur la prévention, en utilisant des tests et des médicaments éprouvés pour des maladies infectieuses bien connues.

Les traitements invasifs devraient être évités s’il n’est pas possible de les effectuer en respectant strictement les règles d’hygiène appropriées.

D’où vient l’information ?

Cette question est essentielle pour la compréhension de ce qui est survenu ces 20 dernières années, même si ce n’est pas une question médicale à proprement parler.

La plupart des informations scientifiques sur le VIH / SIDA ainsi que les conseils sur la conduite à tenir proviennent des USA, ainsi que d’Europe dans une moindre mesure, ou d’organisations qui travaillent à partir de ces pays. Les pays en voie de développement sont en conséquence particulièrement dépendants des pays industrialisés quand on parle de ces problèmes à leur sujet. Ou, si on regarde les choses d’une autre façon, les pays industrialisés se sont assurés, par le biais du SIDA, un droit de regard dans les affaires intérieures des pays en voie de développement, en particulier sur la gestion de leur budget et l’évaluation de leur priorités en matière de santé.

L’accueil fait à la protestation internationale du président de l’Afrique du Sud, destinée à soulever des questions critiques, a amplement démontré que les pays en voie de développement sont considérés comme n’ayant aucun droit de changer ce concept, ou de faire valoir leur propre point de vue.

Cette monopolisation de l’information, alliée au contrôle des médias, facilite la manipulation d’une façon qui rappelle le temps des colonies.

Les peuples d’Afrique ont besoin de notre aide et de notre soutien. Cela ne leur apporte aucune aide efficace si on utilise des données fausses et des définitions absurdes pour les tromper et pour détourner leur attention des problèmes réels de leurs pays. Et le plus souvent, ces problèmes sont des maladies infectieuses bien connues et guérissables, et sont essentiellement causés par un niveau de vie bas.

References:

1 Der Spiegel, Hamburg1994, no 32, page 148-50; also at http://www.uni-tuebingen.de/uni/tbi/kmw/t96pogf3.htm
2 Der Spiegel, Hamburg, 1985, no 39, page 85
3 Der Spiegel, Hamburg, 1990, no 26, page 193
4 Reason given by an Austrian Radio journalist for the cancellation of a planned interview with the author.
5 "Kumulative Verwirrung", Deutsches Ärzteblatt, 1989, 86, vol. 17, B 853/C 749
6 Krämer W., So lügt man mit Statistik, 1997, Frankfurt, Campus Verlag
7 European Centre for the epidemiological monitoring of Aids; HIV/AIDS Surveillance in Europe, 1998, Quarterly Report no 60, St. Maurice, France
8 "Todesursachen in Deutschland", Statistisches Bundesamt Wiesbaden, 1994
9 Centers for Disease Control (CDC), Update on acquired immune deficiency syndrome (Aids) - United States, MMWR, 1982, vol. 31, no 37; 507-14
10 CDC, "Revision of the case definition of Aids for national reporting - United States", MMWR, 1985, vol. 34; 373-5
11 CDC, "Revision of the CDC surveillance case definition for Aids", MMWR, 1987, vol. 36; 1-15 S
12 CDC, "1993 Revised classification system for HIV infection and expanded surveillance case definition for Aids among adolescents and adults", MMWR, 1992, December 18, vol. 41, no RR-17; 1-19
13 Steward; "Changing case-definition for AIDS", The Lancet, 1992, vol. 340, Dec 5; 1414
14 Ancelle-Park R et al.; "Impact of 1993 revision of adult/adolescent AIDS surveillance case definition for Europe", The Lancet, 1995; 345, 789-90
15 Selik-RM et al.; "Impact of the 1987 revision of the case definition of acquired immune deficiency syndrome in the United States", J-Acquir-Immune-Defic-Syndr, 1990; 3(1): 73-82
16 Vella-S et al.; "Differential survival of patients with AIDS according to the 1987 and 1993 CDC case definitions", JAMA, 1994; Apr 20; 271(15): 1197-9
17 Stehr-Green-JK et al.; "Potential effect of revising the CDC surveillance case definition for AIDS", The Lancet, 1988; Mar. 5; 1(8584): 520-1
18 Smith-E et al.; Isager-H, "Impact of the 1987 revised AIDS case definition in Denmark: a follow-up study 2 years after its adoption", Scand-J-Infect-Dis, 1992; 24(3): 293-9
19 Cayla Joan et al; L'impact de la nouvelle definition de Sida à Barcelone, V. Int Conf Aids Montreal, 1989; Abstract T.A.O. 3
20 Pezzotti P et al.; "The effect of the 1993 European revision of the Aids case definition in Italy: implications for modeling the HIV epidemic", AIDS, 1997; 11: 95-9
21 1.7 CDC; Update: "Impact of the expanded Aids surveillance case definition for adolescents and adults on case reporting - United States", MMWR, 1994, March 11, vol. 43 no 9; 160-70
22 Robert Koch Institut, AIDS/HIV 1997, Berlin, 1999
23 Downs A et al., "Reconstruction and prediction of the HIV/Aids epidemic among adults in the European Union and in the low prevalence countries of central and eastern Europe", Aids, 1997; 11: 649-62
24 WHO; Workshop on Aids in Central Africa, Bangui 22-25 October 1985, Dokument WHO/CDS/AIDS/85.1, Geneva, 1985
25 WHO, "Global programme on AIDS; Provisional WHO clinical case definition for AIDS", Wkly-Epidemiol-Rec, 1986; March 7; no 10: 72-3
26 Luc Montagnier; "Des Virus et des Hommes, 1994", Editions Odile Jacob, Paris (German translation: Von Viren und Menschen, Rowohlt, 1997)
27 Chin J; "Public health surveillance of Aids and HIV infections", Bulletin of the WHO, 1990; 68(5): 529-36
28 De Cock et al.; "Aids surveillance in Africa: a reappraisal of case definitions", BMJ, 1991; 303: 1185-8
29 Weniger et al.; "A simplified surveillance case definition of AIDS derived from empirical clinical data", Journal Of Acquired Immune Deficiency Syndromes , 1992; 5: 1212-23
30 Gilks; "What use is a clinical case definition for AIDS in Africa?", BMJ, 1991; 303: 1189-90
31 Strecker-W et al.; "Epidemiology and clinical manifestation of HIV infection in northern Zaire", Eur-J-Epidemiol, 1994; Feb; 10(1): 95-8
32 Irova; "Aids-resembling disease in a non-HIV-infected African born to an HIV-positive mother", Pediatric Hematology and Oncology, 1995; 12: 495-8
33 Turner V; Perth, www.virusmyth.com/aids/data/vtwbtests.htm
34 Zenger's, 1996, published in Continuum, vol. 4, No 3, page 5
35 Kashala O. et al; Infection with HIV-1 and HTLV among leprosy patients and contacts: Correlation between HIV-1 cross-ractivity and antibodies to lipoarabinomannan, J Infect Dis , 1994; 169: 296-304
36 UNAIDS, AIDS epidemic update: December 1999, Geneva www.unaids.org/
37 UNAIDS, HIV/AIDS in Africa - Socio-economic impact and response, Conference 6-8 May 1999, Addis Ababa, www.unaids.org/
38 Durex, Global Sex Survey, London, 1997, http://www.durex.com
39 Salehe O. et al.; The amount of HIV-infections caused by syringes and needles in Mbeya-region, Second National Seminar on Aids Research in Tanzania, Dar es Salaam 1994
40 Wyatt HV. et al., "Unnecessary injections and paralytic poliomyelitis in India", Transactions of the Royal Society of Tropical Medicine, 1992; 86: 546-9
41 Wyatt HV et al., "Unnecessary injections in developing countries: the risk and costs", International Journal of Risk & Safety in Medicine, 1993; 4: 167-76
42 WHO, GPV declares war on unsafe injections, Geneva, The newsletter of the Global Programme for Vaccines and Immunization, 5, 1997, GPV/VIN/97.03
43 WHO Water supply an sanitation sector monitoring report 1996, Geneva WHO/EOS/96.15
44 Deutsche Latex Forschung, Kondom-Absatz in Deutschland, Düsseldorf
45 Statistisches Jahrbuch 1996, Statistisches Bundesamt Wiesbaden


RETOUR À CRITIQUES HOME PAGE CONTACTS NOS PUBLICATIONS COMMANDES et DONATIONS